Les épidémies cycliques de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) sont des perturbations majeures qui touchent les millions d’hectares de forêt au Québec. Présentement, nous sommes au début d’une nouvelle épidémie : 6,3 millions d’hectares de forêt ont déjà été défoliés. Cependant, l’épidémie actuelle a commencé de façon importante dans la grande forêt boréale d’épinettes noires, au nord des lieux d’épidémies du dernier siècle qui se situaient dans les forêts méridionales dominées par le sapin baumier (l’hôte préféré de la TBE).
Dans ce symposium, nous proposons une série de conférences dans le but d’élaborer les stratégies proactives pour minimiser l’impact de cette épidémie sans précédent sur la mortalité d’arbres et en même temps assurer le maintien de la biodiversité et le rétablissement des peuplements productifs. La réussite des stratégies d’intervention dépend d’une bonne connaissance du comportement de l’insecte dans les nouvelles conditions de climat et d’environnement forestier associées à cette épidémie. L’origine nordique de cette épidémie dans les pessières au lieu des sapinières du sud mène à une panoplie de nouvelles interactions entre la TBE, les arbres hôtes et l’ensemble des ennemis naturels. L’alimentation sur différents arbres hôtes (épinette vs sapin) nuira à la performance de l’insecte, en particulier son taux de développement, sa fécondité et son potentiel de dispersion et, ultimement, le taux de mortalité des arbres. Les taux de mortalité différents dans les sapinières et dans les pessières nous permettront d’évaluer le risque de pertes des peuplements dans un climat changeant et d’évaluer comment et quand faire des coupes de récupération. Les interactions entre la TBE, les ennemis naturels (principalement composés des insectes parasitoïdes) et les hôtes insectes alternatifs (principalement d’autres chenilles) dans la pessière influenceront la sévérité et la durée de l’épidémie.