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Informations générales

Événement : 84e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Dès les années 1970, l’émergence d’une conscience « écologique » a remis en question l’« idéologie de la croissance » qui présidait au développement des villes après la Seconde Guerre mondiale. À la suite du rapport Halte à la croissance du Club de Rome de 1972, des chocs pétroliers de 1972 et 1979, de la multiplication des grandes catastrophes industrielles comme celles de Bhopal en 1984 et Tchernobyl en 1986, de la montée des mouvements écologistes, du rapport Brundtland de 1987 et du troisième Sommet de la Terre tenu à Rio de Janeiro en 1992, qui a donné naissance à l’Agenda 21, les modalités traditionnelles de planification et de gestion urbaines ont été appelées à être configurées sous un autre jour, celui du « développement urbain durable ». Ce principe devient un « impératif » des politiques publiques et un « cadre de référence pour l’action publique urbaine ». Le développement urbain durable constitue alors une prescription qui renvoie, en principe, à l’intégration des dimensions économiques, environnementales, sociales et culturelles dans le développement des villes. Dans la foulée du Sommet sur le développement durable qui s’est tenu à New York en septembre 2015, dont l’un des objectifs renvoie aux « villes et collectivités durables », ce colloque vise à faire le point sur la mise en pratique de la « ville durable ». Les stratégies de développement urbain durable sont-elles efficaces? De quel point de vue et comment en évaluer les effets? Ces stratégies accordent-elles une importance prépondérante à la dimension environnementale, en mettant l’accent sur les enjeux du transport, de la densité urbaine ou des espaces verts? Dans quelle mesure les dimensions sociale et culturelle sont-elles également prises en compte? Et l’objectif de croissance est-il véritablement remis en cause? Voilà des questions auxquelles les participants de ce colloque tenteront d’apporter des réponses.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Mots de bienvenue et présentation du colloque 


Communications orales

Grande conférence – Construire la ville durable : les enjeux et les défis de la gouvernance urbaine

Présidence : Richard Morin (UQAM - Université du Québec à Montréal)
  • Construire la ville durable : les enjeux et les défis de la gouvernance urbaine
    Louis Guay (Université Laval)

    L'exposé se propose de fournir quelques clés conceptuelles pour penser la ville durable. Les grandes villes s'annoncent de plus en plus sous la bannière du développement durable. Certaines d'entre elles ont aussi entrepris des actions en vue de faire face aux enjeux écologiques globaux comme les changements climatiques et la protection de la biodiversité. Mais la route vers la ville durable risque d'être longue. Les chercheurs en aménagement, en urbanisme et, plus largement, dans les études urbaines doivent se donner des moyens d'analyse pour suivre et bien comprendre comment les grandes villes cherchent à se transformer dans un contexte social, politique et environnemental plus complexe. Après avoir présenté une sélection d'enjeux d'environnement et d'aménagement, l'exposé se penchera sur le rôle que jouent les grandes villes dans la lutte aux problèmes écologiques globaux et dans la promotion du développement urbain durable sur leur territoire, notamment dans les plans métropolitains.

  • Période de questions
  • Pause

Communications orales

Méthodes d'évaluation du développement urbain durable

Présidence : Marie-Soleil Cloutier (INRS - Institut national de la recherche scientifique)
  • Effets de l'utilisation de différentes méthodes d'évaluation du développement durable sur le classement de 25 grandes villes québécoises
    Juste Rajaonson (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM), Georges A. Tanguay (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le choix méthodologique est un facteur reconnu pour son incidence sur les résultats d'évaluation du développement durable (DD) des villes. Cependant, son ampleur divise ceux qui lui accordent un rôle important au point de compromettre toute tentative d'évaluation du DD par indicateurs et ceux qui lui attribuent un rôle relativement limité. Dans ce contexte, le présent article consiste à évaluer l'influence du choix méthodologique sur la variation de performances des villes en matière de DD. Deux niveaux d'analyse sont proposés. D'abord, sur le plan théorique, nous décrivons l'évolution des approches méthodologiques existantes dans la littérature depuis les premières expériences initiées dans les années 1990. Nous expliquons à l'aide de la théorie du cycle de vie de l'innovation pourquoi ces approches ont tendance à s'homogénéiser au fil du temps et à présenter des résultats d'évaluation relativement similaires. Ensuite, sur le plan empirique, en utilisant les données relatives aux performances de 25 villes québécoises en matière de DD, nous mesurons la sensibilité des performances observées à différentes combinaisons de méthodes. Nous observons qu'il existe des tendances générales qui se maintiennent indépendamment de la méthode utilisée. Ces résultats suggèrent que le choix méthodologique n'explique qu'une partie des performances observées et laissent ainsi une ouverture au développement d'un agenda de recherche explorant d'autres pistes de facteurs explicatifs.

  • Création d'un indice d'équité environnementale pour évaluer les différences socioéconomiques dans la répartition des nuisances et de l'accès aux ressources sur l'île de Montréal
    Philippe APPARICIO (Centre Urbanisation, Culture et Société de l'INRS), Dan CROUSE (UNB - University of New Brunswick), Mathieu Carrier (INRS - UCS - Institut national de la recherche scientifique - Urbanisation Culture Société), Yan Kestens (UdeM - Université de Montréal), Hien PHAM (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jack SIEMIATYCKI (Centre de recherche du CHUM), Anne-Marie Séguin (Centre Urbanisation, Culture et Société de l'INRS)

    La littérature en équité environnementale s'est intéressée à la liaison entre la localisation des catégories socio-économiques et la distribution des ressources et des nuisances. Les études menées en équité environnementale se sont souvent intéressé à un seul élément de l'environnement urbain alors que la population est exposée à une multitude d'éléments. Le premier objectif de cette communication consiste à construire un indice d'équité environnementale dans les systèmes d'information géographique qui prend en considération sept éléments de l'environnement urbain (concentration de NO2, proximité aux autoroutes et axes majeurs de circulation, la présence de végétation, l'accès aux parcs et aux supermarchés, de même que la température estivale). Le second vise à déterminer si les groupes vulnérables à ces nuisances (les moins de 15 ans et les plus de 65 ans), et ceux susceptibles de se localiser dans des milieux moins attrayants (les minorités visibles et les personnes à faible revenu) subissent des iniquités découlant de l'application d'un indice composite de la qualité de l'environnement urbain à l'échelle de l'îlot urbain. Les résultats obtenus de tests statistiques soulignent que les personnes à faible revenu qui résident sur l'île de Montréal sont plus susceptibles de se localiser dans des îlots urbains près des axes majeurs de circulation, concentrant davantage de NO2, caractérisés par des températures plus élevées en période estivale, tout en ayant moins de végétation.

  • Recomposition des espaces de vie par les mobilités quotidiennes et émergence de complémentarités territoriales : enjeu pour la construction de métropole durable
    Isabelle ANDRÉ-POYAUD (Université Grenoble Alpes), Sonia Chardonnel (Centre national de la recherche scientifique), Kamila Tabaka TABAKA (Univiversité de Grenoble Alpes), Magali TALANDIER (Univiversité de Grenoble Alpes)

    « Rompre avec les pratiques non durables pour construire ensemble le territoire où nous voulons vivre demain : plus équilibré, plus intense et plus solidaire, plus agréable et plus sain… ». Tel est le préambule du document de planification (SCOT, 2012) de la Région Urbaine de Grenoble (RUG) déclinant les principes de durabilité dans la perspective de réduire les concurrences entre territoires au profit d'un modèle d'équilibre entre les pôles de l'armature métropolitaine. A l'échelle régionale comme locale, le modèle polycentrique est aujourd'hui prôné pour penser le développement durable de territoires où les villes et leurs espaces environnants sont en interaction réciproque. Comment observer et analyser les dynamiques sociales et spatiales conduisant à la multi-polarisation des métropoles ? Dans cette communication, nous proposons d'étudier l'organisation des pôles urbains de la RUG à partir d'une analyse des déplacements de différents motifs (Enquête, 2010). Nous exposerons la méthode utilisée pour définir les différentes dimensions de la polarisation des communespour discuter ensuite la cartographie des pôles révélant un maillage spatial relativement équilibré. Enfin, nous caractériserons les fonctions de ces pôles afin d'examiner la nature des complémentarités entre les centralités de la métropole et ses périphéries. Nous conclurons sur la portée de ces analyses pour proposer des stratégies de développement visant l'équilibre et la solidarité entre centres et périphéries.

  • Discussion

Assemblée générale

Dîner libre


Communications orales

Petites et moyennes municipalités et développement durable

Présidence : Richard Morin (UQAM - Université du Québec à Montréal)
  • Une mine « nouvelle génération »? Discours et réalités d'un projet de développement minier à Malartic, Abitibi
    Geneviève Brisson (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Sabrina Doyon (Université Laval), Catherine Université Laval MORIN-BOULAIS (Université Laval)

    Dès le départ, la mine aurifère Canadian Malartic s'est présentée comme un projet de nouvelle génération, soucieux du développement durable de la communauté d'accueil. Or, ce type de projet ainsi que ce mode d'implantation – à proximité d'un milieu de vie- semble appelé à se répéter, tel qu'en témoignent de nouvelles propositions minières ou énergétiques. A différents degrés, tous ces projets tablent sur un discours mettant en relation développement économique et durabilité des milieux de vie. Qu'en est-il exactement ?

    Cette communication présente les résultats d'une étude ethnographique qualitative par entrevues (n=93) menée à Malartic (Abitibi, Québec) entre 2012 et 2014. Réalisée à la demande de la Direction de la santé publique de l'Abitibi-Témiscamingue, l'étude entend améliorer la compréhension des changements sociaux ressentis au sein de la communauté de Malartic depuis la mise en œuvre du projet minier, en 2006. Cet article vise principalement à dresser un portrait des changements sociaux induits par l'implantation de la mine à ciel ouvert au sein de la municipalité, tels que vécus ou anticipés.

    L'analyse montre que la gestion du risque au cours du processus d'implantation a été déterminante quant aux impacts sociaux négatifs, et souligne la différence entre ces derniers et le discours dominant (du promoteur et d'élus municipaux). Ces constats peuvent être mis à profit pour la suite des opérations minières à Malartic, ainsi que pour les autres projets miniers du Québec.

  • L'adaptation aux changements climatiques ou comment concevoir l'aménagement durable du territoire : le cas des petites municipalités et des MRC québécoises
    Guy MERCIER (Université Laval), Jean-Louis Tedone (Université Laval)

    En raison des changements climatiques, le territoire québécois se retrouve de plus en plus exposé à des évènements climatiques extrêmes imprévisibles, dont les conséquences peuvent être dommageables pour la population et les infrastructures. Dans ce contexte, et afin de réduire les vulnérabilités sur leur territoire, certaines grandes villes québécoises (Montréal, Trois-Rivières et Sherbrooke) ont adopté des plans d'adaptation aux changements climatiques. Mais qu'en est-il des petites municipalités et des Municipalités régionales de comté (MRC)? À partir des résultats de l'analyse des plans de développement durable de la Ville de Baie-Saint-Paul et de la MRC de la Côte-de-Beaupré, ainsi que d'entrevues effectuées avec des aménagistes et des élus de petites municipalités et de MRC, nous démontrerons que peu d'entre elles ont les outils, les connaissances, les moyens financiers ou la volonté politique pour faire face aux aléas climatiques présents et futurs, ce qui, dans leur cas, ralentit passablement la transition urbanistique qu'exigent les circonstances climatiques actuelles. Conscients de ces freins, nous proposerons des pistes de solution en vue d'encourager la prise en compte de l'adaptation aux changements climatiques dans les documents de planification et dans la règlementation québécoise en urbanisme dans le contexte d'une éventuelle révision de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.

  • Pratiques du développement durable dans les villes en Afrique de l'Ouest francophone dans un contexte de décentralisation : le cas de la municipalité de Klouékanmè au Bénin
    Nico Muambi Shambouy (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le gouvernement du Bénin a conduit plusieurs réformes, entre autres en matière de décentralisation, d'aménagement du territoire et de la gestion du foncier. Comment les administrations publiques décentralisées réalisent-elles le développement urbain durable (DUD) dans le cadre de leurs nouvelles compétences? Comment le développement urbain durable est-il incorporé dans l'élaboration d'un plan de développement communal et quelles sont les dimensions du DUD qui sont mises en avant? Telles sont nos questions de recherche. Notre terrain d'étude est la municipalité de Klouékanmè. Notre analyse- qui n'est cependant pas exhaustive-, met en exergue le fait que cette municipalité, pour penser et mettre en pratique le développement urbain durable, opte pour une politique de « non lotissement des terres » au préalable et préconise un programme de « segmentation des zones » grâce au plan directeur urbain, un instrument élaboré avec la participation des chefferies traditionnelles ( omniprésentes et influentes dans le foncier), des bailleurs de fonds internationaux et de la plupart des acteurs locaux.

  • Discussion
  • Pause

Communications orales

Planification du transport et développement urbain durable

  • Analyse comparée de l'effet des approches réglementaire et de gouvernance sur le processus de planification, les investissements en transports et l'utilisation du territoire
    Fanny Tremblay-Racicot (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    En 2005-2006, la province de l'Ontario et l'état de l'Illinois ont procédé à une réforme du cadre institutionnel régissant la planification des transports et l'aménagement du territoire dans les régions de Toronto et de Chicago. Face à des problèmes de congestion routière et motivés par un désir de gestion de la croissance urbaine, de réinvestissement dans les infrastructures de transport et d'une cohérence entre la planification des transports et de l'aménagement du territoire, ces gouvernements ont, pour des raisons politiques, opté pour un type de réforme quasiment opposé. Alors que la province de l'Ontario a adopté une approche centralisée et réglementaire, l'état de l'Illinois a introduit une stratégie de gouvernance collaborative. L'objectif de cette communication est de mettre exergue les contraintes et les opportunités qu'offre chaque cadre institutionnel au moyen d'une analyse de 30 entretiens semi-dirigés, de la mise en application des plans régionaux et des décisions d'investissements en transports et d'utilisation du territoire. J'aborderai notamment le défi que représente la définition et la mesure du développement urbain durable, les effets pervers que peut avoir le cadre réglementaire, les stratégies de contrôle des paliers de gouvernement supérieurs et leur capacité à court-circuiter les consensus régionaux, ainsi que le potentiel des stratégies de gouvernance collaborative à susciter le changement au niveau local et communautaire.

  • L'AATC (aménagement axé sur le transport en commun) au service du développement urbain durable? Évaluer les processus pour saisir la portée des modèles urbanistiques
    Florence Paulhiac (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les TOD (Transit Oriented Development) connaissent un grand succès au sein des planifications spatiales métropolitaines. De Vancouver à Montréal, ils sont présentés comme les outils opérationnels de stratégies durables visant une plus grande intégration urbanisme-transport. Ainsi, ils sont sensés répondre, essentiellement par le biais de nouvelles formes spatiales développées autour de réseaux de transports collectifs performants, à des enjeux métropolitains d'envergure (dépendance à l'automobile, étalement urbain) mais aussi locaux (qualité de vie, accessibilité). Cependant, la littérature scientifique souligne que bien des effets attendus de ces modèles ne sont pas au rendez-vous. Mais les évaluations menées s'intéressent peu voire pas aux processus, aux contraintes, aux conditions qui président à la conception et la mise en œuvre des TOD dans les villes. Notre communication propose de palier ce déficit de connaissances. Si l'on considère que le développement urbain durable est avant tout un concept procédural, la compréhension des processus et des instruments mobilisés les parties prenantes ces projets est centrale pour évaluer les contenus effectifs de ces projets et leur portée en terme de durabilité.

  • Le modèle de l'aménagement axé sur le transport en commun à Montréal : mobilisation d'un concept et négociation du développement urbain à l'échelle locale et métropolitaine
    Sandra Breux (INRS-UCS), Maude COURNOYER-GENDRON (Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS), Pierre J. HAMEL (Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS), Claire claire.poitras@ucs.inrs.ca POITRAS (Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS), Gilles SÉNÉCAL

    Cette communication met en lumière les liens entre projets de développement urbain, rôle des élus locaux, dans un contexte de gouvernance métropolitaine. La récente réorganisation des systèmes locaux de gouvernement a mené à la redéfinition du rôle des élus locaux, les obligeant notamment à opérer dans de nouveaux contextes. Les projets de développement urbain sont maintenant initiés et pilotés par les gouvernements des villes, et le maire est dorénavant au cœur des processus de planification où ils doivent coopérer et négocier avec leurs paires, et autres acteurs. Suivant l'adoption du Plan métropolitain d'aménagement et de développement en 2012, les élus locaux ont réalisé l'imbrication des enjeux locaux et métropolitains, en matière d'aménagement et de développement urbain durable. Notre communication repose sur un travail de terrain mené auprès d'élus locaux de la région métropolitaine de Montréal, et traite du modèle du Transit oriented development tel que saisi par les acteurs locaux. Si le PMAD découle d'un exercice de planification s'apparentant au modèle européen de Projet urbain (Pinson 2009), il semble que le TOD prend une place majeure dans la mise en pratique du Plan. Il a été traduit en un projet concret respectant des normes bien précises (périmètre de densité autour de gares de train ou d'autobus) et a été mobilisé par les élus locaux afin de légitimer leurs actions en matière de développement urbain, et notamment selon un développement urbain durable.

  • Planifier la métropole « durable », un nouveau quartier à la fois : la stratégie de l'aménagement axé sur le transport en commun du Grand Montréal au service de la croissance « verte »
    Olivier Roy-Baillargeon (University of Waterloo)

    Le Québec s'est joint au mouvement global de métropolisation de la planification territoriale pour s'attaquer au défi du développement durable en créant la Communauté métropolitaine de Montréal et en lui faisant adopter un plan d'aménagement et de développement à long terme. L'engagement du Grand Montréal face à la durabilité s'y articule en une stratégie d'aménagement axé sur le transport collectif (transit-oriented development, TOD) déclinée autour des 155 gares de train et stations de métro de la région.
    Cette communication mettra en lumière les limites de la contribution de cette stratégie à la mise en oeuvre du développement durable à l'échelle métropolitaine dans le Grand Montréal. Elle s'appuiera sur une recherche doctorale réalisée par l'analyse thématique de documents de planification, d'interventions publiques des parties prenantes du transport et de l'aménagement métropolitains et d'entretiens avec 26 décideurs et planificateurs. Elle montrera que, biendavantage qu'un développement urbain durable axé sur le transport collectif, cette stratégieTOD façonnée par les élus de la région vise à assurer la poursuite de la suburbanisation afin d'élargir l'assiette fiscale des municipalités qui en dépendent. Sous le couvert d'une volonté de générer de nouvelles formes urbaines en banlieue et d'inciter à l'adoption de comportements de mobilité durable, la stratégie TOD du Grand Montréal repeint en vert le sempiternel objectif de croissance, plutôt que de le remettre en cause.

  • Discussion

Communications orales

Transport alternatif et ville durable

  • Même déplacement, différents modes : variations dans le temps d'accès pour accéder à l'UQAM en fonction des modes utilisés
    Ugo Lachapelle (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)

    L'utilisation de modes de transport alternatifs (transports en commun, marche et vélo) est en partie moins populaire en raison de leur vitesse plus lente par rapport à l'automobile.Parce que la plupart des enquêtes de déplacement recueillent des informations sur les voyages au cours d'une journée, peu de possibilités existent pour comparer le temps d'accès par différents modes pour les mêmes paires d'origines et de destinations. Une telle analyse peut aider à établir des seuils en deçà desquels les modes alternatifs font concurrence à l'automobile.L'objectif de cette étude est d'évaluer la relation entre la fréquence d'utilisation des différents modes, le temps de déplacement par modes et la distance parcourue pour les voyages reliant la maison à l'université.

    Une enquête de déplacement des étudiants et des employés de l'Université du Québec à Montréal a été menée en mars 2014 (n = 4182). Le sondage comprenait des questions sur le temps et la distance de déplacement par mode utilisé pour accéder au campus. Pour la même personne, le déplacement en voiture est en moyenne généralement plus court que le vélo, la marche et le transport en commun, mais le temps de déplacement en transport en commun ne diffère pas significativement du temps d'accès à vélo. Pour des distances plus courtes, la différence de temps de déplacement est plus courte. En deçà de 5 km, le vélo est favorisé par rapport à l'automobile, et en deçà de 8 km, le vélo est favorisé par rapport au transport en commun.

  • Les dimensions sociales de la planification du transport durable : le développement d'infrastructures cyclables
    Marc Delesclefs (Bewegen Technology Inc.), Eleanor MCGUIRE MITCHELL (Université McGill), Kevin Manaugh (Université McGill)

    Le développement d'infrastructures cyclables en milieu urbain a pris de l'ampleur au cours des dernières années afin de s'adresser aux enjeux environnementaux et de santé publique. Avec l'augmentation de la densité urbaine, la promotion du vélo comme mode de transport efficace et peu polluant devient un élément clé pour un système de transport durable. Toutefois, le vélo est généralement perçu comme une activité de loisir, plutôt qu'un mode de déplacement. Cette vision peut amener les décideurs publiques à prioriser les pistes cyclables récréatives aux dépens d'un réseau cyclable améliorant l'accès sécuritaire à l'emploi, l'éducation, les services de santé et les autres destinations souhaitées. Alors qu'il existe une littérature abondante explorant les enjeux de justice du transport en lien avec les modes de transport motorisés, le vélo n'a pas reçu la même attention. Dans un contexte de développement durable, cette étude explore comment le financement et la localisation des infrastructures cyclables s'insèrent dans les enjeux plus larges de justice du transport et évalue dans quelle mesure la provision des pistes cyclables est équitablement distribuée entre les différents quartiers de Montréal. Une analyse des voies cyclables vers des destinations quotidiennes révèle des disparités entre les différents quartiers, notamment en lien avec le revenu. De telles disparités soulèvent d'importantes implications pour les politiques et la recherche en matière d'infrastructures cyclables.

  • Piétons et villes durables : réflexions sur le cas montréalais
    Marie-Soleil Cloutier (INRS - Institut national de la recherche scientifique), Ariane ST-LOUIS (Centre Urbanisation Culture Société de l' INRS), Aimée THOUIN (Centre Urbanisation Culture Société de l' INRS)

    Depuis quelques années, les modes de transports actifs prennent de plus en plus d'ampleur dans les plans d'aménagements et de déplacements urbains. Ce regain de la marche (et du vélo) comme mode de transport par excellence est poussée par un discours de santé publique qui valorise l'activité physique, mais aussi la réduction des impacts négatifs de la circulation automobile (pollution de l'air, congestion, etc.). Mais qu'en est-il des visées de la ville durable? Sont-ils compatibles avec la promotion de la marche? Et les villes gagneraient-elles à modifier leur discours et leurs actions en ce sens?

    L'objectif de la présente communication est de revoir en détails les tenants et aboutissants d'une démarche de ville durable qui impliquerait la marche (et les piétons) au cœur de sa planification. Pour ce faire, nous proposons une réflexion à partir du plan de transport de la Ville de Montréal, adopté en 2008 qui, dès le départ, s'inscrit dans le courant du développement durable. De fait, le terme s'y retrouve près de 20 fois au cours du texte. Lorsqu'il est question de la marche, que propose ce plan en matière d'environnement, d'équité sociale et d'efficience économique? Et qu'en est-il de la question du « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs »? Le cas montréalais sera ainsi revu sous le prisme du transport actif, tout en le comparant à d'autres initiatives de villes durables reconnues ailleurs.

  • Discussion
  • Pause

Communications orales

Dimensions socioculturelles, résidentielles et juridiques de la ville durable

  • Ville accessible à tous et toutes à l'aune du développement durable : une exploration
    Sylvie Paré (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Dans cette communication, nous cherchons à faire le point sur la question de l'accessibilité à la ville pour tous et toutes dans un contexte de mise de l'avant du développement durable. Adopté par le gouvernement québécois dans un cadre législatif, le développement durable est apparu suivant des justificatifs multiples : épuisement des énergies fossiles, réchauffement climatique, pollution, conflits sociaux et insécurité. Les populations dites vulnérables sont touchées plus que toutes autres par ces conditions, en particulier les femmes (Rochette, 2005). Notre propos aborde les concepts de base du développement durable eu égard au pilier social, en conjonction avec l'accessibilité différenciée selon le sexe, le handicap, le cycle de vie, etc., pour ensuite présenter quelques données sur la place des femmes dans la ville, leur présence en termes de représentativité politique, économique et sociale au Québec.
    Les travaux de Raibaud (2015) seront ensuite évoqués, ceux-ci renvoyant à l'impact négatif qu'aurait le développement durable sur la ville accessible pour tous et toutes, de même que certains travaux du CNRS (2012) et de la Ville de Montréal (2003). Notre projet de recherche vise à jeter les bases d'une comparaison France-Québec sur les conditions différenciées des groupes sociaux vulnérables, dont les femmes issues de certains groupes immigrants ou de catégories sociales particulières (handicap, pauvreté, personnes âgées, etc.).

  • La citoyenneté culturelle : perspectives concernant les pratiques culturelles à Montréal
    Christian Poirier (INRS - Institut national de la recherche scientifique)

    Cette communication propose une réflexion concernant la citoyenneté culturelle. Cette notion a émergé dans la foulée d'une recherche réalisée concernant la participation culturelle de personnes âgées de 12 à 34 ans sur le territoire de l'Île de Montréal. La citoyenneté culturelle suggère, en lien avec les principes de démocratie culturelle, de développement durable et de l'Agenda 21 sur la culture, une appropriation, par les individus, des moyens de création, production, diffusion, consommation et circulation culturelles. Cette recherche donne lieu, depuis plusieurs mois, à des forums régionaux portant sur la citoyenneté culturelle des jeunes, organisés par des conseils régionaux de la culture (Montréal, Montérégie, Centre-du-Québec, Outaouais, entre autres). Des exemples d'élaboration de plans et politiques culturelles au sein de certains arrondissements de Montréal sont également proposés.

  • Le redéploiement de la fonction résidentielle dans le Vieux-Montréal : un gage de développement urbain durable?
    Priscilla Ananian (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La communication porte sur les formes, modalités et enjeux de transformation du cadre physico-spatial du Vieux-Montréal par la construction de nouveaux condominiums résidentiels. À Montréal comme dans d'autres grands centres urbains, le redéploiement de la fonction résidentielle dans les quartiers centraux s'est progressivement légitimé face à la dévitalisation de ces secteurs anciennement industriels. De nombreuses interventions ont eu lieu sur les espaces publics, dont la valorisation du patrimoine et de l'héritagearchitecturaux confortant le développement touristique et résidentiel. Or, le redéploiement de la fonction résidentielle soutenu par une approche entrepreneuriale des acteurs publics et par l'action des promoteurs immobiliers façonne le tissu urbain et social du quartier. Ce redéploiement serait-il gage de développement urbain durable? Dans quelle mesure la production résidentielle récente contribue-t-elle à conforter ce référentiel?
    Notre méthodologie repose sur l'analyse de contenu du Plan de protection et de mise en valeur du Vieux-Montréal 2017 (2013) et sur une cartographie inédite des condominiums résidentiels construits dans le quartier. Il resort que les nouveau complexes résidentiels démultiplient les interfaces de contact avec d'autres activités commerciales, administratives, touristiques et évènementielles. De plus, ils prennent peu en compte le caractère du lieu et les principesd'aménagement adoptés par la Ville.

  • Quand l'agriculture urbaine rencontre le droit de l'urbanisme québécois
    Benoît Frate (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)

    L'agriculture urbaine, pratique innovante bien que dans les faits pratiquée depuis longtemps ici et ailleurs, se loge bien à l'enseigne du développement urbain durable et de la ville durable. Arborant de multiples formes et techniques - culture dans les cours, sur les balcons ou sur les toits, plantation d'arbres nourriciers, jardins communautaires, serres commerciales ou élevage d'animaux et d'insectes pour ne citer que celles-là – l'engouement pour l'agriculture urbaine ne semble pas sur le point de s'essouffler. D'ailleurs, la première consultation publique a avoir été déclenchée via le droit d'initiative garanti par la Charte montréalaise des droits et responsabilités porta sur ce sujet en 2012.

    Mais alors que la littérature scientifique juridique, francophone (par ex. Desrousseauxet Stahl : 2014) et anglophone (par ex. Goldstein & al. : 2010), s'intéresse depuis peu à la question et à ses nombreuses implications en droit, ce n'est pas encore le cas au Québec. La communication vise à combler ce vide en analysant comment le droit de l'urbanisme québécois encadre cette pratique en plein essor. La communication analysera ainsi les contentieux créés par cette pratique, tout comme les innovations réglementaires adoptées par certaines autorités municipales ainsi que les zones grises qui demeurent. Finalement, elle mettra en lumière les nombreuses possibilités – largement inexploitées jusqu'à maintenant - qu'offre la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme à cet égard.

  • Discussion

Assemblée générale

Dîner libre


Communications orales

Conceptions et instruments du développement urbain durable

  • Les instruments de mise en œuvre du développement durable à l'échelle municipale : une typologie pour l'analyse des représentations du développement durable
    Olivier Riffon (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Le développement durable (DD) est devenu un concept faisant l'objet d'un large consensus social, tant auprès des organisations économiques, sociocommunautaires, environnementales que politiques. Parce qu'il touche plusieurs types d'acteurs et d'organisations, l'interprétation de sa définition tend à varier selon les besoins, la culture et la hiérarchie des valeurs de celui qui s'en approprie l'intention. De même, les outils utilisés pour sa mise en œuvre varient selon le contexte et les besoins.

    Partout dans le monde, des municipalités ont entamé des démarches territoriales de DD. Devant l'absence de règles d'application à l'échelle locale, divers instruments peuvent être utilisés pour guider la démarche de ces collectivités. Au Québec, des municipalités ont adopté le cadre de l'Agenda 21 local, de The Natural Step, ou encore des outils de planification territoriale tels le plan d'urbanisme et le schéma d'aménagement et de développement. Ces instruments s'inscrivent dans des interprétations différentes du DD.

    La littérature en matière de DD comporte une multitude de propositions de typologie, mais peu d'entre elles s'attardent aux représentations du DD, encore moins dans l'objectif de distinguer les caractéristiques de ces instruments de mise en œuvre. Nous proposons une telle typologie qui permet de distinguer les représentations du développement durable inhérentes à chaque instruments, afin de faciliter le choix des municipalités qui s'engagent dans ces démarches.

  • Ville durable et planification collaborative : la participation publique comme vecteur de renouvellement des pratiques planificatrices
    Lynda Gagnon (UQO - Université du Québec en Outaouais), Mario Gauthier (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    La ville durable, qui devait transformer la façon de penser et d'aménager nos milieux de vie, n'arrive toujours pas à supplanter le modèle dominant de planification urbaine hérité de la période d'après-guerre. Bien que le concept peine à produire les effets escomptés sur la forme urbaine, il ouvre néanmoins à des innovations dans les modes de faire et les mécanismes d'interaction entre les acteurs. Cette communication vise à présenter les résultats d'une étude de cas portant sur l'imposant processus de participation publique mobilisé par la Ville de Gatineau pour réviser son schéma d'aménagement et de développement. L'objectif de ce projet de recherche était de mesurer l'influence du public sur la prise de décision et la portée de cette démarche de planification collaborative sur l'évolution des pratiques d'aménagement et d'urbanisme à Gatineau. Les résultats de cette recherche, qui s'appuie sur de nombreuses observations directes, une étude documentaire et la réalisation d'entretiens semi-dirigés, tendent à confirmer que l'implication soutenue du public a permis de jeter les bases d'un nouveau modèle de planification plus inclusif et résolument tourné vers l'adoption de pratiques plus durables à Gatineau. En revanche, cette étude fait aussi ressortir les failles à combler ainsi que les nombreux défis qui restent encore à surmonter pour insuffler une transformation tangible des pratiques planificatrices dans le sens du développement urbain durable.

  • Le Web comme outil dans l'application de principes de développement durable en urbanisme? Analyse critique de plateformes informatiques
    Mathilde Rudloff (UdeM - Université de Montréal), Juan TORRES (UdeM - Université de Montréal)

    Opérationnaliser l'idée d'un développement durable est un défi présent déjà en 1992, alors que la communauté internationale adoptait le plan d'action connu comme Agenda 21, dans la foulée du Sommet de la terre à Rio de Janeiro. Presque un quart de siècle plus tard, on fait face à ce même défi de mise en œuvre en se servant des outils web pour faciliter la diffusion de bonnes pratiques, notamment en matière d'urbanisme. Quels sont ces outils ? En quoi peuvent-ils susciter un véritable changement de pratiques en matière d'aménagement urbain ? La présentation s'articule autour de ces questions, en prenant appui sur l'analyse du contenu d'une trentaine de plateformes web francophones, la plupart développées au Québec. Une typologie de ces plateformes est proposée, en faisant ressortir non seulement leurs caractéristiques en termes de forme et de contenu, mais aussi leur capacité à susciter une approche réflexive auprès des usagers, et en particulier des professionnels de l'urbanisme. Cette étude est menée dans le cadre d'une maîtrise en urbanisme (travail dirigé) à l'École d'urbanisme et d'architecture de paysage de l'Université de Montréal, en partenariat avec l'Ordre des urbanistes du Québec.

  • Quartiers 21 et conception du développement urbain durable
    Anne LATENDRESSE (UQAM - Université du Québec à Montréal), Nicolas LOZIER (UQAM - Université du Québec à Montréal), Richard Morin (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Plus de vingt ans après le Sommet de la terre de Rio de Janeiro tenu en 1992, les municipalités sont invitées à adopter un Agenda 21, transformant à des degrés divers leurs pratiques, notamment en matière de planification urbaine et d'aménagement de leur territoire. Alors que de nombreuses villes dans le monde ont adopté un Agenda 21, Montréal, métropole de 1,8 million d'habitants, semble avoir des ambitions plus modestes. Ainsi, dans la foulée de ses Plans de développement durable quinquennaux (2005 et 2010), plutôt qu'un Agenda 21, elle met en œuvre, à compter de 2005, un programme dont le nom, Quartier 21 (Q21), indique bien l'échelle d'intervention privilégiée, celle du quartier. La présente communication vise à mettre en lumière le contenu des projets élaborés dans le cadre de ce programme. Elle repose sur l'examen des documents produits par les comités locaux porteurs de ces projets et par des entrevues menées auprès de responsables de ces comités. Il ressort de notre étude que l'accent de ces projets est mis sur la dimension environnementale du développement urbain durable, principalement centrée sur le trio « santé, sécurité, verdissement ». La dimension d'équité sociale ne se traduit que par le biais de la répartition sur l'ensemble du territoire montréalais de ces projets. Quant à la dimension économique, elle est peu présente.

  • Discussion
  • Pause

Communications orales

Conférence-synthèse 


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