487 - L'évaluation du fonctionnement familial aux fins de la recherche et de l'intervention auprès des jeunes en difficulté d'adaptation

Dans les études portant sur l'identification des corrélats associés à la présence de trouble de comportement chez les enfants, les méthodes et les répondants utilisés pour évaluer les troubles varient largement, ce qui pourrait expliquer des divergences de résultats entre les études sur les corrélats associés. Dans un échantillon clinique de 270 enfants (40,7% de filles) âgés de 11 à 15 ans, la présente étude vise à 1) décrire la prévalence des troubles oppositionnels et des conduites selon qu'ils aient été évalués par le parent, l'enseignant, le jeune ou en combinant l'information des trois répondants; et 2) identifier, pour chacune des modalités d'évaluation, les corrélats familiaux associés aux troubles de comportements. Les résultats préliminaires montrent que la prévalence des troubles est plus élevée lorsqu'évaluée par le parent et encore davantage en combinant l'information des trois répondants. Quant aux corrélats familiaux associés, que l'on explique les scores de problème de comportement ou l'atteinte des seuils cliniques, les corrélats significatifs sont relativement similaires. Toutefois, d'une méthode d'évaluation à une autre, les corrélats qui s'avèrent significativement associés aux troubles de comportement varient. Il se peut que l'évaluation soit le reflet d'une perception d'un répondant dans un contexte donné, que les jeunes expriment différemment leurs comportements selon le contexte, que la façon de traiter les données camouffle l'existence de sous-groupes.

Le fait que plusieurs membres d'une même cellule familiale répondent aux mêmes tests est une particularité des données issues des protocoles d'évaluation. Cela permet de mettre en relation les perceptions de différents acteurs face aux problèmes vécus dans la famille. Le niveau de correspondance entre les perceptions des acteurs devient alors une nouvelle variable, un score dyadique représentant le degré de similitude dans la perception des divers acteurs, qui apporte des informations supplémentaires sur les relations intrafamiliales. Cette façon de traiter la correspondance se distingue d'une approche plus classique ou les scores de deux acteurs sont mis en relation produisant un indice de correspondance global pour toutes les dyades. Ainsi, le score dyadique vise à produire un score pour chaque dyade qui permet de distinguer les dyades selon leur niveau de similarité aux variables considérées. La présente communication vise à faire le point sur les différentes approches pour calculer le score dyadique. Ces approches sont divisées selon qu'elles constituent des mesures de similitudes ou de dissimilitudes. Le choix de l'approche à favoriser dépend de trois facteurs soit le niveau (la moyenne des scores des variables), la variabilité (variance des scores des variables) et la forme (le patron des différences entre les scores des acteurs). Les données du protocole PEM permettront d'illustrer la méthode pour déterminer l'approche ainsi que les utilisations possibles des scores dyadiques.

La sélection d'un instrument de mesure du fonctionnement familial repose entre autre sur la disponibilité de seuils cliniques permettant d'établir la présence ou la sévérité des difficultés présentées par les familles. Or, ces seuils cliniques sont souvent établis à partir de données recueillies auprès d'une population différente de celles étudiées par les chercheurs. Cette communication présente une analyse des seuils cliniques du Family Adaptability and Cohesion Scale (FACES IV, Olson, Gorall et Tiesel, 2006) et du Family Assessment Device (Epstein, Baldwin et Bishop, 1983) à partir de deux échantillons distincts de familles d'adolescents québécois provenant respectivement d'écoles secondaires et d'un programme d'intervention brève et intensive s'adressant aux familles en situation de crise.