519 - La recherche en didactique des mathématiques et les élèves en difficulté : quels enjeux et quelles perspectives?

Mots de bienvenue

Conférence d’ouverture

• Communication orale 08 h 45
  Miser sur le potentiel mathématique des élèves en difficulté: Fondements épistémologiques et didactiques
  Claudine Mary (UdeS - Université de Sherbrooke), Hassane Squalli (Université de Sherbrooke)

  Dans le travail avec les élèves en difficulté en mathématiques, une voie d’intervention qui semble souvent être privilégiée dans le milieu de la pratique consiste à se centrer sur les difficultés observées chez les élèves. On peut la qualifier de remédiative. Dans nos travaux de recherche et de formation, nous avons privilégié une autre voie. Celle-ci vise à mettre en place des conditions pour que le potentiel mathématique de l’élève s’actualise. Elle mise sur les forces des élèves, leurs capacités de raisonnement et sur une médiation pertinente de l’intervenant. Nous la qualifions d’actualisation du potentiel mathématique de l’élève.

  Dans cette conférence, nous discuterons des fondements épistémologiques et didactiques de cette voie d’intervention, nous présenterons les principes didactiques qui la caractérisent et nous illustrons nos propos par différents exemples issus de nos recherches.

Bloc 1 – Les enjeux didactiques pouvant être identifiés et analysés lors de l’enseignement, l’évaluation et l’intervention mathématiques auprès des élèves en difficulté

• Communication orale 10 h 15
  Entre l’interprétation des activités cognitives des élèves et l’étude des interactions des enseignants dans un système de contraintes : Quels choix didactiques?
  Lucie Deblois (Université Laval)

  La résolution de problèmes mathématiques, comme visée d’apprentissage, pose des défis aux enseignants. Nos recherches sur l’interprétation des activités cognitives de l’élève en mathématiques (DeBlois, 1997; 2003 ; 2012; 2015) et sur la sensibilité de l’enseignant devant l’apparition d’erreurs chez leurs élèves (DeBlois, 2006, 2009) ont permis de considérer l’émergence de tensions (DeBlois, 2015) et l’intérêt d’étudier le système d’activités en jeu (Engeström, 2009; DeBlois et Barma, 2017).

  Situées dans le système d’activité des élèves, les caractéristiques des tâches provoquant une rupture dans leurs attentes à l’égard du travail qu’ils croient devoir réaliser modifient leur posture épistémologique et leurs rapports aux savoirs (DeBlois, 2014). Situées dans le système d’activité des enseignants, la promotion de la collaboration (classe, école et communauté) devient un levier pour ces derniers. Toutefois, il semble nécessaire que le mouvement de la classe vers la communauté soit inversé pour partager les questions telles que la place de l’erreur en classe (DeBlois et Barma, 2017). De plus, pour sensibiliser les futurs enseignants à considérer, par exemple, la recherche des intérêts des élèves afin de les amener à utiliser les variables didactiques pour observer leurs apprentissages (Nongni et DeBlois, 2018). C’est à ces conditions que nous sommes conviés pour favoriser une adaptation des interactions de la classe devant les élèves en difficulté.

• Communication orale 10 h 45
  La recherche en didactique des mathématiques à la rescousse de l’enseignement : Vers une approche systémique pour enseigner, évaluer et intervenir auprès des élèves en difficulté ?
  Jeanne Koudogbo (UdeS - Université de Sherbrooke)

  Lors de cette conférence, nous montrons comment la recherche en didactique des mathématiques vient à la rescousse des enseignants et sert de levier en permettant de révéler les éléments contributoires pour enseigner, évaluer et intervenir auprès des élèves en difficulté. À partir de résultats d’études empiriques (Koudogbo, 2017, 2015 et 2013; Koudogbo, Giroux et René de Cotret, 2017), nous apportons un éclairage sur ce que font les élèves lors de la résolution de tâches en numération. Nous présentons les stratégies, difficultés et erreurs des élèves en les resituant par rapport à la portée des variables didactiques et subséquemment le type de conceptualisation qu’elles peuvent générer pour favoriser le développement du potentiel mathématique. Nous révélons alors les éléments qui émergent tels des effets tâche et classe (Koudogbo, 2017 et 2013) et la dynamique intra-tâche et inter-tâches (Koudogbo, 2017, 2015 et 2013). Nous dégageons un modèle qui révèle l’émergence d’une approche systémique et sa portée pour l’enseignement des mathématiques et pour l’évaluation et l’intervention auprès des élèves en difficulté. Cette approche permet de situer les faits didactiques dans un système et par conséquent de dégager toute responsabilité des instances, élève(s)/enseignant.e (orthopédagogue)/savoir, face aux difficultés de l’élève. L’approche soulève une question: Comment créer des conditions favorisant la conceptualisation et le développement du potentiel mathématique des élèves?

Dîner

Bloc 2 – Les modèles de collaboration entre enseignants, orthopédagogues et conseillers pédagogiques favorables à l’enseignement, l’intervention et l’évaluation des élèves en difficulté

• Communication orale 13 h 00
  Cadres interprétatifs pour l’investigation des connaissances mathématiques d’élèves en difficultés scolaires
  Jacinthe Giroux (UQAM - Université du Québec à Montréal)

  Prenant appui sur un projet de recherche réalisé en partenariat avec des orthopédagogues et des conseillers pédagogiques du primaire, cette contribution au symposium présente un dispositif didactique visant à cadrer l’interprétation des conduites mathématiques d’élèves au sein de l’évaluation/intervention orthopédagogiques. Ce dispositif, composé de différents outils théoriques en cours d’élaboration, vise à favoriser le repérage de coordinations et de décalages de connaissances pouvant servir comme levier à l’intervention orthopédagogique.

• Communication orale 13 h 30
  Collaboration entre divers partenaires pour mieux intervenir en mathématique auprès des élèves en difficulté en misant sur le développement de leur potentiel mathématique
  Adolphe Adihou (UdeS - Université de Sherbrooke), Caroline Bisson (Commission scolaire des Hauts-Cantons), Patricia Marchand (Université de Sherbrooke), Carole Morelli (Commission scolaire des Hauts-Cantons), Josée Roy (Commission scolaire des Sommets), Jacynthe Turgeon (Commission scolaire de la région de Sherbrooke)

  Dans le cadre d’un projet de partenariat (milieu-université : Programme de soutien à la recherche et au développement en adaptation scolaire), les participants se sont donnés comme objectifs d’une part de se doter de ressources (outils et moyens) pour intervenir de manière plus efficiente auprès des élèves en difficulté d’apprentissage en mathématiques au premier cycle du primaire, et d’autre part d’élaborer des modèles de collaboration enseignant-orthopédagogue au service de ces élèves.

  Le projet vise la collaboration entre différents partenaires, ainsi que l’étude de l'impact de leur intégration sur les pratiques des formateurs et sur l’apprentissage. De ce point de vue, la collaboration comme moyen s’est opérationnalisé à deux niveaux, d’une part au niveau des partenaires, et d’autre part, entre enseignants et orthopédagogues. Cette double perspective a permis la mise en place de modèles de collaboration entre enseignants et orthopédagogues, mais aussi la co-conception, l’intégration et l’usage de ressources valorisant le développement du potentiel mathématique des élèves.

  Dans cette présentation, après avoir posé la problématique, le cadre de référence et le cadre méthodologique du projet, nous mettrons en évidence les processus qui ont permis à chaque partenaire de s’impliquer dans cette collaboration. Nous présenterons quelques résultats concrets de ce partenariat et les perspectives pour la recherche, la pratique et le développement professionnel des participants.

• Communication orale 14 h 00
  La collaboration enseignants-orthopédagogues dans la réalisation conjointe de situations d’enseignement-apprentissage portant sur la résolution de problèmes en classe
  Carole Côté (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Diane Gauthier (Université du Québec à Chicoutimi)

  La collaboration enseignants-orthopédagogues est vue comme un dispositif qui vitalise la différenciation pédagogique et qui contribue à instaurer une pédagogie inclusive (CSÉ, 2017; Prud’homme et coll., 2017). Elle donne l’opportunité de combiner les expertises et ainsi d’optimiser l’enseignement aux élèves à risque, à ceux considérés en situation de handicap ou ayant des besoins particuliers, mais aussi à l’ensemble des apprenants. Du point de vue des enjeux pédagogiques et relationnels, les recherches ont montré l’existence de facteurs critiques, tels la complicité entre les partenaires, le partage équitable des responsabilités et une vision harmonieuse de l’enseignement et de l’apprentissage (Mastropieri et coll., 2005). De même, du point de vue didactique, l’enjeu se situe dans la planification de situations d’enseignement-apprentissage comportant des adaptations générales et spécifiques (Nootens et Debeurme, 2010). Cette présentation propose une vision critique résultant d’une recherche qui s’est penchée sur les pratiques de collaboration entre enseignants et orthopédagogues et sur les aides et interventions déployées conjointement en classe auprès des élèves dans la réalisation de situations d’enseignement-apprentissage portant sur la résolution de problèmes (Côté, 2015). Il en découle un questionnement sur ce type de fonctionnement, de même que sur le besoin d’un arrimage entre la recherche et les défis des milieux d’enseignement.

Bloc 3 – Autres perspectives didactiques prometteuses pour mieux enseigner, évaluer et intervenir auprès des élèves en difficulté

• Communication orale 15 h 15
  La géométrie dans l’espace : une source d’interventions auprès des élèves en difficulté?
  Annette Braconne-Michoux (Université de Montréal), Patricia Marchand (UdeS - Université de Sherbrooke)

  Le développement du potentiel mathématique des élèves en difficulté par l’étude de la géométrie dans l’espace et, en particulier, par trois de ses composantes (taille de l’espace, repérage, représentation) pouvant être autant de sources d’inspiration pour les intervenants, que ce soit à propos du rôle de la manipulation dans les apprentissages, de la résolution de problèmes voire de la numération.

Clôture du symposium