Les langues autochtones du Canada ont connu un déclin important dans leur usage depuis les premiers contacts avec les Européens, et plus particulièrement en conséquence des politiques d’assimilation. Or, depuis une cinquantaine d’années, des initiatives pour contrer leur disparition voient le jour partout au Canada. Désormais, une nouvelle réalité est en train de se dessiner. Les derniers recensements démontrent que le nombre de personnes ayant déclaré être capables de parler une langue autochtone est supérieur à celui des personnes qui déclarent être de langue maternelle autochtone. Cela signifie que certains locuteurs ont d’abord appris l’anglais ou le français à la maison pour ensuite acquérir leur langue d’origine, soit avec leurs grands-parents, avec d’autres membres de la famille ou de la communauté, soit à l’école ou dans des cours offerts aux adultes.
Ainsi, de nos jours, l’apprentissage d’une langue autochtone a lieu dans différents contextes. Il peut avoir lieu comme L1 non seulement à la maison, mais également à l’école (le cas de l’innu dans plusieurs communautés de la Côte-Nord et de l’algonquin dans la communauté du Lac Simon en Abitibi). Il peut aussi avoir lieu comme L2 dans le milieu scolaire (le cas du cri de Moose à Moose Factory en Ontario), dans le milieu universitaire (le cas de First Nations University et de l’Université de Montréal) ou encore dans un contexte d’éducation aux adultes (le cas des Mi’gmac de Listuguj).
Ces contextes d’apprentissage si variés proposent des méthodes, des pratiques et des théories spécifiques qui gagneraient à être partagées par l’ensemble des acteurs. Ce colloque se veut donc un lieu de rencontre entre des chercheurs et des praticiens qui œuvrent dans le domaine de l’enseignement et de l’apprentissage des langues autochtones du Canada (principalement du Québec). Plus particulièrement, les participants seront amenés à discuter sur leurs expériences et leurs résultats de recherche.