Informations générales
Événement : 85e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Partant du titre du célèbre texte d’Audre Lorde, féministe lesbienne noire états-unienne, ce colloque entend mettre en question les modalités de construction et de transmission des savoirs, connaissances et praxis des groupes marginalisés, qui sont construits comme des problèmes sociaux dans différents contextes. L’objectif principal est de définir comment et quels savoirs-connaissances sont construits et transmis dans ces groupes sur « eux-mêmes » en termes d’enjeux divers, notamment liés à la racisation, le genre, la sexualité, la classe, le handicap, etc. Autrement dit, nous voulons comprendre ce qui se construit comme savoir sur le « soi » et les connaissances « autres » dans les groupes qui semblent socialement et politiquement « faire problème ». Dès lors, nous proposons de nous interroger à la manière de W.E.B. Dubois : « quel effet ça fait d’être un problème? », par quels modes de subjectivation devient-on un problème, et surtout, qui a le pouvoir de désigner, nommer et délimiter le problème?
Alors qu’il existe une large littérature et de nombreux travaux sur la marginalisation de différents groupes (personnes immigrantes, femmes autochtones, personnes réfugiées, etc.), ces études prennent rarement en compte une perspective située. Pourtant, un bon nombre de féministes, principalement les féministes noires, ont soulevé les enjeux liés à la construction du savoir situé et la force de ses perspectives. En effet, les perspectives et questions de recherche sont à considérer autrement lorsqu’il s’agit de travailler avec un groupe donné et non pas sur ce dernier. D’autres normativités, points de vue et praxis sont à visibiliser. Et nos approches et méthodes de recherche sont à repenser.
Nous désirons par ce colloque réunir des chercheurs et chercheuses de différents horizons disciplinaires qui s’intéressent aux enjeux de recherche liés à la représentation, au couple savoir-pouvoir, et aux questions épistémologiques et méthodologiques qu’ils suggèrent.
Date :Programme
Construction et transmission du savoir dans le groupes marginalisés
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Communication orale
Décoloniser l’ethnographie : réflexions sur les voix silencieuses et minoritaires en Nouvelle-CalédonieNathanaëlle Soler (EHESS)
Cette communication rendra compte des difficultés épistémologiques et éthiques rencontrées dans mon enquête ethnographique sur la santé mentale à Lifou, Nouvelle-Calédonie. Ambitionnant de mettre au jour l’expérience subjective du «désordre mental» sur cette île, mon enquête s'est heurtée à un ensemble de difficultés pour accéder aux voix minoritaires de groupes pourtant présentés comme étant en difficultés : alors que j’ai recueilli chez les acteurs politiques, religieux ou coutumiers, des discours analysant les causes supposées du «mal-être des jeunes» ou des «violences faites aux femmes» (leurs catégorisations), peu de «femmes» ou de «jeunes» m’ont fait part de leurs difficultés et la pudeur des quelques confessions recueillies rend délicate leur restitution. Comment témoigner d’une souffrance et d’une violence quand elle ne se dit pas comme telle? Comment comprendre la pudeur et les silences, puis les restituer sans reproduire une nouvelle violence? À partir de l’exposé de l’interaction ethnographique, j’analyserai les conditions d’émergence du savoir dans un contexte d’abord marqué par le silence. Ce qui m’est apparu d’abord comme une faiblesse de mon enquête - l’absence de témoignages directs sur certaines formes de violences ou de souffrances psychiques - sera resitué de façon critique en montrant comment les silences constituent une forme de savoir et quelles sont les stratégies envisageables pour renouveler la méthode ethnographique dans ce contexte (post)colonial.
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Communication orale
Exploration de la force performative des écritures de soi par une recherche-création : subjectivités, vieillissements et maladies neurodégénérativesKarine Bellerive (UdeM - Université de Montréal)
Par une recherche-création, j’explore la force performative des écritures de soi dans ce qu’elles produisent comme subjectivités et vieillissements. En m’inspirant de la pensée deleuzienne, je procède à la création d’« agencements littéraires » au sein desquels j’invite des femmes et leurs pères atteints de maladies neurodégénératives à écrire en collaboration, partant de leurs expériences singulières et relationnelles du vieillissement. Ma démarche, située et en partie autoethnographique est à la fois personnelles (mon père a reçu un diagnostic de démence en 2013) et politiques. Quels territoires occupent les personnes confrontées à un tel diagnostic, leur reconnaissance sociale s’effritant au fil de l’accentuation de leurs symptômes? Dans ce contexte, je veux observer les « lignes de segmentarité », les mécanismes et enjeux de pouvoir qui sous-tendent, alimentent et contraignent les écritures de soi; les points de tension qui les marquent; les connexions qu’elles impliquent; les temporalités et les territoires qu’elles convoquent, entrecroisent et configurent; ainsi que les « pointes de déterritorialisation », les « lignes de subjectivation » et les « lignes de fuite » qui en émergent; les idées, pensées et préoccupations inattendues qu’elles ont le potentiel de susciter; les questionnements éthiques et politiques qu’elles soulèvent; les « devenirs » qu’elles produisent, dans l’optique où le rapport à soi et aux autres est toujours en mouvement, inachevé.
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Communication orale
Les limites des approches célébratoires de l’« hybridité identitaire » des Québécois d’origine immigrante et raciséeKhaoula Zoghlami (UdeM - Université de Montréal)
Cette communication vise à approfondir la réflexion autour du l’usage du concept d’hybridité pour éclairer l’expérience de vie des jeunes racisé.es vivant en Occident. Puri (2004) met en évidence la tension épistémologique du concept hybridité qui est, d’un côté, porteur d’une connotation essentialiste et d’un héritage raciste, mais qui, de l’autre côté, continue à être utilisé dans les recherches en sciences sociales en favorisant une connotation positive (Wade, 2005). Par ailleurs, le sens négatif de l’hybridité semble avoir été évacué des récentes recherches constructivistes qui s’intéressent à l’identité des Québécois.ses d’origine immigrante et racisée. La référence à la généalogie raciste du concept est ainsi complètement omise et il est seulement question de jeunes « hybrides » (Strandbu, 2005) qui jonglent avec diverses appartenances identitaires(Gallant, 2008, p.42). En m’inspirant des études critiques de la race et des études postcoloniales, je présenterai les limites de ces approches et je plaiderai pour une utilisation décoloniale, résistante et subversive du concept d’hybridité. Je m’appuierai sur les résultats empiriques de mon mémoire portant sur « la lutte pour la reconnaissance des Québécoises de 2e génération portant le foulard islamique » (Zoghlami, 2015) que je discuterai à travers les travaux de Bhabha (2007) pour approcher l’hybridité comme un tiers-espace d’instabilité, de tension et de négociation constante.
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Communication orale
Quelle prise de parole pour les personnes sourdes? Déconstruction de l’audisme dans le langage de la reconnaissance sociale et construction de savoirs signésVéro Leduc (Université Concordia)
Comment « faire entendre » les « voix » de personnes sourdes lorsque celles-ci ne sont pas vocales, mais signées (i.e exprimées dans l’une des langues de signes)? Quand il est question de reconnaissance sociale, beaucoup d’expressions mobilisent des termes comme la voix et l’audition (prêter une oreille attentive, prendre parole). Ici, le terme « voix » ne réfère pas tant au son émis par la parole qu’à des perspectives sur le monde qui méritent d’être considérées (Couldry, 2010). Le point nodal de l’acte de « prendre parole » est d’être « entendu » ou « écouté », des gestes communicationnels nécessaires à la reconnaissance sociale. Ainsi, lorsque des demandes de groupes sociaux ne sont pas prises en compte, cela fait parfois place à des expressions mobilisant des préjugés négatifs généralement associés à la surdité (faire la sourde oreille, avoir un dialogue de sourds) (Leduc, 2016). Dans la lignée des approches sur les savoirs situés, subjugués et silenciés (Dhawan 2012; Foucault 1976; Spivak 1988; Haraway 1988), cette présentation propose une réflexion critique sur l’importance de l’agentivité médiatique pour la construction des savoirs signés et ce, à partir du concept de sourditude (Ladd, 2003) qui, à la différence de la surdité qui met l’emphase sur une condition physique, permet de réfléchir à ce que cela fait de vivre comme personne sourde, au devenir sourd et aux perspectives épistémologiques sourdiennes (Deleuze et Guattari 1980 ; Foucault 1978 ; Leduc, 2015).
Savoir et praxis politiques
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Communication orale
Le point de vue situé des femmes musulmanes : qu’est-ce que cela signifie?Leïla Benhadjoudja (Université d'Ottawa)
L'objectif de cette contribution est de réfléchir sur les possibilités qu'offrent les connaissances produites par des femmes musulmanes qui mettent en tension le savoir produit sur elles et sans elles. En d'autres termes, je suggère de réfléchir sur les connaissances alternatives construites par les femmes musulmanes au Québec sur des questions telles que l'égalité, la liberté et la justice sociale. De manière plus précise, je m'intéresse à comprendre la manière dont se traduit une épistémologie du point de vue en termes de mobilisations politiques et de construction du savoir, propre aux positions des femmes musulmanes. Dans cette communication, je propose de développer, à partir de mes recherches avec les femmes musulmanes, ce que cela signifie un point de vue femmes musulmanes, où j'ai également remis en question les connaissances existantes sur elles, à commencer par l'historiographie féministe dominante.
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Communication orale
Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées : une réponse aux résistances autochtones?Véronica Gomes (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Je m’intéresse à l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées qui a été annoncée en 2015 par le gouvernement du Canada. Cette commission a pour mandat de faire l’examen systémique des causes qui contribuent à la violence faite aux femmes autochtones ainsi que d’examiner les facteurs qui pourraient expliquer pourquoi il y a une augmentation des taux de violence envers elles afin de formuler des recommandations de mesures à prendre pour éliminer ces causes systémiques de violence.
Cette enquête, qui fait face au constat des 1200 femmes autochtones qui ont été assassinées ou portées disparues en 30 ans, n’est pas la première mesure que prend le gouvernement canadien face aux revendications des Premières Nations. En 1991, il y eut la Commission royale sur les peuples autochtones qui a fait suite à la crise d’Oka, puis la Commission de vérité et réconciliation en 2007 sur le système des pensionnats du Canada qui a pris forme après un grand recours collectif.
Je présenterai les faits et les pressions qui ont été historiquement à l’origine des autres commissions d’enquête, pour ensuite identifier les éléments à la base de l’Enquête nationale actuelle dans le but d’identifier les continuités et les ruptures entre ces commissions. Ensuite, je tenterai de faire des liens entre la violence faite aux femmes autochtones et leurs dynamiques de résistances, leurs organisations et leurs alliances qui semblent être à l’origine de cette enquête.
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Communication orale
Production et appropriation du savoir au sein des groupes marginalisésAnahi Morales Hudon (Université Saint-Paul)
Je propose une discussion réflexive sur les formes de collaboration développées entre le milieu académique et des groupes marginalisés. Depuis une perspective intersectionnelle, je m'intéresse à ces collaborations qui ne sont pas exemptes de rapports de pouvoir et affectent le processus de production, diffusion et appropriation du savoir. Si l’on note un intérêt marqué dans le milieu académique pour développer des projets de collaboration qui bénéficient les groupes impliqués, la littérature offre peu d’analyse des raisons motivant les organisations sociales à entamer (ou rejeter) des collaborations avec le milieu académique. Plus encore, si la littérature se penche sur les méthodes et stratégies développées par les chercheur.e.s, on en sait moins sur les stratégies des groupes marginalisés pour établir certaines formes de collaboration qui sont à même de renforcir leur travail et avoir un plus grand impact social. Plus encore, quelles stratégies sont développées par ces groupes pour garder mémoire du savoir produit ? C’est à partir de ces questions et d’une première revue du savoir produit par ces groupes que je propose cette réflexion. Je soutiens que pour approfondir un travail réflexif sur les collaborations que l’on développe dans le milieu académique il est nécessaire de s’intéresser davantage aux stratégies de production et de conservation du savoir par ces groupes, et cela en dehors d’une logique académique qui reproduit une appropriation constante de ces savoirs.
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Communication orale
Pédagogie féministe en milieu académique et amnésie des rapports de pouvoir : analyse intersectionnelleValerie Masumbuko (Université d’Ottawa)
Cette communication est une analyse critique intersectionnelle entre la théorie émancipatrice des pédagogies féministes et les pratiques institutionnelles.Paulo Freire (1974, 1992) et hooks (1994) prônent une pensée éducative basée sur la récupération de la parole par les opprimé.e.s comme moyen de leur émancipation. Si Freire apporte un lien entre éducation, savoir et classe opprimée, Memmi (1992) lui en établit un entre éducation, savoir et peuple opprimé. Ses divers écrits, en particulier « L’homme dominé » (1979) et « Portrait du colonisé » (1973), ont souligné la façon dont l’éducation peut jouer un rôle déterminant dans l’occultation de la mémoire de tout un peuple et le maintien des rapports de domination. C’est pour cela que la théorie féministe du point de vue (standpoint theory), considère que les dominé-e-s jouissent, du fait de leur marginalisation sociale, d’un « privilège » épistémologique qui leur permet d’appréhender le monde en ayant conscience des rapports de domination et de leurs effets sur leur existence (Harstock, 1983). Faire entendre les voix des dominé-e-s devient alors une manière de contester l’ordre dominant et d’affirmer que celles-ci sont porteuses d’un savoir légitime et subversif (Rich, 1979 ; Dorlin, 2009). Cependant, on constate cependant que la plupart de ces recherches ne tiennent pas compte des différentes catégories des apprenantes dans leur définition de la pédagogie émancipatrice.
Dîner
Perspective située et recherche
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Communication orale
De l’autoanalyse à l’indigénéité : les immigrantes maghrébines vues par des chercheuses issues de l’immigration maghrébinesonia Ben Soltane (Université McGill)
Dans la présente proposition, je voudrais m’attarder sur les contributions d’un groupe assez homogène d’auteures issues de l’immigration maghrébine en France et portant sur la situation, la présence et la visibilité des femmes immigrantes maghrébines en France. Tout en appartenant à des disciplines différentes dans les sciences sociales (sociologie, anthropologie et philosophie) ces auteures apportent une réflexion critique sur l’expérience des femmes maghrébines en immigration et sur leur position dans leurs sociétés d’accueil. Ces auteures, sont elles-mêmes, dans leurs expériences de chercheures, partie prenante de l’effort critique qu’elles produisent. Leurs travaux apportent un regard situé à l’intérieur sur la communauté maghrébine immigrante en France. La figure du « chercheur de l’intérieur », situé à l’intérieur de sa propre communauté, qui elle se situe à la marge de la communauté française élargie, est une figure centrale dans leurs travaux
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Communication orale
Enquêter sur les travailleuses du sexe grecques dans une perspective située, réflexive et comparative : quels enjeux?Yagos Koliopanos (Université Paris Ouest)
Dans cette communication, je propose de me pencher sur l'organisation, le discours et les pratiques militantes d'un groupe particulièrement marginalisé et jusqu'alors dénué de parole, celui des travailleuses du sexe. En m'appuyant sur une enquête qualitative (observations, entretiens, analyse de discours, analyse de contenu) en cours portant principalement sur les livres écrits par des prostituées en Grèce et en France, je me concentrerai sur le cas grec mais dans une perspective comparative entre ces deux contextes socioculturels très différents et aux législations opposées (du moins en apparence). Ainsi, plusieurs questions émergent : est-ce que les analyses pertinentes sur les mobilisations des prostituées françaises peuvent-être transposées en Grèce? Comment expliquer le fait qu'en Grèce ce sont presque exclusivement les prostituées trans qui produisent un discours public et militant (ce qui n'est pas le cas en France où existent des travailleuses du sexe militantes cis comme trans)? Comment sont construits leur savoir, leurs pratiques et leurs stratégies militantes, quelles sont leurs revendications et quelles sont les alliances et collaborations qu'elles privilégient? Quels rapports entretiennent-elles avec les chercheur.e.s ? Rencontre-t-on la même méfiance (justifiée) que chez certains militants français, lassé.e.s de voir leur discours et leur savoir constamment appropriés, instrumentalisés, encadrés et distordus par des soi-disant expert.e.s de la prostitution?
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Communication orale
La disparition forcée au Mexique : dilemmes dans la production de connaissances engagéesAdriana Pozos (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Ma recherche doctorale, qui porte sur les disparitions forcées au Mexique, me confronte avec la souffrance des personnes affectées par cette situation et pose un certain nombre de difficultés qui se trouvent à la frontière entre la rigueur académique et l’engagement politique et éthique. Une première difficulté est d’ordre socio-affectif et est en relation avec l’empathie générée avec les victimes-interviewées et le dilemme moral que j’affronte du fait de ne pas être nécessairement en mesure de fournir la collaboration attendue en raison des caractéristiques propres au travail de recherche académique. Une deuxième difficulté est d’ordre méthodologique-épistémologique et est en relation avec les limites du langage académique pour exprimer un problème qui touche ces groupes sous différents angles. Au niveau méthodologique, une difficulté qui se pose est de savoir comment traiter et présenter des informations qui peuvent compromettre la sécurité des victimes. La différence qui se pose entre les éléments de caractère socio-affectifs et méthodologiques est uniquement analytique et est liée au processus de rédaction et de systématisation de l’information. Dans les faits, pour ceux et celles qui font de la recherche il est difficile de séparer les deux dimensions. Cette communication cherche à problématiser les aspects mentionnés ci-dessus afin d’établir un dialogue entre pairs sur les dimensions qui affectent le processus de recherche engagée avec les groupes marginalisés.
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Communication orale
Orientations : commissariat d’expositions et connaissances pour changer les discoursErandy Vergara Vargas (Université McGill)
En 2016 j’ai participé à une série d’ateliers au Getty Research Institute où des spécialistes de différents pays de l’Amérique latine ont été invités afin d’identifier les lacunes existantes dans la littérature sur l’art vidéo de la région et d’élargir le dialogue autour des histoires et du développement de cet art. Je n’ai pu m’empêcher de voir ce projet en termes d’orientations. Les fonds, la recherche, la sélection d’une exposition et la préparation d’un livre provenaient du Nord, tandis que l’art et les artistes venaient du Sud. Une division claire existait entre qui est commissaire et qui est l’objet de son travail. On nous a invité à identifier les lacunes dans la littérature mais non à participer dans la production du livre. J’ai soutenu que souligner les contributions importantes d’artistes d’Amérique latine est un projet incomplet si les paradigmes de la pratique et l’écriture de l’histoire de l’art ne changent pas. J’ai aussi soulevé que que les commissaires et les académiques peuvent influencer un changement de discours en examinant soigneusement les thèmes et orientations utilisées pour développer des cadres d’analyse qui confrontent les idées prédéfinies sur les positions politiques qu’occupent les sujets et discours du Nord et du Sud. J’abonderai sur ces idées à partir de l’étude de deux oeuvres interactives et soutiendrai la nécessité de développer des méthodologies pour approfondir les discussions sur le Soi et l’Autre au delà de perspectives normatives.