Dès les années 1970, l’émergence d’une conscience « écologique » a remis en question l’« idéologie de la croissance » qui présidait au développement des villes après la Seconde Guerre mondiale. À la suite du rapport Halte à la croissance du Club de Rome de 1972, des chocs pétroliers de 1972 et 1979, de la multiplication des grandes catastrophes industrielles comme celles de Bhopal en 1984 et Tchernobyl en 1986, de la montée des mouvements écologistes, du rapport Brundtland de 1987 et du troisième Sommet de la Terre tenu à Rio de Janeiro en 1992, qui a donné naissance à l’Agenda 21, les modalités traditionnelles de planification et de gestion urbaines ont été appelées à être configurées sous un autre jour, celui du « développement urbain durable ». Ce principe devient un « impératif » des politiques publiques et un « cadre de référence pour l’action publique urbaine ». Le développement urbain durable constitue alors une prescription qui renvoie, en principe, à l’intégration des dimensions économiques, environnementales, sociales et culturelles dans le développement des villes. Dans la foulée du Sommet sur le développement durable qui s’est tenu à New York en septembre 2015, dont l’un des objectifs renvoie aux « villes et collectivités durables », ce colloque vise à faire le point sur la mise en pratique de la « ville durable ». Les stratégies de développement urbain durable sont-elles efficaces? De quel point de vue et comment en évaluer les effets? Ces stratégies accordent-elles une importance prépondérante à la dimension environnementale, en mettant l’accent sur les enjeux du transport, de la densité urbaine ou des espaces verts? Dans quelle mesure les dimensions sociale et culturelle sont-elles également prises en compte? Et l’objectif de croissance est-il véritablement remis en cause? Voilà des questions auxquelles les participants de ce colloque tenteront d’apporter des réponses.
Du mercredi 11 au jeudi 12 mai 2016