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Informations générales

Événement : 84e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Ce colloque porte sur le couple amoureux comme configuration sociale et institutionnelle. Son but est d’étudier les enjeux, les caractéristiques et les transformations récentes de la forme « couple », puisque les cadres normatifs et les pratiques de l’intimité amoureuse et sexuelle se sont grandement diversifiés dans les sociétés occidentales contemporaines. Ces modifications arrivent parfois jusqu’à remettre radicalement en question la structure « duale » traditionnelle du couple et à l’ouvrir à des reconfigurations qui semblent porter atteinte à sa stabilité. Nous allons nous interroger sur le couple dans la multiplicité de ses facettes : d’abord sa structure « interne » de rencontre d’individualités ayant des histoires et des parcours singuliers; ensuite les formes et les enjeux de la gestion interne de la complexité du couple (évolution des besoins, renégociation des frontières, gestion des ressources, etc.); l’interaction du couple et de ses membres avec les facteurs de complexité « externe » (le couple et leurs amis, le couple et les familles d’origine, la conciliation travail-études-famille, etc.). Ainsi, nous visons à dégager plus en général les normes qui orientent et structurent actuellement le couple comme forme socio-institutionnelle d’interaction stabilisée entre individus, ainsi que les attentes de ceux qui s’y engagent.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Ouverture du colloque


Communications orales

Scénarios conjugaux en émergence

  • Envisager une relation amoureuse avec un homme plus jeune : motifs et attentes des femmes entretenant des relations hypogamiques en termes d'âge
    Milaine Alarie (Université McGill)

    Lorsqu'il s'agit des relations intimes hétérosexuelles, les femmes sont généralement encouragées à choisir un homme de leur âge ou plus âgé qu'elles. Quoique l'on assiste à un intérêt médiatique croissant depuis quelques années pour les relations intimes où la femme est plus âgée que son partenaire− c'est-à-dire les relations hypogamiques en termes d'âge−, les données statistiques récentes confirment qu'il s'agit encore aujourd'hui d'un type de relation beaucoup moins commun que son opposé. Par le passé, les relations intimes où l'homme est plus âgé que sa partenaire ont fait l'objet de plusieurs études empiriques et quelques théories ont été avancées afin d'expliquer les raisons motivant une majorité d'hommes à préférer des femmes plus jeunes qu'eux. Toutefois, très peu de chercheurs se sont penchés sur la question des relations hypogamiques en termes d'âge. À l'aide de 62 entrevues semi-dirigées menées auprès de femmes Canadiennes célibataires qui, au mitan de leur vie, entretiennent une (ou des) relations intimes hypogamiques en termes d'âge, j'analyse les motifs invoqués par mes participantes pour expliquer leur choix de partenaire ainsi que leurs perceptions des raisons qui poussent les jeunes hommes à s'intéresser à elles. De plus, j'explore comment la différence d'âge influence la façon dont mes participantes entrevoient le futur avec leur(s) partenaire(s).

  • Amour, intimité et engagement aux âges avancés : sens et expériences
    Chloé Dauphinais (UdeM - Université de Montréal), Isabelle VAN PEVENAGE (UdeM - Université de Montréal)

    Alors même que les profils conjugaux des personnes âgées de 65 ans et plus se diversifient depuis plusieurs années (augmentation des unions libres, des séparations et des divorces), les chercheurs se penchent encore peu sur le sens de la conjugalité pour cette population. L'apparition de ces nouveaux comportements est certainement à mettre en lien avec l'avènement des sentiments amoureux et des idéaux égalitaires au sein des couples. La rupture est aujourd'hui inscrite dans la relation comme une issue possible lorsque l'épanouissement affectif et sexuel est remis en cause. Toutefois, parallèlement à ce constat, on observe également que lors de l'apparition de besoins liés à la vieillesse, la norme de responsabilité est très largement partagée au sein de la population et que l'engagement des conjoints, et surtout des conjointes, est sans équivalent. Comment se vivent ces expériences de la conjugalité lorsque les individus doivent renégocier leurs statuts et leurs identités ? Comment perçoivent-ils leur engagement alors même que la nature du lien est parfois profondément transformée ? Quel sens est donné à la conjugalité lorsque le quotidien amoureux est progressivement envahi par la nécessité d'une gestion de plus en plus médicale ? Dans le cadre de cette communication, nous aimerions explorer ces questions en nous basant sur les analyses des premières entrevues menées dans le cadre d'un projet de recherche sur l'articulation des identités d'aidants et de conjoints aux âges avancés.

  • Pause
  • Les couples cohabitants et non cohabitants : comparaison du vécu sentimental et intime
    Barry D. ADAM (University of Windsor), Martin BLAIS (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marie-France Goyer (UQAM - Université du Québec à Montréal), Francine LAVOIE (Université Laval), Céline Magontier (UQAM - Université du Québec à Montréal), Carl Rodrigue (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les chercheurs s'intéressent de plus en plus aux couples non cohabitants. D'une part, la non cohabitation pourrait être comprise, selon la théorie de l'individualisation, comme le reflet d'une quête d'autonomie propre aux sociétés contemporaines. D'autre part, la non cohabitation pourrait être comprise, selon la théorie de l'attachement, comme un compromis entre le désir d'être en couple et l'ambivalence à s'attacher à un partenaire. Les données de 1357 Canadiens en couple depuis au moins quatre ans ont permis de tester ces hypothèses en comparant les individus en couple cohabitant et non cohabitant en fonction de leur vécu sexuel et intime. Les analyses statistiques ont révélé que les individus en couple non cohabitant rapportaient des scores plus élevés d'attachement anxieux, de satisfaction sexuelle et percevaient davantage d'alternatives financières en cas de séparation. En revanche, ils rapportaient moins de dévouement envers leur couple et d'obstacles perçus à la séparation. Les individus en couple cohabitant et non cohabitant ne différaient pas en fonction des besoins qu'ils cherchent à satisfaire dans leurs relations, de l'attachement évitant, de la fréquence des contacts sexuels, de la qualité perçue de la relation, de l'équité et de l'autonomie. Les résultats ne permettent pas de conclure que la non cohabitation est une forme de couple plus individualisée, mais suggère que les individus choisissent de cohabiter en fonction de leur degré de sécurité de l'attachement.

  • La diversification des ententes relatives à l'exclusivité sexuelle et émotionnelle dans le couple : formes de conjugaison du désir d'actualisation personnelle et du projet conjugal?
    Marie-France Goyer (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les transformations qui traversent la société contemporaine ont altéré significativement la nature des relations. Au côté de la relation dyadique monogame traditionnelle se trouvent maintenant les relations dyadique ouverte et polyamoureuse. Comme l'étude de ces configurations relationnelles émergentes demeure à un stade embryonnaire, nous disposons de peu de connaissances sur leur fonctionnement. Cette présentation vise à 1) contraster les règles négociées par les partenaires de ces unions et 2) explorer les caractéristiques associées à l'importance accordée au respect de ces règles. L'échantillon analysé est composé de 3485 participants âgés de 18 à 80 ans (M = 28,4 ans) recrutés dans le cadre du projet ÉPRIS. Les régressions logistiques menées ont démontré que les règles qui concernent le dévoilement des partenaires extérieurs et l'usage du condom étaient rapportées par plus de 65 % des participants en relation dyadique ouverte et polyamoureuse, mais que la plupart des autres règles questionnées étaient rapportées par une proportion significativement plus élevée de participants en relation dyadique ouverte. Le modèle de régression multiple a permis d'identifier certaines caractéristiques associées à l'importance accordée au respect de l'entente telles qu'une entente sexuelle monogame et un niveau d'engagement envers la relation plus élevé. La diversité des ententes négociées semble témoigner d'une volonté de conjuguer actualisation de soi et projet conjugal.


Assemblée générale

Dîner libre


Communications orales

Couple et parentalité

  • L'engagement dans la parentalité : étude du processus menant à la décision d'avoir un enfant dans les parcours de vie de nouveaux parents
    Kevin Rousseau (Université Laval)

    Dans les premières décennies du 20e siècle, la venue des enfants avait un caractère inéluctable et naturel dans l'esprit des Québécois : leur reproduction était celle de la vie familiale qui s'imposait comme une destinée des couples. Les nombreuses transformations sociétales, en particulier celles qui ont eu cours dans l'après-guerre, ont mené à une transformation radicale du rapport à l'enfant : la procréation est aujourd'hui un acte pensé et réfléchi dans une large mesure, un choix de couple librement consenti par chacun des conjoints, le cas échéant. A partir des résultats d'une enquête qualitative menée au moyen d'entrevues semi-dirigées auprès quinze nouveaux parents, cette communication se penche sur le processus menant à la décision de devenir parent, en s'attardant aux facteurs liés aux parcours conjugaux et à la formation du couple qui ont été déterminants dans cette expérience.

  • « Mon chum a donné son sperme à mes amies » : expériences de couples québécois dont l'un des partenaires a offert ses gamètes à un couple lesbien
    Isabel Côté (UQO - Université du Québec en Outaouais), Kévin LAVOIE (UdeM - Université de Montréal)

    Cette communication présente le cadre de négociation concernant la place des hommes qui participent au projet parental de mères lesbiennes en tant que donneurs connus au Québec. Trente-deux personnes ont été rencontrées, soit neuf couples de femmes et dix donneurs, de même que quatre partenaires de vie de ces hommes. Les résultats démontrent que le don s'inscrit dans une démarche négociée, à la jonction de trois considérations désignées comme des facteurs d'influence : les réflexions préalables des mères quant à leurs représentations de la paternité et de l'engagement désiré de la part du donneur, les attentes singulières qui motivent ces hommes à participer de façon consentante au projet parental d'autrui et, dans certains cas, la façon dont leur partenaire appréhende les impacts potentiels de ce don sur leur vie conjugale et familiale. Cette négociation à trois ou à quatre croise aussi les préoccupations qu'ont ces adultes à l'égard des besoins des enfants, formant ainsi une toile complexe de relations interpersonnelles. Le dialogue semble être le garant de la cohésion entre les personnes concernées et favorise l'émergence chez le donneur d'un rôle en regard de l'enfant qui soit conforme aux attentes de toutes les parties.

  • Les couples de familles recomposées et leur environnement
    Claudine Parent (Université Laval)

    Les couples qui recomposent une famille s'inscrivent dans un processus de réorganisation familiale qui implique à la fois de maintenir des relations (parent non résident, grands-parents, etc.) et d'en créer de nouvelles (ex. : parents du nouveau partenaire). Cette caractéristique pose des défis particuliers pour les couples qui doivent composer avec cet environnement sans qu'il existe de modèles clairs pour savoir comment agir. À l'aide des témoignages de conjoints vivant en famille recomposée (mères et beaux-pères) et d'intervenants rencontrés dans le cadre de nos études, nous tenterons de mieux saisir l'impact de cet environnement sur l'adaptation des individus et le développement de la relation conjugale. Nous terminerons la présentation en proposant quelques pistes susceptibles d'aider les conjoints à mieux vivre avec l'environnement familial des familles recomposées.

  • Discussion

Communications orales

Comprendre les interactions conjugales contemporaines

  • Du couple marié au couple amoureux : le point du vue du droit et de la sociodémographie
    Isabelle Delaunay (EHESS - École des hautes études en sciences sociales)

    Cette communication porte sur la construction de la catégorie couple, qui inclut les couples mariés et de fait, en croisant les points de vue du droit et de la sociodémographie. En partant de l'entreprise de modernisation des catégories sociodémographiques menées dès la fin des années 70, je souhaite revenir sur les différentes étapes qui ont accompagné le questionnement des sciences sociales sur la définition du couple et qui ont permis de l'élargir aux couples amoureux. Cet exposé vise aussi à montrer que, aujourd'hui, de nombreuses questions restent encore ouvertes dans cette appréhension des couples amoureux comment celle des couples non cohabitants, par exemple. Puis, je montrerai que le droit, civil et social, et les sociodémographes, qui reconnaissent depuis de nombreuses années la réalité du couple amoureux du vivant des personnes, changent de point de vue lorsque ce même couple est rompu par décès. J'exposerai alors les enjeux que cela pose d'un point de vue méthodologique pour la recherche scientifique et notamment, les conséquences de l'oubli par les sociodémographes de la modernisation de la catégorie veuvage, réservée pendant très longtemps aux seuls couples mariés : l'invisibilisation du survivant de ce couple amoureux, qui vient conforter une absence de reconnaissance institutionnelle.

  • Le modèle de l'interdépendance des relations conjugales (IRC)
    Noémie BIGRAS (UQAM - Université du Québec à Montréal), Claude Bélanger (UQAM - Université du Québec à Montréal), Caroline Dugal (UQAM - Université du Québec à Montréal), Natacha GODBOUT (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette présentation fait un survol des modèles et typologies disponibles pour rendre compte des relations conjugales. Face aux lacunes des modèles et typologies et à la lumière de récents écrits scientifiques (Dugal, Bigras, Laforte, Godbout et Bélanger, accepté), un modèle intégrateur basé sur l'interdépendance des relations conjugales (IRC) sera discuté. S'inspirant des théories ayant tenté de décrire la fonction, la nature et les types de relations amoureuses, le modèle IRC se distingue des précédentes typologies en envisageant le couple comme le résultat d'interactions entre quatre dimensions: l'intimité, la passion, l'engagement et la sexualité, ainsi que l'environnement dans lequel cette relation évolue (Dugal et al., accepté). Selon ce modèle, c'est la fluctuation du niveau de ces quatre dimensions chez chacun des partenaires et leurs interactions qui déterminent l'essence de la relation conjugale. Cette conception dynamique et systémique offre une compréhension singulière et spécifique à chaque dyade conjugale pouvant potentiellement s'adapter à la diversité et à la complexité des relations conjugales contemporaines telles que les relations polyamoureuses (McCoy et al., 2015) ou les configurations relationnelles non conjugales basées sur un partenariat sexuel et/ou intime (Rodrigue et al., 2015). La présentation vise à discuter des modèles et typologies disponibles, ainsi que de la nouvelle modélisation des relations amoureuses.

  • Pause

Communications orales

Conjugalité, enjeux matériels et financiers

  • Aléas conjugaux en contexte de précarité : influence de la situation de rue et stratégies mobilisées par les jeunes
    Philippe-Benoit Côté (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Peu d'études documentent le rôle de la précarité dans la construction et le maintien des relations conjugales chez les jeunes en situation de rue. Cette étude vise à : 1) documenter l'influence de la précarité sur les relations conjugales des jeunes en situation de rue; 2) décrire les stratégies conjugales mobilisées par ces jeunes.42 jeunes en situation de rue âgés de 18 à 32 ans ont été rencontrés en entrevue individuelle. Une analyse qualitative a été effectuée à partir des étapes de décontextualisation et de recontextualisation des données (Tesch, 1990). Les jeunes mentionnent que le contexte de précarité pose deux obstacles aux relations conjugales : 1) la drogue fait entrave à l'investissement dans une relation conjugale; 2) l'urgence de la survie fait douter de la sincérité du partenaire. Par ailleurs, les jeunes témoignent de l'importance de créer des relations conjugales pour : 1) assurer leur survie par un partage des ressources; 2) obtenir un soutien affectif dans un contexte de méfiance et d'isolement; 3) effectuer des changements de vie (quitter la rue, arrêter de consommer de la drogue). Cette étude montre que la précarité exerce une influence importante, mais paradoxale, sur les relations conjugales des jeunes. Si la précarité rend difficile le maintien des relations conjugales chez les jeunes, elle les pousse également à investir la sphère conjugale pour assurer leur survie matérielle et psychologique, voire pour quitter la situation de rue.

  • L'argent au sein des couples : un révélateur des liens amoureux, économiques et parentaux
    Annabelle Seery (UdeM - Université de Montréal)

    Les normes d'égalité, d'autonomie et de choix individuels sont, selon les tenants de la deuxième modernité, les bases des relations conjugales contemporaines. Est-ce que ces normes se reflètent dans la façon dont les couples québécois gèrent l'argent? En nous appuyant sur des entretiens semi-directifs réalisés avec des parents québécois hétérosexuels vivant en couple, n'ayant pas de diplôme universitaire et ayant de faibles revenus, nous montrerons, à partir de leur façon de gérer l'argent, comment ces couples naviguent dans la complexité des liens à la fois amoureux, économiques et parentaux. Notre étude permet de nous renseigner sur les pratiques et les représentations que les conjoints attachent à l'argent dans un contexte de maintien des inégalités de genre et de précarité économique. L'imbrication des rapports de genre et de classe met en lumière les limites concrètes aux normes d'égalité, d'autonomie et de choix individuels souvent évoquées.

  • Discussion
  • Le couple au risque de la complexité
    Martin Blais (UQAM - Université du Québec à Montréal)