Depuis quelques années, la forme du webdocumentaire vient modifier la réception du contenu filmique documentaire en proposant des modes de découverte interactifs. Au Canada, particulièrement, cette nouvelle forme a été investie avec succès par l’ONF interactif et ses nombreuses productions interactives. Présentant une information organisée, le webdocumentaire peut paraître moins comme un objet audiovisuel qu’un objet de communication pouvant s’apparenter au journal avec ses rubriques et sections. Il offre la représentation de communautés d’individus et d’espaces au sein de laquelle l’internaute peut naviguer librement. Dans ce contexte, la lecture et l’écriture du documentaire apparaissent plus que jamais partagées entre le créateur et le spectateur. Émergent alors de nouvelles relations au contenu, tant pour les créateurs que pour les spectateurs, le documentaire prenant forme dans les parcours singuliers de chaque internaute à travers les jalons construits par son auteur. Ces choix de parcours laissés au spectateur, qui peut quitter en tout temps, remettent en question le rôle de l’auteur (Gifreu Castells, 2011). À l’ère d’Internet, des mobiles et des réseaux sociaux, les habitudes de spectature ont changé; comment les chercheurs-créateurs du webdocumentaire s’adressent-ils à ce nouveau spectateur? Quelles sont les méthodologies de création adoptées? Quelles formes prennent les webdocumentaires et quel type d’engagement proposent-ils au spectateur? Comment est modifiée l’expérience de réception du contenu documentaire? Ce colloque réunissant chercheurs et chercheurs-créateurs tentera de cerner certains des enjeux de création et de réception soulevés par ce nouvel objet médiatique en mouvance qu’est le webdocumentaire.
Le lundi 9 mai 2016