Informations générales
Événement : 84e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :La prévention des risques naturels : un objectif à atteindre
La troisième conférence onusienne sur la prévention des catastrophes organisée à Sendai, ville du nord-est du Japon, a fait de cette question un « enjeu planétaire ». La prévention est l’« affaire de chacun » a déclaré le secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-moon. Le dernier rapport onusien sur la réduction des risques (Global Assessment Report on Disaster Risk Reduction, GAR15) avance des coûts annuels de plus 200 milliards de dollars liés aux catastrophes naturelles.
La question de la prévention des catastrophes naturelles a été au centre des travaux de la conférence mondiale sur le changement climatique (COP 21 : Paris, du 30 novembre au 11 décembre 2015). On estime aujourd’hui que près de « 70 % des catastrophes naturelles seraient dues au dérèglement climatique ». La mise en place d’une base d’informations mondiale, notamment d’un système « Alerte catastrophe climatique », constitue des objectifs concrets à réaliser dans le court terme.
La Politique québécoise de sécurité civile 2014-2024 fixe de nombreuses orientations, dont la principale est de « recourir en priorité à la prévention ». Une politique adéquate de prévention passe par une meilleure connaissance des aléas en amont des catastrophes et par une réévaluation de ces aléas en lien avec le changement climatique.
Dates :- Mustapha Kebiche (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Pascal Bernatchez (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
- Philippe Gachon (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Thomas Buffin-Bélanger (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Programme
Session 1
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Mot de bienvenue
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Comparaison de la variabilité temporelle de la température estivale dans les trois régions hydroclimatiques du Québec méridionalAli ASSANI (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Vincent Maloney-Dumont (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Nous avons comparé la variabilité temporelle des moyennes des températures maximales et minimales journalières en été (juin à septembre) dans les trois régions hydroclimatiques du Québec méridional pendant la période 1950-2010 au moyen des méthodes de Mann-Kendall, du coefficient de rang de Spearman et de Lombard. Dans la région hydroclimatique du sud-est, située en rive sud au sud du 47°N, la hausse des températures maximales et minimales ont été observées respectivement à 27% et à 36% des stations analysées (11 au total). Dans la région hydroclimatique est, située principalement en rive sud au nord de 47°N, ces proportions sont respectivement de 50% (température maximale) et 75% (température minimale). Enfin, dans la région hydroclimatique sud-ouest située en rive nord, ces proportions varient entre 50 et 83%. La méthode de Lombard a révélé que dans la plupart des stations, cette hausse est survenue pendant la décennie 1990. Cette étude démontre que le réchauffement estival affecte plus les températures minimales que maximales d'une part, et il est plus généralisé en rive nord qu'en rive sud, d'autre part.
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Étude de l'activité cyclonique en Amérique du Nord et ses liens avec les précipitations extrêmes à partir des modèles régionaux de climatRabah AIDER (EC - Environnement Canada), Guillaume DUEYMES (UQAM - Université du Québec à Montréal), Philippe Gachon (UQAM - Université du Québec à Montréal), René LAPRISE (UQAM - Université du Québec à Montréal), D. Emmanuel Poan (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Aux moyennes latitudes, les Cyclones Extra-Tropicaux (ETCs[1]) sont responsables, pour une grande majorité, de l'occurrence des événements météorologiques extrêmes dont les conséquences et risques socio-économiques peuvent être démesurés. La complexité de l'étude des ETCs en tant qu'objets dynamiques et les évènements extrêmes associés réside dans le fait que, bien qu'interagissant fortement, ils se produisent à des échelles spatio-temporelles très différentes. Pour mieux comprendre ces interactions, des modèles régionaux de climat (MRCs) à résolution spatiale relativement fine ont été développés. Dans cette étude, deux MRCs Canadiens déjà bien documentés seront utilisés. Un algorithme de détection et de suivi des ETCs permet d'évaluer les performances des MRCs vis-à-vis de l'occurrence, la durée et l'intensité des ETCs. Parallèlement, les occurrences des précipitations extrêmes définies à divers seuils sont aussi calculées et suggèrent un apport de précision significative des modèles régionaux, principalement sur la côte est américaine et le bassin du Saint-Laurent. L'étude montre en particulier que c'est sur le nord/nord-est du Québec et la région de la Baie d'Hudson que les occurrences de précipitations extrêmes sont le plus souvent connectées avec l'activité cyclonique. La grande variabilité spatiale de ces corrélations est difficilement bien représentée dans les MRCs et suggère une amélioration des différents schémas physiques de ces modèles.
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Pause
Session 2
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Prévision des avalanches de neige sur les routes du nord de la Gaspésie (Québec, Canada)Dominic BOUCHER (Avalanche Québec), Frédéric Banville-Côté (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Daniel GERMAIN (UQAM - Université du Québec à Montréal), Francis Gauthier (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Les avalanches de neige représentent un risque naturel majeur pour les usagers de la route dans le nord de la Gaspésie. Depuis 2004, près de 450 avalanches ont été rapportées sur les deux principaux tronçons routiers (route 132 et 198) de la région. Pour le moment, la gestion de l'aléa est réactive et s'appuie sur les données d'enneigement de l'arrière-pays gaspésien (Avalanche Québec). Or, les conditions météorologiques et d'enneigement qui prévalent le long de la côte diffèrent de celles présentes dans le parc de la Gaspésie. Les modèles logistiques développés dans cette étude ont permis de calculer la probabilité d'occurrence des avalanches à partir des données météorologiques des stations d'Environnement Canada. Le long de la côte, l'occurrence des avalanches est contrôlée par les accumulations de neige sur deux jours et les événements de pluie sur neige. Dans la vallée de l'Anse-Pleureuse (route 198), les accumulations de neige sont plus importantes et le développement de couche instable contrôle le régime avalancheux. L'occurrence des avalanches est mieux expliquée par les précipitations solides cumulées sur trois jours, les événements de pluie sur neige et les variations de la température de l'air les jours précédents l'événement. À l'hiver 2014-2015, les modèles logistiques furent testés comme outil de prévision avec un pourcentage d'efficacité (pourcentage de prévision correcte) de près de 90%.
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Patrons climatiques globaux et météorologie synoptique des hivers de forte activité avalancheuse dans la chaîne présidentielle (New Hampshire, États-Unis)Daniel GERMAIN (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jean-Philippe Martin (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les relations entre la météorologie synoptique, les téléconnexions à grande échelle et l'activité avalancheuse (RAAI) reconstituée par dendrochronologie ont été évaluées dans la chaîne présidentielle (New Hampshire, États-Unis). Lors de la période 1936-2012, 18 années d'activité avalancheuse à l'échelle régionale ont été comparées à quatre modes climatiques hivernaux (froid et humide, froid et sec, chaud et humide, chaud et sec), à l'Oscillation de l'Atlantique Nord (NAO), à l'Oscillation du Pacifique Sud (ENSO), aux cartes des anomalies composites à 500-mbar et aux trajectoires des tempêtes. Les chutes de neige annuelles et la NAO sont corrélées avec le RAAI. Or, les hivers avalancheux sont présents dans les quatre modes climatiques. Cependant, chaque mode possède un patron caractéristique en ce qui a trait aux anomalies composites ainsi qu'aux trajectoires de tempêtes dominantes. Ces divergences s'expliquent par l'activité climatique à grande échelle : des régressions linéaires montrent que la NAO est un prédicteur des chutes de neige, alors que l'ENSO module les proportions de neige issues des différentes trajectoires dépressionnaires. Les résultats suggèrent également que l'occurrence d'années extrêmes en termes d'activité avalancheuse est attribuable au phasage entre la NAO négative et l'ENSO positif.
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Seuils pluviométriques de déclenchement des glissements de terrain dans l'État de Rio de Janeiro (Brésil)Antonio GUERRA (UFRJ - Universidade Federal do Rio de Janeiro), Daniel Germain (UQAM - Université du Québec à Montréal), Sébastien ROY (UFRJ - Universidade Federal do Rio de Janeiro)
Dans la municipalité d'Angra dos Reis (État de Rio de Janeiro, Brésil), la fréquence des glissements de terrain initiés par les pluies est très élevée en raison du relief accidenté de la Serra do Mar, des fortes précipitations et d'une urbanisation croissante. Cette étude constitue une analyse statistique combinant les régressions quantiles et logistiques à partir d'une base de données de 1640 glissements à l'échelle municipale et 526 glissements à l'échelle du centre urbain pour la période de janvier 2008 à mars 2013. Les seuils pluviométriques (probabilistes et normalisés) proposés seront discuté en fonction de la variabilité spatiale des conditions géologiques, géomorphologiques, du rôle des précipitations antécédentes et des facteurs anthropiques susceptibles d'influer sur les seuils de déclenchement. Les résultats montrent des seuils pluviométriques faibles par comparaison à la majorité des seuils proposés dans la littérature pour le Brésil, les régions tropicales et d'autres endroits à travers le monde. Les paragneiss, les zones urbaines et les précipitations antécédentes cumulées 15 jours avant la journée de déclenchement sont des paramètres qui contribuent à l'abaissement des seuils. Ces résultats pourraient servir à la mise en place d'un système d'alerte dans cet environnement tropical et montagneux.
Dîner
Session 3
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La base de données historique sur les sinistres d'inondations et des étiages : un moyen nécessaire pour rassembler les données et améliorer la connaissance des sinistres passésNathalie Bleau (Ouranos), Isabelle Mayer-Jouanjean (Ouranos)
Face aux changements climatiques (CC) en cours et à venir, des solutions d'adaptation diverses s'imposent afin de réduire les impacts potentiels sur les systèmes naturels et humains et d'augmenter la résilience des sociétés. Cela nécessite d'avoir un portrait des vulnérabilités sociétales et territoriales. Cette présentation propose d'exposer un projet en cours dont une première phase est la réalisation d'un recueil historique d'informations relatives aux inondations et aux sécheresses/étiages s'étant produits dans le sud du Québec. Sont inventoriés leur historique événementiel, les renseignements hydro-météorologiques associés, leurs impacts, leur gestion et les solutions mises en place. Sous forme de base de données des sinistres d'inondations et des sécheresses/étiages au Québec, ce projet entend contribuer à l'augmentation des connaissances des sinistres tout en rassemblant la documentation dispersée sur le territoire à l'étude. C'est un projet d'envergure, interdisciplinaire, qui intègre des acteurs de l'adaptation aux CC de divers domaines, s'ancre dans le passé et s'inscrit dans un futur au climat changeant.
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Caractérisation hydrologique de bassins versants au Québec : modélisation des débits à l'aide de différentes approchesImad Lekouch (UQAM - Université du Québec à Montréal)
La gestion et la protection des ressources en eau nécessitent une bonne connaissance des processus hydrologiques à l'échelle du bassin versant. Le problème se pose dans plusieurs régions du monde où les zones naturelles connaissent de plus en plus des modifications au niveau de l'occupation du sol, ce qui représente un risque croissant pour le régime hydrologique au sein d'un bassin versant. L'objectif de ce travail est de combiner les outils des systèmes d'information géographique (SIG), de la télédétection spatiale, et des modèles numériques de terrain (MNT), dans une perspective de modélisation hydrologique spatialisée. Il a pour objectif particulier de tester les méthodes employées pour l'extraction automatique des bassins de drainage, les sources de données disponibles et de mettre au point une démarche homogène pouvant être appliquée à l'ensemble d'un grand bassin fluvial. En s'appuyant sur ces données géospatiales, une analyse hydrologique à l'échelle spatiale est effectuée en comparant différentes méthodes de modélisation statistique, de réseaux de neurones et du modèle hydrologique HEC-HMS pour simuler les débits.
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Comparaison des impacts des événements extrêmes décennaux d'El Niño et de La Niña sur la magnitude et la période d'occurrence des débits maximums printaniers au Québec méridionalAli ASSANI (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Christophe KINNARD (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Anthony Pothier Champagne (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Au Québec, malgré de nombreux travaux déjà consacrés à l'analyse de la relation entre les indices climatiques et les débits de rivières, il n'est pas encore possible de prédire les effets de ces derniers sur les crues et les étiages. Cette impossibilité résulte du fait que dans toutes les études, on ne sépare pas les événements des indices climatiques de forte intensité de ceux de faible intensité. En effet, étant donné l'éloignement du Québec des régions d'occurrence de ces événements climatiques comme El Niño, il est fort possible que l'influence de ces événements ne se manifeste que lors des événements de très forte intensité car durant ces événements, leurs impacts peuvent affecter de vastes régions du globe même celles qui sont les plus éloignées des régions d'origine de ces événements climatiques. Pour vérifier cette hypothèse, nous avons corrélé les indices les plus élevés (en valeurs absolues) mesurés chaque décennie de l'oscillation australe associés aux événements El Niño et La Niña pendant la période 1950-2010 aux caractéristiques (magnitude et période) des crues printanières de 18 rivières au Québec. Il ressort de cette analyse que les épisodes La Niña sont fortement corrélés (r > 0.750) aux caractéristiques de crues contrairement aux épisodes El Niño. Cette corrélation est positive à l'échelle du Québec. Il devient donc possible de prédire les effets des épisodes décennaux les plus intenses de la Niña sur l'évolution des crues printanières au Québec.
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Pause
Session 4
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Dynamique historique des bois morts en rivière et influence des événements hydrométéorologiques de faible récurrence sur la mobilité des bois à l'échelle d'un bassin versantMaxime Boivin (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Thomas Buffin-Bélanger (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Hervé PIÉGAY (ENS-Lyon, France)
Les rivières de la Gaspésie produisent et transportent de grandes quantités de bois mort. Cette production provient à la fois de la puissance spécifique élevée des cours d'eau et de berges composées de sédiments peu cohésifs et comportant une ripisylve dense. Les grandes quantités de bois mort influencent de manière significative la dynamique fluviale. Jusqu'à l'hiver 2015, le delta de la rivière Saint-Jean (RSJ) avait des embâcles majeurs mesurant plus de 3 km de long. Ces embâcles se sont construits depuis les années 1960 et il s'agit de structures naturelles de rétention du bois en rivière sur une période de temps historique. Les données montrent que la dynamique des bois morts dans la RSJ a drastiquement changé depuis les années 2000. Le recrutement et la mobilité ont augmenté significativement en relation avec des évènements de faibles récurrences (ex. : crue de décembre 2010 et débâcle en mars 2012). L'application de bilan ligneux a mis en lumière que le recrutement du bois mort est passé de 630m³ à plus de 1800m³ annuellement durant les 10 dernières années. Ce changement dans la dynamique naturelle, dû à une fréquence plus élevée des évènements extrêmes, a des implications directes sur la gestion des risques et les multi-usages en rivière. Le développement de bilan ligneux et l'analyse de la trajectoire écohydromorphologique sont des outils à promouvoir pour mieux intégrer la dynamique du bois mort dans la gestion et la prévention des risques naturels au Québec.
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Effet de protection du pied de glace sur une côte basse sablonneuse en contexte de changements climatiques en milieu tempéré froidPascal Bernatchez (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Raphaël Certain RAPHAËL CERTAIN (Université de Perpignan Via Domitia, France), Stéfanie Van-Wierts (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Les glaces côtières jouent d'importants rôles dans la morphodynamique littorale et leur absence augmente l'exposition de la plage face aux conditions météo-marines hivernales. Les études sur les effets des processus glaciels sur la morphologie des plages sont essentiellement basées sur des observations qualitatives. L'objectif de cette étude est de quantifier l'effet de protection du pied de glace sur une côte sablonneuse sur la côte nord du golfe du Saint-Laurent, Québec. L'évolution côtière est quantifiée par un suivi topographique (LiDAR, D-GPS) et par des conditions hydrodynamiques. De hauts niveaux d'eau causés par de fortes marées cumulées à des vagues infragravitaires ont atteint la falaise et l'ont érodée à l'automne 2013. En décembre 2013 et février 2014, la côte a également été soumise à un niveau d'eau très élevé. En décembre, en absence de pied de glace la falaise a été atteinte alors qu'en février, le pied de glace a bloqué la nappe d'eau sur l'estran et protégé la falaise. Aucun recul de la falaise n'a été mesuré lors de la présence du pied de glace pendant l'hiver. Des sédiments se sont accumulés sur la glace durant l'hiver et ont été déposés sur l'estran lors de la fonte formant une large crête sableuse qui crée une protection éphémère contre les hauts niveaux d'eau au printemps. La compréhension du rôle des glaces sur l'évolution saisonnière des plages pourra permettre une meilleure gestion du littoral face aux changements climatiques en milieu tempéré-froid.
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Pour une meilleure gouvernance dans la gestion des risques naturels en milieu urbain algérien : les risques d'inondation dans la ville de Sidi Bel Abbès (Algérie)Khelifa Amokrane (Université Ahmed Ben Mohamed Oran 2 , Algérie), Fatima Tahraoui
En Algérie, l'extension des agglomérations urbaines sur des sites peu propices à l'urbanisation font encourir aux populations des dangers.Le risque d'inondation n'est pas des moindres car même si la pluviométrie est relativement faible, les pluies torrentielles dans des laps de temps réduits entrainent le débordement de cours d'eau avec comme corolaires des pertes humaines et matérielles récurrentes, d'où a mise en œuvre d' un plan national de prévention des risques d'inondations en milieu urbain.
La ville de Sidi Bel Abbés est traversée par l'oued Mekerra qui conditionne les perspectives de son développement et aménagement futur. La forte concentration de la population le long de cet oued exacerbant la vulnérabilité.
Le but de ce travail est de montrer que la résilience commence déjà à prendre forme au sein de la population et que par conséquent, la problématique essentielle de la gestion durable des inondationsdans cette ville comme dans tout le pays doit désormaisêtre orientée vers le principe de la bonne gouvernance en intégrant mieuxla société civile dans le cadre de plan d'aménagement.
Ce travail repose sur des travaux de recherche d'universitaires, d'organismes et bureaux d'études ainsi que sur des investigations dans le cadre de l'axe de recherche « dynamique urbaine, image et vécu » que nous dirigeons au laboratoire «espace géographique et aménagement de l'espace » de l'université d'Oran 2.
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Forces et faiblesses de la gestion des risques au Sénégal : une réflexion à partir de la crise liée aux inondations de DakarCheikh Faye (Université Assane Seck de Ziguinchor)
A l'instar des autres pays, le Sénégal subit depuis plusieurs décennies, avec les aléas climatiques, de nombreuses catastrophes parmi lesquelles les inondations qui affectent diverses localités du pays. Le nombre important de personnes sinistrées qui accompagnent ces catastrophes a montré que le pays est très mal préparé à la protection et au secours de ses citoyens vulnérables pauvres et vivant dans des conditions de logement non appropriés. L'ampleur des dommages provenant de ces désastres dépend en partie de la capacité du pays à gérer ces risques. Ce texte tente principalement de mettre en lumière, après trois décennies de sécheresse, les points forts mais également les faiblesses observées dans le cadre de la gestion des risques avec la reprise de la pluviométrie et le retour des inondations, les hivernages de 2005 et de 2009 notamment. Les résultats montrent des positions sur la gestion des risques d'inondations souvent mitigées au Sénégal et de nombreux aspects négatifs de la gestion qui remettent en cause la capacité des pouvoirs en place à y remédier. Toutefois, de nombreux efforts sont effectués par les autorités : le renforcement du système d'alerte précoce, la vulgarisation d'un plan de secours, la communication avec le public, la gestion locale de la crise, les aménagements préventifs... Malgré les contradictions constatées dans la gestion des risques liés aux inondations, sa réussite répond à une logique de préservation des intérêts économiques de la région de Dakar.
Session 5
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Sensibiliser aux événements extrêmes d'inondation dans un contexte d'absence de culture du risque : analyse comparative et binationale dans le fossé rhénan (France-Allemagne)Martin Brice, Benjamin FURST (CRESAT – UHA Campus Fonderie 16, rue de la Fonderie 68093 MULHOUSE CEDEX), Florie GIACONA (CRESAT – UHA Campus Fonderie 16, rue de la Fonderie 68093 MULHOUSE CEDEX), Iso HIMMELSBACH (IPG – Albert -Ludwigs-University, Institut of Physical Geography Werderring 4 79085 Freiburg, Germany), Nicolas HOLLEVILLE (CRESAT – UHA Campus Fonderie 16, rue de la Fonderie 68093 MULHOUSE CEDEX), Johannes SCHONBEIN (IPG – Albert -Ludwigs-University, Institut of Physical Geography Werderring 4 79085 Freiburg, Germany), Marie-Claire VITOUX (CRESAT – UHA Campus Fonderie 16, rue de la Fonderie 68093 MULHOUSE CEDEX), Lauriane WITH (CRESAT – UHA Campus Fonderie 16, rue de la Fonderie 68093 MULHOUSE CEDEX)
Le Fossé Rhénan, espace homogène partagé entre la France, l'Allemagne et la Suisse, présente des caractéristiques communes en matière de risques d'inondation. La plus notable étant la relative rareté des événements extrêmes. En effet, si le Rhin semble assagi depuis les corrections du XIXème siècle, ses affluents descendant des massifs des Vosges ou de Forêt – Noire n'ont plus généré d'inondations de grande ampleur depuis plus de 25 ans. Une « éternité » pour les acteurs des scènes locales du risque, dans un contexte de mobilité croissante et de perte des liens avec les territoires. Globalement, même s'il existe des différences entre les pays, le risque d'inondation semble donc méconnu, oublié, voire nié, une situation qui doit beaucoup à l'histoire mouvementée de cette région. Pire, cette méconnaissance est partagée par l'ensemble des acteurs, posant des problèmes d'acceptation des risques et de leur gestion, et de vulnérabilité additionnelle en termes de comportement avant, pendant et après les crises. D'où l'idée, dans le cadre du programme TRANSRISK², de mettre mise en place une base de données en ligne, participative (ORRION), destinée à informer et à partager les informations en matière de géohistoire des risques, en s'inscrivant dans le contexte particulier d'un territoire transfrontalier. Ceci s'inscrit dans le but de sensibiliser les acteurs aux événements extrêmes, notamment dans le contexte du changement climatique.
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La cartographie des zones inondables par l'approche hydrogéomorphologique : contexte, développement et application au territoire du Québec méridionalClément Besnard (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Thomas Buffin-Bélanger (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Sylvio DEMERS (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Cette présentation trace le portrait de l'évolution de l'approche hydrogéomorphologique (HGM) au Québec depuis son émergence en 2007 jusqu'à son institutionnalisation. L'approche HGM est née d'un besoin de pallier certaines lacunes des approches cartographiques en vigueur au Québec. L'approche HGM propose des limites de zones inondables déduites d'indicateurs associés à l'action des inondations (constructions sédimentaires, laisses de crues, cicatrices glacielles, repères historiques…). La force de cette approche est donc de se rapporter à des limites physiques tangibles associées à l'action des crues, auxquelles peuvent être inférés des processus (récurrence, intensité, durée). Depuis son émergence, la diversité des études de cas souligne le rôle prépondérant de l'analyste dans l'interprétation des formes et des processus menant à une décision au niveau du zonage (grand courant et faible courant de la PPRLPI). L'approche HGM est une approche intégratrice et flexible, c'est-à-dire, construite à partir d'une combinaison de méthodes tenant compte des particularités spécifiques de chaque milieu. L'approche trouve écho dans le secteur gouvernemental et municipal se traduisant notamment sous la forme de cartographies HGM intégrées au schéma d'aménagement et par son utilisation volontaire par les ministères. Un des buts sous-jacents du développement de l'approche HGM demeure à terme de rencontrer les exigences institutionnelles pour que celle-ci soit recommandée par la PPRLPI.
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Risque d'effondrement d'un milieu : le cas de l'eau potable à BécancourLaurent Deshaies (Chercheur indépendant)
Le but de l'exposé est de présenter la problématique liée à un éventuel déversement de pétrole dans le fleuve pouvant affecter la prise d'eau potable de la ville. Nous ferons d'abord une mise en situation en décrivant l'impact important d'un éventuel déversement sur les activités des citoyens et des entreprises. C'est là un premier niveau d'impact avec les mesures d'urgence pour l'approvisionnement en eau potable de la population bécancouroise et les animaux de fermes. Un retour à l'approvisionnement dans les puits de surface ou artésiens posera un problème important pour la consommation en termes de disponibilité, de volume et de qualité. Si le déversement pétrolier présente des inconvénients de nature permanente, la Ville de Bécancour devra penser à un plan de rechange avec de nouvelles sources d'approvisionnement après en avoir évalué le potentiel d'alimentation en quantité et en qualité. La majorité de ces nouvelles sources sont elles-mêmes à risques avec le transport par oléoduc du pétrole lourd, l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste. De nouveaux risques se superposant donc au risque initial d'un déversement dans le fleuve. La notion de catastrophe à effet systémique et le couple risque/catastrophe ne sont plus appropriés pour rendre compte de la situation éventuelle de Bécancour. Il faut remplacer l'idée de catastrophe par celle d'effondrement. Une réflexion théorique s'impose pour rendre compte de cette nouvelle situation plus complexe.
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Session 6
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Évaluation de la susceptibilité aux effets de sites pour la région des basses-terres du Saint-Laurent à l'aide d'outils SIG (système d'information géographique)Azarm Farzam (ÉTS - École de technologie supérieure), Amar KHALED (ÉTS - École de technologie supérieure), Marie-José Nollet (ÉTS - École de technologie supérieure)
Dans la partie sud-est du Canada on dénombre environ 600 séismes par année. Bien que la sismicité y soit reconnue comme modérée, la densité de la population dans les régions urbaines en fait la 2ème plus importante zone à risque sismique du Canada. Le risque sismique est le produit de l'aléa simique et de la vulnérabilité des installations exposées. Il est affecté par les effets de site dont l'amplification des ondes sismiques due à la géologie locale. Cette amplification est un phénomène bien connu des spécialistes en génie sismique. Les dommages et les pertes humaines et matérielles potentielles d'un séisme peuvent être diminués par l'évaluation et la mitigation du risque. Les plateformes de système d'information géographique (SIG) représentent un outil puissant pour la gestion des données. La susceptibilité à l'amplification peut être intégrée aux données de vulnérabilité sismique des installations par le biais d'un SIG et fournir une approche plus global à l'évaluation du risque sismique. Ce projet vise à valider une échelle de sensibilité à l'amplification pour l'intégrer aux méthodes d'évaluation existantes. Une 1ère évaluation par données SIG est confirmée par une campagne d'acquisition de mesures de bruits ambiants sur le sol et sur des ponts. Ce travail s'insère dans un projet d'étude plus complet de la vulnérabilité des ouvrages d'art pour la vallée du Saint-Laurent, pour une meilleure prise en compte de l'aléa dans l'analyse du risque sismique des ouvrages d'art.
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Méthodologie d'estimation des dommages et pertes de tremblement de terre en milieu urbain : application à la ville de Constantine (Algérie)Mouloud Hamidatou (Université de 20 Août 1955 Skikda)
La ville de Constantine est située au Nord de l'Algérie, région à forte sismicité vu qu'elle est classée en zone IIa d'après le Règlement Parasismique Algérien (RPA99 version 2003). De par le passé, la ville a été secouée par plusieurs séismes destructeurs, parmi les plus récents : celui du 4 Août 1908 (Ms=5.25), du 6 août 1947(Ms=5.3) et du 25 Octobre 1985(Ms=6.0). Cet article présente l'estimation des dommages et pertes dus à un séisme dans une zone urbaine et comme exemple le centre-ville de Constantine. L'objectif est d'identifier les endroits les plus vulnérables, tant au niveau physique que social, lors d'un tremblement de terre. Un inventaire détaillé des constructions a été conçu ainsi que la répartition de la population afin de pouvoir évaluer les pertes sociales immédiates comme les morts et les blessés et ce à partir du dernier recensement de la population. Les paramètres de mouvement du sol utilisés sont les valeurs d'aléa sismique déterministe. Ils comprennent l'accélération maximale et l'aléa vibratoire. Toutes les données recueillies ont été intégrées dans un groupe de bases de données standard pour systèmes d'information géographique « SIG » permettant l'affichage facile d'entrées et de sorties (dans des rapports et des cartes standards) offrant une fonctionnalité critique pour la communication des résultats aux planificateurs d'urgence et les décideurs.
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Analyse du comportement thermique de surface à l'aide d'imagerie aéroportée (infrarouge et hyperspectrale) afin de minimiser les impacts des îlots de chaleur urbains à MontréalYves BAUDOUIN (UQAM - Université du Québec à Montréal), Olivier Canuel Ouellet (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Lorsque les vagues de chaleur affectent le milieu urbain, leur intensité s'avère être amplifiée par l'artificialisation des surfaces ainsi que la perte de végétation et deviennent des enjeux sanitaires majeurs. Pour cette raison, la présente recherche a pour objectif d'améliorer les connaissances sur les îlots de chaleur de surface et plus précisément sur le comportement thermique diurne et nocturne des matériaux de surface sur l'île de Montréal. Cette étude repose sur l'analyse d'imagerie aéroportée thermique et hyperspectrale à haute résolution (80 cm) obtenue le 1er et 2 septembre 2012. Ces images permettent alors une analyse très fine du cadre bâti. Grâce aux résultats obtenus, il a été possible d'identifier précisément les secteurs les plus chauds de jour et de nuit, ces derniers étaient principalement à vocation commerciale. L'orientation des rues demeure un facteur important. Également, nous avons constaté une forte corrélation (R2 = 0,74) entre la végétation (NDVI) et la température diurne de surface alors que cette relation est nulle (R2 = 0,0003) durant la nuit. Puis, l'effet rafraichissant des toits blancs n'est notable que le jour. Ainsi, les résultats obtenus permettront de mieux encadrer les divers projets d'atténuation en cours et futures, et, de facto, d'optimiser leurs impacts bénéfiques sur le climat urbain.
Dîner
Session 7
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Gouvernance territoriale des risques naturels au Québec et événements extrêmesDaniel GERMAIN (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jonathan Pelletier (UQAM - Université du Québec à Montréal), Catherine TRUDELLE (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Depuis 1970, plusieurs chercheurs (Dauphiné, 2010 ; Sécurité publique du Québec, 2014 ; Tiberghien, 2008) observent une augmentation constante des catastrophes naturelles au Québec et ce malgré la mise sur pied de la Loi sur la Sécurité civile en 2001, prônant une meilleure connaissance des aléas et une responsabilisation accrue des acteurs du risque. Or, en 2011, le Québec assiste à une conjoncture météorologique sur la rivière Richelieu, provocant l'une des pires crues printanières de son histoire. Fortement médiatisé, ce sinistre a sévèrement été critiqué de par une action publique jugée défaillante (Lepage et Milot, 2013 : 223). La gestion des risques apparaît de moins en moins adapté et un questionnement s'impose sur notre gestion des risques, particulièrement face à l'accélération des changements climatiques. Ainsi, nous cherchons à savoir si une gouvernance territoriale des risques naturels serait plus efficace dans le contexte québécois.
Nous avons sondé de nombreux riverains, afin d'analyser leur niveau de résilience, ainsi que leur participation dans la gestion des risques. Aussi, plusieurs entrevues ont été réalisées, dans le but de cerner les relations existantes entre les différents acteurs du risque. Enfin, à l'aide des résultats, nous espérons démontrer la faiblesse d'une gestion strictement verticale du risque et proposer une gouvernance territoriale imbriquant les approches «top-down» et «bottom-up» pour une meilleure implication de l'ensemble des acteurs.
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La gestion des risques au Québec : bilan et défisMichel C. Doré (UQAM - Université du Québec à Montréal)
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Présentation des programmes de formation en gestion de risquesEtienne Boucher (UQAM - Université du Québec à Montréal), Thomas Buffin-Bélanger, Christiane LECOMPTE (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)
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Mot de clôture