Évoluant dans des environnements empreints de volatilité, d’incertitude et de chaos, de plus en plus de dirigeants se sentent dépassés par la complexité, la vitesse et la quantité d’informations qu’ils ont à assimiler pour assumer leur rôle (Baron et Baron, 2016). Les dirigeants actuels sont aussi confrontés au défi de gérer des ressources humaines plus scolarisées, plus autodéterminées et plus critiques à l’égard du leadership. Dans ce contexte, il n’est guère étonnant que nombre d’entre eux éprouvent le besoin de cultiver leurs capacités de présence, d’attention et de discernement (George, 2014), de clarifier leurs intentions et leurs valeurs, et de veiller à y ancrer leurs actions. On assiste à un besoin grandissant de soutien dans le développement d’un leadership empreint de conscience et d’authenticité.
Les capacités associées à un tel leadership relèvent de savoir-être et de savoir-faire d’une grande finesse qui peuvent difficilement être appréhendés à travers le paradigme de recherche positiviste qui est le mieux soutenu dans le système universitaire. De même, le développement d’un tel leadership n’apparaît guère compatible avec les visées utilitaristes à court terme qui prévalent dans plusieurs entreprises. Ainsi, cet antidote aux maux du leadership contemporain apparaît difficilement soutenu par les organisations malades (entreprises, universités) qui en sont atteintes.
Dans cette perspective, ce colloque s’emploiera à dresser l’état des connaissances quant aux pratiques et aux recherches sur le développement d’un leadership conscient et authentique, après quoi il fera place aux avancées récentes dans la consolidation et le raffinement de ce champ de recherche et d’intervention. Enfin, ce colloque s’emploiera à explorer comment les chercheurs et les praticiens peuvent assumer les impératifs de la « slow research » et du « slow training » requis pour mieux comprendre et soutenir la conscience et l’authenticité des leaders.