Informations générales
Événement : 84e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Ce colloque porte sur les trajectoires de violence et de recherche d'aide des femmes victimes de violence conjugale. Comment les femmes sortent-elles du cycle insidieux de la violence? Pourquoi certaines recherchent-elles de l’aide et d’autres non? Quel est l’impact de la recherche d’aide sur la trajectoire de violence? Jusqu’à présent, les études ont montré que la recherche d'aide des femmes est complexe et influencée par de nombreux facteurs. Celle-ci est constituée par de nombreux allers-retours et est parsemée d'obstacles. Le parcours est encore plus difficile lorsque la victime vit dans un contexte particulier de vulnérabilité, comme c'est le cas lorsque les victimes sont réfugiées, immigrantes, autochtones, vivent dans la rue, sont en situation de handicap, etc. Par ailleurs, on en sait encore très peu sur l’interinfluence des trajectoires; comment la trajectoire de violence influence-t-elle la demande d'aide et comment les résultats de cette recherche d’aide et la réponse des ressources (incluant la police et le système judiciaire) influent-ils à leur tour sur les trajectoires de violence. Ce colloque se veut un espace de discussion et de réflexion entre chercheurs, étudiants et intervenants, sur les questions liées aux trajectoires de violence et aux trajectoires de demande d’aide des femmes victimes de violence conjugale, avec un accent mis sur les femmes vivant en contextes de vulnérabilité.
Dates :- Marie-Marthe Cousineau (UdeM - Université de Montréal)
- Sylvie Gravel (UdeM - Université de Montréal)
Programme
La recherche d'aide et les trajectoires des femmes victimes de violence conjugale
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Mot de bienvenue
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La recherche d'aide des femmes victimes de violence conjugaleAdélaïde Tanguy (UdeM - Université de Montréal)
Loin de subir passivement la violence, les femmes victimes de violence conjugale déploient une panoplie de stratégies pour se sortir de leur situation. La littérature décrit la recherche d'aide comme un processus décisionnel complexe, aux réalités multiples, entravé par de nombreux obstacles, tant individuels qu'environnementaux et systémiques. Cette présentation, après avoir défini succinctement le phénomène et fait état des facteurs déclenchant et influençant la recherche d'aide, s'attachera essentiellement à répertorier les barrières à la recherche d'aide, mentionnées dans la littérature.
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Mettre fin à la violence, mais comment? Les moyens et les stratégies déployées par les femmes victimes de violence conjugaleChloé LECLERC (UdeM - Université de Montréal), Frédéric Ouellet (UdeM - Université de Montréal)
Cette communication porte sur un projet de recherche qui visait à reconstruire, avec chaque victime, les séquences de violence conjugale (et les évènements qui les ont accompagnées), afin d'étudier la dynamique de la violence dans son contexte et à travers le temps. Un objectif de ce projet était de comprendre les décisions des victimes (p. ex. s'armer, porter plainte, se présenter en maison d'hébergement, faire une thérapie, demander de l'aide à des proches, etc.) et de voir leur impact sur les trajectoires des victimes. Les résultats présentés dans le cadre de cette communication visent à décrire les différentes stratégies utilisées par les femmes de l'échantillon. Le profil des femmes qui ont recours à ces stratégies, leurs perceptions quant à leur utilité relative pour faire cesser la violence et finalement, l'impact potentiel de ces mesures sur leur trajectoire de victimisation seront discutés.
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Pause
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Laisser la parole aux intervenants et intervenantes pour mieux comprendre les trajectoires de recours aux services des femmes victimes de violence conjugale en contextes de vulnérabilitéMarie-Marthe Cousineau (UdeM - Université de Montréal), Catherine FLYNN (Université d’Ottawa), Lise GERVAIS (Relais-femmes), Geneviève LESSARD (Université Laval), Manon MONASTESSE (Fédération des maisons d’hébergement pour femmes), Kathy Mathieu (Table carrefour violence conjugale Québec métro), Isabelle Paillé (Femmes Autochtones au Québec)
Cette présentation vise à rendre compte des résultats produits dans le cadre d'une étude menée par un comité de travail formé de chercheures et de partenaires issus des milieux de pratique concernés par l'offre de services aux femmes victimes de violence conjugale dans trois régions de la province : Montréal, la Capitale nationale et le Saguenay-Lac-Saint-Jean.
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Les échanges sociaux de femmes victimes de violence conjugale : leur réseau personnel avant leur arrivée en maison d'hébergementAnne-Marie Nolet (UdeM - Université de Montréal)
Certaines situations d'adversité sont particulièrement génératrices d'isolement. C'est le cas de la violence conjugale : le réseau des femmes victimes de la violence de leur conjoint serait plus petit et moins efficace que celui des femmes qui sont dans des relations non violentes (Katerndahl et coll., 2013 ; Mancini et coll., 2006). De plus, pour diverses raisons, les femmes peuvent être méfiantes à l'égard de ceux avec qui elles sont en relation, notamment leurs proches (Rose et coll., 2000), des membres de leur communauté (Bonomi et coll., 2006) et les intervenants des services officiels (Latta et Goodman, 2005 ; Rose et coll., 2000). Finalement, une aide imposée dans le cadre de relations non égalitaires peut dissuader la femme d'aller chercher de l'aide dans le futur (Baker, 1997). Force est donc de constater que pour comprendre le soutien accessible aux femmes violentées, il importe de considérer la taille de leur réseau, mais aussi la qualité et la forme de leurs relations. Cette présentation fera état des premiers résultats d'une étude visant à comprendre le réseau des femmes victimes de violence conjugale. Nous répondrons aux questions suivantes : Qui compose le réseau des femmes? Quel est le contenu et la forme de leurs relations? Finalement, lesquelles sont considérées aidantes par les femmes? Nos réponses seront illustrées par des sociogrammes de femmes rencontrées dans le cadre de l'étude.
Dîner
Les trajectoires sociojudiciaires
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Violences et interventions judiciaires : perspective critique des maisons d'hébergement sur l'expérience du processus judiciaire vécue par les femmes violentéesJessica Gosselin (Fédération des maisons d'hébergement pour femmes), Manon MONASTESSE (Fédération des maisons d’hébergement pour femmes)
La présentation illustrera les enjeux complexes, générés par les ordonnances et jugements contradictoires, avec lesquels les femmes violentées doivent composer. Nous discuterons également des défis rencontrés en termes d'accompagnement et de défense de droits par les intervenantes des maisons, face à ces situations qui revictimisent les femmes et leurs enfants, compromettent souvent leur sécurité et par conséquent, minent leur sentiment de confiance en la justice. Pourtant une réponse cohérente et sans équivoque du système judiciaire en matière de violence conjugale, sexuelle et intrafamiliale adaptée aux besoins des victimes est une composante primordiale en termes de réparation (au plan individuel et social), de protection et de reconnaissance des violences subies. Quelles sont alors les avenues possibles d'une collaboration renouvelée entre les acteurs du système de justice et les intervenantes des maisons d'hébergement afin d'assurer une intervention sociojudiciaire intégrée répondant mieux aux besoins des femmes violentées et de leurs enfants?
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Le maintien de la plainte ou sa substitution par l'article 810 dans le traitement judiciaire de la violence conjugaleRachel CHAGNON (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marie-Marthe COUSINEAU (UdeM - Université de Montréal), Myriam Dubé (UQAM - Université du Québec à Montréal), Louise RIENDEAU (Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale)
Johnson (2008) montre que 80% des femmes en maison d'hébergement ont vécu des dynamiques de violence coercitive et de contrôle au sein de leur couple. Dans ces situations, les victimes ont accès à deux types de recours judiciaires pour mettre fin à cette violence, soit le maintien d'une plainte criminelle ou sa substitution par l'article 810, appelé engagement de ne pas « troubler l'ordre public». L'étude partenariale et participative, dont il sera question dans cette communication, explore auprès de femmes et de procureurs les incidences de ces recours judiciaires en matière de violence conjugale. Née d'une demande effectuée par le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, la recherche permettra de documenter la violence, de comprendre les répercussions de ces deux types de recours sur les victimes et leurs enfants, d'explorer les raisons qui motivent le choix d'un type ou l'autre et de documenter les manquements au 810.
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Les trajectoires de demande d'aide dans les services d'intervention sociojudiciaire des femmes victimes de violence conjugaleCélyne Lalande (UdeM - Université de Montréal)
La communication proposée vise à rendre compte des différents trajets empruntés par les femmes victimes de violence conjugale au sein des services d'intervention sociojudiciaire. Spécifiquement, quatre situations d'intervention typiques, telles que rapportées par des praticien.ne.s, seront présentées. Ceci, en vue de mettre en lumière le contexte de ces interventions et les pratiques qui y sont proposées. Puis, une réflexion suivra au sujet des particularités de ce type d'intervention et des défis qui y sont inhérents. Ces données sont issues d'entrevues individuelles semi-dirigées réalisées auprès d'intervenant.e.s psychosociaux et pénaux qui pratiquent l'intervention sociojudiciaire dans une région administrative du Québec. Elles ont été collectées dans le cadre d'un projet doctoral visant à circonscrire l'intervention sociojudiciaire en violence conjugale au Québec à partir des représentations professionnelles des intervenant.e.s qui en font l'expérience.
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Pause
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Quand le système judiciaire devient complice de l'agression : l'expérience des femmes victimes de violence conjugale hébergées dans une ressource du QuébecCatherine FLYNN (Université d’Ottawa), Charlotte Gagnon (Université d’Ottawa)
Cette présentation abordera les résultats préliminaires d'une recherche réalisée aux fins d'un mémoire de maîtrise réalisé à l'Université d'Ottawa. Cette recherche, coordonnée en partenariat avec la Maison d'Ariane, cherche à comprendre de quelle façon, à la lumière des récentes transformations politiques et de l'adoption du Plan d'action gouvernemental en matière de violence conjugale, les femmes victimes de violence conjugale font l'expérience du système judiciaire. Elle se penche, par ailleurs, sur les difficultés vécues par les femmes qui ont eu recours aux services de la Maison d'Ariane et qui ont eu à interagir avec différentes instances du système sociojudiciaire.
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La médiation familiale en présence de violence conjugale : quels sont les moyens mis en place pour assurer la sécurité des personnes?Madeleine Huot (UdeM - Université de Montréal)
Au Québec, la médiation familiale en contexte de violence conjugale est méconnue et controversée. Les points de vue à l'égard de celle-ci sont très partagés; certains soulignent que la médiation familiale en présence de violence conjugale est contre-indiquée, car elle présente plusieurs enjeux, alors que d'autres estiment que la médiation familiale dans ces cas est possible, pourvu que des modifications soient apportées au processus afin de le rendre plus sécuritaire. Bien que la pratique soit débattue, elle existe; il est donc important de bien comprendre comment elle se fait et comment les médiateurs familiaux composent avec cette réalité dans leur pratique. Cette étude fut menée dans le cadre d'une maîtrise en service social (UdeM) auprès de 8 médiateurs issus des domaines juridique et psychosocial, en collaboration avec le Comité des organismes accréditeurs en médiation familiale (COAMF). Les résultats permettent d'identifier les divers moyens mis en place pour assurer la sécurité des personnes et les raisons qui motivent le choix de chacune d'entre elles.
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Mot de clôture
Trajectoires et contextes de vulnérabilité chez les adolescents et adolescentes et les jeunes adultes
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Mot de bienvenue
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Recherche d'aide et de soutien chez des adolescents éprouvant des difficultés en contexte amoureuxLaura Désilets (UQAM - Université du Québec à Montréal), Mylène Fernet (UQAM - Université du Québec à Montréal), Martine HÉBERT (UQAM - Université du Québec à Montréal), Mélanie St Hilaire (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Une recension des travaux ayant exploré le soutien ou les barrières à la recherche d'aide conclut que les jeunes victimes de violence dans leurs relations amoureuses (VRA) sont peu nombreux à accéder à des services d'aide (Moore et coll. 2015). Étant donné le stigma associé à la VRA et les stratégies de dépistage et d'assistance limitées en milieu scolaire, les victimes de VRA auraient plutôt tendance à se confier à leurs pairs qu'à des ressources formelles. La présente étude vise, entre autres, à documenter la recherche d'aide auprès des pairs du point de vue des jeunes qui vivent de la VRA. Les témoignages de 80 adolescents ont été recueillis dans le cadre d'entrevues individuelles. Trois principaux motifs d'aide ont été identifiés : le besoin de ventiler ses émotions, de recevoir un soutien émotionnel et d'obtenir des conseils sur la façon de résoudre les difficultés. Les confidents sont sélectionnés sur la base de leur attitude d'ouverture et de respect, de leur capacité d'écoute et de réconfort, et de leur compétence à porter un jugement sur la situation. Des réticences à demander de l'aide sont exprimées dont la peur d'être jugé, la crainte d'ennuyer les autres avec ses difficultés, un inconfort à partager un contenu intime ou à révéler ses sentiments à un tiers. Ces résultats confirment le positionnement stratégique des jeunes face à leurs pairs et l'importance de les outiller comme intervenant de première ligne dans les interventions visant à prévenir la VRA.
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Pertinence de l'intérêt porté à la signification subjective de la violence conjugale pour les jeunes adultes y étant exposés dans l'enfance ou l'adolescenceAnnie Dumont (Université Laval)
Bien que l'on sache que l'exposition à la violence conjugale a des conséquences à long terme, le vécu des adultes exposés à cette violence dans l'enfance et l'adolescence demeure moins bien documenté que celui des individus plus jeunes vivant cette problématique. Aussi, il n'y a qu'un nombre restreint d'études s'intéressant aux significations subjectives que prend la violence conjugale pour les individus qui y sont exposés. La présentation s'attardera à la pertinence de questionner de jeunes adultes (18-25 ans) exposés à la violence conjugale dans l'enfance ou l'adolescence sur les significations qu'ils donnent à cette violence et à comment ils expliquent la construction de ces significations, en fonction de leur parcours de vie. On y abordera aussi les choix théoriques et méthodologiques qui guident la recherche.
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Pause
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Les jeunes femmes de la rue et la violence entre partenaires intimes : une recherche-action participative axée sur les arts et les médiasCatherine Flynn (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Simon LAPIERRE (Université d’Ottawa)
Cette communication présente une démarche de recherche-action participative se déroulant depuis octobre 2015 avec un groupe de jeunes femmes de la rue de la région de Québec. En plus de présenter certains résultats préliminaires sur leur expérience de la violence entre partenaires intimes et les liens entre cette dernière et la violence structurelle, elle met de l'avant différentes productions artistiques réalisées avec les femmes pour mieux illustrer leurs expériences.
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Les stratégies d'action et les trajectoires de recherche des femmes/filles aux prises avec des situations de violence liée à l'honneurElizabeth Harper (UQAM - Université du Québec à Montréal), Madeline LAMBOLEY (UdeM - Université de Montréal), Ludivine TOMASSO (UQAM - Université du Québec à Montréal), Carol-Anne VALLÉE (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Au cours des dernières années, la violence basée sur l'honneur suscite un intérêt grandissant des médias, des politiciens, des chercheures et des différents intervenants sociaux. Malgré cela, on en connaît encore très peu sur les vécus, les besoins et les stratégies d'action et les trajectoires de recherche d'aide des personnes touchées par cette violence. Les victimes sont parfois très réticentes à aller chercher du soutien dans le réseau des services sociaux et communautaires, soit qu'elles veulent protéger leur famille, soit par crainte que leur appel à l'aide rende leur situation encore plus difficile. Utilisant les données d'une étude exploratoire des besoins réalisée en partenariat entre l'École de travail social/UQAM et le Centre social d'aide aux immigrants, cette présentation abordera les trajectoires de recherche d'aide et de soutien des filles et des femmes touchées par cette violence et les conditions qui les facilitent ou leur nuit en lien avec l'évolution de leur situation.
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Comprendre les violences basées sur l'honneur (VBH) au Québec à travers des cas de filles et de femmes prises en charge par la protection de la jeunesse et par des maisons d'hébergementMarie-Marthe COUSINEAU (UdeM - Université de Montréal), Estibaliz Jimenez (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Eve Marie Tanguay (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Julia WHABA (UdeM - Université de Montréal)
À travers cette communication, nous présenterons les résultats préliminaires obtenus à partir d'entrevues menés auprès de filles et de femmes victimes de VBH ainsi qu'auprès de gestionnaires et d'intervenants de milieux de pratique partenaires, soit le Centre-jeunesse de Montréal-Institut universitaire, les Centres jeunesse et de la famille Batshaw; l'organisme communautaire le Bouclier d'Athéna; et la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes.
Si les VBH sont souvent associées aux violences intrafamiliales, elles se distinguent de façon théorique des « violences domestiques » ou du « crime passionnel » par des critères spécifiques : 1) le crime est planifié; 2) l'exécution du crime implique plusieurs membres de la famille, y compris la mère, les sœurs, les frères, les cousins, les oncles, les grands-parents; 3) le mobile du crime est que la femme a déshonoré la famille; 4) la famille élargie ainsi que la communauté fait pression sur la famille directe pour que l'honneur soit sauvegardé; 5) les agresseurs ne montrent pas de remords, ils se considèrent victimes du comportement de la femme. Toutefois, sur le terrain cette distinction demeure un défi de taille en raison du caractère extrêmement complexe, multidimensionnel et multifactoriel du phénomène. Des outils tels des guides de sensibilisation et des grilles d'indicateurs de risque des VBH ont été développés. La sensibilisation, le dépistage et l'intervention en cas de VBH demeure néanmoins difficile pour les intervenants.
Dîner
Trajectoires selon différents contextes de vulnérabilité
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Maternité et violence conjugale : des trajectoires interreliéesSimon Lapierre (Université d’Ottawa)
Cette présentation examine l'interrelation entre la trajectoire de maternité et la trajectoire de violence conjugale, en se basant sur les résultats de recherches réalisées notamment avec des femmes victimes de violence conjugale. Cette présentation mettra l'accent sur l'expérience des femmes victimes de violence conjugale et tentera de dégager des pistes pour la mise en place d'interventions qui répondent à leurs besoins et qui respectent leurs droits.
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95 % des femmes autochtones en maison d'hébergement retournent chez elles : comment intervenir?Isabelle Paillé (Femmes autochtones du Québec)
Depuis très longtemps, les maisons d'hébergement autochtones se demandaient comment mettre un filet de protection autour de toutes les femmes qui font des allers-retours dans leurs maisons. La seule solution était de travailler auprès de toute la famille et non pas seulement autour de la femme et des enfants. L'approche en violence dite conjugale se résume donc, pour nous, à une approche autochtone en violence FAMILIALE. Vous découvrirez des outils et des façons d'intervenir typiquement autochtone, mais qui pourraient être adaptés, entre autres, à toutes les minorités culturelles vu certaines ressemblances entre nos cultures. L'intervention auprès des familles autochtones demande une plus grande ouverture, de la patience, et donc du temps, ainsi qu'une compréhension de base de notre histoire (colonisation, lois sur les Indiens, pensionnats, 60 scoop, DPJ), afin de comprendre d'où vient toute cette violence dans nos communautés. Vous aurez sur place une trousse d'intervention de la campagne de sensibilisation auprès des hommes autochtones ayant des comportements violents, mais qui peut être utile pour tous les intervenants auprès des familles autochtones et ce, peu importe leur milieu de pratique.
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Une étude qui trace les parcours singuliers de deuils vécus afin d'accéder à l'expérience de femmes en situation de handicap physique ayant subi une agression sexuelleIsabelle Boisvert (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les études nous démontrent des taux alarmants d'agressions sexuelles vécues par les femmes handicapées physiquement, tout en dénonçant l'invisibilité de cette question sensible au sein de plusieurs recherches sur les violences faites aux femmes. Les études nous informent de divers facteurs de risque, décèlent les caractéristiques des agresseurs et mettent de l'avant l'existence de violences sexuelles particulières dues au handicap, notamment en contexte conjugal. Après avoir fait un tour d'horizon sur ces données, nous discuterons de l'apport que peuvent avoir les écrits sur le processus du deuil, notamment la construction de sens, pour mieux comprendre la résilience suite au trauma qu'est l'agression sexuelle. Cette présentation se veut un des premiers jalons d'une recherche qui va accéder aux particularités du vécu émotionnel de ces femmes et aux trajectoires complexes de violences et de résilience que leur vie recèle.
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Pause
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Sortir ou rester : facteurs en cause dans la trajectoire de violence conjugale chez les femmes arabo-musulmanesSalima MASSOUI (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Le choix de partir ou de rester ne repose pas uniquement sur la décision des femmes victimes de violence conjugale. De multiples facteurs influencent la possibilité de sortir ou de rester avec leur conjoint violent (Bell et Naugle, 2005). Dans ma présentation, je mettrai l'accent sur les facteurs qui favorisent ou empêchent les femmes arabo-musulmanes, et en particulier les femmes marocaines, de s'en sortir. À partir d'une analyse qualitative de contenu des récits de vie de dix-sept femmes marocaines victimes de violence conjugale rencontrées en 2012-13, je dégagerai cinq facteurs en cause : les ressources financières et matérielles, le soutien de la famille ou de proches, la conscience du danger que représente le conjoint violent, l'estime de soi et le résultat du processus judiciaire. Un dialogue avec la littérature permettra d'établir que ces facteurs sont similaires à ceux vécus par les femmes occidentales, malgré certaines différences socioculturelles qu'il importera de préciser.
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Théories explicatives, facteurs de risque et interventions efficaces au regard de la violence conjugale chez les personnes aînées, handicapées et immigrantes : similarités et distinctionsGhayda HASSAN (UQAM - Université du Québec à Montréal), Julie LAFOREST (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec), Geneviève LESSARD (Université Laval), Pierre MAURICE (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec), Lyse MONTMINY (UdeM - Université de Montréal), Nathalie SASSEVILLE (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)
Certaines populations peuvent se retrouver dans plus d'un des contextes de vulnérabilité à la violence conjugale. Les milieux de pratique confirment que parmi leur clientèle, les personnes aînées, handicapées et immigrantes (personnes HAI), ou cumulant deux ou trois de ces conditions, constituent un profil souvent retrouvé. Malgré l'importance du phénomène, la littérature aborde ces contextes de façon compartimentée, occultant le cumul des vulnérabilités à la VC. Cette présentation s'appuie sur les résultats d'une synthèse critique de la littérature visant à conceptualiser les facteurs de risque et de protection associés à la violence conjugale chez les groupes HAI en s'appuyant sur l'approche intersectionnelle. Elle mettra en lumière, les « intersections » qui existent entre les trois groupes HAI, de manière à mieux comprendre comment le cumul de vulnérabilités chez des personnes influence leur vécu de violence conjugale. Des pistes de prévention adaptées aux besoins de ces groupes de personnes seront discutées.
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Mot de clôture