La littérature hispano-américaine a connu un grand essor depuis l’après-guerre. En effet, de nombreux écrivains de ces latitudes — Borges, Carpentier, Neruda, García Márquez, Cortázar, Vargas Llosa et beaucoup d’autres — sont devenus mondialement célèbres pendant les années 1960 et 1970. En particulier, plusieurs romanciers ont participé au mouvement connu sous le nom de « boom hispano-américain » (Rodríguez Monegal, 1972; Donoso, 1970). Cette riche production littéraire a été amplement étudiée, non seulement à l’échelle locale, mais aussi par des chercheurs du monde entier. Cependant, certains essayistes de la région se questionnent sur la pertinence des approches utilisées pour analyser les productions littéraires de ces écrivains, car, trop souvent, les critiques européens ou nord-américains ne tiendraient pas véritablement compte des particularités locales de cette littérature (Fernández Retamar, 1975; Cornejo Polar, 1997; Osorio, 2007). Par ailleurs, depuis la fin du boom, décrétée en 1973, les écrivains hispano-américains ne reçoivent pas la même attention critique. Néanmoins, plusieurs nouvelles générations d’écrivains ont vu le jour : Onda, Crack, McOndo, le nouvel indigénisme et autres.
Ce colloque s’intéressera à l’état de la littérature hispano-américaine. Il sera question de mettre en lumière la réception critique actuelle des œuvres des écrivains hispano-américains du boom, ainsi que de ceux qui les ont précédés et qui leur ont succédé. Il s’agira aussi de faire le point sur les différentes approches théoriques et critiques — postmodernité, postcolonialisme, hybridité, mondialisation et autres — utilisées en Amérique latine et dans le reste du monde pour étudier la littérature du sous-continent. Finalement, les participants seront invités à présenter leurs recherches sur les principales thématiques de cette littérature : la violence d’État, la dictature, les migrations, le nouvel indigénisme, l’écriture au féminin, la mémoire, l’identité et autres.