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Informations générales

Événement : 85e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

De plus en plus, les personnes amenées à intervenir auprès des femmes victimes de violence conjugale sont confrontées à des situations de violence conjugale particulières impliquant d’autres problématiques. Cette complexification des situations a des effets directs sur le dépistage et les interventions auprès des femmes. Comment dépister ou intervenir sur la situation de violence lorsque la femme victime a aussi des problèmes de toxicomanie ou de santé mentale? Ou encore est atteinte du VIH/sida ou vit une situation d’itinérance? Ou vit même plusieurs de ces problématiques à la fois? Des enjeux juridiques viennent parfois compliquer encore plus les choses : par exemple, dans le cas des mariages forcés, il faut bien connaître les lois civiles, criminelles et de l’immigration ainsi que les pratiques de la Direction de la protection de la jeunesse pour intervenir sans mettre en péril les femmes. Toutes ces situations exigent un décloisonnement des problématiques et des interventions : il est impératif de créer des ponts entre les intervenants en violence conjugale et les intervenants ayant développé des expertises dans d’autres champs d’intervention afin de répondre aux besoins de ces femmes vivant des problématiques multiples. Ce colloque se veut un espace de discussion et de réflexion entre chercheurs, étudiants et intervenants sur l’ensemble de ces enjeux.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Concomitance violence et autres problématiques (Partie 1)

Salle : (T) 1100 — Bâtiment : (T) TROTTIER
  • Communication orale
    Agir sur les déterminants sociaux de la santé pour réduire la violence conjugale et des problématiques connexes
    Julie Laforest (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec), Pierre Maurice (Institut de santé publique du Québec)

    En s’appuyant sur des données tirées d’études réalisées au Canada et ailleurs dans le monde, cette conférence vise à présenter l’utilité d’un cadre d’analyse axé sur l’influence des déterminants sociaux de la santé sur la violence conjugale en lien avec des problématiques connexes (ex. itinérance, dépendances). Au-delà de sa pertinence pour comprendre le phénomène, un tel cadre d’analyse représente un potentiel en matière de prévention de la violence conjugale par le biais de politiques publiques qui agissent sur les déterminants sociaux de la santé. Cette conférence abordera la violence conjugale sous l’angle d’un problème de santé publique et définira la notion de déterminants sociaux de la santé.

  • Communication orale
    Femmes autochtones, violence familiale et problématiques associées : des enjeux aux pistes de réflexion
    Lisa Ellington (Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador), Isabelle Paillé (Femmes autochtones du Québec)

    Cette présentation se veut une réflexion sur les enjeux actuels vécus par les femmes autochtones en contexte de violence familiale, ainsi que sur des solutions novatrices pour favoriser l’accès aux services lorsque celles-ci vivent des problématiques multiples.La violence familiale envers les femmes est une problématique inquiétante au Québec et au Canada. Malgré ce constat alarmant, il existe encore peu d’interventions adaptées aux réalités de ces femmes, d’autant plus que celles-ci vivent souvent des problématiques concomitantes tant structurelles, familiales qu’individuelles : pauvreté, discrimination, problèmes de santé mentale et de dépendances, etc. En considérant l’empreinte historique du passé colonial, cette présentation vise à mettre en exergue ces diverses problématiques vécues par les femmes autochtones en situation de violence familiale au Québec. De plus, des pistes de réflexion et de solutions seront discutées.

  • Communication orale
    Les intersections entre les violences exercées par un partenaire intime et le VIH/sida
    Marie-Marie Cousineau (Université de Montréal), Laura Désilets (UQAM - Université du Québec à Montréal), Mylène Fernet (UQAM - Université du Québec à Montréal), Joanne Otis (UQAM)

    Les travaux scientifiques sont unanimes quant aux liens bidirectionnels entre le VIH et les violences exercées envers les femmes (Phillips et al., 2013). À ce propos, une étude canadienne révèle que 40% des femmes ayant reçu un diagnostic de VIH rapportent avoir aussi été victimes de violence dans le cadre de leur relation intime actuelle ou d’une relation passée (Siemieniuk et al., 2013). L’objectif de cette communication est d’illustrer les intersections entre le VIH et les violences que les femmes subissent dans leurs relations intimes et sexuelles, à partir des données recueillies dans le cadre de l’évaluation du programme PLURIELLES destiné aux femmes vivant avec le VIH. Une lecture intégrée de ces intersections (Bilge, 2015) permet l’identification de leviers d’intervention communs à mobiliser tant pour prévenir les violences, que les vulnérabilités des femmes au plan affectif et sexuel.


Dîner

Dîner


Communications orales

Concomitance violence et autres problématiques (Partie 2)

Salle : (T) 1100 — Bâtiment : (T) TROTTIER
  • Communication orale
    Portrait de la violence conjugale au sein de couples faisant une demande d’aide pour un problème de jeux de hasard et d’argent
    Karine Bertrand (Université de Sherbrooke), Nadine Blanchette-Martin (CIUSSS de la Capitale-Nationale/CISSS de Chaudière-Appalaches), Mélissa Côté (UQTR), Magali Dufour (Université de Sherbrooke), Francine Ferland (CIUSSS de la Capitale-Nationale/CISSS de Chaudière-Appalaches), Marianne Saint-Jacques (UdeS - Université de Sherbrooke), Annie-Claude Savard (Université Laval), Joël Tremblay (UQTR)

    La violence conjugale a très peu été étudiée chez les couples où l’un des partenaires est joueur pathologique. La présentation vise à décrire l’ampleur des comportements violents, leur nature et leur sévérité chez des couples hétérosexuels, mariés ou conjoints de fait, dont l’un des partenaires souffre de problèmes de jeux de hasard et d’argent (JHA). 98 joueurs pathologiques (72 hommes et 26 femmes) et leur conjoint ont été recrutés à l’admission en traitement dans 6 centres de réadaptation en dépendance au Québec. Tous les couples ont accepté de participer à un essai randomisé comparant l’efficacité d’une intervention conjugale au traitement usuel. Les résultats préliminaires indiquent que les couples de joueurs de cet échantillon clinique présentent moins de comportements de violence psychologique et physique que rapporté dans la littérature portant sur les couples en traitements pour un trouble de l’usage aux substances psychoactives. Ceci est cohérent avec les rares études ayant porté sur les liens entre les JHA et la violence conjugale.

  • Communication orale
    Les lesbiennes victimes de violence conjugale : est-ce qu’il y a une justice pour ces femmes?
    Suzie Bordeleau (Centre de solidarité lesbienne (CSL))

    La violence conjugale chez les lesbiennes demeure un sujet déroutant, car il met au grand jour la violence des femmes. Une violence qui s’avère difficile à imaginer, à croire. Une femme est perçue comme étant douce, affectueuse, aimante, etc. Où se situent les agresseures dans cette représentation? Les femmes victimes éprouvent des difficultés à être crues hors de tout doute raisonnable face à la justice. Les lesbiennes ont-elles un traitement différent ? Dans un premier temps, cette présentation identifiera les distinctions entre la violence conjugale hétérosexuelle et celle perpétrée par des lesbiennes. Par la suite, deux faits vécus, et le traitement judiciaire de la plainte, seront relatés. Finalement, quelques statistiques sur la violence conjugale chez les lesbiennes seront présentées et les résultats des plaintes déposées seront discutés.

  • Communication orale
    Les jeunes femmes de la rue et la violence de la part de partenaires intimes : lorsqu’une plainte policière apparaît difficilement envisageable
    Dominique Damant (Université de Montréal), Catherine Flynn (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Simon Lapierre (Université d'Ottawa)

    Cette communication présente quelques résultats générés dans le cadre de deux projets de recherche-action participative réalisés entre 2013 et 2017 réunissant un total de 12 jeunes femmes de la rue de la région de Québec. Si le projet Dauphine (2013-2014) a permis de documenter leur expérience de la rue à travers le prisme de la violence structurelle, le projet PARVIS (2015-2017) a plutôt abordé la violence dans les relations intimes. Si l’ensemble des participantes a vécu de nombreux incidents de violence physique, psychologique ou sexuelle, ces incidents n’ont jamais été dénoncés aux services policiers en raison de différents enjeux. Cette présentation abordera entre autres le profilage social dont ces jeunes femmes ont fait l’objet, de même que les liens de certaines avec le système judiciaire ou l’économie de la rue. Elle abordera également les conséquences réelles ou anticipées, de l’arrestation ou de l’incarcération d’un partenaire intime, sur leur sécurité.

Communications orales

Approches d’intervention dans les situations multiproblématiques (Partie 1)

Salle : (T) 1100 — Bâtiment : (T) TROTTIER
  • Communication orale
    Intervenir auprès de femmes multiéprouvées : ni polices ni sauveuses, mais alliées
    Nancy Burrows (Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence)

    La violence conjugale a un impact sur l’état de bien être mental des femmes et sur leur utilisation de substances (autant des substances légales, prescrites qu’illégales). Pour le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, les enjeux de santé mentale et de consommation sont notamment des conséquences de la violence subie. Lors de cette présentation, basée sur une formation offerte à ses membres à ce sujet depuis 2013, l’approche et la philosophie d’intervention développées par le Regroupement seront exposées. À partir d’une analyse féministe non biomédicale ou légale, on verra comment comprendre le parcours des femmes, comment les perceptions et le regard de la société les influencent, et comment intervenir auprès d’elle d’une manière qui renforce l’alliance et qui répond mieux à leurs besoins.

  • Communication orale
    Violence conjugale et problématiques sociales complexes : l’apport de l’intersectionnalité à l’intervention en maison d’hébergement
    Christine Corbeil (UQAM), Elizabeth Harper (UQAM - Université du Québec à Montréal), Isabelle Marchand (Université d'Ottawa), Manon Monastesse (Fédération des maisons d'hébergement pour femmes)

    Depuis quelques années, un nombre croissant d’intervenantes, travaillant dans le domaine de la violence conjugale, s’intéresse à l’intersectionnalité comme un cadre innovateur et prometteur en matière d’intervention. Dans cette communication, à partir de résultats d’une recherche qualitative réalisée en partenariat avec la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes, nous nous intéresserons à l’apport et aux usages de l’intersectionnalité dans les pratiques d’intervention auprès de femmes aux prises avec des situations de violence combinées à d’autres problématiques sociales, telles que les dépendances et les problèmes de santé mentale. Nous discuterons d’abord de la manière dont les intervenantes utilisent l’intersectionnalité, comme outil d’analyse qui leur permet de réfléchir à leurs pratiques et aux différents rapports de pouvoir inhérents à la relation intervenante-femme aidée. Ensuite, nous verrons comment l’intersectionnalité, comme cadre d’intervention, permet de se concentrer sur les parcours singuliers de chaque femme, de prendre en compte l’enchevêtrement des diverses formes de violence et d’oppression auxquelles elles sont exposées et d’ outiller les femmes afin que celles-ci soient mieux positionnées vis-à-vis d’autres acteurs impliqués dans leur situation. Nous conclurons en insistant sur la nécessité de continuer à documenter les méthodologies d’intervention permettant d’agir face aux oppressions dont les femmes sont l’objet et à ses conséquences dans leur vie.


Dîner

DÎner

Salle : (T) 1100 — Bâtiment : (T) TROTTIER

Communications orales

Approches d’intervention dans les situations multiproblématiques (Partie 2)

Salle : (T) 1100 — Bâtiment : (T) TROTTIER
  • Communication orale
    Collaborer pour mieux intervenir : créer des ponts et outiller les milieux pour accompagner les femmes violentées vivant de multiples problématiques sociales
    Mylène Bigaouette (Fédération des maisons d'hébergement pour femmes), Céline Cyr (Regroupement des ressources alternatives en santé mentale), Catherine Flynn (UQAR), Isabelle Lavoie (Cumulus prévention des toxicomanies), Kathy Mathieu (Table carrefour violence conjugale Québec-Métro)

    Au cours des dernières années, les situations vécues par les femmes hébergées dans les maisons membres de la FMHF se sont grandement complexifiées. En plus des nombreuses violences vécues, plusieurs femmes sont maintenant confrontées à des enjeux liés à leur parcours migratoire, à l’itinérance, à leur condition de santé mentale et/ ou santé physique, à la consommation de substances psychoactives (médicaments, drogues, alcool), au fait qu’elles soient autochtones, etc. Afin de mieux répondre aux besoins de ces femmes, la FMHF a amorcé une large réflexion et a entamé une démarche d’intégration de l’intervention féministe intersectionnelle dans ses pratiques. Un projet de formation a ainsi été développé en collaboration avec des partenaires en santé mentale, toxicomanie et itinérance. Mis en oeuvre à travers un processus de co-construction, ce projet prévoit la formation des maisons d’hébergement, mais également de partenaires offrant aussi des services à ces femmes. La présentation permettra donc de se familiariser avec le programme et les outils de formation développés en co-construction, mais également, de réfléchir sur le renouvellement des pratiques féministes dans les maisons d’hébergement afin de mieux soutenir et accompagner les femmes.

  • Communication orale
    Les défis de l’hébergement postséparation
    Michèle Cody (L'Entre-temps), Gaelle Fedida (alliance des maisons d'hébergement de 2e étape pour femmes victimes de violence conjugale)

    L’Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape pour les femmes et enfants victimes de violence conjugale regroupe et représente 14 maisons d’hébergement de 2e étape, réparties dans 9 régions du Québec, qui offrent des services spécialisés en violence conjugale post-séparation. L’objectif de ces services en 2e étape consiste à offrir un hébergement sécuritaire abordable aux femmes à fort risque d'homicide, et à accompagner à moyen terme les femmes et les enfants dans leur processus de dévictimisation, dans une perspective d’autonomisation et de reprise de contrôle sur leur vie. Toutefois, aujourd’hui, l’Alliance estime que 1/4 des femmes identifiées par une professionnelle n’a pas accès aux services en maison de 2e étape, soit parce qu’elle n’a pas été référée par la 1re étape, soit parce qu’elle a été refusée en 2e étape, par manque de place. En outre, dans un contexte de mondialisation, de changements démographiques majeurs et de diversité culturelle croissante, ces maisons font également face à une internationalisation de leur clientèle. Les problématiques se multiplient, les enjeux se complexifient et les besoins des femmes hébergées changent. Aujourd’hui, en regard de ces réalités, les défis de l’Alliance et des maisons d’hébergement de 2e étape se posent sur deux plans, soit au niveau politique, afin d’assurer la reconnaissance du continuum de services en regard de la violence conjugale post-séparation, indispensable aux femmes et aux enfants terminant un séjour en maison d’urgence, et sur le plan de l’intervention, pour faire face à la prolifération de problématiques qui constitue désormais le quotidien des intervenantes.