Dans la majorité des sociétés occidentales, les femmes ont fait une entrée massive sur le marché du travail au cours de la seconde moitié du 20e siècle. Cette entrée a été concomitante de nombreux changements démographiques qui ont bouleversé les dynamiques familiales, notamment le divorce, qui devient plus courant alors que la fécondité périclite. Pour bien des spécialistes de la famille, les liens entre ces tendances démographiques et l’emploi des femmes au cours du 20e siècle s’expliquent entre autres par le fait que, bien que les femmes se soient engagées au sein du marché du travail depuis les années 1970, elles n’ont pu se désengager de façon équivalente du travail domestique. Cette réalité a donné lieu au phénomène de la double journée et mené plusieurs femmes à se questionner sur la compatibilité de leurs rôles familiaux et professionnels. Plus récemment, par contre, les démographes ont observé dans certaines sociétés occidentales un relâchement des liens entre la participation des femmes sur le marché du travail et les dynamiques familiales. Plusieurs ont émis l’hypothèse que ce relâchement découle d’une égalité croissante dans la répartition des tâches domestiques et d’un effacement plus grand de la spécialisation des rôles de genre. Ce colloque vise à évaluer la validité de cette hypothèse en répondant aux questions suivantes : le partage des tâches domestiques est-il réellement devenu plus égalitaire au sein des ménages occidentaux? Les changements observés ont-t-ils des conséquences observables sur les dynamiques familiales actuelles? Quel est l’état des connaissances sur ces questions?
Ce colloque est organisé par la Chaire de recherche du Canada en statistiques sociales et changement familial.