405 - La violence en contexte sportif : sortir des sentiers battus

La violence envers les jeunes en contexte sportif peut prendre diverses formes. Bien au-delà des phénomènes connus de violence sur le jeu ou de la violence des foules, les jeunes vivent également de la violence interpersonnelle comme la maltraitance (physique, émotionnelle et sexuelle) et l'intimidation dans ce contexte. Certains athlètes posent même des gestes de violence envers eux-mêmes. Cette présentation vise à faire état des connaissances actuelles sur la question de la violence envers les jeunes sportifs.

La violence auto-infligée est une importante cause de mortalité dans le monde (Krug et al., 2002). L'intérêt pour le rôle du sport comme déclencheur de violence auto-infligée chez les athlètes est apparu à partir de la fin des années 1980 (Lestner, 2015). Toutefois, les connaissances en lien avec ce type de violence demeurent limitées dans la littérature, notamment en raison de la normalisation de certains comportements dans ce contexte. Il s'agit donc ici de présenter un portrait de cette problématique en sport afin d'avoir une meilleure compréhension de ce phénomène. Les comportements introduits par la propre initiative de l'athlète qui peuvent mettre directement en danger son bien-être physique et psychologique incluent les comportements suicidaires ainsi que les comportements d'automutilation. Toutefois, Young (2012) a suggéré que les jeunes impliqués dans le sport peuvent également se soumettre à des expériences fort différentes du contexte général, telles que se soumettre à des comportements alimentaires à risque (e.g. jeûne, déshydratation), ingérer des produits ou utiliser des méthodes illégales pour améliorer leurs performances (e.g. dopage sportif) et poursuivre l'entraînement malgré la présence d'une douleur ou d'une blessure. Les caractéristiques de ces comportements individuels seront présentées et mis en relation avec la tendance de la culture sportive à les normaliser.

Cette étude a pour objectif de comparer les perceptions de joueurs de soccer, de leurs parents, d'entraîneurs et d'arbitres au regard de la présence de comportements antisportifs d'agression entre adversaires (intimidation, violence) ainsi que de leur influence possible sur le maintien de la participation au soccer chez les U12 à U18. Réalisée dans le cadre de l'Enquête sur la participation au soccer amateur au Canada (Gendron, Frenette, Valois et Goulet, 2012), l'étude a rassemblé 3 178 participants soit, 1 395 joueurs (♀ = 51%), 1 130 parents (♀ = 61%), 557 entraîneurs (♂ = 86%) et 96 arbitres (♂ = 78%). Quatre versions françaises du questionnaire (élaborées, validées, traduites en anglais en formats papier et web) ont permis de recueillir la perception des participants. L'échelle de comportements antisportifs de Gendron et coll. (2011) a été intégrée dans chaque version (11 items, α = ,89 à ,91) et déclinée en trois sous-échelles : intimidation verbale (4 items), intimidation physique (4 items), violence physique (3 items). Des différences de perceptions sont notées entre les divers acteurs interrogés en fonction de leur rôle, du genre et du niveau de compétition. Par ailleurs, ces comportements sont identifiés par les jeunes et les adultes comme un déterminant pouvant influencer la décision de cesser la pratique du soccer dans la prochaine année. Les résultats seront discutés en fonction de la littérature existante et d'autres études menées à ce sujet par les auteurs.

La présentation portera sur les résultats préliminaires d'un projet de recherche plus vaste qui vise à décrire l'expérience sportive des athlètes lesbiennes, gais et bisexuels (LGB) collégiaux et universitaires canadiens. 260 athlètes du Réseau du sport étudiant du Québec ont répondu à un questionnaire en ligne, dont 60 athlètes qui s'identifient comme LGB. Bien que nous n'ayons que peu de répondants (260) à ce stade-ci de l'étude, ces résultats préliminaires montrent que l'homophobie est bien présente dans le système sportif avec 42 % d'athlètes LGB et le tiers d'athlètes hétérosexuels (34 %) qui en ont subi ou en ont été témoins. La violence envers les athlètes LGB est omniprésente et se manifeste par des menaces et des insultes verbales, de l'intimidation et des agressions physiques. On constate encore aujourd'hui que six athlètes sur 10 entendent des remarques homophobes dans le milieu sportif, et ce, sur une base régulière. Le silence entourant la question de la diversité sexuelle demeure. On note tout de même un progrès face à la présence d'athlètes LGB en sport. En effet, plus de trois athlètes LGB sur quatre s'affichent à toute ou à une partie de leur équipe. De plus, l'ensemble des répondants athlètes perçoit leur environnement sportif (entraîneurs, coéquipiers et responsables des sports) comme étant ouvert à la présence de personnes LGB. Toutefois, les répondants hétérosexuels estiment leur milieu sportif plus ouvert que les athlètes LGB.