Les technologies de l’information et des communications (TIC) occupent une place grandissante dans une multitude de sphères de l’activité humaine. De nouvelles tâches sont automatisées et les acteurs sont davantage interconnectés. Des secteurs sensibles et névralgiques reposent de plus en plus sur de telles infrastructures technologiques. C’est le cas notamment des marchés financiers, avec l’apparition des transactions à haute fréquence, et des villes, qui deviennent de plus en plus « intelligentes ».
Avec l’automatisation, l’interconnectivité et l’importance stratégique grandissantes des TIC, les risques associés à des défaillances technologiques sont devenus potentiellement catastrophiques. De plus, la très grande complexité des systèmes rend l’identification des causes de défaillance extrêmement laborieuse. De même, la multiplication des acteurs impliqués dans le développement, l’entretien et l’exploitation de ces systèmes rend la responsabilité diffuse et difficile à assigner (many hands problem).
La prévention et la minimisation des risques de défaillance en TIC est une responsabilité partagée par les fabricants, les professionnels, les collèges et universités, les ordres et associations professionnels, les organismes de réglementation et les gouvernements. Certains secteurs tels que l’aéronautique sont très encadrés, d’autres le sont moins.
Les objectifs du colloque sont :
1) Faire le point sur l’encadrement actuel en informatique dans les différents secteurs, en ce qui concerne particulièrement la question des défaillances.
2) Identifier les éléments qui doivent faire partie d’une réglementation adéquate en matière de TIC.
3) Faire avancer la réflexion sur le concept de responsabilité dans un contexte de technologie hypercomplexe, avec en tête des questions telles que : comment est distribuée la responsabilité entre les acteurs? Comment s’effectue le contrôle de la qualité et avec quels moyens? Sont-ils suffisants? Comment sont pris en compte les risques? À quel niveau, celui de l’entreprise, d’un marché, de la société en général?
4) Mettre en relation différents acteurs (universitaires, professionnels en TIC, ordres et associations professionnels, juristes, éthiciens, industrie) afin de réfléchir sur les besoins et les responsabilités de chacun en matière d’encadrement des TIC.