On constate un certain flou quant à l’évaluation des effets de la participation du public en aménagement et en urbanisme qui contraste avec la clarté du besoin de son intégration à la prise de décision. La question « à quoi la participation du public en aménagement, sous ses différentes formes, donne-t-elle lieu? » reste largement ouverte, et ce, d’autant plus que d’autres facteurs, extérieurs au dispositif participatif, peuvent avoir un effet tout aussi important sur la décision finalement prise.
À cet égard, l’action publique ne résulte pas d’un canal unique et unidirectionnel : elle est plutôt le fruit d’un processus de construction et d’interactions qui provoque des conflits, des ajustements et des retours en arrière, suivis de progressions. Aussi, les expériences de participation publique ont des retombées qui ne peuvent être envisagées uniquement comme des résultats limités dans l’espace et dans le temps. Certains de leurs résultats peuvent parfois se diffuser, plus ou moins consciemment, dans les pratiques des acteurs impliqués.
Il paraît pertinent de s’intéresser à ces diverses formes de la participation : institutionnelle, non institutionnelle, présentielle, en ligne, politisée ou moins politique. Comment la participation au sein d’un dispositif interagit-elle avec la participation dans les autres canaux? Comment les processus de participation des usagers de l’espace sont-ils saisis par l’organisation institutionnelle? Comment les chercheurs parviennent-ils à aborder ces processus expérimentaux, qui prennent forme dans l’espace urbain, sans être liés aux modes habituels de concertation locale?
Ce colloque souhaite apporter des éléments de réponse à ces questions en s’appuyant sur des expériences et des réflexions issues de recherches menées dans différents contextes, notamment québécois, français et suisses.