Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Informations générales

Événement : 84e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines

Description :

Présent partout dans les Amériques (et aussi au-delà), le mouvement de renaissance des cultures autochtones se manifeste dans divers domaines, mais particulièrement dans les arts, comme le théâtre, le cinéma, la musique, la littérature (romans et poésie), la peinture et la sculpture. Prenant appui à la fois sur des aspects traditionnels et historiques des Premières Nations, cette renaissance culturelle table également sur les moyens d’expression les plus contemporains pour prendre forme.

Cette renaissance autochtone, au-delà de ses caractéristiques culturelles, possède également des échos sur les plans social et politique, à la fois auprès des populations autochtones elles-mêmes et des sociétés plus larges dans lesquelles celles-ci évoluent. Mais comment se présentent alors les enjeux et défis de la renaissance des cultures autochtones au sein de notre société? Quels en sont les tenants et aboutissants du point de vue des transformations qu’elle implique (pour les autochtones et les non-autochtones) et de la reconnaissance qu’on lui accorde? Comment les sciences humaines (sociologie, anthropologie, études littéraires, cinématographiques, musicologiques, etc.) se situent-elles par rapport à la reconnaissance de la renaissance autochtone? Et quelle position doivent-elles adopter, du point de vue méthodologique, théorique et même épistémologique, afin de permettre que cette reconnaissance ne soit pas seulement un nouvel avatar de la domination qu’elles ont souvent exercée vis-à-vis de populations autochtones? Quelles sont les implications logiques, éthiques et esthétiques de la reconnaissance d’une renaissance autochtone se produisant au sein de nos sociétés?

C’est à ce genre de questions que notre colloque voudrait s’ouvrir, en présentant les contributions de chercheurs intéressés par la manière de contribuer à une reconnaissance équilibrée de la renaissance autochtone.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Renaissance et reconnaissance

  • Ouverture du colloque et présentation
    Claudine Cyr (Université Autonome de Baja California), Jean-François Côté (UQAM - Université du Québec à Montréal)
  • Faire son cinéma en situation de reterritorialisation : pour une reconnaissance des autochtones jornaleros dans la municipalité d'Ensenada au Mexique
    Claudine Cyr (Université Autonome de Baja California)

    Cette communication vise à présenter les premières avancées d'un projet de recherche collaboratif sur les réseaux existant autour de la production audiovisuelle autochtone dans la municipalité d'Ensenada et leur rôle dans les problématiques identitaires et politiques de reterretorialisation des groupes autochtones établis dans cette ville. L'idée de reterritorialisation se réfère ici à la situation à laquelle est confrontée une grande majorité des Autochtones de différents groupes ethnolinguistiques vivant à Ensenada et considérés comme jornaleros (travailleurs agricoles), établis ou migrants. C'est dans ce contexte que la production audiovisuelle autochtone se pose comme expression culturelle et pratique sociale pouvant générer de nouveaux espaces et modes d'action et de représentation.

  • La renaissance autochtone contemporaine au Québec
    Jessica Janssen (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Si les années 1960 marquent le début de la Renaissance autochtone en Amérique du Nord anglophone, ce n'est qu'une décennie plus tard que ce mouvement profond se manifeste au Québec, et cela particulièrement dans la création littéraire. En plus, les littératures autochtones anglophones réussissent largement à revendiquer leur autonomie et leur légitimité littéraires, alors que la littérature amérindienne francophone du Québec reste un champ d'études très peu connu, peu étudié et souvent négligé dans les Amériques. Le 21e siècle est cependant marqué par l'apparition d'une nouvelle génération d'écrivains amérindiens francophones qui n'entrent pas seulement sur la scène littéraire québécoise, mais aussi mondiale. Cette communication propose donc que ces auteurs et leurs œuvres symbolisent un tournant dans la littérature amérindienne du Québec, marqué par une nouvelle vague de la Renaissance autochtone et leur reconnaissance au Québec.

  • Walking With Our Sisters : une installation commémorative artistique pour les femmes autochtones disparues et assassinées
    Julie Bruneau (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Notre communication portera sur l'exposition Walking With Our Sisters à partir d'une approche anthropologique et de décolonisation en histoire de l'art. Le projet de cette installation fût initié en 2012 par Christi Belcourt, une artiste Métis, à la suite d'un appel à la création d'empeignes - la partie supérieure du mocassin, traditionnellement décorée - afin de commémorer les femmes autochtones disparues et assassinées. Au total, c'est plus de 1000 artistes, majoritairement des femmes, qui ont répondu, produisant au total près de 1800 ouvrages. L'installation se déplace selon un itinéraire qui parcours le Canada et les États-Unis, depuis 2013, se terminant en 2019. Ainsi, nous aborderons nos réflexions à la suite de l'étude ethnographique de l'installation de Walking With Our Sisters alors qu'elle était présentée à Ottawa, du 25 septembre au 16 octobre 2015. Nous mettrons en lien cette exposition avec la trajectoire d'affirmation culturelle et identitaire autochtone proposée par Kim Anderson : résister à l'oppression, réclamer les traditions et la culture autochtones, intégrer les traditions autochtones à la vie contemporaine ainsi que prendre les responsabilités découlant de ces nouvelles identités. Walking With Our Sisters a été pour nous une expérience transformatrice ; et tel est son potentiel, elle permet à tous, autochtones comme allochtones, de vivre un deuil, ne serait-ce que celui de l'innocence.

  • Projet d'exposition Innovations autochtones au Centre des sciences de Montréal : une reconnaissance d'expertise partagée dans le présent et par un regard rétroactif
    Carl Morasse (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Au printemps 2015, le Centre des Sciences de Montréal contactait La Boîte Rouge vif sur un projet d'exposition qu'il préparait. Cette exposition devait mettre en lumière les innovations technologiques et scientifiques qui tirent leur racine des traditions autochtones; elle devait sensibiliser pour faire prendre conscience de l'origine de ce qui nous entoure, en donnant les lettres de noblesse aux cultures autochtones. Pour ce faire, l'institution a choisi de travailler en collaboration avec les nations autochtones du Québec, par le biais de La Boîte Rouge vif. Cette dynamique montre diverses échelles de reconnaissance. Dans cette communication, nous nous pencherons sur les différentes échelles mises en cause dans ce contexte, en élaborant leurs significations du point de vue de la Renaissance culturelle autochtone et des exigences de la reconnaissance qu'elle entraîne.


Assemblée générale

Dîner


Communications orales

Renaissance et reconnaissance du théâtre autochtone

  • Aller à la rencontre du théâtre autochtone contemporain
    Julie Burelle (Université de la Californie, San Diego)

    On assiste depuis 30 ans à l'émergence dans la sphère publique d'un théâtre contemporain autochtone riche et engagé. La metteure en scène Yvette Nolan (Algonquine/Métis), associe ce théâtre à « une cérémonie de guérison, de mémoire, et de survivance », permettant aux communautés non seulement de retisser des liens entre elles, mais également entre le passé (les ancêtres) et le présent, et de se réapproprier des savoirs dont la transmission souvent orale fut interrompue par les tentacules du projet colonial de peuplement. S'appuyant sur plusieurs œuvres récentes, cette présentation propose donc une réflexion sur les limites de l'empathie allochtone qu'illumine le théâtre autochtone contemporain, et sur la nécessité de développer des cadres de réception robustes, autocritiques, et en conversation avec les savoirs et approches théoriques autochtones, afin de s'interroger sur ce théâtre dont la fonction cathartique exige et dépend d'une redéfinition structurelle et éthique du projet sociétaire canadien.

  • Défis vécus par des artistes autochtones et allochtones en théâtre au Québec
    Jean Régnier (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Dernièrement, en 2015, la Commission de vérité et réconciliation du Canada mettait à nouveau en lumière les traitements atroces subis par les autochtones dans les pensionnats dirigés par les communautés religieuses avec la complicité des gouvernements fédéral et provinciaux. Auparavant, ces dernières années, après la crise d'Oka, sur ce territoire appelé Québec, un dialogue constructif durable a semblé s'installer entre autochtones et allochtones. Les jeunes d'aujourd'hui, à tout le moins ceux que je fréquente à l'université comme enseignant en animation et recherches culturelles, sont de plus sensibles aux valeurs portées par les cultures amérindiennes traditionnelle et moderne. On perçoit ainsi, chez les jeunes allochtones, ce besoin de connaître les réalités amérindiennes et de s'en rapprocher. Il est alors de plus en plus fréquent aujourd'hui que des artistes autochtones et allochtones, jeunes et moins jeunes, travaillent ensemble sur des projets qui questionnent leur rapport et qui, ainsi, tentent d'établir des liens durables. Ma proposition de communication fera état de quelques-uns des défis auxquels sont confrontés des artistes autochtones et allochtones avec des projets communs en théâtre.

  • Du réveil indien à la renaissance autochtone : réflexions sur les fondements épistémologiques de la reconnaissance
    Astrid Tirel (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Il est coutume de dire que depuis les années 70, les activités artistiques des peuples autochtones ont accompagné, voire initié les mouvements de revendication menant à la reconnaissance de leurs droits à l'autodétermination. De l'École de Francfort aux théories postcoloniales, la reconnaissance emprunte des chemins qui transforment les perceptions selon les perspectives envisagées. Cependant, les auteurs et praticiens de théâtre autochtone développent un discours qui remet en cause la chronologie attachée au réveil ou à la renaissance, en proposant de considérer leurs pratiques au regard de la continuité qui caractérise l'essence de leurs cultures. À travers cette communication, je proposerai une lecture analytique des arguments développés par ces artistes, arguments par lesquels ils invitent à penser la reconnaissance au regard de leurs propres valeurs artistiques.

  • Le théâtre autochtone et les avant-gardes : la reconnaissance problématique d'une double marginalité et son dépassement
    Jean-François Côté (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Une partie importante de l'expression théâtrale autochtone contemporaine s'est inscrite résolument à l'enseigne de l'expérimentation menée par les avant-gardes. Dans une recherche récente, j'ai pu en effet montrer les liens unissant les expressions théâtrales d'Ondinnok, de Monique Mojica et de Drew Hayden Taylor, respectivement, aux expérimentations d'Antonin Artaud, Gertrude Stein et Bertolt Brecht, situant ainsi leurs expressions théatrales dans une tradition artistique qui prolonge et infléchit cette dernière selon des orientations autochtones. Certains problèmes apparaissent toutefois dans ce contexte, liés à la marginalité dans laquelle se tiennent à la fois l'expérimentation avant-gardiste au sein du théâtre, ainsi que l'expression théâtrale autochtone elle-même. Comment sortir, du point de vue de la réception du théâtre autochtone contemporain, de cette double marginalité ? Comment évaluer le rapport entre l'expression théâtrale autochtone et son statut au sein de la communauté théâtrale, d'abord, et de la communauté au sens large, ensuite ? Quel ordre de reconnaissance artistique, sociale et culturelle peut-on envisager afin que l'expression théâtrale autochtone trouve sa juste réception au sein de la société contemporaine ?

Communications orales

Renaissance et reconnaissance culturelle autochtone dans les Amériques

  • Identités amérindiennes en déclin : une analyse comparative de Tchipayuk ou le chemin du loup et Maïra
    Licia Soares De Souza (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette contribution analyse la culture amérindienne mise en scène dans deux romans: Tchipayuk ou le chemin du loup (1987) du Manitobain Ronald Lavallée, et Maíra (1978) du Brésilien Darcy Ribeiro. Sur la scène d'une écriture qui cherche à exprimer le conflit inaugural des Amériques, la thématique de l'échange prend tout son sens à l'intérieur de structures signifiantes qui montrent que les différences culturelles entre l'Européen, l'Indien et l'Africain sont autant de moyens pour explorer l'âme continentale qui jaillit dans cet espace de mixité. Ces livres montrent ainsi le combat des Indiens de l'ouest canadien et d'Amazonie pour rester chez eux. Ils donnent à entendre le cri d'une civilisation déstabilisée faute de pouvoir s'adapter aux normes technologiques de la société environnante. Maíra et Tchpayuk..., sont des leçons vivantes d'indianisme anthropologique réaliste et pédagogique qui reflètent la destruction des communautés indiennes avec leurs traditions culturelles.

  • Transmission de la mémoire culturelle du peuple yanomami : la contribution de Davi Kopenawa
    Rita Olivieri-Godet (Université Rennes 2)

    Publié en 2010, l'ouvrage La chute du ciel réunit plus de dix années d'enregistrements du témoignage de l'un des plus grands leaders amérindiens du Brésil, le chaman yanomami Davi Kopenawa. C'est à partir de ce texte difficile à classer, d'une facture extrêmement complexe, que je souhaite examiner certains aspects majeurs : le désir d'établir un dialogue avec les représentants du monde occidental, objectif principal de ces « paroles données » ; les rapports entre culture lettrée et culture non lettrée ; les stratégies de transmission de la mémoire culturelle ethnique ; les relations entre rites, mythes et histoire qui fondent la construction d'images identitaires du groupe. Je réfléchirai sur les enjeux de l'exercice de traversée culturelle auquel se livre Davi Kopenawa qui consiste à insérer les patrimoines immatériels de la communauté autochtone dans un autre processus de continuité historique.

  • Peaux de papiers et peaux d'images : de l'éducation à l'écriture, construction d'une présence littéraire amérindienne au Brésil
    Brigitte Thiérion (Université Sorbonne-Nouvelle (Paris 3))

    À partir des années 80,les communautés amérindiennes du Brésil se sont engagées dans un processus de revendication de leurs droits à la terre et de revitalisation de leur culture ancestrale. Ce phénomène est corolaire de la mise en place d'écoles dans les communautés et de l'introduction de l'enseignement des langues autochtones. La nécessité de créer un enseignement adapté va déboucher sur la formation de professeurs autochtones et constituer une invitation à penser et produire des outils pédagogiques adaptés. Ces actions, relayées par des universités, favorisent l'apparition d'écrits qui cristallisent une renaissance culturelle après la politique d'assimilation forcée vécue au cours des années de dictature militaire. Cette communication cherchera à dégager certains des traits caractéristiques d'une production éditoriale qui tente d'investir de nouveaux espaces de diffusion en direction d'un lectorat non indigène sensibilisé aux problématiques environnementales et en quête d'une alternative à la société mondialisée.

  • Les discours de revendication autochtone des Andes : une ontologie politique associant tradition et modernité
    Nicolas Beauclair (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Il n'est pas exagéré d'affirmer que la scène politique latino-américaine est effervescente depuis quelques années avec une résurgence de la gauche et divers mouvements sociaux cherchant à obtenir une plus grande visibilité, autant à l'échelle locale qu'internationale. Dans ce vaste éventail politique, les organisations autochtones gagnent de plus en plus de force et de visibilité. Or, afin de comprendre les fondements de leurs revendications, il convient de se demander comment ces peuples associent les éléments propres à leurs traditions et un positionnement politique « moderne ». Dans cette présentation, je propose d'analyser des discours provenant de la CAOI (Coordinadora Andina de Organizaciones Indígenas) pour voir comment sont élaborés les éléments d'une identité propre et de quelle manière ils sont articulés à l'intérieur de discours de revendications actuels. De cette lecture, je tends à démontrer que ces discours nous mettent en présence de la défense et la promotion d'ontologies politiques différentes de la part des organisations autochtones qu'il est possible d'identifier sous l'appellation de « cosmopolitique ».


Assemblée générale

Dîner


Panel / Atelier

Table ronde : les expressions autochtones par leurs créateurs et créatrices

Participant·e·s : Charles Bender, André Dudemaine, Kim O'bomsawin (UQAM - Université du Québec à Montréal), Yves Sioui Durand