La formation en éthique est l’une des principales formes de l’intervention en éthique appliquée. Si elle est largement répandue et que les chercheurs reconnaissent sa nécessité, il n’existe pas de consensus autour de la définition de la notion de compétence éthique, et elle est rarement définie de manière cohérente avec la conception de l’éthique qui y est sous-jacente, pas plus qu’elle ne s’arrime avec la conception même de la formation et des conditions de formation. Dans les faits, il n’existe aucun canevas conceptuel commun et reconnu, aucune méthode formelle quant aux pratiques éducatives et au contenu, pas plus qu’il n’existe de données fiables quant à l’impact et à l’efficacité des formations en éthique. Autant de « manques » qui nous incitent à regarder de près le cadre conceptuel à partir duquel nous pouvons définir la compétence éthique (Bégin, 2012), de même que ses conditions de mise en place au sein des milieux professionnels (Falzon, 2005). Dans la mesure où la compétence éthique est considérée comme le concept organisateur d’une formation en éthique, il est important de la définir clairement puisque, de sa définition, dépendent la conception (le « design ») même de la formation, les pratiques d’enseignement mises en œuvre par le formateur et, par conséquent, le type d’activités proposées dans la formation (Joannert, 2007). C’est pourquoi une formation en éthique appliquée ne saurait s’articuler adéquatement, dans son contenu comme dans sa forme, sans clarifier ce qu’est et peut être la compétence éthique, de même que ses conditions de mise en place. C’est ce sur quoi porte le présent colloque.
Le vendredi 13 mai 2016