L’innovation est souvent perçue comme émanant d’entreprises privées, de communautés de pratique, voire d’universités. En revanche, les gouvernements, reconnus comme facilitateurs d’innovation — en créant lois, contextes et institutions propices — ne sont pas perçus comme innovants. Si certaines activités innovantes leur sont dûment attribuées, il s’agit souvent d’innovations en matière de gouvernance ou de mise en œuvre de technologies extérieures. Les municipalités, gouvernements plus proches des citoyens mais dotés de ressources plus modestes que les paliers supérieurs, sont rarement considérées comme innovantes. Or, ceci ne correspond pas à la réalité. Les municipalités sont aux prises avec des problèmes sociaux, techniques, architecturaux, d’entretien d’infrastructures, de prestation de services et de réglementation. Elles leur trouvent très souvent des solutions originales et novatrices, qui ne sont que rarement reconnues comme telles par les citoyens, les chercheurs et — parfois — par elles-mêmes. Parmi les facteurs de cette non-reconnaissance, mentionnons la petite échelle de plusieurs de ces innovations, leur caractère souvent non commercial (même si elles sont souvent reprises par d’autres municipalités) et, tout simplement, un climat idéologique qui met de l’avant le rôle de l’entreprise privée en innovation en négligeant celui du secteur public. Par ailleurs, les processus et motivations qui stimulent les employés à innover, et le rôle des administrateurs et politiciens dans ces processus, restent peu étudiés et méconnus. Cette table ronde a deux buts principaux. Le premier est de mettre en évidence — autant pour les chercheurs que pour un public plus large — l’existence même de ces processus innovateurs au sein des municipalités. Le second est de susciter un intérêt pour ce domaine afin que davantage de chercheurs se penchent sur cette dimension souvent ignorée et sous-évaluée des activités municipales.
Le mardi 9 mai 2017