Informations générales
Événement : 84e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :Différents chercheurs en didactique du français ont étudié le rapport à la lecture (Émery-Bruneau, 2010; Ulma et Winkler, 2010) et les représentations de la littérature (De Beaudrap, Duquesne et Houssais, 2004) des enseignants et des futurs enseignants du secondaire. Ce rapport des enseignants, défini comme un « ensemble hétérogène, fait de conceptions, de représentations, d’attitudes et de valeurs » (Barré-De Miniac, 2002 : 3) accordées à la lecture, influe sur leurs pratiques d’enseignement de la lecture et de la littérature. D’autres recherches ont dégagé les pratiques des enseignants quant à la sélection des textes littéraires pour la classe de français du secondaire (Dezutter et Morissette, 2010) et du collégial (Dezutter, Babin, Goulet et Maisonneuve, 2012) de même que les pratiques didactiques choisies pour les aborder avec les élèves. Existe-t-il un continuum dans le rapport à la lecture des enseignants du primaire, du secondaire et du collégial? Si des points de rupture existent, de quelle(s) nature(s) sont-ils (entre les enseignants, les corpus…)? Les communications de ce colloque alimenteront la réflexion en apportant une réponse à l’une ou à plusieurs des questions suivantes :
– Quelles sont la place et les finalités attribuées à la lecture en classe des textes non seulement romanesques, mais également poétiques et dramatiques?
– Quel rapport les enseignants entretiennent-ils avec les œuvres classiques et contemporaines? Comment, par exemple, définissent-ils les critères de sélection des œuvres qu’ils font lire?
– Dans quelle mesure l’importance croissante des textes multimodaux dans la production éditoriale, notamment grâce aux supports numériques, se manifeste-t-elle en classe? À quels usages ces textes donnent-ils lieu?
– En quoi les corpus enseignés reflètent-ils les représentations de la littérature et de la lecture des enseignants?
– Quelles pratiques les enseignants mettent-ils en place selon les genres, les époques ou les types de textes littéraires?
Date :- Marie-Christine Beaudry (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Sylvain Brehm (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Programme
Le rapport des enseignants au primaire et au secondaire
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Mot de bienvenue
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Le rôle du théâtre et de la communication dans le rapport à l'enseignement de la littérature des futurs maîtres : des expériences d'élèves déterminantesSébastien Ouellet (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Cette présentation porte sur le rapport à la littérature des futurs enseignants du secondaire, précisément sur les expériences littéraires marquantes que les étudiants en 2e et 3e année du baccalauréat en enseignement du français au secondaire ont associées à leur passé d'élève : écriture, mise en scène et prestation théâtrale, expériences de lecture collective, débats et discussions qui les ont propulsés vers le langage littéraire. Quel rôle a joué le théâtre dans leur développement culturel? Quels sont les effets de ces expériences de leur passé d'élève sur la pratique enseignante anticipée? Comment perçoivent-ils leur rôle de passeur culturel auprès de leurs futurs élèves? Nous avons d'abord tenu une discussion sur ces thèmes avec les 16 étudiants de la classe, ce qui a permis d'identifier des éléments fondamentaux liés au théâtre et à la communication orale, et qui ont été approfondis par le biais d'un questionnaire. Les réponses obtenues nous ont donné des précisions sur le rôle déterminant qu'ont joué les activités mentionnées lorsqu'ils étaient eux-mêmes des élèves du secondaire. Leur point de vue révèle comment ces activités ont servi de catalyseur pour la prise de parole en public et, inévitablement, sur leur désir de se projeter comme enseignants de français responsables à leur tour de développer ces comportements chez leurs élèves. Ces résultats montrent leur volonté de transmettre le goût de la culture en proposant à leurs futurs élèves des expériences similaires.
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Rapport au théâtre et à sa didactique de futurs enseignants de français langue d'enseignement au secondaireJoannie Dubois (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Quelques recherches ont déjà mis en évidence la pertinence d'utiliser l'activité théâtrale en classe de langue afin d'améliorer les compétences des élèves en lecture (Smith, 2011), en oral (La Von Bridges, 2006) et en écriture (MacFadden, 2010). Pour leur part, Charlot (1997) et Simard (2004) soulignent que ce type d'activité renforcerait le rapport à la culture de l'élève. Malgré le constat de l'apport positif de l'activité d'ordre artistique en classe de français, le genre théâtral y est actuellement considéré comme un «objet de réticence», au contraire d'autres genres dont le roman qui lui, serait largement mis à profit (Dardaillon, 2009). Puisqu'une majorité des futurs enseignants, malgré leur volonté d'agir en tant que passeurs culturels, ne se sentiraient pas suffisamment outillés pour procéder à une transmission de savoirs culturels (Simard, 2004), nous avons mené une enquête portant sur leur rapport au théâtre. Nous avons interrogé une centaine de futurs enseignants de français au secondaire, finissants des neuf universités québécoises offrant ce programme d'enseignement, au moyen d'une enquête par questionnaire en ligne. Celui-ci est inspiré par la grande mouvance actuelle de recherches sur le sujet, dont le rapport à la lecture littéraire (Beaudry, 2014, Émery-Bruneau, 2010). Les résultats, basés sur des données mixtes, seront présentés au regard de deux plans (personnel et didactique) et de trois postures (spectateur, créateur et lecteur) du rapport au théâtre.
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Rapports des enseignants à la littérature : quels impacts sur les contenus enseignés?Ana Chiaruttini (Université Lille 3)
L'analyse des rapports des enseignants à la littérature permet de comprendre certains choix professionnels et disciplinaires : celui des textes, des activités, de la diversité des supports, des interprétations attendues. Elle contribue en partie à comprendre ce qui s'enseigne sous le nom de littérature et permet de saisir la singularité de chaque pratique enseignante. Cette contribution s'appuie sur 20 observations en classe, 30 entretiens avec des enseignants des premiers et seconds degrés et plus d'une centaine de questionnaires. Elle s'intéresse à l'étude de certains contenus singuliers de la classe de littérature des premier et second degrés : des lectures issues de la bibliothèque intérieure des enseignants; des détournements du sens des textes; des médiations particulières et des approches multimodales singulières de certaines lectures. Ces contenus résultent en partie des rapports des enseignants aux textes, de certaines de leurs expériences extrascolaires et d'une conception de cet enseignement. Les variations entre les 1er et 2d degrés ne sont pas que d'ordre disciplinaire (une discipline et des contenus sensiblement différents), mais peuvent s'expliquer par des rapports à la littérature très contrastés. Ce faisant, ce qui s'enseigne relève aussi de façon conscientisée (ou pas) de rapports à la littérature. Ces derniers pouvant être considérés comme des contenus implicites de la classe de littérature influençant les contenus d'enseignement et les savoirs mobilisés.
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Discussion
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Pause
Le rapport des enseignants du primaire
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Une reproduction littéraire éloignée de la réalité quotidienne socioculturelle des futurs enseignantsAmelia Benito Del Valle Eskauriaza (Université du Pays Basque EHU/UPV), Javier ROJO COBOS (Euskal Herriko Unibertsitatea)
Dans cette communication, nous exposerons le rapport à la lecture des futurs enseignants du primaire. À cet égard, il s'agit d'aborder les différents enjeux qui favorisent les critères de sélection des œuvres qu'ils feront lire à leurs élèves. Notre hypothèse générale est que le corpus littéraire sélectionné par les futurs enseignants est soumis à leur imaginaire littéraire globalisé en s'écartant au même temps de leur identité culturelle. En partant de cette hypothèse, une recherche qualitative a été menée à l'École Supérieure du Professorat de Primaire de l'Université du Pays Basque, Euskal Herriko Unibertsitatea (Pays Basque côté espagnol). L'enquête a été menée parmi les étudiants de 2e année universitaire. Les deux variables analysées sont l'intégration des contes dans l'imaginaire des futurs professeurs ainsi que l'accommodation de leur choix des contes à leur reproduction de la pratique éducative. Lorsque nous parlons d'intégration, nous analysons la connaissance que ces étudiants ont des contes afin de voir quelle est leur place dans leur imaginaire, ce qu'ils savent de cette littérature et quels sont les contes qu'ils ont intégrés dans leur imaginaire. Conséquemment, les futurs professeurs vont accommoder à leur reproduction de la pratique éducative les contes qu'ils connaissent en « les recommandant et en les utilisant » avec leurs élèves. En somme, leur rapport à la lecture des contes est encore assez éloigné de leur contexte socioculturel quotidien.
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Quelle représentation de la poésie et de son enseignement chez de jeunes enseignants? Quels dispositifs didactiques proposent-ils à des élèves qui entrent en lecture (classe élémentaire)?Laurence Allain-Le Forestier (UBO - Université de Bretagne Occidentale)
Nous proposons de relater l'expérience de stagiaires dans leur enseignement du genre poétique. Le rapport que les enseignants débutants entretiennent avec la poésie est déterminant pour le choix des poèmes donnés à lire, à écouter et les critères d'évaluation d'une production écrite et orale. A travers l'expérience de trois stagiaires, deux regards seront analysés. Le premier, porté par ces jeunes enseignants, permettra d'interroger la représentation de la poésie, du choix des œuvres (construction d'une bibliothèque intérieure) et sa finalité; le second porté sur l'analyse de leur pratique professionnelle permettra d'en mesurer les écarts. Pourront alors être dégagées quelques pistes de réflexion quant aux démarches didactiques des enseignants et celles développées dans le cadre de leur formation initiale. Afin d'élargir cette réflexion, nous questionnerons d'autres stagiaires (50) sur leur représentation du genre poétique puis nous confronterons ces choix, dans une étude comparative, avec une enquête similaire auprès d'enseignants experts. Nous mènerons ainsi une réflexion épistémologique sur l'enseignement de la poésie dans des classes de très jeunes lecteurs à travers l'expérience de trois futurs enseignants, enrichie d'une réflexion plus générale sur la représentation de l'enseignement de la poésie. Cette réflexion permettra de penser la formation des enseignants à l'enseignement d'un genre complexe à définir.
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Discussion
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Pause
Le rapport des enseignants du collégial
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Rapport à la lecture littéraire et à sa didactique des futurs étudiants du primaire, du secondaire et du collégialMarie-Christine Beaudry (UQAM - Université du Québec à Montréal), Joannie Dubois (UQAM - Université du Québec à Montréal), Sylvie MARCOTTE (UdeM - Université de Montréal), Alexie MIQUELON (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les récents travaux d'Émery-Bruneau (2010) ont permis de relever que le rapport à la lecture littéraire d'un enseignant est composé de deux plans en interaction, le plan personnel, qui concerne sa propre pratique de la lecture littéraire, ainsi que le plan didactique, qui comporte les représentations de l'enseignant du rapport à la lecture littéraire de ses élèves et de la façon dont il envisage sa participation à l'élaboration de celui-ci. La recherche descriptive que nous avons menée visait à identifier le système de croyances, de valeurs et de pratiques personnelles et professionnelles des futurs enseignants de français québécois, système qui nous permet de mieux connaître, en partie à tout le moins, leur compréhension ainsi que leur façon d'envisager l'enseignement de la lecture littéraire. Nous souhaitions également comparer ce rapport à la lecture littéraire de futurs enseignants de français qui se destinent à l'enseignement au primaire, au secondaire et au postsecondaire, en identifiant les convergences et différences. Au total, ce sont 153 futurs enseignants du primaire, du secondaire et du collégial, issus de 6 universités québécoises différentes, qui ont participé à notre recherche. Dans le cadre de cette communication, nous présenterons particulièrement les résultats des entrevues menées auprès de 12 futurs enseignants, qui permettent de mieux comprendre leur rapport à la lecture littéraire et à sa didactique.
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Le rôle et la place de la littérature contemporaine à l'école : une étude des représentations de futurs enseignants de français au secondaire et au collégialSylvain Brehm (UQAM - Université du Québec à Montréal)
En l'absence de listes de lectures obligatoires prescrites par le MELS, les enseignants de français au secondaire et au collégial sélectionnent librement les œuvres littéraires qu'ils mettent au programme. Les corpus enseignés dépendent donc à la fois de considérations pédagogiques et des goûts personnels des enseignants. Ce constat nous a amené à nous intéresser à la manière dont des étudiants qui enseigneront au secondaire et au collégial conçoivent le rôle et la place de la littérature contemporaine à l'école. Quelles raisons justifient, selon eux, de la faire lire en classe ? Quelles œuvres jugent-ils incontournables et représentatives de la littérature qui se fait ? Nous avons soumis un questionnaire à environ 25 futurs étudiants à la Maîtrise en études littéraires (pour le collégial) et autant de finissants du Bac en enseignement du français au secondaire. Nous avons également interrogé quelques-uns d'entre eux lors d'entrevues individuelles. Notre communication rendra compte, dans une perspective comparative, de la conception du «contemporain» de ces futurs enseignants, des critères de sélection des œuvres, des raisons invoquées pour justifier la pertinence d'enseigner la littérature contemporaine, et de l'importance relative des genres littéraires dans le corpus «idéal» de ces futurs praticiens.
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Discussion
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Pause
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L'œuvre littéraire au profit de l'engagement des étudiants du collégial : enjeux et stratégies didactiquesMarilyn Brault (Collège Lionel-Groulx)
L'accueil des étudiants en difficulté d'apprentissage fait actuellement l'objet de préoccupations importantes dans les cégeps. Au Collège Lionel-Groulx, cette réalité nous a conduit à réunir dans une même classe les étudiants identifiés pour leurs faiblesses en lecture et en écriture, de manière à leur offrir 3 périodes de renforcement par semaine, en plus des 4 périodes de français obligatoires. Notre équipe d'enseignants responsables de la mise en œuvre de ce projet a travaillé au développement d'une approche didactique favorisant l'engagement étudiant. Notre défi était de placer le texte littéraire au cœur de notre enseignement et d'en faire un pôle d'attraction en vue de susciter la motivation scolaire. Je propose donc d'étudier, dans le cadre de ce colloque, les défis que représente la sélection des œuvres littéraires destinées à des étudiants du collégial qui présentent des faiblesses multiples (compréhension de texte, écriture, confiance en soi, organisation scolaire, concentration, autorégulation). En m'appuyant sur les modèles de réussite et de motivation en milieu scolaire, j'examinerai, en outre, quelques stratégies didactiques mises en place autours d'œuvres phares sélectionnées pour leur capacité à agir positivement sur les dimensions affective, cognitive et relationnelle des étudiants. Ainsi, je ferai ressortir, à travers cette présentation, la possibilité pour les étudiants de percevoir la littérature comme un tremplin vers la réussite.
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Le rapport à la lecture littéraire (RLL) des futurs enseignants de français du collégial : une analyse d'écrits réflexifsAlexandra Gagné (CRMR- Université Laval), Marion Sauvaire (Université Laval)
Cette étude de cas exploratoire a pour objet le RLL de neuf futurs enseignants du collégial observé dans des écrits réflexifs collectés lors d'un cours de didactique de la littérature. Nous postulons que l'appropriation de savoirs et de dispositifs didactiques transforme le rapport à la lecture littéraire des futurs enseignants du collégial et que cette transformation se caractérise par une tension entre deux modèles épistémologiques et praxéologiques : l'un centré sur une approche normative de la littérature où l'enseignant, en tant qu'expert de contenus, valorise la transmission magistrale de savoirs disciplinaires; l'autre axé sur la formation de sujets lecteurs où l'enseignant organise des situations d'enseignement et d'apprentissage qui engagent les étudiants à construire des significations. L'analyse de contenu porte sur six types d'écrits réflexifs produits par les futurs enseignants et colligés dans un carnet de bord à l'automne 2015. L'activité réflexive est analysée sur deux plans (sujet lecteur et sujet lecteur enseignant) et selon quatre dimensions (mise à distance des interprétations, mise à distance des savoirs et des pratiques, retour sur soi et mise en relation des discours d'autrui). L'étude vise à comprendre l'activité réflexive des sujets lecteurs; comprendre leur appropriation des savoirs et des pratiques d'enseignement de la lecture littéraire; identifier les tensions et les difficultés dans la refiguration des savoirs et des pratiques en formation.
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L'enseignement de la lecture de la littérature au collégial : quels angles d'entrée dans l'œuvre littéraire complète?Julie Babin (UdeS - Université de Sherbrooke), Olivier DEZUTTER (UdeS - Université de Sherbrooke)
Le programme de Français, langue et littérature au collégial prescrit la lecture d'au moins deux œuvres littéraires complètes par cours. Les œuvres de la littérature française du Moyen Âge au XVIIIe siècle, le plus souvent imposées lors de la 1re session, présentent toutefois un défi d'enseignement : une rupture s'opère avec les titres proposés au secondaire et la formation en études littéraires des professeurs n'outille que peu ces derniers en termes didactiques. Afin de documenter leurs pratiques d'enseignement, une étude multicas a été réalisée auprès de 3 professeurs ayant participé à un entretien semidirigé et permis que leur séquence de cours autour de la lecture d'une œuvre soit enregistrée (une dizaine d'heures par professeur). À la suite d'une analyse thématique (Paillé et Mucchielli, 2010), les résultats relatifs aux angles privilégiés par les professeurs pour approcher l'œuvre ont été interprétés au prisme du rapport à la lecture de l'œuvre littéraire intégrale, les données nous renseignant sur les dimensions affective, axiologique, idéelle et praxéologique (Chartrand et Prince, 2009) de ce rapport. Il ressort que la lecture de l'œuvre est souvent l'occasion de la saisir par les angles historique et esthétique, qui relèvent des enjeux rationnels associés à la lecture (Dufays et al., 2005). Les angles de la formation de l'individu et de la subjectivité, associés aux enjeux passionnels, s'avèrent peu présents, à contrario du discours tenu lors de l'entretien.
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Discussion
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Mot de clôture