Informations générales
Événement : 84e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Le poids grandissant du secteur informel dans les économies, notamment dans l’emploi au sein des pays à faible revenu, impose de l’inscrire parmi les priorités des gouvernements et de la communauté internationale en matière de développement. Ses nombreuses implications en termes de productivité, de compétitivité, d’environnement des affaires et de qualité des emplois offerts en font l’un des défis majeurs à la diversification de ces économies vers des activités plus productives dans les secteurs agricoles et industriels, et à leur intégration dans les chaînes de valeur régionales et internationales. De toute évidence, l’informel présente des avantages pour les pays à faible revenu du fait des emplois générés et du rôle de soupape de sécurité qu’il joue vis-à-vis des segments les plus défavorisés de la population. D’un autre côté, il induit un niveau de productivité plus faible, de substantiels manques à gagner fiscaux, des niveaux de précarité indescriptibles sur les emplois créés et une dualité dans l’environnement des affaires mettant en péril le cadre réglementaire.
À la lumière des expériences de plusieurs pays de l’espace francophone, ce colloque se propose de faire un état des lieux détaillé du secteur informel, tel qu’il apparaît dans plusieurs régions du monde, à travers une approche factuelle nécessaire pour des politiques publiques basées sur des évidences scientifiques. Le colloque fournit une occasion unique de traiter à la fois des causes, des manifestations, des formes et des conséquences de l’informel, avec des compétences locales et internationales, et dans une approche pluridisciplinaire et multiculturelle. Les mécanismes, modalités et politiques de transition vers l’économie formelle seront également abordés.
Dates :- Félix Zogning (UdeS - Université de Sherbrooke)
- Ahmadou Aly Mbaye (UCAD - Université Cheikh Anta Diop de Dakar)
- Marie Therese Ngouem Epouse Um (Université de Douala)
Programme
Ouverture du colloque
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L'économie informelle dans l'espace francophoneAhmadou Aly Mbaye, Félix Zogning (UQO - Université du Québec en Outaouais)
L'entrepreneuriat en contexte informel
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Frein ou catalyseur? L'impact de l'économie informelle sur l'entrepreneuriat, l'emploi et les institutionsSharam Alijani (NEOMA Business School)
Cette communication a pour objet d'examiner l'origine et le processus de développement du secteur informel au sein des économies des pays en développement et leur impact sur l'entrepreneuriat, les acteurs sociaux, la croissance économique. Notre étude met en lumière le rôle des entrepreneurs dans l'évolution du secteur informel et le développement de la finance alternative face aux contraintes imposées par la rareté des ressources. Notre recherche s'appuie sur les indicateurs du secteur informel des pays sélectionnés (Banque mondiale, 2012, 2015, OCDE, 2006) afin de mesurer l'impact des institutions et des réseaux formels et informels sur les activités des secteurs non régulés (North, 1990 ; Williamson, 1985; OCDE, 2003, Pfau-Effinger, 2009 ; Enste, 2002, Williams, 2013 ; Mathias et al. 2015). Plus particulièrement, nous tentons à appréhender les rapports qu'entretiennent les acteurs sociaux (i.e. investisseurs, entrepreneures, entreprises,…) en lien avec la finance alternative (Belleflamme et al., 2013, 2014 ; Mollick, 2014 ; Armendtriz et Morduch, 2005 ; Yunus, 2003) et l'organisation du travail et des tontines (Servet, 1990 ; Diop, 2007 ; Horn, 2005 ; Bonner et Spooner, 2011, OIT, 2002). Il est ainsi démontré que les liens multiples entre les acteurs au sein de l'économie informelle sont générateurs de nouvelles dynamiques entrepreneuriales à l'échelle micro, méso et macro.
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Parcours et profil personnels, et démarche entrepreneuriale dans le secteur informelBilyaminou Dan Rani Guero (Université Gaston Berger - Saint-Louis du Sénégal), Birahim Gueye
Dans un contexte marqué par la fascination des « gens instruits » par le salariat et le fonctionnariat en Afrique francophone (Singaravélou, 2009 ; Benié, 2012), il est rare de voir des individus ayant suivi une formation académique poussée se lancer dans l'entrepreneuriat. C'est d'ailleurs un objet de curiosité quand ces individus s'engagent dans l'entrepreneuriat informel. En effet, le secteur informel est généralement considéré comme un ensemble disparate de petites activités permettant aux migrants ruraux et aux citadins sans formation, n'ayant pu avoir accès aux emplois du secteur moderne, de vivre et de survivre (Latouche, 1989 ; Charmes, 1990 ; Oudin, 1990 ; Benjamin et Mbaye, 2012 ; ILO, 2014).
Suivant une approche inductive, à travers une immersion en profondeur dans l'entreprise, nous avons tiré des enseignements que nous avons discutés en mobilisant la littérature en entrepreneuriat. Nous avons mis en évidence le fonctionnement d'une entreprise informelle tournée vers une professionnalisation de ses activités (Ali et al., 2011 ; Uzo et Mair, 2014 ; La Porta et Shleifer 2014).
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Les logiques d'action de l'écoentrepreneur sénégalaisBirahim Gueye, Mbayang Badiane Khoto (Université Gaston Berger - Saint-Louis du Sénégal)
Au Sénégal, en dépit de l'engagement de l'Etat pour une « économie verte », matérialisé par une allocution mémorable du Président Macky Sall au sommet Rio +20 et à une participation remarquée à la COP21 au mois de novembre 2015 à Paris, cela ne semble pas se traduire dans la stratégie de promotion de l'entrepreneuriat et de développement de PME, plus globalement. En effet, les dispositifs institutionnels (incubateurs spécialisés, fonds d'investissement spécifiques, mécanismes d'enregistrement facilités, etc.) ne tiennent pas en compte les spécificités de l'entrepreneuriat dans les activités orientées développement durable.
Des enquêtes par entretien sont effectuées auprès de créateurs d'entreprises se réclamant partisans du développement durable. L'exploitation de ces données a permis l'identification des caractéristiques des éco-entrepreneurs. Nos résultats montrent qu'ils se distinguent nettement de l'entrepreneur classique, tout comme les logiques qui fondent leurs actions. Les modèles des logiques d'action de la littérature (Arocena et al., 1983 ; Bruyat, 1993 ; Marchesnay, 2002 ; Fayolle, 2003) n'apparaissent pas avec les résultats de l'étude. Nous retrouvons plutôt des logiques d'abandon des produits de synthèse, de valorisation des produits naturels et enfin de sensibilisation des bienfaits des produits naturels.
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Compétences de gestion et orientation entrepreneuriale dans le secteur informelAxel Demenet (DIAL)
Deux des conceptions fondatrices du secteur informel que sont l'école Dualiste (Lewis, 1954 ; Harris and Todaro, 1970) et l'école Légaliste (de Soto, 1989) s'opposent sur le concept d'entrepreneur informel. Parmi la masse hétérogène des unités de production informelles (UPI) dans les pays en développement, une question clé est en effet de distinguer les activités de subsistance des micro-entreprises ayant un potentiel de croissance. Dans ce cadre, un facteur discriminant pourtant peu utilisé jusqu'à présent est l'Orientation Entrepreneuriale (OE). Trouve-t-on dans le secteur informel des entrepreneurs à proprement parler ? Le cas échéant, qu'est-ce qui les différencie de ceux opérant dans le secteur formel ? Y a-t-il un lien de causalité avec la performance ?
Au-delà d'une distinction basée sur l'OE, la pertinence de compétences de gestion telles que la comptabilité en parties doubles ou le marketing reste à démontrer pour des UPI. Si leur importance ne fait plus de doute pour des entreprises de plus grande taille, elle est moins intuitive pour ces unités de production à la fois petites et peu évoluées sur le plan organisationnel.
Cette communication propose une approche empirique de ces questions à partir de données de panel vietnamiennes : une enquête mixte (à laquelle l'auteur a pris part), « Household Business and Informal Sector Survey » conduite en 2007,2009 et 2014, ainsi qu'une enquête biennale Petites et Moyennes Entreprises conduite depuis 2005[1].
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Le secteur informel en Afrique et la question du genre : un secteur favorable à l'entrepreneuriat fémininChristiane Lolita Memdjofeng Toche (Université de Rennes 2)
Les femmes représentent 70% des pauvres dans le monde (Bureau International du travail, 2007) car elles sont victimes d'inégalités sociales et d'exclusion. L'une des solutions optimales reconnue par les Etats pour lutter contre la pauvreté et favoriser l'autonomisation des femmes, est l'entrepreneuriat. Les femmes créent ainsi des activités génératrices de revenus ou d'utilité sociale pour s'auto-employer et éviter l'exclusion. Ces activités sont généralement considérées comme des activités de survie faisant partie du secteur informel. L'existence secteur informel a été reconnue dans les années 1970 dans le rapport Kenya du BIT 5Bureau International du Travail) en 1972 qui le caractérise par les éléments suivants : facilité d'accès aux activités, propriété familiales des entreprises, recours aux ressources locales, échelle restreinte des opérations, qualifications acquises par l'apprentissage, marchés échappant à tout règlement et ouverts à la concurrence. Les caractéristiques du secteur informel ont-elles un impact sur le développement de l'entrepreneuriat féminin en Afrique? Les objectifs principaux de cette proposition sont de comprendre le lien entre l'existence du secteur informel et le développement des micro-entreprises féminines en Afrique et d'explorer le passage des petites activités féminines informelles aux activités beaucoup plus formelles (motivations, contraintes, financements, possibilités ou propositions).
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La relation client-vendeur dans les structures de commerce formelles et informelles au Sénégal : les leviers de fidélisation de clientèle en débatAmadou Ba (Université Gaston Berger - Saint-Louis du Sénégal), Birahim GUEYE
Pendant longtemps, les circuits de distribution des pays en voie de développement ont été caractérisés par des réseaux de commerce traditionnel (Taïeb, 2003). Composées presque exclusivement de boutiques et d'épiceries de quartier, il n'y avait donc pas de chaines de magasins pouvant constituer un certain système de distribution organisé (Sternquist, 2007).
A travers une étude qualitative exploratoire menée au sein d'une dizaine de magasins dans la ville de Saint-Louis, nous observons l'importance accordée par les structures formelles et informelles à la gestion de la relation client en caisse pour satisfaire et fidéliser les clients. Il en résulte une volonté de faire de la GRC un levier stratégique afin d'en tirer un avantage comparatif. Cependant, si les structures modernes mettent en place des pratiques commerciales héritées du système occidental telles que la féminisation du personnel en contact, les scripts de comportements en caisse, le libre-service etc., les boutiques de proximité traditionnelles puisent leurs stratégies commerciales dans les réalités socio-culturelles sénégalaises. Il en est ainsi de la pratique du marketing basé sur les valeurs socio-culturelles, de la proximité vis-à-vis de la clientèle, de la vente au détail permettant aux clients de s'approvisionner quotidiennement et souvent avec une autorisation de crédit.
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Entrepreneuriat agricole : cas des diplômés de la formation agricole de l'Université Gaston Berger (UGB)Mouhameth Diémé (Université Gaston Berger - Saint-Louis du Sénégal)
La problématique de l'agriculture dans les pays en voie de développement constitue une préoccupation majeures tant pour les gouvernements que pour les acteurs de la vie socioéconomique. En effet, malgré les énormes potentialités dont disposent ces pays, les difficultés restent toujours pesantes. C'est à cet effet que l'entrepreneuriat agricole des jeunes diplômés issus de formation agricole représente un enjeu important en termes de lutte contre le chômage, de création d'emploi, de sécurité alimentaire et de promotion de l'agriculture. Selon l'approche comportementale, l'entrepreneuriat est un processus dynamique où les individus acquièrent continuellement des compétences et des connaissances nécessaire pour le processus entrepreneurial (Cope, 2005). Ces dernières passent par la formation qui est une étape importante dans l'esprit d'entreprise et font de ces jeunes des acteurs clés à l'entrepreneuriat. Ainsi, à travers une analyse thématique de contenu et des statistiques descriptives, l'objet de ce papier consiste à évaluer l'entrepreneuriat des diplômés universitaires de formation agricole en étudiant le processus qui mène à la création d'une nouvelle entreprise et à la lumière des politiques d'accompagnement existantes.
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Impact des facteurs environnementaux et familiaux sur l'entrepreneuriat féminin : cas algérienWafaa Berbar, Wassila Tabet (Université Abou Bekr Belkaid Tlemcen)
A peine 6% des 700 000 PME recensées en 2013 en Algérie ont été crées par des femmes, par ailleurs de nombreuses enquêtes menées concernant l'entrepreneuriat féminin révèlent que les femmes entrepreneures qui sont majoritairement diplômées, 75% de l'enseignement supérieur et plus de 50% de la formation professionnelle souffrent de manque d'expériences en gestion, et d'intégration à des réseaux professionnels et associations relationnelles, pour demander conseil, chercher une information ou bien acquérir une opportunité. Aussi, elles s'orientent vers le réseau familial pour résoudre leurs problèmes entrepreneuriaux Shabbir et Gregorio (1996). L'objectif donc dans cet article est de montrer l'impact des facteurs environnementaux comme la culture, l'intégration à des réseaux dans l'émancipation de l'entrepreneuriat féminin algérien.
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Motivations et difficultés des entrepreneurs aux pieds nus : une approche par le genre dans le secteur informel au CamerounRaphael Nkakleu (Université de Douala)
A l'instar de la plupart des pays africains, le secteur informel au Cameroun est constitué essentiellement des entrepreneurs aux pieds nus (Imas, 2012), qui sont des entrepreneurs de l'économie de la débrouillardise (Benjamin et Mbaye 2012). Ils contribuent de façon significative à la réduction de la pauvreté, et des inégalités par la création de l'auto-emploi (La Porta et Shleifer, 2011, Bernajee et Duflo, 2011 ; Mbaye et al. 2014). Nonobstant une demande sociale, politique et académique forte, l'entrepreneuriat informel, en particulier des femmes exerçant des activités informelles reste mal connu, pourtant les conclusions des études (GEM, 2012) indiquent que 120 millions de femmes dans 67 pays dans le monde créent ou gèrent de nouvelles entreprises (Leger-Jarniou et al, 2015). Partant de la littérature sur les motivations entrepreneuriales (Reynolds et al. 2002 ; Gabarett, 2015), nous avons adopté une approche compréhensive pour mener une étude exploratoire basée sur une étude de cas de 60 entrepreneurs aux pieds nus dans la ville de Douala (Cameroun). Les résultats établissent l'existence : i) des motivations mélangées au sens de Verheul et al (2010), c'est-à-dire des motivations entrepreneuriales à la fois économiques et non économiques (essentiellement sociales) ; ii) des différences de facteurs motivationnels entre les hommes et femmes entrepreneures informels ; iii ; des difficultés entrepreneuriales et managériales à des degrés différents.
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Économie informelle et fiscalité
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Économie informelle, économie frauduleuse ou économie illégale?Pascal Bayl Balata (Groupe de Recherche en Economie de la Diaspora Africaine)
Une difficulté de l'économie informelle vue sous l'angle réglementaire est sa définition. Contextualiser sa «dualité» induit une perspective éthique et citoyenne empêchant de fermer les yeux ou considérer autorégulée la perception/réalité de la fraude inhérente aux activités commerciales informelles (dites souterraines au Canada). Donc étendre le débat aux aspects frauduleux, illégaux ou commercialement déloyaux de l'informel complète une recherche qui autrement pourrait sembler partiale/inachevée.
Fondamentalement est-ce Économie Informelle ou Économie Frauduleuse ou Économie Illégale? Cette question appelle les positivistes de l'informel à étayer l'ampleur effective/latentedu «péril sur le cadre réglementaire» qu'imposent les activités informelles sur les pays émergents où les « manques à gagner fiscaux » ont des effets dommageables sur l'assiette fiscale et la programmation des revenus. Avons-nous des aires légitimant suffisamment compensatrices des déficits répréhensibles de l'informel?
Des réponses lourdement normatives et essentiellement qualitatives résultent des analyses de contenus réglementaires et des enquêtes dirigées auprès d'acteurs ciblés de l'informel.
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La fiscalité de l'économie informelleJules Tapsoba (Premier Ministère)
Au Burkina Faso, la contribution du secteur informel à la formation du PIB est en moyenne de 30%. Malgré cette performance, la fiscalisation du secteur informel est peu satisfaisante, d'où la mise en place de la Contribution du secteur informel (CSI) comme panacée pour la résolution des problèmes liés à ce secteur.
La fiscalisation du secteur informel au consiste à l'application d'une fiscalité globale qui va régir les petites et micro-entreprises. La CSI est un impôt représentatif de l'ensemble des impôts et taxes exigibles des contribuables relevant du secteur informel pour l'exercice de leurs activités professionnelles à l'exclusion des taxes municipales et des impôts personnels.
C'est pourquoi les gouvernements, en collaboration avec les partenaires techniques se sont engagés dans une reforme fiscale de grande envergure dans laquelle la mise en place d'un système de taxation correcte et efficace des activités informelles occupe une place de choix. Afin d'assurer une bonne transition vers l'économie formelle, ces réformes en cours visent à transformer le mode de taxation des micros et des petites entreprises par (1) l'instauration du forfait d'une part et (2) la mise en place d'un système d'imposition allégé d'autre part. Par ailleurs, (3) la gestion fiscale des entreprises par la segmentation contribue à redonner une importance à l'économie informelle qui est désormais mieux comprise, plus soutenue et garantissant une mobilisation optimale des recettes fiscales.
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Fiscalité et secteur informel au GabonMédard Mengue Bidzo (Université Omar Bongo)
La persistance des taux de chômage élevés dans le secteur structuré des pays en développement pendant que leur secteur informel connait un dynamisme certain notamment en matière de création d'emplois, d'une part, et l'objectif affiché par les des politiques de développement de ces pays de lutter efficacement contre l'économie informelle, accusée de constituer un manque à gagner fiscal, d'autre part, donnent un regain d'intérêt à la problématique de la détermination des facteurs qui sont à l'origine de l''informalité, en l'occurrence ses interactions avec le secteur formel. Le but visé étant de posséder une meilleure connaissance de l'informel et conséquemment de mieux comprendre le fonctionnement des économies en développement, en vue de lutter plus efficacement contre la pauvreté.
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Les petites entreprises au Cameroun : situation informelle actuelle et perspectives d'un contrôle étatique totalJean-Guy Degos (Université de Bordeaux), Guy Djongoue
Dans tous les pays du monde, les petites entreprises qui produisent une grande partie de la valeur ajoutée, ont très peu d'avantages financiers, fiscaux et économiques, et leur comportement est spécifique. Le législateur OHADA a prévu des modalités spécifiques de présentation des états financiers des PME, au regard de leurs caractéristiques propres. Aussi, les PME constituent-elles un pilier essentiel du système fiscal camerounais dans la mesure où elles représentent la population la plus importante, en terme quantitatif, des firmes de ce pays.
Ces sociétés sont fortement marquées par leur appartenance au secteur informel. L'Etat du Cameroun a pris l'engagement dans le cadre de la politique d'amélioration du climat des affaires, de provoquer la migration de ces entités vers le secteur formel, de mettre sur pied un cadre normatif et institutionnel qui leur sont favorables.
L'objectif de cette étude est d'analyser d'une part, les innovations du Système Comptable OHADA relativement à la tenue de la comptabilité des PME et, d'autre part les dispositions du Code Général des Impôts y relatives, à la date d'aujourd'hui et dans un futur à moyen terme. Notre réflexion se fonde essentiellement sur les principales difficultés, gênes et contraintes que les comptables et certains partenaires des PME ressentent lors de l'adoption et de l'application des normes comptables OHADA et normes fiscales propres aux PME et aux entreprises de taille intermédiaire.
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Fiscalisation du secteur informel et financement des collectivités locales au Cameroun : entre élargissement de l'assiette fiscale et efficacitéLouis Ndjetcheu (Université de Douala)
Le débat sur la fiscalisation du secteur informel est aussi vieux que celui de l'application du PAS dans les pays africains. Il prend beaucoup plus d'importance dans le contexte de la décentralisation marqué d'une part par une grave crise des finances publiques et d'autre part par un transfert de compétences de l'Etat central vers les collectivités territoriales. Face à ce constat, la réforme fiscalo – douanière UDEAC de 1994, initiée par les institutions de brettons Wood, s'est attachée à élargir l'assiette fiscale dans le but d'assurer un financement optimal à ces collectivités locales dès lors que leurs charges budgétaires ont augmenté avec la décentralisation.
L'introduction de l'impôt libératoire sur une base forfaitaire et visant les activités du secteur informel a été une réponse apportée à ce problème.
En fondant notre analyse sur les théories de la taxation optimale et de l'équité fiscale, cet article a but d'acquérir des informations sur un impôt moins étudié, mais qui correspond à une part significative du financement des collectivités locales. Pour cela, il explore les modalités que pourraient prendre la fiscalisation du secteur informel, à la fois pour accroître le rendement de cet impôt libératoire, et pour éviter ses conséquences négatives sur la pauvreté. Il s'avère ainsi important de proposer un nouveau partenariat impliquant l'administration fiscale, les collectivités locales et les opérateurs du secteur informel
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Le dynamisme de l'économie informelleJean Claude Atangana (MAC FIDUCIAIRE)
Il faudra que nos Etats captent leur quote part dans la richesse générée par l'économie informelle.
L'Economie informelle est une chance pour l'Afrique. Mais les outils que l'on utilise pour la mesurer et l'estimer ne me semblent pas pertinents pour apprécier son impact sur l'économie du pays. Mon résumé sera essentiellement composé de faits vécus.
Exemple 1 : Une dame vend quotidiennement en quelques heures 100 mets de poisson devant un bar. Sa recette moyenne journalière est de FCFA 50 000 (100 USD), soit FCFA 1 500 000 (3000 USD) par mois.
Exemple 2 : Un vendeur de viande de mouton braisée égorge cinq moutons par jour. D'après mes estimations, il réalise un chiffre d'affaires minimal journalier de FCFA 1000 000 (2000 USD).
A l'échelle d'un pays comme le Cameroun, ils sont des millions à animer l'Economie informelle, ou l'économie tout court. A l'échelle du continent, ils sont des centaines de millions. Les deux agents économiques ci-dessus ne paient aucun impôt, ni taxe. Ils ne sont répertoriés dans aucun fichier administratif comme créateur de richesses. A vrai dire ils ne font l'objet d'aucune considération de la part de la société, car, considérés comme chômeurs, voire même pauvres. Le sont-ils vraiment ? Ils parviennent pourtant largement à subvenir à leurs besoins primaires, voire même plus : manger, se loger, se vêtir, se soigner, scolariser leurs enfants, et même épargner.
Emplois informels et gestion des ressources humaines en économie informelle
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Jeunes diplômés et emplois informels au NigerMaman Nafiou Malam Maman (Université Abdou Moumouni de Niamey)
Au Niger, les emplois sont occupés aussi bien par des instruits que par des analphabètes. Toutefois, ce sont plus les instruits qui occupent les emplois modernes, c'est-à-dire ceux qui nécessitent des connaissances pointues. Cet article se propose d'identifier les déterminants de l'emploi informel au Niger, en mettant l'accent sur l'effet des types de diplômes. Exploitant les données d'enquête emploi de l'Institut National de Statistiques au Niger, le papier utilise la méthode du probit simple pour identifier les déterminants de l'emploi informel. Cela permet d'identifier les formations porteuses, ce qui édifie les parents, les étudiants et même l'Etat sur le type de formations à financer. Nos résultats viennent compléter la littérature sur le secteur qui s'est surtout intéressée à en délimiter les contours.
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Les déterminants du déclassement dans le secteur informel au Congo-BrazzavilleMathias Marie Adrien Ndinga (Université Marien Ngouabi de Brazzaville)
Le rapport du Bureau International du Travail, relatif aux tendances globales de l'emploi des jeunes (2013), intitulé "une génération à risque", attirait déjà l'attention sur les risques que courait cette catégorie de la population. Parmi ces risques figure celui lié au phénomène de déclassement. Un individu est déclassé lorsque son niveau d'éducation est soit supérieur (sur-éducation) soit inférieur (sous-éducation) à ce qui est strictement requis pour un emploi (Ndinga et Mpoue, 2013). L'intérêt que revêt ce phénomène est bien manifeste aussi bien au niveau de la théorie économique qu'au niveau du Congo, le champ d'investigation de ce travail.
L'objet de cette communication est de mettre en évidence les déterminants des deux aspects du déclassement au Congo. En raison de l'ampleur du chômage dans ce pays, les modalités d'insertion sur le marché du travail déterminent les différents aspects du déclassement. Enfin, sur le plan méthodologique, l'identification des déterminants du déclassement est effectuée au moyen d'un modèle à variable dépendante limitée (probit) à partir des données issues de l'Enquête sur l'Emploi et le Secteur Informel au Congo (EESIC-2) réalisée en 2011-2012. La taille de l'échantillon enquêté avec succès est de 5070 ménages à Brazzaville, 1536 à Pointe – Noire, 828 à Dolisie, 552 à Nkayi, 168 à Mossendjo et 450 à Ouesso.
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Le transport informel par motos-taxis au Cameroun : entre problématisation, jeux de normes et coordinationJoseph Keutcheu (Université de Dschang)
La présente communication se propose de comprendre une question devenue cruciale dans le développement urbain en Afrique subsaharienne en général et au Cameroun en particulier : le transport informel par motos-taxis. Sur la base d'une enquête qualitative menée dans des villes camerounaises, l'étude montre comment ce mode de transport informel modèle l'espace public camerounais, réinvente la ville et participe in fine à la construction de l'ordre politique camerounais. Menée dans la perspective de la sociologie de l'action publique, la réflexion se déploie autour de deux axes principaux. Dans un premier temps, on rend compte de la construction progressive de ce mode de transport en problème public. On démontre ainsi comment le phénomène de motos-taxis devient une préoccupation à l'échelle nationale au point de susciter débats et décisions publics.Dans un second temps, on scrute l'action publique qui se saisit de cette activité dans le sens de sa régulation ou de sa « formalisation ». Ce faisant, on voit se développer une logique de gouvernementalité marquée par une sorte de « consensus ambigu » entre acteurs, une forme de conciliation entre le retour de l'imperium étatique et le « laisser-faire » dans une activité économiquement porteuse et politiquement explosive.
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Une tendance à la généralisation du travail intérimaire : cas du MarocBouayad Settati (Université Cadi Ayyad)
L'économie informelle compte environ 41 % des emplois au Maroc (hors agriculture, administration et collectivité locale), avec plus de 14 % du PIB et plus de 1,5 million d'unités dont la moitié évolue dans le commerce, suivi des services et des activités manufacturières.
Employant presque autant que le secteur formel, l'économie informelle, est source de valeurs ajoutées et de profit. Et les conditions générales du travail et la rémunération des salariés n'y sont pas moins désavantageuses que dans les secteurs relevant de l'économie organisée. Cette dernière souffre des mêmes insuffisances quant aux salaires, la protection sociale, le respect des libertés syndicales, etc.
Le travail intérimaire, forme dominante du travail temporaire, tend à se généraliser tout en s'étendant aux salariés du secteur structuré dit formel et de l'administration publique. Les secteurs de l'économie organisée recourent de plus en plus à l'emploi informel (l'intérim ou le leasing humain) institutionnalisé par le code de travail de 2004 (ayant instauré la flexibilité). Cet emploi intérimaire est géré par presque 1500 entreprises peu respectueuses de la législation du travail. Des pratiques dénoncées par les professionnels de l'intérim eux- mêmes. -
Régulation du marché du travail par le secteur informel : une analyse des barrières à l'entrée et au maintien dans quelques activités économiques informelles à AbidjanPapy Alain Trésor DIBY, Jean-Louis Lognon (Université Félix-Houphouët-Boigny, Côte d'Ivoire)
Pour plusieurs acteurs sociaux (jeunes, femmes, diplômés, immigrés, fonctionnaires, etc.), le secteur informel représente l'une des réponses aux effets négatifs des crises économiques (pauvreté, chômage, précarité etc.). Sur le plan politique et institutionnel, plusieurs programmes d'appui au secteur informel sont mis en œuvre dans la plupart de ces pays eut à à sa capacité à absorber une main d'œuvre qui n'arrive pas à s'insérer dans le secteur dit formel (privé ou public). Cet intérêt à la fois social, politique et institutionnel exprimé en faveur des microentreprises informelles se fonde sur un présupposé : « la facilité d'entrée et l'ouverture » (BIT), « l'expression de la concurrence pure et parfaite » qui caractériserait le secteur informel. Toutefois, l'on observe qu'en dépit de cette supposée facilité, certaines activités économiques sont quasiment monopolisées par des catégories spécifiques d'acteurs sociaux se distinguant par leur appartenance sociale (ethnie, nationalité, religion, genre, etc.). Ce constat suppose qu'il existe des barrières à l'entrée de certains segments du secteur informel et que l'insertion n'est pas aussi facile que l'on l'entend. A partir de données issues d'une enquête qualitative sur les modalités d'insertion dans les activités économiques informelles, la présente communication se propose d'analyser les différentes barrières et les ressources de fermeture de ces activités.
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Quels dispositifs de gestion des ressources humaines (GRH) pour une dynamique entrepreneuriale conquérante?Sebastien Magloire Bekono Ohana (Université de Douala)
Dans un contexte de crise et de concurrence exacerbée, toute entreprise, dans le but de pérenniser son activité doit soutenir sa dynamique entrepreneuriale. Celle-ci est généralement perçue comme relevant des individus (Hayton et Kelley, 2006 ; Carrier et al., 2010 ; Hayton et Cholakola, 2012), mais également des organisations (Miller, 1983).
Ces questions suffisamment abordées dans la littérature, restent encore relativement méconnus pour les petites entreprises en contexte de pays pauvres du Sud.
S'appuyant sur les résultats d'une étude de cas multiple, notre contribution questionne les pratiques de gestion des ressources humaines jugées a priori fondamentaux dans le développement de l'entrepreneuriat. Elles tournent autour du rôle de la prise de risque et de l'autonomie de l'action des individus (Hayton, 2005). L'importance de la GRH interoganisationnelle est également mise en évidence (Colle et al., 2008).
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Pratiques de gestion des ressources humaines : quelle influence sur les performances commerciales et économiques des unités informelles du Sénégal?Aboudou Ouattara, Lassana Tiote (Centre Africain d'Etudes Supérieures en Gestion (CESAG))
En mettant en tension les pratiques de GRH et les performances des unités informelles, la présente étude cherche à comprendre, dans le contexte d'une économie africaine majoritairement informelle (cas du Sénégal), le lien entre ces pratiques et les performances commerciales et économiques desdites unités. Comme exemple de pratiques RH dans cet environnement, le rapport 2013 de l'enquête sur le secteur informel au Sénégal fait ressortir le recours aux relations personnelles (53.10%) et le bouche à oreilles (43.10%) comme principal mode de recrutement ; la pratique de l'entente (55.3%) et l'absence de contrats formels de travail (36.10%), en plus 30.5% de ces salariés reçoivent une rémunération proportionnelle aux bénéfices de l'unité. Ces résultats font ressortir des pratiques de GRH particulières aumoment où la tendance actuelle de la GRH est marquée par une universalisation ; donc une formalisation à travers ce qu'il convient d'appeler best practices. Il en ressort aussi la faiblesse de la part des charges du personnel dans la valeur ajoutée, indicateur de performances économiques, tributaire des performances commerciales qui elles-mêmes sont la conséquence de la productivité des ressources humaines. D'un point de vue des organisations du secteur formel, des études ont mis en exergue que les pratiques de GRH pouvaient améliorer la performance des entreprises. Ces résultats sont-ils vérifiables pour des organisations moins structurées, plus spécifiquement en Afrique ?
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Le Système d'information de gestion des ressources humaines (SIRH) : une transition de l'informel vers des emplois formels au Cameroun, proposition d'un cadre pragmatiqueMarie Floriane Nkeng (Centre International de Reférence Chantal BIYA)
La paupérisation urbaine, le sous-emploi massif, les catastrophes sociales et les conditionnalités qui accompagnent les politiques d'«ajustement structurel » dans les pays du tiers monde, des années 1980, ont fait de l'économie informelle la solution à tous les problèmes sociaux.
Au même moment, le secteur formel opte pour une stratégie évolutive en se dotant d'outils performants leur permettant de faire face à la concurrence et accroitre leur rendement. La première stratégie évolutive est la façon de gérer les ressources en général et la ressource humaine en particulier. Le secteur informel gagnerait à revoir ses pratiques dans ce domaine. L'objectif étant de s'arrimer aux valeurs qui l'aideraient à mieux structurer son système.
L'auteure suggère comme réponse, le système d'information des ressources humaines (SIRH). Pour elle, une meilleure gestion des l'employé(e)s semble être une transition de l'informel vers le formel. Le SIRH a fait ses preuves dans de nombreuses organisations par un apport à l'économie formelle en développement en Afrique en général et au Cameroun en particulier. Il impulse un dynamisme au travail basé sur les interactions, favorisant un climat convivial et un sentiment d'appartenance au milieu ayant pour effet un meilleur rendement. Quelle place le SIRH peut-il occuper dans le secteur informel? Telle est la question prospective à laquelle nous répondrons.
Dynamique organisationnelle des unités informelles
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Les mutuelles communautaires et la couverture maladie universelle au SénégalNdiack FALL, Birahim Bouna Niang (UCAD - Université Cheikh Anta Diop de Dakar)
La faiblesse de la couverture sociale des populations est l'une des principales conséquences du poids dominant du secteur informel dans l'économie sénégalaise. Ainsi, seuls 13,6% des acteurs du secteur informel et du monde rural bénéficiaient d'une assurance maladie en 2012. L'objectif de couverture maladie de la population cible a été fixé par les autorités sénégalaises à 65,5% en 2017. Le développement des mutuelles communautaires de santé est le principal levier utilisé par les responsables de la politique sanitaire pour atteindre les objectifs de couverture maladie universelle.
L'objectif de ce papier est d'évaluer les performances des mutuelles de santé et d'apprécier la mesure dans laquelle elles permettent d'assurer la couverture maladie universelle. Il s'agira d'identifier les différents obstacles à leur développement, d'analyser leur viabilité institutionnelle et financière.
Les performances des mutuelles de santé seront analysées à partir de données secondaires et de données collectées à partir d'une récente enquête nationale. La base de données mise en place permettra de renseigner une batterie d'indicateurs et d'estimer des relations économétriques.
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Le foisonnement des « entrepreneurs parallèles » et l'offre des soins de santé informelle à YaoundéYves Bertrand Djouda Feudjio (Université de Yaoundé 1)
De nombreux Africains se soignent encore dans les structures de soins informelles. Face aux coûts élevés des soins et aux pratiques déviantes (violences verbale, psychologique, physique, économique…) observées dans les hôpitaux publics dits de référence, les malades et les familles les moins nantis ont progressivement opté pour les trajectoires sanitaires informelles ou parallèles. Au Cameroun par exemple, ils fréquentent désormais une pluralité de cabinets de soins, des pharmaciens de rue, des tradipraticiens, des naturopathes, des prophètes exorcistes et même des spécialistes de la médecine chinoise. Ces nouveaux «entrepreneurs» qui ont su capitaliser à leur profit la crise ou les faiblesses du système de santé public, sont devenus incontournables dans le champ sanitaire camerounais. Même si leur légitimité institutionnelle reste à construire ou à conquérir, ces «entrepreneurs» de la santé, jouissent désormais d'une légitimité sociale établie. Dans un contexte camerounais où les structures sanitaires orthodoxes ont « renoncé ou reculé » face à leurs responsabilités et sont devenues « inaptes » à porter efficacement secours, ces soignants parallèles ou « d'en bas » jouent le rôle de « sapeurs pompiers ». Ils exercent auprès des couches sociales moins nanties une action sanitaire certaine, acceptée, recherchée, réclamée et même défendue ; ils permettent à de nombreux individus de « rester debout ».
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Lorsque les praticiens réinventent la théorie : les innovations organisationnelles d'une société pratiquant la revente de drogueThomas Sorreda (ESCP Europe)
En analysant le cas d'une organisation informelle pratiquant la revente de drogue, nous tenterons de mettre en lumière comment des structures organisationnelles peuvent être à la fois très hiérarchisées (Saussois, 2012) et très adaptatives ou agiles (Badot, 1997) et dans quelles mesures elles savent intégrer le changement organisationnel (Kanter, 1990, 2003) c'est-à-dire, comment les organisations illicites pensent l'adaptatif.De nombreuses études ont abordé ce thème de l'analyse d'organisations hors-normes, informelles ou illicites (Whyte 2007). Les études basées sur l'observation non-participante en milieu hostile n'analysent pas assez les interactions entre le gang et la communauté qui l'entoure (Levitt & Venkatesh, 2000), même s'il existe quelques exceptions (Shelden, Tracy, & Brown, 2012,Ochieng, Price, Ruan, Egbu, & Moore, 2013 Bankston, 1998).Depuis quelques années, les travaux traitant des organisations illicites ont regagné un intérêt certain (Monin & Croidieu, 2012, Very & Wilson, 2012, Durand & Vergne, 2012). Notre approche de recherche aura été conduite dans le cadre de la Grounded Theory (Glaser, 1999; Glaser & Strauss, 1967) en conduisant une observation non participante pendant un an au sein de deux organisations pratiquant la revente de drogue. Par le biais d'une observation non-participante (Whyte, 2007), nous montrerons les similitudes qui existent entre une entreprise légale et une entreprise illicite constituée de fait.
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Entrepreneur formel, entrepreneur informel : étude comparée des difficultés d'engagementCodjo Sabin Afouda, Bertrand Sogbossi B. (Ecole doctorale des Sciences Economiques et de Gestion)
La réussite de l'entrepreneur étant considérablement déterminée par son engagement, cet article, à partir d'une étude exploratoire, essaie de comparer, par appui sur le processus d'engagement de Valéau (2007), les difficultés d'engagement de l'entrepreneur selon qu'il opère dans le formel ou l'informel. En effet, Valéau (2007) a essayé de modéliser le vécu de l'entrepreneur dans son engagement à travers une démarche en quatre étapes : engagement de départ, engagement dans l'action, doutes et engagement en question, changement et engagement réajusté. Chacune de ces étapes étant décomposée en sous étapes, ce modèle se révèle être une trajectoire à suivre, dans le cadre de la présente étude, en vue d'analyser les difficultés de l'entrepreneur sur son parcours d'engagement. Les conclusions de cet article pourront apporter de précision sur la nécessité d'encourager l'entrepreneur selon qu'il exerce dans le formel ou l'informel.
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Le gouvernement financier de l'entreprise informelle : une lecture à partir des unités du modèle MC2 du CamerounGeorges Kriyoss Mfouapon (Université de Ngaoundéré)
Le système financier traditionnel a toujours exclu les entreprises informellement constituées du financement bancaire. Or, cette catégorie d'entreprises a un potentiel de développement certain et constitue une véritable niche d'emplois. Pour financer le développement de ses activités et faciliter leur transition vers le secteur formel, nombre de promoteurs de ces unités au Cameroun ont pensé un modèle de développement endogène qui assure la mobilisation et l'allocation des ressources, le coaching et le recouvrement des créances. La lecture des données secondaires des unités de MC2 du Cameroun montre qu'en moyenne 140 000 promoteurs de micro entreprises ont mobilisé environ trente Milliards de FCFA par an sur la période allant de 2007 à 2013, et ont bénéficié sur la période de référence 129 milliards de FCFA de crédit. L'étude montre en toile de fonds le rôle joué par les mécanismes culturels, institutionnels et d'encadrement dans la réduction du risque de défaut des promoteurs des entreprises informelles et la maîtrise des normes prudentielles par leur mutuelle. La lecture des résultats financiers engrangés par les unités du modèle MC2 et le développement des entreprises informelles valorisent la qualité du gouvernement mis en place, et force à subordonner le développement socioéconomique du Cameroun à celui des entreprises informelles.
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Environnement concurrentiel et prise de décision dans le secteur informel au Sénégal : caractéristique du taux de risqueBabacar Ndiaye (Université Assane Seck de Ziguinchor)
Au Sénégal, les activités du secteur informel s'exercent dans un univers hautement concurrentiel. Moins de 2% des unités de production industrielle (UPI) déclarent ne pas connaître de concurrents directs. Mais cette concurrence est avant tout interne au secteur informel lui-même et plus particulièrement les activités commerciales. D'après les enquêtes de l'Agence Nationales de la Statistique et de la Démographe (ANSD) (2003), moins de 7% des UPI sont concurrencées principalement par les grandes entreprises du secteur formel (commercial ou non). Lorsqu'il y a concurrence formel/informel, les UPI affichent dans l'ensemble des prix inférieurs à ceux des grandes entreprises. La faiblesse du pouvoir d'achat des clients constitue la première raison invoquée pour expliquer le différentiel de prix par rapport aux concurrents du secteur formel. Par rapport à cette situation, nous proposons une application d'un modèle stochastique dans un environnement où les UPI sont en groupe de duopole pour proposer des innovations sur les produits. La finalité de cette proposition consiste à rationaliser et à rendre plus efficace la prise de décision concurrentielle dans un environnement économique dominé par l'économie informelle.
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La dynamique de l'entrepreneuriat informel pendant les conflits armés en République CentrafricaineGhislain Service (Université de Bangui), Cyriaque YAKETE
Dans une situation où l'Etat est fragile, la frontière entre l'économie informelle et l'économie formelle devient de plus en plus importante. Ainsi, la République centrafricaine, avec un indice de capital humain égal à 0,341 et victime de plusieurs convulsion économique, s'est vue croitre énormément l'écart entre le secteur informel et formelle (PNUD, 2007).L'objet de ce papier est d'étudier les déterminants de la dynamique de l'entrepreneuriat informel pendant les conflits armés en République Centrafricaine. Les travaux empiriques sur l'entrepreneuriat informel ont été mobilisés. A l'aide d'un modèle Logit, et à partir des données de l'enquête réalisée sur un échantillon de 1650 entrepreneurs informels, il ressort de l'analyse des résultats que lorsque le conflit prenne de l'ampleur d'un point en République Centrafricaine, le niveau d'entrepreneuriat informel augmente de 2,4 points. Nos résultats montrent que depuis le début des conflits en 2012, l'écart entre la frontière de l'entrepreneuriat formel et informel ne cesse d'être accentué. A partir de ces analyses, l'instabilité est retenue comme la soupape de l'entrepreneuriat informel en République Centrafricaine.Toutefois, des efforts restent à faire en République Centrafricaine, non seulement afin de réduire l'instabilité politique mais de faciliter la transition rapide de l'économie informelle à l'économie formelle, source de la relance économique.
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Poids de l'informel au sein de l'économie
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Dynamique de l'artisanat dans la région de ZiguinchorSouleymane Mbaye (Université Assane Seck de Ziguinchor)
Le secteur artisanal est l'un des moteurs de l'économie de la région de Ziguinchor, région que les statistiques présentent comme la plus pauvre du Sénégal. L'artisanat est une composante essentielle du secteur informel qui a fait l'objet de nombreuses études centrées notamment sur les dynamiques d'accumulation. L'application à l'artisanat de la région des critères de segmentation utilisés dans les recherches portant sur le secteur informel (dualisme) laisse apparaître formellement deux catégories d'unités : un premier sous-groupe caractérisé par un niveau d'épargne et d'investissement élevé, que la taxonomie économique classe dans le pôle évolutif ou de la reproduction élargie et un second qui affiche des niveaux nettement en dessous. Cependant, la ligne de partage n'est pas si évidente. Les dynamiques en œuvre dans un contexte d'irrégularité et/ou de faiblesse de la demande ne diffèrent pas forcément.
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Estimation de l'importance de l'économie non observée au Maroc : application de la méthode de demande de monnaieMounir EL KADIRI, Kawtar El Aida (Université Hassan II-Casablanca), Fouzi MOURJI
Cette étude s'intéresse à l'estimation de la taille de l'économie non observée au Maroc et à l'analyse de son évolution sur la période allant de 1977 à 2014. Nous estimons une fonction de demande de monnaie à l'image des travaux de Tanzi [1980;1983], et prenons en compte la différence des vélocités dans les deux secteurs formel et informel en appliquant la correction d'Ahumada et al. [2006].En plus des variables classiques utilisées dans l'approche de demande de monnaie, nous intégrons des variables spécifiques au contexte marocain et susceptibles d'influencer la taille de l'économie informelle (une variable muette captant les changements de la réglementation sur les transactions des entreprises, les transferts nets, l'indice des prix à la consommation, les parts de la consommation finale des administrations publiques et de l'investissement public dans le PIB).Les résultats font ressortir l'effet négatif des transferts sur la demande de monnaie. Nous montrons également que le poids de la taxation approché par diverses variantes, les réformes, l'élévation du niveau de vie, la part des salaires dans le revenu national, l'indice des prix à la consommation, et les parts de la consommation finale des administrations publiques et de l'investissement public dans le PIB impactent positivement la quantité de monnaie en circulation dans l'économie. Le taux d'intérêt créditeur sur les dépôts à terme ne semble pas refléter le coût d'opportunité inhérent à la détention de la monnaie.
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Défi de la collecte des données en Afrique : innover dans l'informelYannick Lefang (SOKO Insight)
L'Afrique souffre d'un manque criant de données (micro et macro), ce qui rend difficile la mise en place de politique efficace, l'investissement et même la recherche. Plusieurs raisons expliquent ce manque de données ou d'information : l'environnement socio-politique, le manque d'infrastructure permettant la collecte rapide et la part importante du secteur informel. Face à cette problématique, deux choix se posent :
1) L'un voudrait que les conditions et des mesures gouvernementales soient prises pour encourager ou forcer les acteurs du secteur informel à migrer vers le secteur formel.
2) L'autre approche consisterait à comprendre les forces qui soutiennent le secteur informel et qui le rendre si résistant. Une fois que cette analyse est faite, il s'agit de trouver des façons novatrices de collecter à l'intérieur du secteur informel.
Notre expose portera sur une approche innovatrice développé depuis 2014 et qui permet de collecter des données dans le contexte informel africain. Nous explorerons les hypothèses de base qui ont conduit à cette innovation, les critères de fonctionnement et quelques résultats et exemples de données collectées.
Nous évoquerons enfin les limites de cette méthodologie mais surtout les applications de cette innovation dans la prise de décision, l'optimisation des ressources, l'investissement en Afrique.
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Caractérisation des économies informellesJoseph Fantcho (Université des Montagnes), Patrick N'GOUAN
Le but de cette étude est de caractériser les économies informelles. Il s'agit précisément d'identifier les facteurs qui décrivent les économies informelles, et de les synthétiser en indices mesurant l'informalité. Nous procédons par une analyse exploratoire sur 189 pays pour apprécier les variables qui structurent les économies informelles ; puis nous utilisons les scores issus des régressions logistiques pour mesurer le degré d'informalité dans chaque pays. Le degré d'informalité dans les pays serait lié à leur niveau de développement. Les pays en voie de développement seraient globalement ceux où le degré d'informalité est le plus élevé ; tandis que les pays développés seraient en général ceux où le degré d'informalité est faible. L'étude permet d'organiser les pays en groupes suivant les variables qui modulent l'informalité et de visualiser sur des cartes, les pays en fonction de leur degré d'informalité.
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Industrialisation et formalisation de l'économie : cas du MarocMama Hamimida (Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie)
L'économie informelle contribue à hauteur de 14,3 % du PIB au Maroc et emploie près de 50% de la main-d'œuvre dans le secteur productif. L'augmentation de la taille de l'informel est due à une croissance qui ne crée pas assez d'emplois ; une absence de marchés régionaux ; une faible compétitivité du Maroc ne lui permettant pas de profiter de ses accords de libre échange et enfin des frontières passoires, qui sont de vastes champs de contrebande permettant à des villes entières d'en vivre.
Plusieurs mesures ont été adoptées dans le sens de la formalisation, l'auto-entreprenariat, les avantages fiscaux, etc. La stratégie d'industrialisation (2014-2020) en est une. L'un de ses objectifs principaux est de diminuer la taille du secteur informel dans l'économie. Dans notre communication nous étudierons tout d'abord le lien qui existe entre l'industrialisation et la formalisation de l'économie. Tous les pays développés sont passés d'abord par une phase d'industrialisation avant d'entamer la phase des activités de services. Résultat, la taille de leur secteur informel est moins grande. Ce qui n'est pas le cas des pays en développement qui ont brulé cette étape. La formalisation de l'économie par l'industrialisation suppose des entreprises de grande taille et des infrastructures publiques. Dans le cas du Maroc, quels peuvent être les coûts de cette politique et pour quels avantages si l'on sait que l'informel contribue déjà de manière significative au PIB, à l'emploi et au revenu des ménages ?
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Causes et conséquences macroéconomiques du secteur informel en AfriqueProfesseur Dontsi (Université de Douala)
Dans les pays de l'Afrique au sud du Sahara(ASS), les activités du secteur informel occupent une place de choix. C'est ainsi que d'après VERNIERES (M.) [1991], l'emploi dans le secteur informel s'élevait en 1980 à PRES DE 70% en Afrique. Au Cameroun, selon DIAL et DSCN [1993], la production du secteur informel non agricole a été évaluée à 734 milliards de Franc CFA pour l'exercice 1991.
Dans les pays de l'ASS, les activités du secteur informel échappent souvent aux impôts. Or, les ressources fiscales sont nécessairespour la productiondes biens collectifs qui améliorent la compétitivité des entrepriseset donc augmentent la production etl'emploi.
Les pays de l'ASS sont par conséquent confrontés à un cercle vicieux : l'incompétitivité des entreprises entraine la suppression des emplois, ce qui accroit le secteur informel ; le non payement des impôts dans ce secteur entraine l'insuffisance des moyens pour améliorer la compétitivité
Nous essayerons dans ce travail de : i) concevoir un modèle explicatif de l'ampleur du secteur informel; ii) mesurer l'impact négatif de la non fiscalisation de ce secteur ; et iii) formuler des propositions de politiques économiques.
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L'environnement du commerce transfrontalier informel et le développement des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC)Robert Nkendah (Université de Douala)
Notre communication analyse l'environnement institutionnel et économique du commerce transfrontalier informel en zone CEMAC afin de le comprendre et de trouver les conditions de rendre formel le cadre de l'innovation entrepreneuriale de ses acteurs et de favoriser le développement de la sous-région. En effet, selon l'OMC, le commerce formel est un puissant allié du développement à travers son effet sur la réduction de la pauvreté. Cependant, le commerce transfrontalier dans la CEMAC est caractérisé par l'informel. C'est pourquoi la compréhension de ce commerce exige l'analyse de l'environnement institutionnel et les formes d'innovations entrepreneuriales commerciales formelles et informelles observées entre les acteurs du commerce transfrontalier entre le Cameroun et ses voisins de la sous-région. En se basant sur les données statistiques réelles, l'analyse passe en revue les acteurs et leurs activités économiques dans le but d'informer les futurs investisseurs et les autorités en charge des formulations des politiques économiques pour un développement durable de la sous-région. Les résultats montrent qu'il est difficile de dissocier le commerce formel du commerce informel dans la CEMAC en raison de la porosité des frontières, de la position géographique du Cameroun qui a une politique souple de libre circulation des hommes et des biens, de la capacité et la diversité de son offre en produits alimentaires, des habitudes alimentaires et du pouvoir d'achat limité des consommateurs.
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Les entreprises informelles du secteur agricole du Mali : atouts et contraintesBoubacar Macalou (Centre d'Etudes et de Renforcement des Capacités d'Analyse et de Plaidoyer (CERCAP))
Le Mali est un pays surtout désertique avec une superficie de 1 241 238 km². Avec un taux d'accroissement annuel de 3,6% par an, la population projetée en 2020 est d'environ 20 913 00 habitants. L'agriculture constitue la principale activité économique et elle occupe près de 80% de la population. Elle est surtout tributaire de la pluviométrie dans la mesure où la maîtrise de l'eau par le biais de l'irrigation est encore faible. L'activité est pratiquée durant la saison des pluies qui dure 1 à 5 mois.
En outre, les entreprises agricoles sont très peu équipées et ont peu ou pas accès au financement. A cela, il convient d'ajouter la vulnérabilité aux aléas climatiques ; la faible performance imputable au bas niveau technique et à l'absence d'intensification ; de faibles capacités d'adaptation aux problèmes environnementaux ; la faiblesse des opportunités de valorisation des produits agricoles locaux ; l'insuffisance du dispositif d'appui-conseil ; l'absence de prix rémunérateurs aux producteurs. Les principales contraintes se situent donc à trois niveaux : la production ; les marchés et la transformation.
Faute de mesures idoines pour lever ces contraintes par l'amélioration de la production et de l'accès aux marchés, le pays est exposé à l'insécurité alimentaire chronique ; à une pauvreté surtout rurale avec son corollaire d'exode rural et de taux d'urbanisation excessifs ; à une balance commerciale déficitaire à cause des importations de produits alimentaires.
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Modèles de financement au cœur de l'économie informelle
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Le comportement financier des entreprises des secteurs formel et informel en AfriqueHerve Ndoume Essingone (institut national des sciences de gestion)
Le comportement financier des entreprises du secteur formel et informel est-il différent ? Une telle question, loin simplement de troubler la littérature financière traditionnelle, qui a déterminé un modèle comportemental universel des entreprises face à leur choix de financement et d'investissement, constitue en réalité, une pièce supplémentaire du puzzle financier dans un contexte où, la vision financière traditionnelle est contestée notamment dans le cas des entreprises familiales (Hirigoyen, 2014) dont les caractères sont proches des entreprises informelles. En Afrique par exemple, les banques tendent à adopter face aux entreprises une offre de produits bancaires indifférenciée, sans doute pour contourner le risque asymétrique. Les circuits financiers informels, en dépit de leur originalité, connaissent certaines limites liées à leur capacité à accompagner les entreprises lorsqu'elles franchissent un certain seuil dans leur développement.
Notre contribution s'interroge sur l'homogénéité de comportement financier entre les entreprises du secteur formel et informel en Afrique. En effet, même si l'accès aux sources financières formelles est davantage ouvert aux entreprises du secteur formel, le comportement face à ces choix parait-il identique ou, marque-t-il profondément la distinction faite entre ces secteurs ? Autrement dit, quels sont les comportements financiers des entreprises des secteurs formel et informel en Afrique ? Sont-ils identiques ou différenciés ?
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Le microcrédit comme moyen de développement et de pérennisation des activités commerciales informelles des femmes sénégalaisesAminata Sall (Université Toulouse I - Capitole)
Jadis, exclues des structures habituelles étatiques et capitalistes, les femmes s'organisaient entre elles sur les bases de groupements traditionnels d'entraide. Aujourd'hui, avec les différentes structures, les associations de microcrédit sont des organisations très répandues au Sénégal. Grâce aux financements que leur proposent l'Etat, les organismes internationaux et les institutions de microfinance via les associations féminines, les femmes initient le secteur informel et investissent dans le développement. La disponibilité des fonds conduit les bénéficiaires, et notamment les pauvres, c'est-à-dire celles qui n'ont pas les moyens d'épargner, à travers le micro-financement, à créer une nouvelle activité ou à développer une activité génératrice de revenus dans le secteur informel.
Cette contribution abordera l'implication des femmes sénégalaises enjeux et dynamisme dans le secteur informel sénégalais à travers les financements de microcrédit.
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Microentrepreneuriat individuel, dispositifs d'appui et rapports aux financements : entre rentabilité économique et rentabilité sociologiqueKouadio Baya Bouaki (Université Félix Houphouët-Boigny)
La petite entreprise individuelle non agricole est au cœur des dispositifs d'appui au secteur informel depuis plusieurs décennies. L'une des modalités d'appui à la micro-entreprise renvoie au financement de démarrage et de développement de celle-ci. L'observation donne à voir que la mise en route du petit entrepreneuriat individuel est largement financée sur fonds propres et dans une moindre mesure à travers le soutien de la famille ou de réseaux d'amis. En dépit d'un tel mode de financement, les dispositifs d'appui, ayant vu dans le petit entrepreneuriat un « atout majeur » pour les économies nationales des pays en développement, ont tendance à produire un financement formel diversement interprété par les bénéficiaires. A partir d'entretiens semi-directifs menés auprès d'exploitants de petites entreprises individuelles non agricoles en Côte d'Ivoire, ce texte propose une analyse des formes de justification des rapports différenciées aux financements disponibles (appui d'organismes, prêts bancaires formels, économies personnelles, apports familiaux, etc.). Il ressort qu'à l'inverse des logiques de rentabilité et de développement portées par les dispositifs d'appui, les exploitants de micro-entreprises individuelles non agricoles voient plutôt dans les financements octroyés des ressources à investir dans des espaces plus significatifs à leurs yeux.
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Microfinance et lutte contre l'économie informelle : l'expérience algérienneChakib Cherif (Université Abou Bekr Belkaid Tlemcen)
Grâce à la rente pétrolière et a une gestion administre durant les années 70 et 80, l'Etat a considérablement resserré l'éventail des inégalités sociales à travers la politique des transferts sociaux (gratuite de la médecine, l'éducation- la formation, le logement, l'emploi, etc…), de la politique des subventionnements des produits de large consommation et des salaires.
Mais le passage à l'économie de marche à partir des années 90, a engendrée des effets néfastes sur le pouvoir d'achat d'une grande partie de la population et l'emploi qui a subi avec le plus d'acuité la crise, faisant que le taux de chômage s'est situé en moyenne à 29.5 % fin 1998. De plus, l'économie informelle a connu un développement extraordinaire suite au retrait de l'état surtout de la sphère marchande (représente près de 30% du PIB).
L'objet de ce travail est de présenter les différentes mesures prise par les institutions bancaires pour financer les micro-entreprises et de faire, aussi,un état des lieux de la micro-finance dans la lutte contre les inégalités, lechômage, la pauvreté et l'économie informelle.
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La microfinance : rationalité des acteurs et mécanismes de coordinationGuy Jean Bruno Botata (ISTA CEMAC)
La théorie néoclassique (standard, selon l'appellation d'Olivier Favereau) considère le marché comme le seul dispositif de coordination pour les échanges et les transactions entre les agents économiques. Le prix joue le rôle d'un « signal » permettant de coordonner tous les comportements individuels des agents. Concrètement, le prix va être l'information permettant aux agents de savoir quels biens produire, combien de travailleurs embauchés, etc.
D'autres approches (institutionnaliste ou conventionnaliste) considèrent que le marché est loin de constituer l'unique mécanisme de coordination ; les institutions assurent également l'allocation des ressources et l'organisation de la production. Dans l'optique de la théorie des conventions, les processus de coordination par des règles interviennent à tous les niveaux de l'activité économique, y compris les plus micro-économiques. Dans les systèmes de la micro-finance, à l'instar des autres unités économiques, on observe plusieurs formes de coordination. Mais les systèmes de la micro-finance présentent la particularité d'être les unités où il y a une tendance à la prédominance des formes de coordination non marchandes (coutumes, code de conduites, les usages locaux, etc.). La question est celle de savoir si ces modes de coordination constituent ou non une source de résistance à l'évolution du secteur financier informel.
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Influence de l'accès au financement sur le niveau de capital productif, et les performances commerciales et économiques des unités informelles au Sénégal?Bertin Chabi, Aboudou Ouattara (Centre Africain d'Etudes Supérieures en Gestion (CESAG))
Depuis les travaux de Modigliani et Miller (1958, 1961, 1963) sur la structure du capital et ses versions révisées, la théorie financière s'est enrichie de plusieurs travaux qui apportent un éclaircissement sur la structure optimale du financement d'une entreprise. L'une des conclusions de ces recherches est qu'une organisation soucieuse de la création de valeur pour ses propriétaires devrait choisir une combinaison de capitaux propres et de capitaux empruntés qui optimise celle-ci. Ce résultat n'est valable que sous certaines conditions. Le rapport de l'enquête 2013 sur le secteur informel au Sénégal place en première position des difficultés structurelles, l'accès insuffisant au crédit (27.3%). La conséquence est un faible recours à l'emprunt pour le financement de la constitution du capital productif (11% des UPI) et une insuffisance de celui-ci pour soutenir le développement des unités informelles. Cette situation à une double conséquence : un faible endettement des unités informelles et donc une économie de charges financières ; à l'opposé, la faible productivité pourrait se traduire par une contreperformance commerciale et économique.La présente recherche fait un état des lieux de l'accès au financement des unités informelles et met en lumière son influence sur leur constitution de capital productif, leurs performances commerciales et économiques dans le contexte d'une économie sous développée (le Sénégal), dominée par le secteur informel.
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La très petite entreprise (TPE) de l'émergence en Afrique : contraintes et espoirsMarie Therese Ngouem Epouse Um (Université de Douala)
Nous nous proposons donc dans ce travail, à travers une démarche qualitative, de questionner dans un premier temps les contraintes auxquelles ces entreprises doivent faire face, contraintes liées à leur statut d'entreprises relevant essentiellement du secteur informel, contraintes de financement qui pour une large part découlent de leur informalité, contraintes de gestion, pour une entreprise à l' « échelle humaine »… Dans un deuxième temps, nous devrons évaluer le dispositif, les mécanismes, les politiques mis en œuvre pour faire jouer à la TPE le rôle que l'on en attend, de manière à justifier l'espoir, les espoirs d'une Afrique émergente.
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Encadrement juridique du secteur informel
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Le secteur informel : une problématique pour le droit OHADA (Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires)?Emmanuel Darankoum (UdeM - Université de Montréal)
Le sujet envisage la problématique de l'harmonisation du droit des affaires en Afrique et le défi quant à la recherche de son adéquation (tant au stade de la fabrique de du droit que de son application) au secteur dit informel. Ce secteur est défiant de l'ordre officiellement établi qui n'a d'autre choix que de tenter de s'accommoder le plus souvent. Cela menace la stabilité juridique, la démocratie et l'idée même d'État de droit. Au rebours, on ne peut dénier l'apport du secteur informel au développement, et ce, en contexte de précarité. Faut-il soutenir ce secteur à demeurer tel quel ou faut-il le combattre puisque marginal par rapport à l'État de droit et, ce faisant renforcer l'idée que l'on se ferait d'une Afrique développée? Le dilemme est loin d'être simple tant sous l'angle de la politique législative que de l'approche légistique à mettre en place.Peut-être faut-il revisiter la conception que l'on se fait de ce secteur pour le redéfinir avant de chercher à bien l'accompagner (le servir ou l'asservir?) autrement afin de faciliter sa bonne insertion dans le 21ième siècle africain. Telle est la trame de réflexion que nous nous proposons de mener.
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Le défi du droit dans l'encadrement du secteur informelPatricia Akiobe (Université Laval)
Au-delà des préoccupations comptables et financières, il est un autre enjeu de l'encadrement du secteur informel qui mériterait d'être analysé. Il s'agit de la question du droit. Le droit positif en soi, est rigide et ne saurait être appliqué de la même manière par exemple dans le secteur bancaire hautement codifié et dans le secteur informel où on peine encore à voir les limites de son étendue. Cela ne veut pas dire que ce secteur informel, aux limites floues, a nécessairement besoin d'être formalisé pour bien fonctionner. C'est d'ailleurs à ce niveau que réside le défi du droit c'est-à-dire trouver des règles facilitantes qui ne brideront pas le secteur informel. En d'autres termes, comment encadrer les externalités de ce secteur sans toutefois dénaturer son fonctionnement ? Pour parvenir à ce résultat, il faudrait envisager une réglementation moins rigoureuse. Par conséquent, les cadres réglementaires devraient être adaptés à la réalité économique du secteur informel. Comme réalités, nous pensons ici à la question de la fiscalité, d'immatriculation, de garanties et de normes prudentielles.
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Un mécanisme juridique de transition vers l'économie formelle : l'entreprenant en droit OHADATêko Seyram Amenyinu (Ordre des Avocats du Togo)
‘'Informel''. Voici un adjectif qui renvoie à l'idée de ce qui est dégagé de tout formalisme, ce qui ne fait l'objet d'aucune organisation particulière. L'informel évoque aussi l'idée de ce qui est difficile à apprivoiser voire ce qui est inconnu. L'informel suggère la rébellion. Quant au droit, il renvoie avant tout à l'idée de normes, de règles. D'après le vocabulaire juridique de Gérard Cornu, le droit est « l'ensemble de règles de conduite socialement édictées et sanctionnées qui s'imposent aux membres de la société ». En ce sens, il a été dit que le droit est une science d'organisation.
D'après l'article 30 de l'Acte Uniforme révisé, « l'entreprenant est un entrepreneur individuel, personne physique qui, sur simple déclaration prévue dans le présent acte uniforme, exerce une activité professionnelle, civile, commerciale, artisanale ou agricole ». Le statut de l'entreprenant permet à celui qui le choisit de bénéficier des avantages liés au statut de commerçant et de l'allègement des contraintes qui y sont inhérentes.
La présente étude a ainsi pour objet d'analyser les forces et les faiblesses de ce statut. Sachant que le droit est « un instrument de la performance économique et financière », il s'agira d'étudier la pertinence des règles relatives à l'entreprenant dans la perspective d'une sortie effective du secteur informel. En clair, l'entreprenant constitue t-il une bonne réponse du Droit au défi de transition vers l'économie formelle ?
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Le statut de l'entreprenant : une solution incertaine pour l'économie informelle dans l'espace OHADAMamoudou Samassekou (Université de Bamako USJPB - FDPRI)
Dispositif inspiré du statut de l'auto-entrepreneur en droit français , le statut de l'entreprenant a été prévu comme l'instrument simplifié de création d'entreprise par la limitation des formalités administratives et les coûts liés à celles-ci afin de faciliter le passage des opérateurs du secteur informel vers le secteur formel .
Le régime juridique de ce nouveau statut professionnel en droit OHADA est élaboré de façon à garantir son attractivité en vue de réduire significativement le secteur informel tout en sécurisant les activités économiques.
Quel est au juste le contenu du régime juridique de l'entreprenant ?L'institutionnalisation du statut de l'entreprenant est-elle effective ? Sinon quels sont les remèdes possibles ?Notre communication s'attèlera d'abord à exposer le régime juridique de l'entreprenant, et ensuite, nous nous insisterons sur ses insuffisances et les reformes nécessaires. -
Secteur informel et corruption en AfriqueAmissi Manirabona (UdeM - Université de Montréal)
La présente communication vise à souligner comment l'informel favorise la corruption et vice-versa. Ensuite, les effets de cette interdépendance seront soulignés que ce soit sur la croissance et la performance économique des secteurs public et privé ou sur les revenus des citoyens en général. Enfin, les mécanisms réglementaires appropriés pour y faire face sont avancés en insistant notamment sur ceux qui font intervenir les acteurs eux mêmes.
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Secteur informel et développement : la nécessité d'une réorientation stratégiqueRusticot Droh (Université Félix Houphouët-Boigny)
La conception dominante du secteur informel dans la littérature ainsi que dans les politiques de développement porte sur sa formalisation. Celle-ci se fonde sur une idéologie développementaliste, qui présente la formalisation comme l'un des canaux qui permettra de réorienter « positivement» les politiques de développement vis-à-vis de ce secteur d'activité. Une autre approche est présentée dans cette communication : redéfinir l'apport de ce secteur au développement en se fondant sur les logiques de son fonctionnement dans un contexte social donné. Il s'agit donc de développer cette approche à travers des résultats d'études sur le secteur informel en Côte d'Ivoire.
Informalité et politiques publiques
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L'économie informelle et l'espace public : le cas de BangkokGisèle Yasmeen (WIEGO et Université de la Colombie-Britannique)
Bangkok est une des meilleurs exemples du monde lorsqu'il s'agit de la vente de biens et services dans les espaces publics de jour comme de nuit. Des exemples typiques sont de la nourriture, des vêtements, des fleurs, des bijoux et mêmes des massages de pieds.
Cette présentation examinera comment cette situation s'est développée, surtout compte tenu de l'évolution de l'agenda politique et économique du pays. Nous examinerons les assises sociales culturelles, économiques, politiques de l'accès aux espaces publics pour la vente informelle des biens et services dans les espaces publics, y compris le rôle des vendeurs eux-mêmes. Nous discuterons aussi le lien entres les aspects informels de cette économie et les activités dites formelles y compris la percée de la classe moyenne dans le secteur informel. En outre, nous éluciderons les possibilités et les défis actuels liés à la vente dans l'espace public à Bangkok et ce que d'autres contextes peuvent apprendre de l'expérience spécifique de cette ville.
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Appui organisationnel et institutionnel aux femmes d'affaires du Bénin : le cas du Women Business Promotion Center (WBPC)Judith Glidja (UAC - Université d'Abomey-Calavi)
Dans le but de favoriser un climat favorable aux affaires et de mettre en place les capacités institutionnelles et organisationnelles susceptibles d'encourager et de soutenir l'esprit d'entreprendre des femmes, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et de la Fédération des Femmes d'Affaires du Bénin ont mis en place en septembre 2012 le Women Business Promotion Center.
Il s'agit d'un centre de ressources techniques et de diffusion des meilleures pratiques au profit des femmes entrepreneures. Un an après, nous nous interrogeons sur le WBPC afin de savoir dans quelles mesures il a contribué à lever les obstacles et relever les défis rencontrés par les femmes entrepreneures du Bénin bénéficiaires de ces services.
Cette étude de cas, pose les bases d'une recherche sur l'entrepreneuriat féminin au Bénin. Elle devra être validée plus tard par une étude longitudinale auprès des femmes d'affaires pour cerner les facteurs clé de succès et les obstacles à l'entrepreneuriat féminin. La pertinence des services offerts par le WBPC et leurs efficiences, passe, désormais par une réflexion plus approfondie sur les attentes de ces femmes et les effets escomptés en matière organisationnel et institutionnel. ?
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Prise en compte de l'informel dans l'accompagnement par incubation d'entreprisesJustin Kamavuako Diwavova (Université Kongo), Val MASAMBA LULENDO MPANDA
Le présent article met en exergue les stratégies d'intégration de l'informel dans le processus d'accompagnement par incubation des créateurs d'entreprises. Il s'appuie sur les informations collectées auprès de l'incubateur I&Fentrepreneuriat, une structure exerçant en RDC.
Sur le plan méthodologique, une démarche à trois temps a été déployée. Premièrement, une revue de littérature sur l'accompagnement et l'entrepreneuriat informel a été réalisée afin de ressortir les spécificités de l'accompagnement dans un contexte d'informalité. Deuxièmement, le processus d'incubation de I&Fentrepreneuriat a été présenté et illustré à partir de l'analyse des contenus des grilles de suivi des créateurs accompagnés d'une part, et des verbatim tirés des récits de vie des entrepreneurs accompagnés d'autre part.
Le résultat de notre étude révèle que l'informalité (le non enregistrement des entreprises créées) dans le contexte des pays en développement constitue une opportunité pour les incubateurs et les incubés : l'incubateur congolais a développé une phase d'accompagnement des activités économiques informelles des créateurs accompagnés. Cette phase tampon se situe dans le processus d'incubation entre la fin de la mise au point d'un projet et la création officielle de l'entreprise. Il en ressort que c'est pendant cette phase que les entrepreneurs en herbe (généralement néophytes) apprennent plus vite le métier d'entrepreneur et parvienne à mieux comprendre leur environnement d'affaires.
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La transition vers l'économie formelle au MaliMarie Elisabeth Dicko Dembele (Ministère de l'Emploi et de la Formation Professionnelle)
L'économie formelle, régulée par des règles, normes et procédures, permet d'instaurer un climat de confiance vis-à-vis des partenaires et les sécurise au même titre que les travailleurs indépendants, PME/PMI bénéficiaires des appuis techniques et financiers. L'économie informelle, à la différence de l'économie formelle, est exposée à de nombreux risques inhérents aux conditions de marché.
Les populations pauvres sont les plus présentes dans l'économie informelle et très souvent contraintes de s'en remettre à un système basé sur l'argent liquide, à la fois risqué, cher et inefficace. Les finances numériques présentent l'avantage de contourner les risques et amorcer le cap vers l'économie formelle, régulée par des règles, normes et procédures.
Quant à l'inclusion financière, elle a pour objet de favoriser l'accès des plus pauvres aux services financiers. Divers outils et instruments sont utiles à différents degrés, pour l'atteinte de cet objectif qui est pratiquement une exigence de la lutte contre la pauvreté et l'exclusion. En effet, pour lutter contre la pauvreté, et améliorer les revenus des plus pauvres la micro finance est un instrument privilégié, notamment dans les pays en voie de développement, comme le Mali, et beaucoup d'organisations humanitaires nationales et internationales.
La transition vers l'économie formelle suppose une évolution à partir de l'économie informelle, d'où l'utilité d'une parfaite maîtrise de cette dernière, en vue de l'atteinte des objectifs planifiés.
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La transition vers l'économie formelleBenoit Christian Nyemek (Université de Douala)
La question de la transition des unités informelles semble admise. La dynamique du secteur informel permet de distinguer l'informel évolutif dont les activités sont susceptibles d'évoluer vers le statut de véritables entreprises modernes, par opposition aux activités de l'informel involutif. La transition vers l'économie formelle suppose une transformation, une mutation profonde, progressive et endogène des unités informelles sous l'effet conjugué des facteurs internes et externes. L'une des caractéristiques principales des unités informelles étant la dépendance vis-à-vis de leurs promoteurs, omniprésents à tous les niveaux de gestion, la modernisation des unités informelles ne saurait se faire sans leur adhésion aux politiques publiques de transition. A cet effet, comment les promoteurs des unités informelles perçoivent-ils les politiques publiques de transition vers l'économie formelle ? Et leur perception peut-elle influencer le processus de transition ? L'objectif de ce travail est de montrer que la perception des promoteurs des unités informelles sur les politiques publiques de transition vers l'économie moderne détermine le processus de transition. Une enquête auprès de 400 promoteurs des activités informelles au Cameroun et le test d'indépendance du Khi-deux indiquent que la perception des propriétaires des unités informelles sur les politiques publiques de transition a une influence sur le processus de transition.
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Informalité du développement urbain à Douala : entre fragilité des politiques publiques de planification et valorisation de l'architecture des quartiers précairesAntoine Noubouwo (Chercheur indépendant)
À Douala, l'informel ne se limite pas uniquement aux petites activités qui abondent les rues et les ruelles de la ville, mais aussi au processus de développement des quartiers précaires, qui s'étendent dans les zones périphériques et centrales. Malgré des politiques publiques et les documents de planification qui visent à règlementer l'occupation du territoire, ceux-ci sont toujours en pleine croissance et constituent aujourd'hui de véritables morceaux de ville dans la ville. Ils dynamisent l'espace urbain et sont étroitement liés à l'identité et à l'histoire de la ville. À Douala, l'opposition entre habitat précaire et « logement formel », fréquente tant dans les productions scientifiques que dans les représentations de la vie quotidienne des citoyens. Si pour les autorités publiques, les communautés d'habitats précaires demeurent un signe de sous-développement, tant dans la forme urbaine, l'insécurité urbaine et la dévitalisation des territoires, certains chercheurs (Fourchard, 2006 et Noubouwo, 2014) y voient une source d'inspiration ainsi qu'un patrimoine urbain à préserver et à valoriser comme source du développement urbain intégré.
À cet effet, la présente communication a pour objectif de montrer comment l'informalité du développement urbain dans la ville de Douala peut être considérée comme complément au manque des politiques publiques mises en place par l'État et non comme un ensemble de stratégies non formelles visant à encourager le sous-développement.
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Mot de clôture