405 - La violence en contexte sportif : sortir des sentiers battus

Communications orales 09 h 00 → 12 h 15

La violence en contexte sportif : sortir des sentiers battus (Partie 1)

• 09 h 00
  Mot de bienvenue
• 09 h 15
  La violence envers les jeunes en contexte sportif : tour d'horizon
  Sylvie Parent (Université Laval)

  La violence envers les jeunes en contexte sportif peut prendre diverses formes. Bien au-delà des phénomènes connus de violence sur le jeu ou de la violence des foules, les jeunes vivent également de la violence interpersonnelle comme la maltraitance (physique, émotionnelle et sexuelle) et l'intimidation dans ce contexte. Certains athlètes posent même des gestes de violence envers eux-mêmes. Cette présentation vise à faire état des connaissances actuelles sur la question de la violence envers les jeunes sportifs.

• 09 h 45
  Quand les athlètes de font du mal : portrait des comportements auto-infligés en sport
  Kristine Fortier (Université Laval), Sylvie PARENT (Université Laval)

  La violence auto-infligée est une importante cause de mortalité dans le monde (Krug et al., 2002). L'intérêt pour le rôle du sport comme déclencheur de violence auto-infligée chez les athlètes est apparu à partir de la fin des années 1980 (Lestner, 2015). Toutefois, les connaissances en lien avec ce type de violence demeurent limitées dans la littérature, notamment en raison de la normalisation de certains comportements dans ce contexte. Il s'agit donc ici de présenter un portrait de cette problématique en sport afin d'avoir une meilleure compréhension de ce phénomène. Les comportements introduits par la propre initiative de l'athlète qui peuvent mettre directement en danger son bien-être physique et psychologique incluent les comportements suicidaires ainsi que les comportements d'automutilation. Toutefois, Young (2012) a suggéré que les jeunes impliqués dans le sport peuvent également se soumettre à des expériences fort différentes du contexte général, telles que se soumettre à des comportements alimentaires à risque (e.g. jeûne, déshydratation), ingérer des produits ou utiliser des méthodes illégales pour améliorer leurs performances (e.g. dopage sportif) et poursuivre l'entraînement malgré la présence d'une douleur ou d'une blessure. Les caractéristiques de ces comportements individuels seront présentées et mis en relation avec la tendance de la culture sportive à les normaliser.

• 10 h 15
  Pause
• 10 h 45
  La violence dans le sport : qu'est-ce que les jeunes en pensent?
  Guylaine DEMERS (Université Laval), Catherine FLYNN (Université d’Ottawa), Kristine Fortier (Université Laval), Claude GOULET (Université Laval), Geneviève LESSARD (Université Laval), Sylvie PARENT (Université Laval)
• 11 h 15
  Phénomène d'intimidation et de violence sur le terrain de soccer : différences de perceptions entre joueurs, parents, entraîneurs et arbitres
  Éric FRENETTE (Université Laval), Martin Gendron (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

  Cette étude a pour objectif de comparer les perceptions de joueurs de soccer, de leurs parents, d'entraîneurs et d'arbitres au regard de la présence de comportements antisportifs d'agression entre adversaires (intimidation, violence) ainsi que de leur influence possible sur le maintien de la participation au soccer chez les U12 à U18. Réalisée dans le cadre de l'Enquête sur la participation au soccer amateur au Canada (Gendron, Frenette, Valois et Goulet, 2012), l'étude a rassemblé 3 178 participants soit, 1 395 joueurs (♀ = 51%), 1 130 parents (♀ = 61%), 557 entraîneurs (♂ = 86%) et 96 arbitres (♂ = 78%). Quatre versions françaises du questionnaire (élaborées, validées, traduites en anglais en formats papier et web) ont permis de recueillir la perception des participants. L'échelle de comportements antisportifs de Gendron et coll. (2011) a été intégrée dans chaque version (11 items, α = ,89 à ,91) et déclinée en trois sous-échelles : intimidation verbale (4 items), intimidation physique (4 items), violence physique (3 items). Des différences de perceptions sont notées entre les divers acteurs interrogés en fonction de leur rôle, du genre et du niveau de compétition. Par ailleurs, ces comportements sont identifiés par les jeunes et les adultes comme un déterminant pouvant influencer la décision de cesser la pratique du soccer dans la prochaine année. Les résultats seront discutés en fonction de la littérature existante et d'autres études menées à ce sujet par les auteurs.

• 11 h 45
  L'expérience des athlètes gais, lesbiennes et bisexuels en sport : plus d'ouverture mais la violence est toujours présente
  Audrey CARRIER (Université Laval), Guylaine Demers (Université Laval)

  La présentation portera sur les résultats préliminaires d'un projet de recherche plus vaste qui vise à décrire l'expérience sportive des athlètes lesbiennes, gais et bisexuels (LGB) collégiaux et universitaires canadiens. 260 athlètes du Réseau du sport étudiant du Québec ont répondu à un questionnaire en ligne, dont 60 athlètes qui s'identifient comme LGB. Bien que nous n'ayons que peu de répondants (260) à ce stade-ci de l'étude, ces résultats préliminaires montrent que l'homophobie est bien présente dans le système sportif avec 42 % d'athlètes LGB et le tiers d'athlètes hétérosexuels (34 %) qui en ont subi ou en ont été témoins. La violence envers les athlètes LGB est omniprésente et se manifeste par des menaces et des insultes verbales, de l'intimidation et des agressions physiques. On constate encore aujourd'hui que six athlètes sur 10 entendent des remarques homophobes dans le milieu sportif, et ce, sur une base régulière. Le silence entourant la question de la diversité sexuelle demeure. On note tout de même un progrès face à la présence d'athlètes LGB en sport. En effet, plus de trois athlètes LGB sur quatre s'affichent à toute ou à une partie de leur équipe. De plus, l'ensemble des répondants athlètes perçoit leur environnement sportif (entraîneurs, coéquipiers et responsables des sports) comme étant ouvert à la présence de personnes LGB. Toutefois, les répondants hétérosexuels estiment leur milieu sportif plus ouvert que les athlètes LGB.

Assemblée générale 12 h 15 → 13 h 00

Dîner

Communications orales 13 h 00 → 16 h 30

La violence en contexte sportif : sortir des sentiers battus (Partie 2)

• 13 h 00
  La violence envers les jeunes en contexte sportif à travers le prisme de la violence structurelle
  Catherine Flynn (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Sylvie PARENT (Université Laval)

  Cette communication propose une réflexion théorique sur la pertinence du concept de violence structurelle pour l'analyse de la violence envers les jeunes en contexte sportif. Après la présentation d'une opérationnalisation du concept de violence structurelle, sa pertinence sera illustrée à l'aide d'exemples empiriques tirés des entrevues réalisées dans le cadre du processus de validation d'un questionnaire visant à documenter la violence chez les jeunes athlète.

• 13 h 30
  Réflexions sur la violence dans les sports au Canada
  Jocelyn East (Université d’Ottawa)
• 14 h 00
  RESPAIX au hockey mineur : une initiative unique pour prévenir la violence
  Tony Tapin (Respaix), Patrick Vachon (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

  La violence est malheureusement une réalité qui est subie par beaucoup trop de jeunes sportifs, en particulier au hockey. Le programme RESPAIX, mis en place en 2010 au Saguenay, vise à valoriser le hockey comme un lieu de plaisir et de croissance personnelle dans un environnement sans violence. Le programme a pour objectif de conscientiser les jeunes, les parents et les bénévoles au phénomène de la violence au hockey mineur tout en les impliquant au processus de changement afin de développer des comportements responsables et pacifiques. Le programme intervient à chaque année auprès d'environ 600 individus, en réalisant plus de 250 interventions. Une évaluation est réalisée à tous les ans pour documenter les effets perçus de ce programme auprès de la clientèle. Après avoir effectué la moyenne des résultats, on observe que 94% des répondants rapportent avoir observé une amélioration du climat durant l'année suite aux interventions, 44 % ont utilisé les services offerts et 45% affirment que ce programme a contribué à une amélioration de leur comportement. Une nouvelle collecte de données sur les effets perçus de ce programme est en cours. Les résultats permettront de compléter ceux déjà amassés et seront présentés lors de ce colloque. La pertinence et l'intérêt d'élargir les horizons d'un tel programme à l'intérieur du Québec seront également discutés.

• 14 h 30
  Pause
• 15 h 00
  Sport'Aide : pour prévenir et intervenir en matière de violence en contexte sportif
  Sylvain Croteau (Sport'Aide), Guylaine Dumont (Sport'Aide)

  Le sport, comme d'autres sphères de la société, est aussi confronté à des manifestations de violence. Prenant diverses formes, la violence en contexte sportif cause des torts importants – voire irréparables – aux sportifs qui en sont victimes. En plus de vivre une mauvaise expérience, certains quittent même leur sport, amers et profondément blessés. Malgré l'amélioration des connaissances sur le sujet, encore peu de démarches d'intervention et de prévention existent à ce jour au Québec. Face à ce constat, Sport'Aides'est donné pour missiond'intervenir pouréliminer la violence du milieu sportif et de contribuer à offrir un environnement sain, sécuritaire et harmonieux aux jeunes qui y évoluent. L'objet de la présentation est donc de présenter les actions présentes et futures de l'organisme en cette matière. Sport'Aide souhaite notamment contribuer à sensibiliser et à soutenir les personnes touchées par cette problématique, à rallier les divers intervenants sportifs et à convaincre les décideurs concernés de l'importance d'agir dans ce dossier.

• 15 h 30
  Discussion
• 16 h 15
  Mot de clôture