Informations générales
Événement : 85e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Enjeux de la recherche
Description :Le contexte des organismes à vocation sociale, qu’ils soient à but lucratif ou non, évolue rapidement. Malgré leurs budgets souvent restreints, ces organismes doivent mettre en place davantage de mécanismes et de pratiques formelles de gestion pour répondre aux demandes de leurs principales parties prenantes. De plus, dans un environnement d’austérité, ils doivent aussi innover dans leurs démarches de financement, une des raisons possibles de la démarche de diversification de leur CA. Tous ces changements exercent des pressions importantes sur ces organismes qui doivent souvent faire plus avec moins de ressources.
Le milieu de la recherche s’attarde peu aux conséquences de la professionnalisation de ce type d’organisme. En effet, la revue de la littérature montre un nombre important de recherches fondamentales sur les enjeux de gestion dans les organismes à vocation sociale, mais dont les résultats, malgré leur importance du point de vue scientifique, restent difficilement accessibles pour leurs gestionnaires (Spear, Cornforth et Aiken, 2009; Ebrahim, Battilana et Mair, 2014; Zainon et al., 2014). De plus, moins d’études s’appuient sur des recherches partenariales dans une démarche participative, dont le but est de proposer des solutions coconstruites accessibles et applicables pour ces organismes (Young, 2012; Barraket et Yousefpour, 2013), tout en faisant avancer la recherche scientifique.
Ainsi, l’objectif de ce colloque est d’alimenter la réflexion sur les défis de la professionnalisation de la gestion des organismes à vocation sociale, et notamment sur le rôle que pourrait jouer la recherche scientifique dans cette démarche. Dans ce colloque nous aborderons différents enjeux liés à la gouvernance, au financement et à l’évaluation d’impact au sein des organismes à vocation sociale.
Ce colloque se veut un pont entre le milieu de la recherche et celui de la pratique. Le but est de créer un espace de réflexion conjoint où les gestionnaires, les représentants des bailleurs de fonds, les étudiants et les chercheurs échangent autour des problématiques de la professionnalisation dans les organismes à vocation sociale afin de développer un programme de recherche adapté à leurs besoins. Le colloque sera aussi un espace pour discuter de la mise en place de méthodologies de recherches plus participatives et inclusives, qui nous semble nécessaire pour faciliter l’adoption des modèles et des pratiques qui résultent de ces recherches.
Date :- Johanne Turbide (HEC Montréal)
- Verónica Zúñiga Salas (HEC Montréal)
- Marie-Renée Lambert (HEC Montréal)
Programme
L’évaluation d’impact
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Communication orale
IntroductionMarguerite MENDELL (Université Concordia)
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Communication orale
La posture stratégique comme limite aux pratiques d’évaluation chez les fondations philanthropiquesSaouré Kouamé (HEC Montréal), Nancy Pole (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Au Canada, la recherche sur l’évaluation de programmes et/ou de la performance organisationnelle s’est très peu penchée sur le cas des fondations philanthropiques. Or, le regard que les fondations portent sur l’évaluation a des incidences sur leur propre efficacité en tant qu’acteurs sociaux et subventionneurs. En se basant sur une étude exploratoire menée auprès de 21 fondations sur les 121 membres de Fondations philanthropiques Canada, ce travail examine la portée et les finalités de leurs pratiques d’évaluation. L’analyse des données qualitatives recueillies auprès d’un sous-groupe de répondants a révélé que la posture stratégique, c’est-à-dire la façon dont ces organisations se définissent au niveau stratégique en tant qu’acteur philanthropique, est un facteur qui influence l’enquête évaluative. Un croisement des résultats de l’étude avec la littérature existante suggère un continuum de postures stratégiques, allant de la posture la plus traditionnelle à celle d’agent de changement la plus affirmée. L’établissement d’une nouvelle posture stratégique a tendance à se faire pendant des moments de transition dans la trajectoire de professionnalisation d’une fondation. Notre présentation exposera les défis d’évaluation liés aux types de postures situés sur ce continuum, et proposera des recommandations pour la pratique et la recherche.
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Communication orale
L’adaptation d’un modèle systémique des besoins humains pour l’évaluation d’impact de projets d’inclusion en santé mentaleDavid Castrillon (PCEIM, Parranaige civique de l'est de l'île de Montréal), Émilie Cournoyer (Parrainage civique de l’est de l’île de Montréal (PCEIM)), Justine Israël (Parrainage civique de l’est de l’île de Montréal (PCEIM)), Natacha Sinotte (Parrainage civique de l’est de l’île de Montréal (PCEIM))
Le Parrainage civique de l’est de l’île de Montréal (PCEIM) est un organisme d’inclusion et de participation sociale qui a vu le jour en 1976. Sa mission est de favoriser l'inclusion dans la communauté des personnes adultes vivant une problématique de santé mentale, notamment par le biais de la mixité citoyenne. L’organisme, situé dans l’arrondissement de Rosemont-Petite-Patrie, est actuellement composé de 104 membres, 82 bénévoles, 5 employés et 7 membres du CA.
Afin d’améliorer son impact dans la communauté, l’organisme s’est doté, en 2015, d’un modèle d’évaluation s’appuyant sur concepts du développement à l’échelle humaine. Ce modèle, adapté de l’approche aux besoins humains élaborée par Max Neef (1991), implique une prise de position sur les types de rationalité (Habermas, 1972) dont les organismes à vocation sociale doivent se doter afin de répondre à leur identité. Ce modèle a été un des pas pris par l’organisme afin d’enrichir la conception et la pratique de la gestion des organisations. En termes de gestion, le modèle s’intègre à un paradigme complexe de la gestion, dont l’efficacité organisationnelle est le résultat de l’analyse et de la résolution de tensions et contradictions (Schvarstein, 1998). Dans le cas du modèle d’évaluation, il s’agit d’une réponse à la tension vécue dans l’évaluation de projets sociaux entre une rationalité technique/stratégique et une rationalité compréhensive/communicationnelle (Habermas, 1987).
Les mécanismes de reddition de comptes et d’évaluation d’impact
Dîner
Le financement
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Communication orale
Entre Scylla et Charybde : un voyage décisionnel risqué vers le financement diversifié répondant aux critères professionnels et normatifsPauline Dubarry (Diagramme), Wendy Reid (HEC Montréal)
Les instances qui subventionnent les entreprises sociales et culturelles examinent avec de plus en plus d’attention l’équilibre de leurs systèmes de financement en lien avec leur mission. Elles émettent des commentaires pour les améliorer et, dans certains cas, pour insuffler une stratégie philanthropique. Les organismes sont donc amenés à repenser leur modèle d’affaires.
Nous avons étudié trois petits organismes artistiques : une école professionnel en art et deux compagnies de création, pendant trois ans afin d’observer leur changement organisationnel, pour faire face à la conjoncture actuelle qui demande de diversifier leurs revenus. Leurs missions sont artistiques comme OBNL, avec un impact social incluant les jeunes défavorisés. Leurs revenus se trouvent entre marché et financement de la mission. Ils sont des entreprises sociales. En plus, leur pluralité les rend hybrides et complexes (Pache & Santos, 2010; Battilana et al, 2012).
Nous observons que des pressions professionnelles et normatives poussent les organismes à songer à de nouvelles façons de fonctionner. Cependant, ils interprètent différemment ces pressions (Oliver, 1991) et mettent en place des stratégies qui les éloignent parfois de leur mission ou qui bousculent leur modèle de fonctionnement.
Comment garder une stabilité sans trop de risque avec fidélité à la mission clé ?
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Communication orale
La professionnalisation des organismes de bienfaisance : Un regard sur la collecte de fondsMina Benchemsi (HEC Montréal), Jonathan Deschênes (HEC Montréal), Jacinthe Roy (Association des professionnels en gestion philanthropique (APGP))
Bien que le secteur des organismes de bienfaisance se soit professionnalisé au fil des ans, peu de choses sont réellement connues et analysées concernant cette professionnalisation. Qu’est-ce qui constitue aujourd’hui un organisme de bienfaisance professionnel ? Comment la professionnalisation varie-t-elle en fonction des organismes et de leur secteur? Cette étude propose de répondre à ces questions et plus particulièrement de regarder le niveau de professionnalisation associé à la collecte de fonds. Dans un premier temps, un processus itératif a permis d’identifier 9 traits principaux de professionnalisation, dont celui de la collecte de fonds. Pour chacun des traits, un ensemble d’éléments a par la suite été mesuré dans un sondage auprès de 70 dirigeants généraux d’organismes de bienfaisance québécois. Divers constats peuvent être faits concernant le degré de professionnalisme en collecte de fonds de ces organismes. Premièrement, ce trait obtient un score moyen de professionnalisme de 62%, ce qui se situe dans la moyenne inférieure des 9 traits. Aussi, on constate que si les organismes sont généralement très efficaces à établir des cibles de revenus et de dépenses pour leurs activités de collecte de fonds, ils le sont beaucoup moins pour établir des objectifs de notoriété de marque et de retour sur investissement. Aussi, à peine 50% d’entre eux ont une stratégie d’utilisation des médias sociaux (MS) et peu d’entre eux utilisent pleinement les MS pour solliciter des dons.