Les processus et les dispositifs de communication médiatique, organisationnelle et scientifique prennent de plus en plus de place dans le secteur de la santé et du soin. Les problématiques propres aux sciences de la communication sont aussi de plus en plus mobilisées : approches de l’espace public remettant en question la démocratie en santé ou analyses de la communication marketing se concentrant sur les campagnes de prévention. La plupart de ces approches et analyses réaffirment le rôle du patient ou de l’individu bien-portant qui cherche un style de vie en adéquation avec sa perception du bien-être.
Toutefois, dans un contexte de savoirs scientifiques et techniques qui évoluent et circulent rapidement, les enjeux de la médiation des savoirs, notamment via le numérique (que l’on pense au développement des dispositifs de télémédecine), demandent à ce que l’on repense les mutations du lien soignant-soigné, le jeu des différents acteurs (journalistes, professionnels de la santé, chercheurs, patients et proches des patients), les dispositifs de diffusion de savoirs médicaux experts dans la société, l’analyse de la réception des médias et l’accompagnement au changement dans le cadre d’une interprofessionnalité.
Nous souhaitons nous pencher sur les processus, les changements organisationnels et les dispositifs de communication, sociotechniques ou non, comme participant de la construction, de la diffusion, de l’acceptabilité ou de la critique de l’innovation, qu’elle soit médicale ou thérapeutique. Nous nous intéresserons aux processus de médiation, techniques ou non, qui se jouent dans, pour et autour de cette innovation, en considérant le rôle de l’ensemble des acteurs dans une perspective de coconstruction de la santé et du soin dont le patient va ou pourra bénéficier.