À première vue, l’humour et la mort ne présentent pas de points de rencontre. Comment peut-on rire d’un événement aussi tragique que la disparition de soi ou d’êtres chers? Les modalités complexes du deuil, les affects de tristesse et de chagrin suggèrent qu’un décès s’accompagne d’émotions fortes qui ne laissent que peu de place à la légèreté et à la plaisanterie. À l’inverse, l’humour peut être source de réactions extrêmes pouvant aller jusqu’à la violence et au meurtre. L’exemple des caricatures de Charlie Hebdo et de la fusillade qui a entraîné la mort de plusieurs dessinateurs de ce journal suggère que la raillerie, l’ironie et la satire ne sont pas appréciées quand elles s’attaquent à des sujets porteurs de valeurs considérées comme absolues. Les relations entre ces deux ordres, mort et humour, n’ont pas encore fait l’objet d’une réflexion critique et empirique et, dans cette perspective, le colloque présenté par la revue Frontières, une revue qui porte sur les enjeux de la mort, vise à aborder cette problématique à partir d’un point de vue interdisciplinaire.
Du lundi 9 au mardi 10 mai 2016