Il s’agit de nous interroger sur les conséquences des orientations récentes des discours et pratiques de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) (DPRSE) et de la gestion des ressources humaines (GRH) :
1) La RSE est de plus en plus soumise aux impératifs de compétitivité-rentabilité des capitaux (cf. position des organisations patronales en France au sein de la plateforme nationale de promotion de la RSE auprès du premier ministre).
Conséquences :
– La RSE traite des salariés sous contrainte compétitivité-profitabilité;
– Le salarié est une simple « partie prenante », la complexité du salariat est ignorée;
– Le rapport salariés-RSE est envisagé dans ses aspects formels. Deux moyens sont privilégiés pour emporter l’adhésion des salariés : l’information et la formation (salariés extérieurs à la RSE).
2) Les impératifs de compétitivité-profitabilité orientent la GRH vers la dimension stratégique et la maîtrise des coûts salariaux.
Conséquences :
– Distanciation face aux dimensions pratiques, notamment recherche du bien-être des salariés, du compromis entre besoins individuels et besoins de l’organisation, de mobilisation des salariés autour des objectifs de l’entreprise;
– Soutien à la stratégie de réduction des coûts (notamment du travail, par sa flexibilisation et par la transformation de l’organisation du travail);
– Recherche d’efficacité économique conduisant à : a) un élargissement de la fonction RH qui s’étend à toutes les parties prenantes (intégration des problématiques RSE et développement durable : formation, rémunération, communication interne); et b) une segmentation de la GRH en domaines d’action nombreux parfois sous-traités.
Ces constats conduisent à poser quelques questions de recherche sur l’évolution des DPRSE et de la GRH et sur l’évolution de leurs rapports. Les discussions engagées lors de ce colloque ouvriront des perspectives de renouvellement de la recherche sur les rapports entre RSE et GRH.