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Informations générales

Événement : 86e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Ce colloque interdisciplinaire vise à partager des réflexions et des résultats issus de recherches à propos de la supervision dans les métiers de la relation (Doucet et Viviers, 2016), expression privilégiée ici pour désigner toute pratique d’accompagnement individuel et collectif. Compte tenu des transformations des pratiques et de la complexité des situations et des contextes dans lesquels œuvrent les praticiens et les stagiaires, il importe de s’interroger sur cette composante importante de la formation initiale et continue. Ce colloque constitue une occasion de réunir différents acteurs (étudiants, professionnels, professeurs, chercheurs) concernés par le sujet de la supervision.

Au cours des dernières décennies, plusieurs phénomènes ont contribué à transformer les contextes dans lesquels exercent les praticiens des métiers de la relation (Doucet et Viviers, 2016). À titre d’exemples, la prégnance des thèses associées au néolibéralisme et l’introduction de principes du secteur marchand dans bon nombre d’organisations qui les emploient (Bresson, Jetté et Bellot, 2013; Chauvière, 2010), l’implantation de politiques dites « d’activation », qui contribuent à orienter les pratiques vers une normalisation des conduites (Gonin et al., 2012; Namian, 2016), et une individualisation des problèmes sociaux pourtant dénoncée depuis plusieurs décennies (Seidman et Rappaport, 1986) posent d’important défis aux praticiens. Ils sont de plus incités à investir des espaces de collaboration avec d’autres acteurs qui ne se traduisent pas toujours par la reconnaissance des différentes expertises mises en présence.

En plus de bousculer les valeurs humanistes traditionnellement associées à leur travail (Bresson, 2015), ces phénomènes peuvent conduire certains praticiens à une perte de sens (Grenier, Bourque et St-Amour, 2016). Ils soulèvent également de nombreux défis pour la formation initiale et continue des praticiens. La supervision, en tant qu’espace interactif de réflexion et d’action entre une ou plusieurs personnes (Neufeldt, 1997; Goodyear, 2014), devient importante pour relever ces défis, que ce soit pour développer une conscience critique et un regard renouvelé sur les situations rencontrées (Healy, 2014), dégager des apprentissages et des marges de manœuvre pour agir dans des contextes contraignants (Chaubet et al., 2013), investir des espaces de travail en commun ou encore se décentrer des « prêt-à-penser » (Perrenoud, 2012).

Ce colloque est une invitation à réfléchir aux défis, aux enjeux et aux différentes perspectives de la supervision comme espace possible de renouvellement, de transformation des pratiques et d’émancipation.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Défis posés par les transformations des contextes des pratiques d’accompagnement

Salle : P1-7130 — Bâtiment : UQAC
  • Communication orale
    La mise en place d'un nouveau programme en travail social: quand l'apport des acteurs des milieux de pratique favorise l'ancrage d'une approche réflexive
    Nancy Poirier (UQO - Université du Québec en Outaouais), Mithra Provencher (UQO - Université du Québec en Outaouais), Sylvie Thibault (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Le programme de baccalauréat en travail social de l'UQO a subi dans les dernières années des transformations importantes, dont la réorganisation des périodes de stages, maintenant offerts sur une période continue. Ces changements ont eu des répercussions majeures sur l'ensemble de notre communauté, incluant les milieux de pratique. Les stratégies privilégiées par les responsables de la formation pratique et les coordonnatrices de stage ont alors été de favoriser les échanges et le dialogue avec les partenaires des milieux dans une visée réflexive, afin de soutenir la transition entre les deux versions du programme. Les échanges ont mis en lumière, non seulement les questionnements et les réticences des superviseurs concernés mais ont surtout favorisé une prise de parole, individuelle et collective, qui s'inscrit justement dans l'approche réflexive qui oriente résolument ces transformations.

  • Communication orale
    Mieux soutenir la construction identitaire des étudiants en formation initiale
    Éric Constantin (UdeS - Université de Sherbrooke), Crête Josiane (Université de Montréal)

    Aborder la construction identitaire pendant la formation initiale en ergothérapie avec une lunette normative, au détriment d’une perspective subjective, peut creuser un écart entre l’identité de l’étudiant et les aspects institutionnalisés de la pratique de ce métier de la relation. Écart pouvant affecter sa capacité à agir éthiquement, entraîner une perte de motivation ou générer de l’anxiété. Dans le but de mieux soutenir la construction identitaire des étudiants, le programme d’ergothérapie de l’Université de Sherbrooke réalise actuellement une démarche d’évaluation des besoins à cet égard. Quelques résultats préliminaires se dégagent de cette démarche. L’étudiant se trouverait dans un processus de socialisation secondaire, source possible de conflits identitaires. Pour gérer ces conflits, un accompagnement individuel ou des discussions en petit groupe, dans une atmosphère informelle et un climat de confiance, sont pertinents, tout comme porter intérêt à sa subjectivité chargée émotivement, prendre conscience de ses idéaux et valeurs, reconnaitre ses conceptions, sa quête de sens et valoriser son potentiel d’autodétermination. Certaines activités soutiendraient cette construction identitaire à travers la réflexion et les échanges, ex. stage, témoignage, situation avec enjeux éthiques. Bref, offrons un espace-temps pour soutenir la construction identitaire des étudiants dans un métier de la relation, futurs acteurs de la santé et du bien-être des collectivités humaines.

  • Communication orale
    L’importance d’une perspective macrosystémique en préparation et durant le stage
    Mélanie Bourque (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    La prise en compte d’une perspective macrosystémique dans la formation en vue de l'intervention sociale est souvent négligée. Pourtant, l'intervention psychosociale ne peut être faite adéquatement sans prendre en considération une série de facteurs qui dépasse l'individu et son milieu. Cette présentation portera sur des méthodes pédagogiques – cours et supervision – qui permettent d'intégrer des facteurs macrosystémiques dans l'analyse d'une situation, notamment les politiques sociales.


Communications orales

Enjeux et modalités de la supervision

Salle : P1-7130 — Bâtiment : UQAC
  • Communication orale
    #Metoo: Quand dénoncer devient un enjeu de la réussite en milieu de pratique
    Nancy Poirier (UQO - Université du Québec en Outaouais), Sylvie Thibault (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    S'il est difficile de dénoncer une situation de harcèlement sexuel ou d'agression sexuelle pour une victime, lorsque le harcèlement ou l'agression sexuelle se déroule dans un contexte de stage, les obstacles auxquels sont confrontés les étudiant.e.s peuvent sembler insurmontables. À partir du moment où un.e étudiant.e a le courage de dénoncer, quelles sont les étapes à suivre? Comment l'accompagner et garder l'équilibre entre s'assurer de sa sécurité, lui laisser le contrôle sur le processus et faire le nécessaire pour assurer la réussite du stage ? Quels sont les enjeux auxquels sont confronté.e.s les étudiant.e.s qui dénoncent, leur milieu de stage et le milieu universitaire? De quels outils disposent les responsables de la formation pratique dans de telles situations? À partir d’une perspective féministe, cette présentation prendra appui sur une étude de cas afin de susciter les échanges et la mise en commun des diverses expériences des participants.

  • Communication orale
    Perceptions des stagiaires en travail social sur la relation de supervision
    Geneviève Karsenty (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    La communication proposée vise à présenter les résultats préliminaires d’une recherche menée lors de la réalisation d’un mémoire en travail social portant sur la compréhension de la relation de supervision, en contexte de stage universitaire. La supervision constitue un élément important dans l’accompagnement, la réussite des apprentissages pratiques et le développement de l’identité professionnelle en travail social. L’efficacité de la supervision repose en grande partie sur la relation qui se développe entre le superviseur et le supervisé. La relation de supervision se base en principe sur une alliance entre le superviseur et le supervisé qui vont tous deux contribuer au fonctionnement de celle-ci. L’intérêt de cette recherche porte spécifiquement sur la compréhension du rôle du supervisé, ainsi que sa contribution, dans la construction de l’alliance de supervision en travail social. Dans le cadre d’une approche phénoménologique, une description détaillée de l’expérience a été obtenue suite à des entrevues semi-dirigées auprès de 14 étudiants en travail social. L’information collectée permet de mieux comprendre le processus par lequel l’alliance de supervision se construit et éventuellement de mieux outiller et accompagner les supervisés. Bien que la littérature démontre un intérêt pour la relation de supervision, peu d’information à ce jour indique comment les supervisés en travail social perçoivent leur propre rôle.

  • Communication orale
    Des questions soulevées par une expérience de stage aux apprentissages réinvestis dans l'action: une perspective psychosociologique
    Manon Chamberland (Université Laval), Marianne Lê (Université Laval)

    Au cours des dernières décennies, plusieurs phénomènes ont contribué à l’avènement de mutations importantes sur le marché du travail ainsi que pour les pratiques en sciences de l’orientation. Devant les disparités importantes pour l’accès à un travail décent ou encore à la réalisation des aspirations des personnes qu’ils accompagnent, les praticiens de l’orientation s’interrogent notamment sur les fondements de leurs pratiques, leurs finalités ainsi que les modalités d’accès à des services d’accompagnement adaptés à la diversité des personnes et des situations qu’ils rencontrent. À des degrés variables, ces interrogations peuvent se manifester dès la réalisation du stage et provoquer des changements dans la manière dont les étudiants-stagiaires se représentent leur travail et leurs compétences professionnelles. Selon une perspective psychosociologique, cette communication permettra d’identifier trois dimensions importantes à considérer pour les pratiques en sciences de l’orientation. Une recension des écrits et les résultats d’une recherche conduiront à cerner trois pistes de développement pour les stages en sciences de l’orientation et plus généralement, pour les métiers de la relation.


Dîner

Dîner

Salle : Dîner libre — Bâtiment : UQAC

Communications orales

La supervision comme espace de renouvellement et de transformation des pratiques?

Salle : P1-7130 — Bâtiment : UQAC
  • Communication orale
    Repenser l’accompagnement auprès des stagiaires en travail social qui sont en situation de handicap
    Christiane Bergeron-Leclerc (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Ève Simard (Université du Québec à Chicoutimi)

    À l’UQAC, c’est au sein de l’Unité d’enseignement en travail social (UETS) que se retrouve la plus grande proportion d’étudiants en situation de handicap. Parmi ces étudiants, ceux ayant des handicaps « dits émergents », notamment des troubles mentaux, sont les plus nombreux. Les défis variés auxquels sont confrontés ces étudiants, qui peuvent s’accentuer lors des stages terminaux, nous ont amenés à repenser nos modalités d’accompagnement et de soutien. En effet, suite à une expérience de stage non concluante pour un.e étudiant.e, la nécessité de se concerter et d’agir en amont est devenue une priorité. Cette communication permettra de présenter : a) un portrait des ÉSH qui étudient en TS, b) la structure de soutien offerte aux stagiaires en TS, c) le processus de soutien aux stagiaires en TS, et d) une appréciation des mécanismes mis en place après une année d’expérimentation. S’en suivra une discussion générale sur les enjeux de l’accompagnement des stagiaires en situation de handicap.

  • Communication orale
    Espace de réflexivité en clinique de l’activité : le métier de conseiller.e d’orientation mis en débat
    Patricia Dionne (Université de Sherbrooke), Simon Viviers (Université Laval)

    La pratique des conseillères et conseillers d’orientation (CO), prudentielle et complexe, exige des espaces de réflexivité pour agir au travail. Sous l’angle de la psychologie culturelle-historique, la réflexivité est conçue comme une reconfiguration du rapport à l’expérience de l’activité de travail. La méthodologie s’appuie sur un dispositif de clinique de l’activité. L’analyse permet de mettre en lumière la fonction du collectif et de la délibération sur le métier pour stimuler la réflexivité et dynamiser les affects liés à l’activité de travail. Pour les CO participants, cette mise en débat du métier a soutenu l’établissement d’un rapport collectif et subjectif progressivement plus conscient à l’expérience de l’activité de travail qui leur permet d’envisager de nouvelles possibilités d’agir.

  • Communication orale
    Le codéveloppement professionnel comme outil de supervision : portée et limites
    France Picard (Université Laval), Simon Viviers (Université Laval)

    Le codéveloppement professionnel constitue une approche expérientielle qui se fonde sur un processus réflexif et d’entraide par les pairs, pour surmonter les difficultés professionnelles, les préoccupations ou les projets à mettre en œuvre dans sa pratique (Bourassa, Serre et Ross, 2007). Une équipe de recherche de l’Université Laval, GAP-Orientation – Groupe d’accompagnement des professionnelles et des professionnels de l’Orientation –, a adapté le modèle de codéveloppement professionnel, élaboré par Adrien Payette et Claude Champagne (2010) pour l’accompagnement de gestionnaires, auprès des conseillères et conseillers d’orientation dans le secteur scolaire (Bourassa et Patton, 2015).

    Dans la présente conférence, la réflexion portera sur l’implantation du codéveloppement dans deux situations éducatives, soit la supervision de stage d’intervention en groupe (formation initiale en sciences de l’orientation) et la formation continue des professionnelles et professionnels d’orientation oeuvrant au secondaire et au collégial au Québec. À partir d’une présentation du modèle adapté de codéveloppement, nous tenterons d’illustrer comment cette approche de supervision appuie la socialisation au métier de conseillère ou conseiller d’orientation en formation initiale et participe du développement professionnel dans des situations complexes et inédites. Nous brosserons un portrait de la portée et des limites du codéveloppement professionnel dans ces contextes éducatifs.

  • Communication orale
    L’exigence d’une posture éthique du superviseur.e
    Josée Grenier (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Le rôle du superviseur dans les stages exige d’adopter une double posture : (1) un regard évaluatif, critique, sur l’atteinte des objectifs de stage visant à l’intégration des savoirs, l’acquisition d’habiletés et de compétences, et le développement de connaissances par l’étudiant.e ; (2) un soutien, un accompagnement favorisant justement l’atteinte des objectifs. Dans ce contexte, plusieurs questions sont soulevées et discutées dans cette communication, dans des visées pratique et de recherche : à quoi les superviseurs sont-ils confrontés dans cette tension qui s’exerce entre l’évaluation et l’accompagnement ? Quelles modalités pédagogiques devrait-on privilégier dans l’exigence de cette double posture, et comment prendre la «mesure» des apprentissages en sachant qu’il y a dans l’évaluation de l’arbitraire et que «l’acte évaluatif ne se réduit pas à mesurer» ( Jeffrey, 2014, p.51)? Dans son rôle d’évaluateur, le superviseur doit utiliser son jugement qui appelle à la responsabilité, à la réflexivité, à la confiance, et à une éthique (Jeffrey, 2014). Comment l’éthique dans ce contexte traverse l’acte évaluatif ? Et comment la recherche peut-elle apporter une contribution dans le développement de modalités pédagogiques et d’outils de supervision pour mobiliser les étudiant.e.s dans leurs apprentissages et par le fait même avoir une pertinence dans l’acte d’évaluer ?