Informations générales
Événement : 85e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :Les avancées en faveur de l’égalité ont permis aux femmes de s’insérer dans le marché du travail et de progresser dans certains emplois historiquement masculins. Or, le parcours des femmes dans certains de ces métiers et professions est toujours complexe. Des statistiques montrent les écarts persistant entre les femmes et les hommes. Par exemple, seulement 27 % des effectifs étudiants au baccalauréat en génie civil étaient des femmes entre 1999 et 2005, et celles-ci ne représentaient en 2013-2014 que 13,6 % des membres de l’Ordre des ingénieurs du Québec (Sévigny et Deschênes, s.d.). Même dans les secteurs marqués par la féminisation de la main-d’œuvre, des écarts sont présents. Alors qu’elles constituent 62 % des étudiants et étudiantes dans les facultés de médecine (Collège des médecins du Québec, 2013), les femmes médecins sont très présentes dans certaines spécialités (52 % en gériatrie, 51 % en pédiatrie et 45 % en dermatologie) mais largement sous-représentées dans d’autres (8 % en chirurgie cardiaque, 10 % en neurochirurgie, 11 % en chirurgie orthopédique et 13 % en urologie).
Les recherches déjà réalisées ciblent certains éléments pour expliquer ces constats. Les femmes se sentent marginalisées et dévaluées comparativement à leurs collègues masculins (Fotaki, 2013). Elles subissent toujours des effets négatifs associés à la maternité et à la conciliation travail-famille (Carvajal et coll., 2012; Evers et Sieverding, 2014; Schroeder et coll., 2013; Sheltzer et Smith, 2014; Van den Brink, 2011). Elles expriment le besoin de mettre en place des politiques et mécanismes de soutien tels que des garderies ou des programmes de mentorat (Muhlenruch et Jochimsen, 2013; Pereira, 2014).
Ce colloque propose de faire le point sur les facteurs liés à la progression et à la rétention des femmes dans des métiers et professions traditionnellement réservés aux hommes au Québec afin de définir les enjeux persistants ainsi que les pratiques porteuses pour les changements organisationnels et sectoriels.
Dates :- Sophie Brière (Université Laval)
- Isabelle Auclair
- Dominique Tanguay (Université Laval)
Programme
Les professions et métiés associés aux sciences et au génie
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Communication orale
Mot de bienvenue et introduction au colloqueSophie Brière (Université Laval)
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Communication orale
Nouvelles pratiques enseignantes au secondaire pour promouvoir les STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) chez les fillesAudrey Groleau (UQTR), Ève Langelier (Université de Sherbrooke), Anne-Marie Laroche (Université de Moncton), Anne Roy (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Une équipe de l’Association de la francophonie à propos des femmes en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (Affestim) offre depuis janvier 2016 un programme de formation (Promoscience) dans une perspective orientante sur l’équité sociopédagogique à du personnel enseignant au secondaire et au collégial. Ce programme s’organise autour d’un forum en communauté d’apprentissage virtuelle à propos de pratiques enseignantes liées aux STIM. Une approche didactique et philosophique est privilégiée, laquelle vise à susciter une discussion réflexive et une remise en question des pratiques traditionnelles chez les personnels enseignants afin de les amener à modifier favorablement leur enseignement de manière à respecter, entre autres, une équité sociopédagogique entre les filles et les garçons. Le programme tente de regrouper 25 personnels par an (15 en exercice et 10 en formation) en enseignement des mathématiques, sciences et technologie provenant de différentes provinces canadiennes. Durant la communication, les fondements du programme seront d’abord explicités et ce, en apportant des exemples de mises en situation utilisées pour la discussion. Ensuite, les résultats de notre programme seront diffusés en montrant des verbatim du forum à propos de pratiques enseignantes renouvelées et favorables à l’inclusion des filles en STIM. Enfin, nous voulons aussi sensibiliser les personnes présentes à l’importance de l’équité sociopédagogique au sein des pratiques enseignantes.
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Communication orale
Les stages coopératifs vécus par les étudiantes en sciences et en génie à l’université : quelles motivations et quels défis?Vincent Belletête (UdeS - Université de Sherbrooke), Eve Langelier (Université de Sherbrooke)
Même si les Québécoises sont aujourd’hui considérées comme majoritaires dans l’effectif étudiant au secondaire, au cégep et au baccalauréat, elles demeurent minoritaires dans plusieurs programmes en sciences et en génie (SG). Cette communication présentera les résultats d’une pré-étude sur les impacts des stages coopératifs vécus par des étudiantes dans certains domaines en SG à l’université. Dans le cadre d’une collaboration avec l’équipe de la Chaire Femmes et organisations (ULaval), l’équipe de la Chaire pour les femmes en sciences et en génie (UdeS) a rencontré 9 étudiantes à la fin de leur parcours dans des programmes de baccalauréat en SG qui ont accepté de participer à des entretiens de groupe afin de partager leurs expériences vécues pendant leurs stages coopératifs et à l’université. L’analyse des transcriptions de ces entretiens a permis de faire ressortir des sources de motivation qui expliquent la persévérance et l’engagement des étudiantes dans ces domaines ainsi que différents défis et obstacles qu’elles peuvent vivre pendant leurs études dans ces domaines traditionnellement occupés par les hommes. Comme suite à cette pré-étude, un questionnaire élaboré à partir des résultats de ces entretiens sera distribué à un échantillon plus large d’étudiantes et d’étudiants dans les domaines des SG. Cette recherche permettra de formuler des pistes pour mieux soutenir les étudiantes et les différents intervenants impliqués dans la formation universitaire en SG.
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Communication orale
Du génie des femmes pour des femmes? Voix d’ingénieurEs et de futurEs ingénieurEsCatherine Mavriplis (Université d'Ottawa), Donatille Mujawamariya (Université d’Ottawa)
Notre communication rapporte les résultats d’une étude exploratoire menée dans une faculté de génie d’une université canadienne. L’étude a porté sur les représentations que se font des ingénieurEs chercheurEs-professeurEs et futurEs ingénieurEs sur ce qu’est le génie et ce que les femmes ingénieures peuvent apporter au génie et surtout sur des questions d’intérêts féminins. Les 12 ingénieurEs et 14 futurEs ingénieurEs ayant participé à notre étude qualitative par le biais d’entrevues semi-dirigées ont des opinions partagées mais les femmes s’entendent pour dire que les ingénieures apportent des perspectives différentes au génie. Néanmoins, tous reconnaissent que plusieurs obstacles entravent le travail de ces femmes et insistent sur une meilleure formation au génie pour que des questions d’intérêts féminins fassent partie de l’agenda de recherche des femmes et des hommes ingénieurs pour une meilleure représentation des femmes en génie mais aussi pour le bien-être des femmes et de la société en général.
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Communication orale
Les Scientifines : un programme d’orientation des filles vers les domaines des sciences et des nouvelles technologiesMelissa Lemaire (UdeM - Université de Montréal)
Le but de ce projet de recherche est de mesurer l'impact du programme Les Scientifines sur le développement des compétences et sur le choix de carrière des anciennes participantes de 2001 à 2006. Selon une étude de Statistiques Canada (Hango, 2013), parmi les diplômés des programmes en sciences, technologies, génie ou mathématiques âgés de 25 à 34 ans, la proportion de femmes était de 59 % en sciences et technologies, mais de 23 % en génie et de 30 % en mathématiques et sciences informatiques. Il convient donc de pouvoir mieux éduquer les jeunes filles aux différentes thématiques scientifiques afin qu’elles soient plus attirées vers ces domaines et qu'on puisse aussi contrer le décrochage scolaire dans les quartiers défavorisés en offrant des activités motivantes et un milieu sécuritaire pour les jeunes filles. Pour cette étude d'impact, trois méthodes de collecte de données ont été utilisées: le sondage, la discussion de groupe et l'entrevue individuelle. Nous abordons une méthodologie mixte pour cette étude. Les résultats démontrent que l'organisme a eu un impact important dans le développement des participantes. 79% des répondantes sont toujours aux études et 63% indique que leur participation a eu un impact sur leur choix de carrière. Dans les échanges survenus au cours de l'étude, elles évoquent particulièrement la curiosité et l’apprentissage de nouveaux savoirs et le développement de compétences.
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Communication orale
Avancées sur la réalité des femmes en sciences et génie au QuébecSophie Brière (Université Laval), Claire Deschenes (Université Laval), Carol-Anne Gauthier (Université Laval), Dominique Tanguay (Université Laval)
Cette présentation s’appuie sur les travaux de l’Action Concertée « Les femmes dans les métiers et professions traditionnellement masculins : une réalité teintée de stéréotypes de genre nécessitant une analyse critique, systémique, comparative et multidisciplinaire » dans le secteur Sciences et génie, pour lequel l’AFFESTIM est l’organisme partenaire du projet de recherche.
S’appuyant sur une approche multidisciplinaire mixte (féministe et parcours de carrière), nous mettrons en lumière les facteurs liés à la trajectoire des femmes en S&G au Québec, aux rapports sociaux de sexe dans les entreprises où elles travaillent et sur les pratiques organisationnelles de ces entreprises. Nous présenterons plus particulièrement l’analyse des entrevues semi-dirigées ou groupes nominaux qui ont eu lieu avec des professionnelles de ce secteur, entre juin et décembre 2016. Les analyses montrent que les expériences concernant la progression et la rétention des femmes dans ce domaine varient grandement selon le secteur d’activité ainsi que la culture organisationnelle, et que la conciliation entre la vie professionnelle et la vie personnelle demeure un enjeu important pour certaines.
Dîner
Les femmes dans les secteurs de l’économie et de la finance
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Communication orale
Les femmes dans les industries des finances et des TICCarol-Anne Gauthier (Université Laval), Hélène Lee-Gosselin (Université Laval), Maude Villeneuve (Université Laval)
Les professions des finances et des TIC ont longtemps été dominées par les hommes. Depuis quelques décennies, les femmes y sont de plus en plus nombreuses. Cependant, l’insertion ne se traduit pas nécessairement par la progression et la rétention des femmes au sein de ces industries. En effet, au Canada, si les femmes représentent plus de 50% des directrices financières et 20% des effectifs dans l’industrie des TIC, elles ne représentent respectivement que 23% et 10% de la haute direction dans les organisations de ces secteurs. Ces écarts s’expliquent notamment par des facteurs connus tels que : la faible représentation des femmes diplômé.e.s dans ces secteurs, la culture masculine qui perdure dans certaines unités et les enjeux d’articulation travail-famille.
Cette communication a pour objectif de présenter des résultats préliminaires de deux enquêtes auprès de femmes et de gestionnaires œuvrant dans des entreprises financières et des technologies de moyenne et de grande taille au Québec. Les résultats des entrevues témoignent de la variabilité des contraintes et des leviers selon les services et les niveaux organisationnels. Ils révèlent des sous-cultures « locales » qui coexistent dans les organisations étudiées et dont les effets sont opposés sur la carrière des femmes. Nous explorons ces configurations de contraintes et les leviers organisationnels en lien avec la carrière des femmes, de même que les stratégies d’articulation travail-famille de ces femmes.
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Communication orale
La progression des femmes cadres et présidentes dans un milieu traditionnellement masculin : les technologies de l’information et des communicationsVirginie Gaquière (Association québécoise des technologies)
80% d’hommes composent le secteur des technologies de l’information et des communications, ce qui en fait un milieu traditionnellement masculin. L’Association québécoise des technologies (AQT) a lancé le tout premier programme de mentorat à destination des femmes cadres et présidentes au printemps 2016 pour les soutenir dans leur cheminement professionnel. Ce sont 5 présidentes et 7 gestionnaires qui, grâce à des dyades mixtes ou homogènes, ont bénéficié de ce mode d’accompagnement unique pour surmonter les défis inhérents à leur carrière.
L’expérience de l’AQT démontre que de proposer un programme de mentorat structuré et formel aux femmes est un outil puissant pour :
- surmonter leur manque de confiance en elles;
- incarner leur propre leadership dans un milieu traditionnellement masculin;
- mener une réflexion sur leurs ambitions professionnelle et personnelle;
- être conseillées sans jugement de la part d’un tiers.
Notre communication se propose de présenter les différents obstacles qui parsèment la carrière des femmes en TIC, de partager les retombées de nos 12 mois de relation mentorale, et enfin de suggérer des pistes d’intervention pour permettre aux femmes d’envisager une carrière durable et prospère au sein des TIC.
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Communication orale
L’entrepreneuriat social féminin : reconfiguration ou reproduction de la dynamique sociale de genre?Isabeau Four (CÉRSÉ), Laurence Tain (Université Lyon 2)
L’entrepreneuriat n’est pas une profession ou un métier en tant que tel, toutefois la figure de l’entrepreneur joue un rôle essentiel, voire emblématique, dans notre économie capitaliste. L’entrepreneuriat féminin est bien documenté, ce qui permet de brosser un portrait des spécificités des femmes en entrepreneuriat montrant des écarts persistants entre les femmes et les hommes. Champ de recherche en émergence, il existe encore peu de données sexuées concernant l’entrepreneuriat social. Toutefois, les résultats d’une recherche exploratoire menée auprès d’un incubateur pour l’entrepreneuriat social montraient une majorité de femmes dans le processus de démarrage d’une entreprise à mission sociale, et ce malgré les nombreuses barrières auxquelles elles doivent faire face pour percer dans les affaires : les perceptions stéréotypées quant aux « qualités » entrepreneuriales des femmes, l’accessibilité au financement, l’intégration aux réseaux d’affaires et la conciliation travail-famille. L’étude exploratoire a permis de relever des similarités pour les femmes et les hommes sur de nombreux aspects, mais des secteurs d’activités et des enjeux de légitimité différents. Une nouvelle recherche de nature qualitative permet d’approfondir ces premiers résultats tout en mettant en évidence certains freins rencontrés et leviers utilisés par les entrepreneures sociales dans leur processus de création d’entreprise.
Les professions et métiers du droit et de la sécurité publique (avocates, policières et agentes correctionnelles)
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Communication orale
Les femmes, la loi et l’ordre : la rétention et la progression des avocates, des policières et des agentes de services correctionnelsÉric Beauchesne (Jolicoeur Lacasse), Lyne Benoît (Centre de détention de Montréal), Sophie Brière (Université Laval), Helen Dion (Service de police de Repentigny, présidente de l'Association des directeurs de police du Québec), Anne-Marie Laflamme (Université Laval), Antoine Pellerin (Université Laval), Fanie Pelletier (Barreau du Québec)
Plusieurs femmes occupent des emplois dans les secteurs du droit et de la sécurité publique. Pourtant, ces milieux posent encore de nombreux défis pour les femmes qui y œuvrent. Le taux horaire médian des avocates demeure inférieur à celui de leurs confères (Barreau du Québec, 2015). Bien qu’elles représentent une part de plus en plus importante des effectifs policiers, les femmes parviennent encore difficilement à occuper des postes de cadres supérieurs (Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec, 2015). On dénote aussi un certain roulement chez les agentes de services correctionnels en raison des conditions de travail qui peuvent être stressantes ou contraignantes liées notamment à leur interaction avec les personnes détenues, aux mesures de sécurité, aux quarts de travail et au travail les fins de semaine (Service Canada, 2013). Les professeures Anne-Marie Laflamme et Sophie Brière, de concert avec des acteurs clés du milieu, présenteront les principaux constats qui se dégagent des entrevues menées auprès d’une centaine de femmes travaillant dans ces secteurs ainsi que les mesures à préconiser pour favoriser leur rétention et leur progression. Les présentations seront ponctuées d’échanges avec les participantes et les participants afin de poursuivre la réflexion sur les solutions à mettre en œuvre pour répondre aux enjeux liés au cheminement de carrière des femmes travaillant dans ces secteurs.
Cocktail
Les professions et métiers dans le secteur de la santé
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Communication orale
Les femmes dans les professions de la santé historiquement occupées par des hommes : enjeux et défis genrésIsabelle Auclair (Université Laval), Amélie Descheneau-Guay (Université Laval), Sylvie Dodin (Université Laval)
La « féminisation » de la profession médicale et des professions de la santé (dentisterie, pharmacie) n’est pas synonyme de diminution des inégalités de genre (Gross et Schafer, 2011). On observe en effet une « ségrégation sexuelle professionnelle » (Rosende, 2002) à la fois horizontale (par spécialité) et verticale (sur le plan de la progression de carrière), qui a des répercussions sur l'attraction, la rétention et la progression des femmes (Miller et Clark, 2008). En termes de progression, les femmes sont encore sous-représentées dans les postes les plus élevés dans la hiérarchie médicale. En effet, l'augmentation des femmes parmi les cohortes étudiantes et chez les professionnel-le-s de la santé n’a pas été accompagnée d'une croissance proportionnelle des femmes dans les postes de gestion et de leadership. Un des facteurs qui sous-tendent ces différentes trajectoires de carrière de genre est que les femmes conservent la responsabilité principale de l’organisation du travail domestique et de soins (Crompton et Lyonette, 2011).
Cette présentation, s’appuyant sur les résultats d’une recherche qualitative menée auprès de professionnelles et de gestionnaires des domaines de la médecine de la dentisterie et de la pharmacie, vise à approfondir la réflexion sur les enjeux individuels, structurels et organisationnels qui ont un impact sur l’insertion, la progression et la rétention des femmes dans certaines professions de la santé au Québec.
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Communication orale
Rémunération des médecins au Québec : un enjeu social et féministeJennie-Laure Sully (Institut de recherche et d'informations socioéconomiques)
Une réflexion s’impose au sujet du prix à payer pour l’actuel modèle de rémunération à l’acte des médecins au Québec. Celui-ci mène à une augmentation insoutenable des coûts du réseau de la santé. À l’heure où la profession médicale se féminise davantage, les femmes médecins font face à des enjeux d’inégalités sociales. Le salariat serait l’alternative à la rémunération à l’acte des médecins. Il s’agit du mode de rémunération de la plupart des travailleuses et travailleurs de la santé. Le salariat permet de délier la rémunération de l’acte médical ou du nombre de patients pris en charge. Dans certains milieux de pratique, comme dans la médecine communautaire, des médecins sont rémunérés à salaire. Le salariat est une forme de rémunération qui favorise les soins intégrés tout en permettant aux médecins de consacrer plus de temps à chacun·e des patient·e·s. En ce sens, le salariat tend à avoir un effet positif sur la qualité des soins. L’ensemble des effets d’un tel changement de rémunération pourrait à long terme contribuer à réduire les inégalités qui affectent les femmes en général mais aussi les femmes médecins de façon spécifique. Alors que la rémunération à l’acte incite les médecins à se réserver la prestation d’actes médicaux, le salariat et une meilleure organisation du travail peuvent au contraire favoriser l’interdisciplinarité. Il s’agit de rompre avec une approche où le travail des soignant·e·s se fait en silo sans égards aux enjeux sociaux et féministes.
Les carrières en gestion de l’éducation postsecondaire
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Communication orale
Féminisation de la profession de cadres dans les cégepsGeneviève Fournier (Université Laval), Liette Goyer (Université Laval), Lucie Héon (Université Laval), Adelle Simo (Université Laval)
L'accès des femmes aux postes de cadres et de hors cadres dans les cégeps a connu une forte progression depuis leur création. Cette profession, traditionnellement masculine, s'est féminisée au cours des vingt-cinq années. Elles occupent actuellement près de 50% de ces postes. (ACCQ, 2016). Cette communication présente les résultats préliminaires d’une recherche subventionnée par le FQRSC (2015-2017) et réalisée en collaboration avec l'ACCQ. L'analyse des entretiens réalisés auprès de femmes occupant différents postes de cadres dans des cégeps a permis de dégager leur perception des principaux facteurs qui les ont motivées à s’investir dans leur profession, jusqu’à très récemment traditionnellement masculins, et des facteurs qui ont favorisé leur maintien. Sont aussi examinés plusieurs enjeux, défis et obstacles spécifiques relevés par ces gestionnaires au collégial et par leur association (ACCQ). Enfin des stratégies et pratiques organisationnelles sont présentées et discutées en atelier afin de dégager le plus grand nombre de pistes d’action possibles susceptibles d'avoir une incidence sur leur décision de devenir cadre et de poursuivre leur carrière comme gestionnaire.
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Communication orale
Le portrait de la progression des femmes cadres dans les cégeps : défis et enjeuxMélanie Cormier (Association des cadres des collèges du Québec)
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Communication orale
Regards croisés sur les pratiques organisationnelles : à la recherche de pistes d’action en matière de rétention et de soutien des femmes cadres dans le réseau collégialMélanie Cormier (Association des cadres des collèges du Québec), Geneviève Fournier (Université Laval), Liette Goyer (Université Laval), Lucie Héon (Université Laval), Adelle Simo (Université Laval)
Dîner
Les métiers avec forte prédominance masculine de la main-d’œuvre
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Communication orale
Les facteurs explicatifs des agressions à l’égard des femmes dans les métiers spécialisés de l’industrie de la constructionGeneviève Cloutier (UdeM - Université de Montréal)
Peu d’études se sont intéressées aux agressions dans le milieu de la construction, et en particulier aux actes violents dont sont victimes les femmes. À la lumière de la théorie de l’identité sociale (Tajfel et Turner, 1986), l’identité professionnelle peut s’avérer un élément essentiel dans la compréhension de l’adoption de réponses agressives par l’objectif des travailleurs de maintenir une image positive de leur métier. S’inspirant de la théorie de la menace intégrée des préjugés (Stephan et Stephan, 2000), les travailleurs craignent une déqualification de leur métier et peuvent percevoir des menaces symboliques et réalistes, engendrant des réactions hostiles envers les femmes. Une limite majeure des études actuelles a trait à l’omission de cette identité.
Afin d’étudier l’influence de l’identité professionnelle sur les agressions à l’égard des femmes, des questionnaires ont été distribués dans 5 chantiers de construction et dans 3 établissements manufacturiers. En complémentarité, des groupes de discussion avec des femmes ont été effectués afin de distinguer les agressions dirigées envers les femmes. Les premiers résultats démontrent de hauts niveaux de sexisme sur les chantiers ainsi que l’importance du rôle de la déviance interpersonnelle et de la colère comme facteurs prédictifs de la prédisposition à être victime d’une agression. Ces analyses ont permis de dégager l’estime reçue au travail et le soutien des collègues comme effet protecteur.
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Communication orale
L’industrie de la construction : un monde en marche vers la mixité en chantier à travers un programme d’accès à l’égalité novateurVéronique Martel
Devant un bilan décevant de la sous-représentation des femmes travaillant sur les chantiers de construction, malgré l’implantation d’un premier programme d’accès à l’égalité (PAE) en 1997, la CCQ a mené en 2013-2014 une vaste démarche de consultation de l’ensemble des parties prenantes afin d’identifier les enjeux et les actions permettant de les aplanir. Misant sur une responsabilité partagée, ce sont plus de 40 mesures qui sont portées par la CCQ, les associations patronales et syndicales ainsi qu’une dizaine d’organismes publics et une quinzaine de centres de formation dans le cadre du nouveau Programme d’accès à l’égalité des femmes dans l’industrie de la construction (PAEF) 2015-2024. Ce PAE novateur est conçu pour toute une industrie afin de soutenir le parcours des femmes et créer des milieux de travail favorables, inclusifs et respectueux des droits de la personne, tant en formation qu’en emploi.
Le premier plan d’action vise une cible ambitieuse, mais réaliste : atteindre au moins 3% de femmes sur les chantiers d’ici 2018. Après deux ans de mises en œuvre, on peut déjà constater que l’industrie s’est mise en marche vers une plus grande mixité en chantier, même s’il reste du chemin à parcourir. Des pratiques gagnantes ont été mises en place ou sont en cours de réalisation pour favoriser la présence des femmes et accompagner le changement de culture. -
Communication orale
Quand les filles ont le feu sacré : partenariat entre les institutions d’enseignement et les services de sécurité incendieAnik St-Pierre (Cégep Montmorency)
Le projet « Les filles ont le feu sacré » a pris naissance en 2015 suite à un constat navrant, les femmes représentent moins de 2% des membres des services incendie au Québec. L’obtention d’une première subvention dans le cadre de « Projet novateur » a permis de mettre sur pied une journée d’initiation à la carrière de pompières. Un partenariat entre le Collège Montmorency, l’Institut contre les incendie du Québec (IPIQ) et le Service de sécurité de Montréal a permis à plus d’une centaine de jeunes filles de la province de s’initier à ce métier traditionnellement masculin. Les effets sur l’inscription et l’admission au DEP ce sont immédiatement fait sentir. Nous vous présenterons l’approche systémique développée afin d’accompagner les partenaires du projet à amorcer un changement de culture nécessaire à une diversification de la profession.
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Communication orale
Le maintien des femmes dans les métiers traditionnellement masculins : relevons le défi!Judy Coulombe (Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale)
Le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale est composé d’une quarantaine de groupes membres qui travaillent solidairement à la défense des droits et des intérêts des femmes ainsi qu’à l’amélioration de leurs conditions de vie. Depuis 1990, le RGF-CN porte les dossiers entourant la lutte à la pauvreté et à la violence, la santé des femmes et la place des femmes dans le développement local et régional.
Subventionné par Condition féminine Canada, le projet Le maintien des femmes dans les métiers traditionnellement masculins : Relevons le défi ! vise à développer une stratégie d’accompagnement pour entreprises afin de favoriser le maintien des femmes œuvrant dans des corps de métiers où les femmes représentent encore 33 % et moins de la main-d’œuvre.
Le processus d’évaluation des besoins mené en 2015-2016 a démontré que les obstacles rencontrés par les femmes dans les milieux majoritairement masculins sont multiples et forment ensemble un système complexe de discrimination et d’inégalités qui ne résulte pas de contextes organisationnels isolés, mais sont plutôt le fruit de préjugés et de constructions sociales qui touchent toute notre société.
En 2017-2018, le projet se poursuit par la mise en œuvre d’un pilote au sein d’entreprises de la région et dont les leçons apprises permettront d’outiller les entreprises de toutes tailles qui veulent améliorer leur gestion de la mixité et les conditions de travail offertes à leurs employés, femmes et hommes.
Le secteur de l’inspection et de la santé et sécurité du travail
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Communication orale
Les femmes inspectrices : enjeux, défis et pistes de solution liés à leur cheminement de carrièreSophie Brière (Université Laval), Katherine-Ann Dubé (CNESST), Pierre-Sébastien Fournier (Université Laval), Antoine Pellerin (Université Laval), Maude Villeneuve (Université Laval)
La réalité des femmes qui œuvrent dans le secteur de l’inspection demeure méconnue. Celles-ci sont pourtant appelées à intervenir dans une panoplie de secteurs de l’économie. L’impact de leur travail sur la santé publique et sur la sécurité au travail est considérable. Il s’agit d’un métier pour lequel subsiste plusieurs a priori et stéréotypes liés au genre. L’étude de la progression et de la rétention des femmes inspectrices a permis de mieux cerner les enjeux et défis liés à ce métier et de faire des découvertes intéressantes sur les stratégies et pratiques mises en place afin de permettre aux femmes de se maintenir dans ce domaine et d’apprécier dans l’ensemble la carrière qu’elles réalisent dans ce secteur.
Les professeurs Sophie Brière et Pierre-Sébastien Fournier, de concert avec des intervenantes du milieu, présenteront les principaux constats qui se dégagent des entrevues menées auprès d’une cinquantaine de femmes travaillant dans le secteur de l’inspection, ainsi que les mesures à préconiser pour favoriser leur rétention et leur progression. La communication sera complétée par une discussion avec des inspectrices, quant à leur réalité professionnelle.