En sciences sociales et humaines, le recours à la recherche empirique et à la recherche de terrain, que celles-ci soient de nature qualitative ou quantitative, va de soi. La discipline juridique fait piètre figure, car ces méthodes de recherche demeurent peu utilisées et leurs pratiques, peu documentées. Pourtant, pour rendre compte de l’articulation entre le droit et les activités sociales, la diversification des méthodes de recherche est un allié précieux, voire indispensable. L’absence de culture de recherche empirique et de terrain chez les juristes apparaît de plus en plus comme un problème lorsqu’il s’agit d’évaluer les pratiques des professionnels du droit et elle complique la réalisation de recherches dans ces milieux.
Or, les juristes souhaitant explorer de telles pratiques de recherche sont susceptibles de faire face à plusieurs interrogations pratiques : comment parvenir à élaborer une problématique de recherche dont le point de départ n’est pas nécessairement la norme juridique et son application par les autorités chargées de sa mise en œuvre? Comment recourir à certaines sources formelles du droit, comme la jurisprudence, autrement que dans une perspective exégétique? Pourquoi et dans quelles circonstances convient-il de recourir à une méthodologie qualitative ou quantitative? À quelles fins et avec quels partenaires fait-on de la recherche empirique?
L’objectif de ce colloque est de réunir des chercheurs juristes mobilisant des méthodes de recherche empirique et de terrain afin d’échanger sur les défis, limites et potentialités de ces pratiques dans le champ juridique. Les échanges suscités dans ce colloque soutiendront la publication d’un ouvrage de référence sur la recherche en droit.