Au fil du temps, plusieurs études ont traitéde la problématique de l’enseignement et de l’apprentissage des mathématiques en lien avec les élèves en difficulté. Nous pensons notamment au cas de Gaël, de Guy Brousseau (travaux datant des années 1980, publiés sous Brousseau et Warfield, 2002); à l’étude de Lemoyne et Bisson-Trépanier (1985) auprès d’élèves présentant un retard scolaire important en mathématiques; plus récemment, au numéro spécial de la revue Éducation et francophonie de 2003, « La spécificité de l’enseignement des mathématiques en adaptation scolaire et sociale »; à DeBlois et René de Cotret (2005), Et si les erreurs des élèves étaient le fruit « d’une extension » de leurs connaissances?; à DeBlois et Lamothe (2005), et à Conne, Favre et Giroux (2005) qui apportent un nouveau regard sur le rôle des élèves en difficulté dans les interactions de connaissances en enseignement spécialisé; à Mary, Squalli et Schmidt (2008) qui ont étudié les contextes favorables à l’interaction et au raisonnement mathématique pour ces élèves; enfin, à Mary, Squalli, Theis et DeBlois (2014), qui ont regroupé une quinzaine de didacticiens de la francophonie faisant un retour historique sur les diverses perspectives d’intervention auprès des élèves en difficulté. Ces différents travaux, tout en ayant leurs spécificités, possèdent les mêmes fondements, par exemple le statut de l’erreur perçue comme la manifestation d’une connaissance.
Ce symposium a pour but d’examiner et d’approfondir ces fondements dans le cadre de l’enseignement, de l’intervention et de l’évaluation des élèves en difficulté en étudiant les enjeux et les perspectives liés à cette vision d’aller au-delà de la remédiation pour permettre le développement du potentiel mathématique de ces élèves. Ainsi, l’élève en difficulté est considéré comme un apprenant ayant un potentiel mathématique à faire fructifier à partir de situations qui convoquent des savoirs interreliés et qui sont propices à l’apprentissage. Les élèves représentent un des trois pôles du triangle didactique à prendre en compte, les intervenants (enseignants et orthopédagogues) et les savoirs mathématiques en jeu en constituant les deux autres pôles. Par conséquent, les questions entourant la recherche autour de ces pôles et leurs incidences sur l’enseignement, l’évaluation et l’intervention ainsi que la collaboration entre l’enseignant et l’orthopédagogue seront centrales pour aborder cette problématique. Pour traiter des problématiques liées aux les élèves en difficulté suivant un ancrage en didactique des mathématiques, deux axes de réflexion ont été ciblés aux fins de ce symposium : 1) quels sont les enjeux didactiques pouvant être identifiés et analysés lors de l’enseignement, l’évaluation et l’intervention mathématiques auprès des élèves en difficulté? 2) Quelles sont les perspectives didactiques qui peuvent être envisagées pour l’enseignement des mathématiques, l’évaluation et l’intervention auprès des élèves en difficulté?