Informations générales
Événement : 84e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Les parcours des individus et des organismes sont parsemés de transitions liées à l’évolution des âges de la vie ou à des événements particuliers, tant choisis que subis. Ces transitions sont d’une manière ou d’une autre associées à des dynamiques de mobilité – géographique, culturelle, sociale, productive, générationnelle, professionnelle, familiale, migratoire, etc. –, lesquelles suscitent des recompositions identitaires, des innovations et des adaptations diverses.
Les acteurs sociaux – qu’ils soient des individus ou des organismes – sont appelés à mobiliser diverses ressources et formes de soutien lors du processus de construction des transitions qu’ils vivent. De plus, tout processus est lié à un contexte composé d’un ensemble d’éléments variés et appartenant à différentes échelles (Grossetti, 2004), dont certains seront considérés pertinents et utilisés en tant qu’« ingrédient » de l’action à divers moments dans le temps (Bidart et al., 2012). Le contexte offre donc une structure de possibilités et de contraintes à approfondir pour parcourir la transition et construire le parcours. En retour, un processus rétroagit sur le contexte qui a contribué à le construire en produisant de nouveaux éléments qui le transforment (Mendez et al., 2010).
Ce colloque vise à rassembler des chercheurs et praticiens de divers horizons pour permettre le croisement de regards multidimensionnels et multidisciplinaires sur les enjeux (ruptures, permanences, séquences, logiques, cadres) suscités par les transitions de plusieurs ordres, que ce soient, entre autres, les marqueurs du passage des âges de la vie (devenir adulte, prendre sa retraite), les transitions biographiques marquantes (parentalité, migration, etc.) ou les transformations organisationnelles ou institutionnelles (création d’un outil, évolution des modes de gestion).
Le colloque accueillera des contributions aussi bien expérientielles que théoriques et conceptuelles, méthodologiques ou empiriques.
Date :- Nicole Gallant (INRS - Institut national de la recherche scientifique)
- Annie Pilote (Université Laval)
- Lucille Guilbert (Université Laval)
- Maria Eugenia Longo (INRS - UCS - Institut national de la recherche scientifique - Urbanisation Culture Société)
- Stéphanie ATKIN (INRS - Institut national de la recherche scientifique)
- Stéphanie Arsenault (Université Laval)
Programme
Conférence d'ouverture
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Mot de bienvenue
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L'approche par processus : pour contrer la linéarité dans les sciences socialesMaria Eugenia Longo (INRS - UCS - Institut national de la recherche scientifique - Urbanisation Culture Société)
Table ronde 1 : analyse des parcours, quelles approches théoriques?
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Individualisation des parcours scolaires au Québec : liberté de choix et ensemble de possibilités, l'approche par les capabilités de Sen comme grille de lecture des trajectoires scolairesNicolas BASTIEN, Pierre DORAY, Sandrine Gris (UdeM - Université de Montréal), Canisius KAMANZI
L'une des spécificités de la démocratisation de l'éducation dans les pays industrialisés est la liberté des étudiants de pouvoir choisir leur parcours scolaire. Après la scolarité obligatoire, les jeunes disposent de la liberté de choisir un parcours en fonction notamment d'un ensemble d'opportunités. Elle s'observe notamment à travers le choix des matières, des filières, des études à temps plein ou à temps partiel. Cette individualisation des parcours scolaires se manifeste également par le choix des trajectoires. La diversification des filières offre aux jeunes non seulement des choix variés d'orientation, mais encore la possibilité de mobilité horizontale et verticale à l'intérieur du système par des mouvements de bifurcations (Bidart, 2006). Une analyse des données récentes du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport du Québec nous révèle à cet égard une typologie variée des parcours vers et dans l'enseignement supérieur. Notre étude vise à décrire cette typologie selon les caractéristiques des étudiants. Plus précisément, nous examinons dans quelle mesure cette individualisation des parcours, en termes de liberté de choix et d'opportunités est en lien avec certaines caractéristiques sociodémographiques des élèves. En guise d'interprétation, nous nous appuierons sur l'approche des capabilités de Sen (1992) qui place la focale de l'évaluation en matière de justice et d'égalité sur les libertés réelles des individus à pouvoir choisir leurs parcours.
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Comprendre la transition à la vie adulte des jeunes placés et leur scolarité : la perspective du parcours de vie en tant que cadre d'analyse de la transition et de ses enjeuxÉlodie Marion (ÉNAP - École nationale d'administration publique)
Plusieurs chercheurs s'intéressent à la perspective du parcours de vie puisque cette dernière permettrait une meilleure représentation du développement humain, de la complexité des phénomènes sociaux et la prise en compte de la diversité et de la non-linéarité des parcours individuels. Qui plus est, ces principes tels que l'interrelation des vies ou l'idée que les individus soient insérés dans des réseaux de relation et d'interaction semblent incontournables. Ainsi, au regard de ces éléments, il est possible de se demander comment la perspective du parcours de vie peut éclairer une période de transition, période identifiée comme critique, et ses enjeux. Afin de répondre à cette question, le cas de la transition à la vie adulte des jeunes placés et de leur scolarité servira d'exemple empirique. Il s'agira de présenter une analyse qualitative de résultats de recherches issus d'une revue de littérature systématique sur la scolarité des jeunes placés dont les résultats illustreront les aspects individuels, relationnels, organisationnels et politiques en jeu dans les trajectoires des jeunes placés, et plus particulièrement en ce qui a trait à leur trajectoire scolaire. À terme, cette communication permettra d'illustrer 1) la façon dont cette perspective permet l'identification d'opportunités et de contraintes; 2) l'importance d'une vision holistique de l'individu; 3) les enjeux relatifs à l'accompagnement durant cette transition; et 4) des inégalités liées aux mutations sociales.
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Analyse du concept de transition : la sociologie de l'expérience pour comprendre la transition du secondaire francophone vers le collégial anglophone pour des jeunes francophones du QuébecKarine Vieux-Fort (Université Laval)
Comment comprendre la transition que vivent des jeunes francophones qui ont décidé de réaliser leurs études collégiales en anglais au Québec? Cette communication a pour objectif de présenter une analyse critique du concept de transition, notamment en sciences de l'éducation. Alors que la transition scolaire ne concerne pas seulement le passage entre deux ordres d'enseignement, elle doit être analysée de manière plus large. En plus, si plusieurs recherches ont souvent pensé la transition scolaire en termes de réussite (CSÉ, 2010) – c'est-à-dire que l'obtention du diplôme signifie la réussite de la transition – nous voyons plutôt ce concept comme un processus d'intégration. Pour cela, nous convoquons la sociologie de l'expérience (Dubet, 1994; Dubet et Martuccelli, 1996) dont la combinaison, par l'acteur, des trois logiques d'action sociale que sont l'intégration, la stratégie et la subjectivation, et la considération de conditions objectives permettent de rendre compte des différentes transitions vécues. Nous illustrerons la portée théorique de la sociologie de l'expérience pour comprendre les transitions vécues à travers la présentation de quelques cas provenant de notre recherche doctorale dont le corpus est constitué de 37 entrevues qualitatives de type récit de vie. La communication permettra donc de contribuer aux réflexions théoriques sur le concept de transition en l'illustrant auprès d'une population scolaire qui la vit à un double niveau, scolaire et linguistique.
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Discussion
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Pause
Table ronde 2 : transitions et institutions, quels rapports?
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Les mobilités internationales pour études dans les professions de l'intervention sociale : effets et enjeux pour les organismes d'accueilCorinne CHAPUT, Martine Duperré (Université Laval), France NADEAU, Eugénie TERRIER
L'objectif de notre communication est de présenter les résultats d'une recherche sur les mobilités internationales pour études dont l'un des deux objectifs était de documenter les effets et les enjeux de l'accueil de stagiaires pour les organisations. En effet, malgré une augmentation des « mobilités apprenantes » (Sultan, 2013), ce phénomène est relativement peu exploré. Les écrits sur le sujet des retombées des mobilités internationales font davantage référence aux répercussions des stages internationaux sur le plan personnel ou professionnel des stagiaires (Erlich, 2012). Et même dans ce dernier cas, les recherches sont peu nombreuses. À notre connaissance, une seule étude porte sur les retombées des mobilités étudiantes sur les organismes qui les accueillent (Harrisson et IP, 2013). La communication proposée vise donc à rendre compte de cette recherche, d'abord en présentant les motivations et les appréhensions des acteurs de l'organisation à accueillir les stagiaires internationaux et en exposant ensuite ce que sont leurs perceptions des retombées et des enjeux des stages internationaux sur les différentes facettes de l'organisation selon trois temps du stage (l'avant, le pendant et l'après). La présentation se terminera sur le constat de la nécessité d'organiser des activités de transfert dans l'organisation afin qu'elle puisse optimiser les retombées positives et minimiser les effets négatifs perçus.
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Le codéveloppement d'un groupe de mentors en vue de faciliter l'insertion et l'intégration de personnes immigrantes mentorées au QuébecNathalie LAFRANCHISE, Jacques Lavigne (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les personnes immigrantes peuvent vivre des difficultés d'insertion et d'intégration dans leur nouvel environnement socioéconomique. Il existe plusieurs programmes d'aide pour faciliter cette transition, dont des programmes de mentorat qui misent spécifiquement sur un accompagnement personnalisé des personnes immigrantes. Malgré le certain succès qu'ont ces programmes, nous observons, par notre implication en tant que mentor auprès de mentorés immigrants et en nous appuyant sur des écrits à propos du mentorat (St-Jean et Mitrano-Méda, 2013; Cuerrier et al., 2003) qu'il importe d'optimiser la formation et l'accompagnement des mentors pour que ces derniers soient davantage en mesure de favoriser l'insertion et l'intégration des personnes immigrantes, au Québec. Notre recherche-intervention consiste d'abord à proposer des séances de codéveloppement (Payette et Champagne, 2010) à un groupe de six à huit mentors qui ont comme mentorés des personnes immigrantes. Une collecte de données menée auprès des mentors et des mentorés permettra d'analyser : 1) les répercussions du groupe de codéveloppement chez des mentors participants, dans les échanges mentor-mentoré visant à appuyer les efforts d'insertion et d'intégration socioprofessionnelles de mentorés immigrants et 2) les bénéfices perçus par les mentorés de leurs échanges mentor-mentoré.
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Le rôle des institutions dans le processus d'intégration et de rétention des diplômés de La Réunion des cégeps de Gaspé et de Rimouski dans ces deux mêmes municipalitésCatherine St-Vincent Villeneuve (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Cette communication porte sur les parcours des jeunes nouveaux arrivants et plus spécifiquement sur le rôle des institutions, dans un contexte d'immigration, dans deux régions à faible densité de population, la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent. Nous analysons le processus d'intégration et de rétention des diplômés de La Réunion des cégeps de Gaspé et de Rimouski dans ces deux mêmes villes. Nous nous intéressons à la trajectoire de ces diplômés qui ont choisi, comme première destination d'immigration, Gaspé et Rimouski, et aux facteurs qui ont influencé leur installation. Nous nous penchons sur le rôle tenu par les institutions dans ces processus ainsi que leur rôle de régulateur auprès des étudiants et diplômés internationaux pendant leurs transitions. Nous avons ciblé les institutions suivantes: le cégep et la Ville. Nous mettons l'accent sur le capital d'attraction et de rétention des institutions et de la communauté d'accueil. Notre cadre conceptuel s'encadre dans une perspective de développement territorial et local, avec une attention particulière au rôle des institutions. Nous nous intéressons de fait aux pratiques des institutions en matière d'intégration et de rétention des immigrants en région ainsi que leur volonté d'innover en la matière dans un contexte de compétition interrégionale. Dans le cadre de cette recherche, nous avons réalisé 24 entrevues, la moitié à Gaspé et l'autre moitié à Rimouski, avec des Réunionnais et des représentants des institutions.
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Discussion
Dîner servi sur place pour les conférenciers
Table ronde 3 : l'expérience du racisme, quelles contraintes sur les parcours?
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La transition entre le postsecondaire et le milieu du travail chez les jeunes issus de l'immigration : motifs de choix en contexte plurilingue montréalaisFahimeh Darchinian (UdeM - Université de Montréal), Marie-Odile MAGNAN
Dans le contexte plurilingue montréalais, la transition entre le postsecondaire et le milieu du travail chez les jeunes issus de l'immigration a fait l'objet de peu de recherches (Pagé et Lamarre, 2010). Or, il s'avère que la lecture prospective du milieu du travail peut influencer les choix d'orientation postsecondaire (Bélanger, 2012). Ces questionnements nous ont amenées à orienter notre recherche vers une compréhension du processus, sur une trame temporelle, des choix d'orientation postsecondaires et professionnels. Notre recherche qualitative inclut des entretiens semi-dirigés menés auprès de 25 jeunes issus de l'immigration ayant vécu l'expérience du marché du travail montréalais, suite à une formation postsecondaire. Le concept théorique de parcours scolaire (Bessin, 2009, Doray 2012) a guidé l'analyse des données. Ce concept nous a permis de prendre en compte un réseau complexe de déterminations sociales intervenant dans les expériences singulières des acteurs sociaux (Lahire, 2013). L'analyse préliminaire des données nous permet de dégager certains constats : les motifs linguistiques interviennent dans les choix d'orientation postsecondaire (choix du cégep et de l'université). Toutefois, les motifs linguistiques ont moins d'effet sur les orientations professionnelles subséquentes. Il s'avère que l'expérience antérieure du racisme et les anticipations économiques futures interviennent davantage dans la construction des choix d'orientation professionnels.
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L'empathie et les relations intergroupes : comment la susciter et comment agit-elle sur les attitudes discriminatoires?Isidora Janezic (Université Laval)
La Québec est en transformation. Le tissu social, jusqu'à récemment plutôt homogène, se transforme alors que le Québec compose maintenant avec l'arrivée constante d'un nombre important d'immigrants. À la lumière des évènements récents (le débat sur la mise en place d'une charte des valeurs, les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, la crise migratoire en Europe, etc.), le besoin d'intervenir de manière à permettre le rapprochement, la compréhension et la cohésion devient de plus en plus pressant. À cet effet, les résultats de nombreuses recherches empiriques indiquent que les interventions visant à induire de l'empathie envers les cibles de la discrimination s'avèrent un moyen très prometteur (Batson & Ahmad, 2009). Néanmoins, l'empathie a généralement été induite par le biais d'instructions précises incitant les participants à « empathiser » avec les cibles de la discrimination, limitant ainsi la possibilité de découvrir les facteurs menant à la réponse empathique. L'objectif de la présente communication est, d'une part, de présenter une démarche méthodologique permettant de pallier les lacunes repérées quant aux facteurs qui optimisent l'éveil empathique. D'autre part, elle a pour but de décortiquer chacune des étapes du processus d'empathisation et d'expliquer comment les processus affectifs et cognitifs qui le sous-tendent agissent sur les attitudes discriminatoires que nous souhaitons combattre dans un Québec à la population de plus en plus diversifié.
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L'insertion professionnelle des enseignants de minorités racisées : une transition entre possibilités et contraintesJulie Larochelle-Audet (UdeM - Université de Montréal)
Au Québec comme dans d'autres pays occidentaux, des politiques d'accès à l'emploi ont été instaurées il y a quelques décennies pour corriger les discriminations historiquement vécues par certains groupes, dont les personnes de minorités racisées. À ce discours sur la justice sociale s'est superposé dans le secteur des services celui sur l'apport, individuel, des personnes « de la diversité » (Blakmore, 2006; Mc Andrew, 1993). En enseignement, leur recrutement est justifié par leur capacité à améliorer l'expérience et la réussite éducatives des élèves de groupes minoritaires, leur rôle de modèle positif auprès de ces élèves et leur persévérance en emploi dans les écoles dites difficiles (Villegas et Irvine, 2010). Ces arguments et les dispositifs d'accès à l'emploi suggèrent de nouvelles opportunités pour les enseignant.es débutant.es de minorités racisées. Or, plusieurs recherches soulèvent un paradoxe entre ce portrait plutôt positif et les expériences vécues par ces enseignant.es en milieu scolaire et de formation. Diverses contraintes, sur le plan éthique, organisationnel et relationnel, parsèment leur transition vers l'enseignement (Achinstein & Ogawa, 2011; Carrington et Skelton, 2003; Hopson, 2014). Entre opportunités et contraintes, cette communication propose une analyse critique des discours et écrits internationaux sur l'insertion professionnelle des enseignant.es de minorités racisées, afin d'articuler de nouvelles perspectives de recherche en contexte québécois.
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Discussion
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Pause
Table ronde 4 : expériences de transition, quelles épreuves?
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Les apprentissages tirés de leur expérience migratoire par différents groupes de migrants et immigrantsStéphanie Arsenault (Université Laval), Lucille GUILBERT (Université Laval)
En tirant profit de nos recherches qualitatives antérieures ainsi que de celles de certains de nos étudiants, nous comptons faire ressortir les apprentissages réalisés par des immigrants au fil de leur parcours migratoire et d'intégration. Nous mettrons en exergue l'agentivité des immigrants et le pouvoir d'innovation et de reconstruction identitaire. Nous avons observé ces capacités auprès d'une grande variété de groupes. Ce fut le cas chez de réfugiés vietnamiens, laotiens ou cambodgiens dans des camps de Thaïlande dans les années 1990, des mères réfugiées et privées de certains membres de leur famille, chez des réfugiés bosniens, colombiens et congolais et d'autres origines possédant un bagage socioprofessionnel varié, chez des membres intergénérationnels de familles immigrantes, chez des familles en mobilités secondaires après une première installation, chez des femmes immigrantes africaines et colombiennes qualifiées et professionnelles, chez des migrants de transit au Mexique ainsi que chez des couples de différentes origines. Des dispositifs coopératifs peuvent aussi favoriser chez des personnes immigrantes un travail de réflexivité et d'objectivation de leurs savoirs et une possibilité de réinvestissement dans des actions futures sur le plan professionnel et social. Nous mettrons donc l'accent sur le pouvoir d'agir des personnes plutôt que sur le caractère passif de victimes dont elles peuvent aussi être affublées.
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La recomposition d'une famille : une transition marquante pour les conjointsClaudine Parent (Université Laval)
Au Québec, les familles recomposées représentent environ 15% des familles avec enfants de moins de 25 ans. Lors de la recomposition, les nouveaux conjoints doivent vivre de manière simultanée deux transitions majeures : apprendre à fonctionner ensemble comme couple et apprendre à fonctionner ensemble comme parent ou beau-parent. Pour plusieurs personnes, la cohabitation a représenté un véritable choc des cultures.
La présentation portera sur la manière dont ces couples vivent ces transitions simultanées et s'adapte à leur réalité familiale. À partir de témoignages de mères et de beaux-pères, nous présenterons leurs conceptions des rôles qu'ils ont à jouer dans la famille. Nous examinerons ensuite comment ces diverses conceptions de rôles influencent non seulement le fonctionnement familial et l'adaptation des conjoints, mais aussi l'adaptation de leurs enfants.
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Analyse de besoins des migrants centre-américains en migration de transit sur le territoire mexicainAnaïs Bertrand Robitaille (Université Laval)
Les dernières décennies du vingtième siècle ont été caractérisées par plusieurs bouleversements politiques et économiques ayant causé la mort et le déplacement de plusieurs milliers de personnes en Amérique Centrale. Afin de fuir la violence structurelle et de trouver de meilleures conditions de vie, plusieurs centre-américains ont migré illégalement vers le nord en espérant trouver refuge, principalement aux États-Unis. Le territoire du Mexique fut donc emprunté de manière irrégulière par des milliers de migrants désirant vivre le «rêve américain» (García, 2006). Le phénomène de migration transitoire de Centre-américains au Mexique est toujours d'actualité. Des milliers d'entre eux voyagent clandestinement sur le territoire mexicain, si bien que le Mexique représente actuellement le corridor migratoire le plus emprunté au monde (Comisión Nacional de los Derechos Humanos, 2011). Selon Amnistie Internationale, la migration de transit au Mexique est un des périples les plus dangereux à entreprendre (Amnistía Internacional, 2010). Les épreuves auxquelles les migrants irréguliers doivent faire face durant leur passage au Mexique sont multiples et d'une grande intensité. Il me ferait un grand plaisir de présenter lors du Colloque de l'ACFAS mes résultats de recherche concernant la manière dont la migration de transit est vécue au Mexique et concernant les différents besoins qu'ont les migrants centre-américains durant leur séjour en territoire mexicain.
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Perdre ou confier la garde de son enfant : l'expérience des mères biologiquesJulie Noël (Université Laval)
La perte de la garde représente une transition de vie majeure pour les mères dont l'enfant est confié à un tiers en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse au Québec (LPJ). Ces mères sont confrontées à plusieurs défis pour maintenir ou reprendre du pouvoir sur leur vie. Elles doivent surmonter de nombreux obstacles individuels et environnementaux peu documentés à ce jour. La communication basée sur des entretiens effectués avec 12 mères, dont l'enfant est placé jusqu'à la majorité ou adopté, et une recension récente de la littérature se centrera sur les moments marquants de la trajectoire de placement. Elle portera sur les difficultés rencontrées par ces mères, mais aussi sur les stratégies qu'elles déploient pour les contrer depuis le premier placement de leur enfant. Certaines de ces stratégies sont utilisées afin de calmer la douleur ressentie alors que d'autres visent le maintien ou la restauration de leur estime personnelle. Elles sont appelées à traverser un processus qui s'apparente à celui du deuil, à composer avec l'image de la mauvaise-mère et à se redéfinir comme mère et comme femme, car la maternité pouvait être la seule forme de reconnaissance que leur était accessible. Les apprentissages réalisés par ces mères ainsi que le rôle des organisations qui sont aux premières loges pour les accompagner au cours de cette transition seront abordés.
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Discussion
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Mot de clôture