Informations générales
Événement : 85e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 100 - Sciences de la santé
Description :La biologie structurale est l’étude de la structure tridimensionnelle des macromolécules biologiques, telles que les protéines et les acides nucléiques, ainsi que la compréhension, au niveau atomique, des processus biologiques. Les frontières de la biologie structurale se sont étendues durant la dernière décennie avec le développement de nouvelles technologies dans les domaines de la spectroscopie par résonance magnétique nucléaire (RMN), l’analyse par rayons X et la microscopie électronique. La biologie structurale se trouve actuellement au carrefour du processus de découverte de nouveaux médicaments et de notre compréhension de l’origine des maladies. La biologie structurale joue également un rôle central dans le développement de nouveaux outils et produits basés sur la bionanotechnologie, tels que les enzymes pour la chimie verte, les biosenseurs et les biomatériaux.
Nous avons réuni quatre conférenciers experts qui donneront des présentations de 30 min : Dr Jean-François Couture, professeur de biochimie à l’Université d’Ottawa et titulaire d’une chaire de recherche du Canada en biologie structurale et épigénétique; Dr Kalle Gehring, professeur de biochimie à l’Université McGill et directeur du GRASP; Dr Pierre Lavigne, professeur de biochimie à l’Institut de pharmacologie de l’Université de Sherbrooke; et Dr Isabelle Rouiller, professeur adjoint en anatomie et biologie cellulaire à l’Université McGill. Jean-François Trempe (pharmacologie et thérapeutiques, McGill, chaire de recherche du Canada en pharmacologie structurale) donnera le coup d’envoi à la session en présentant un survol de la biologie structurale et de ses applications en médecine et en pharmacologie. Ensuite, les conférenciers présenteront leurs découvertes dans les domaines de l’épigénétique (Couture), des maladies infectieuses (Rouiller) et des voies de signalisation liées aux cancers (Gehring, Lavigne).
Le colloque permettra également à des étudiants de 1er, 2e et 3e cycles de présenter leurs travaux dans le cadre de communications orales de 15 min. M. Noé Quittot (laboratoire du Dr Steve Bourgault, UQAM) présentera ses travaux sur une technologie qui permet l’étude de l’assemblage des plaques d’amyloïdes, impliquées dans la maladie d’Alzheimer et le diabète de type II. Ensuite, M. Andrew Bayne et M. Luc Truong (laboratoire du Dr Trempe) présenteront leurs projets sur la régulation des protéines PINK1 et MPP, toutes deux impliquées dans des maladies neurodégénératives telles que le Parkinson et l’ataxie.
Pour conclure, nous vous convions en grand nombre à ce colloque, qui se tiendra en après-midi le 8 mai 2017 de 13 h à 17 h à l’Université McGill (endroit à déterminer). Il y aura une pause-café de 14 h 40 à 15 h 10 avec collations et rafraîchissements offerts par la Faculté de médecine de l’Université McGill.
Date :Programme
Session I
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Communication orale
Le rôle de la biologie structurale en médecine et en pharmacologieJean-François Trempe (Université McGill)
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Communication orale
Étude par microscopie électronique des mécanismes utilisés par les bactéries pour le transport à travers les membranesIsabelle Rouiller (Université McGill)
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Communication orale
La phosphocystéine, une nouvelle forme de signalisation cellulaireKalle Gehring (Université McGill)
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Communication orale
Développement d’un nouvel essai de fluorescence pour l’étude de l’auto-assemblage de peptides amyloïdogéniquesSteve Bourgault (Université du Québec à Montréal), Médina Hicheur (Université du Québec à Montréal), Noé Quittot (UQAM - Université du Québec à Montréal), Mathew Sebastiao (Université du Québec à Montréal)
Un grand nombre de peptides et de protéines sont reconnus pour leur capacité à s'auto- assembler en fibres amyloïdes, dont leur déposition tissulaire est associée à des maladies dégénératives, telles que le diabète de type II (T2D) et la maladie d'Alzheimer. Le mécanisme d’auto-assemblage de polypeptides amyloïdogéniques a été étudié par divers techniques dont la plus répandu à ce jour est un essai basé sur un marqueur fluorescent, la thioflavin T, qui se lie aux fibres amyloïdes. Cependant, cette technique est insensible à la formation d'oligomères. Nous proposons de développer une nouvelle méthode de détection. Cette méthode repose sur un marqueur fluorescent, la Fluorescein Arsenical Hairpin (FlAsH), dont l’émission de la fluorescence est amplifiée suite à sa liaison à un motif tetra-cystéique. Ainsi, une unité monomérique possédant deux cystéines pourra entrainer la reformation de l’épitope tetra-cystéique lors de son oligomérisation. Dans notre étude, nous nous sommes intéressés à l'auto-assemblage de l’islet amyloid polypeptide (IAPP), dont l’agrégation en dépôt amyloïde est associée au T2D. En utilisant les cystéines natives dans la région N-terminale de l’IAPP, nous avons pu suivre l’auto-assemblage de l’IAPP. Par cette méthode, nous avons été en mesure de déterminer que l’IAPP ne forme pas d’oligomères stables pendant la phase de latence ce qui renforce l'hypothèse d'un mécanisme de polymérisation nucléée.
Session II
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Communication orale
Les PKCs : des régulateurs allostériques de la signalisation épigénétiqueJean-Francois Couture (Université d’Ottawa)
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Communication orale
Biologie structurale et développement d’inhibiteurs de MycPierre Lavigne (UdeS - Université de Sherbrooke)
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Communication orale
La peptidase de préséquences mitochondriales : une nouvelle cible pour la maladie de ParkinsonAndrew Bayne (Université McGill), Jean Francois Trempe (Université McGill)
La peptidase de préséquences mitochondriales (MPP) est une métallo-endopeptidase qui coupe les séquences d’adressages N-terminales de la majorité des protéines mitochondriales encodés par le génome nucléaire. Les mutations présentes dans MPP et ses substrats sont impliquées dans plusieurs maladies neurodégénératives, notamment la maladie de Parkinson (MP). Un des substrats impliqué est PINK1 – une kinase dont plusieurs mutations causent la MP autosomique précoce. C’est un fait établi qu’un knock-down de la sous-unité catalytique de MPP cause l’accumulation de PINK1 sur la membrane mitochondriale externe (MME) et la mitophagie subséquente. À cet égard, MPP est un point de jonction crucial pour la régulation de PINK1, et par conséquent le contrôle de la qualité des mitochondries. Toutefois, le site de clivage de MPP sur PINK1 et la conformation de PINK1 pendant sa protéolyse restent encore inconnus. Nous avons commencé à caractériser la MPP humaine pour comprendre les mécanismes de protéolyse concernant PINK1 et les autres substrats neuronaux associés avec la neurodégénérescence. Nous avons produit et purifié le dimère MPP par un système de co-expression dans E. coli. Nous avons aussi développé une méthode de spectrométrie de masse pour quantifier l’activité de MPP, en utilisant la malate déshydrogénase comme contrôle positif. La caractérisation de l’interaction entre MPP et PINK1 dans le contrôle de la qualité mitochondriale se poursuit dans notre laboratoire.
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Communication orale
Le rôle de l’autophosphorylation de la sérine 205 de tcPINK1 pour son activationShafqat Rasool (Université McGill), Jean Francois Trempe (Université McGill), Luc Truong (Université McGill)
La maladie de Parkinson se caractérise par une neurodégénérescence ciblant particulièrement les neurones dopaminergiques de la substantia nigra. Une hypothèse courante expliquant la mort de ces neurones est centrée sur l’incompétence du réseau de contrôle de qualité mitochondriale causée par des mutations dans des protéines clé de ce réseau; notamment, PINK1. En tant que kinase, sa propre phosphorylation est nécessaire à son activation. Mon projet de recherche est axé sur l’importance de l’autophosphorylation de la sérine 205, un résidu se situant en amont de l’hélice αC de tcPINK1 (l’homologue de PINK1 dans Triboleum castaneum), afin de phosphoryler l’ubiquitin et le domaine Ubl de Parkin. Les mutants S205A et S205N de tcPINK1 générés perdent leur capacité à phosphoryler l’ubiquitin, et les données de Spectrométrie de Masse (MS) des mutants montrent qu’ils sont moins autophosphorylés en moyenne par rapport au WT. Pour examiner l’importance globale de l’autophosphorylation de tcPINK1, la kinase a été traitée avec une phosphatase (CIP) afin de la déphosphoryler, pour ensuite comparer sa capacité de phosphoryler l’ubiquitin avec la kinase sans CIP (préphosphoryler). Il reste à optimiser la réaction de déphosphorylation et d’exacerber la différence cinétique entre tcPINK1 déphosphorylé et préphosphorylé. Enfin, suivre en parallèle le taux d’autophosphorylation de la sérine 205 par MS pourra démontrer sa participation dans l’activation de tcPINK1.