Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Informations générales

Événement : 84e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 200 - Sciences naturelles, mathématiques et génie

Description :

Le but de ce colloque est la mise à jour de l’état des connaissances scientifiques des écosystèmes aquatiques du sud du Québec (fleuve Saint-Laurent et sa plaine d’inondation, rivières, ruisseaux, lacs et zones humides, dont les rivières et les étangs en milieu urbain). Les thématiques retenues sont les suivantes : 1) la recherche sur les différents stresseurs externes, y compris entre autres l’apport des eaux municipales et les espèces exotiques qui affectent la qualité des habitats et les organismes; 2) la biodisponibilité de contaminants lors de la consommation par les êtres humains; et 3) les nouveaux outils et les approches de récente application ou intégrées dans le réseau international (p. ex., GLEON : Global Lakes Ecological Observatory Network). Ceux-ci bonifieront notre connaissance des milieux par le suivi temporel en continu des variables physiques et chimiques, la détection rapide du potentiel de toxicité de l’écosystème à la base des réseaux trophiques, ainsi que la bioaccessibilité des contaminants pour les humains.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Stresseurs anthropiques

  • Introduction
    Beatrix Beisner (UQAM - Université du Québec à Montréal)
  • La relation entre la diversité des organismes décomposeurs et la décomposition dans les ruisseaux contaminés aux métaux lourds dans le sud du Québec
    Alison Derry (UQAM - Université du Québec à Montréal), Natalie Westwood (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La décomposition est une fonction essentielle des écosystèmes aquatiques qui peut être compromise par les perturbations anthropiques telle que la contamination de métaux lourds. Les impacts négatifs d'une contamination due aux métaux lourds sur la décomposition de débris végétaux qui couvrent le sol (litière de feuilles) peuvent être liés à une diversité réduite d'organismes décomposeurs. Cependant, peu d'études ont examiné l'influence de la contamination de métaux lourds sur différentes composantes des communautés de décomposeurs, plus particulièrement sur les bactéries et les champignons. Nous avons examiné de quelle manière une contamination au cuivre affecte la relation entre la décomposition des feuilles de la litière et la diversité des bactéries, champignons et invertébrés dans de petits ruisseaux. Pendant l'automne 2014, nous avons incubé des sacs remplis de litière de feuilles d'aulnes dans six ruisseaux (Québec, Canada). Trois des ruisseaux étudiés sont contaminés par des sites miniers abandonnés (fermés depuis 60-100 ans) et des sacs des feuilles ont été placés en amont et en aval de l'emplacement des mines. De plus, des sacs de feuilles ont été installés dans trois ruisseaux intacts, à proximité des ruisseaux contaminés, afin de servir de référence. Le taux de décomposition des feuilles a été comparé pour les sacs de feuilles avec ou sans macroinvertébré et lié à la diversité des communautés d'organismes décomposeurs.

  • Analyse et devenir environnemental des antibiotiques vétérinaires dans des sols agricoles et les eaux de drainage
    C. CÔTÉ (Institut de recherche et de développement en agroenvironnment), M.O. GASSER (Institut de recherche et de développement en agroenvironnment), M. GÉNÉREUX (Institut de recherche et de développement en agroenvironnment), A. ROY-LACHAPELLE (UdeM - Université de Montréal), M. SOLLIEC (UdeM - Université de Montréal), Sébastien Sauvé (UdeM - Université de Montréal)

    Des analyses de lisier de porc ont démontré la présence de résidus de d'antibiotiques de la famille des tétracyclines et que ces substances persistaient dans les champs et qu'elles pouvaient migrer vers les eaux de drainage qui se déversent dans les cours d'eau environnant. De plus, l'utilisation de spectrométrie de masse à haute résolution a aussi permis d'identifier et de mesurer des sous-produits de ces tétracyclines qui apparaissent souvent à des concentrations plus élevées que les molécules parentes. Par ailleurs, on a aussi identifié et confirmer la présence de substances non-ciblées, notamment la medroxyprogestérone (hormone stéroïdiennes) et la ractopamine (un beta-agoniste – d'utilisation interdite dans plusieurs pays mais pas ici). Les travaux soulignent l'importance d'évaluer le devenir environnemental des molécules utilisées ainsi que leurs produits de transformation.

  • Développement d'un bioessai portable basé sur l'émission de fluorescence du phytoplancton pour la détection de la toxicité de l'eau
    Ricardo IZQUIERDO (UQAM - Université du Québec à Montréal), Philippe Juneau (UQAM - Université du Québec à Montréal), Florent LEFÈVRE (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marie-Claude Perron (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    De nos jours, la pollution aquatique est une problématique très préoccupante à travers le monde. Afin de permettre la détection de la toxicité de l'eau, de nombreux tests et appareils ont été développés au cours des dernières années, mais leur utilisation courante est encore très restreinte. En effet, les principales contraintes telles que la non portabilité, le coût élevé et la complexité d'utilisation en font des tests qui ne sont pas utilisés à grande échelle. Afin de répondre à cette problématique, nous avons développé un prototype de laboratoire sur puce permettant de détecter la toxicité globale d'échantillons d'eau, et ce, de façon simple, rapide et peu coûteuse. Ce test est basé sur l'utilisation du phytoplancton, organismes réputés pour leur sensibilité à divers polluants, comme bioindicateurs de la toxicité de l'eau. Plus particulièrement, l'inhibition de l'activité photosynthétique, mesurée par la modification de la fluorescence émise, est utilisée comme indicateur. Nous présenterons donc, les étapes de développement de notre dispositif et quelques exemples d'utilités du phytoplancton comme organismes sensibles à la toxicité de l'eau. Finalement, nous discuterons des étapes restantes à franchir pour le développement d'un dispositif plus évolué qui puisse être utilisé par tous afin d'évaluer la toxicité de plusieurs types d'échantillons d'eau (potable, rivières, rejets industriels, rejets municipaux, …).

  • Pause
  • L'eutrophisation des lacs de villégiature
    Richard Carignan (UdeM - Université de Montréal)

    Quinze années d'observations dans une centaine de lacs de premier ordre des les Laurentides montrent que le lien entre la concentration estivale en phosphore total (PT) dans l'épilimnion et l'occupation humaine du bassin versant est très ténu (moins de 5% de la variance). D'autres propriétés telles la profondeur moyenne et l'importance des milieux humides expliquent une grande partie de la variance du PT. Cependant, l'abondance totale des herbiers submergés, telle qu'estimée par échosondage à des profondeurs optiquement définies, est étroitement corrélée à l'occupation humaine de la ceinture littorale. Ces résultats suggèrent que l'eutrophisation des lacs du Bouclier canadien ne procède pas selon les modèles établis. Les métriques classiques de l'eutrophisation telles la transparence, les concentrations en phosphore, en azote et en chlorophylle planctonique de la colonne d'eau sont de mauvais indicateurs de l'impact humain sur les lacs de villégiature.

  • Importance du climat sur l'augmentation des blooms de cyanobactéries dans ce millénaire : l'exemple du lac Bromont
    Dolores Planas (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L'explosion des cyanobactéries, dont certaines sont potentiellement toxiques, a encore fait la manchette des journaux québécois en ce début du 21e siècle. La prolifération de ces algues, phénomène caractéristique des lacs eutrophes et hypereutrophes, est souvent associée à l'excès de nutriments dans les eaux de surface, alimentées par des apports externes. Mais actuellement, dans plusieurs lacs, les apports externes de nutriments sont trop faibles pour expliquer les efflorescences des cyanobactéries. Une des hypothèses pour expliquer cette situation est le réchauffement global de la planète. En effet, l'eau chaude, outre de favoriser la croissance des cyanobactéries nocives, stabilise la colonne d'eau. Toutefois, les changements climatiques augmentent la fréquence et l'intensité des vents, des rafales et orages qui induisent des instabilités verticales dans la colonne d'eau. La recherche a permis d'illustrer comment ces deux phénomènes, apparemment antagonistes, peuvent moduler la distribution des nutriments et des cyanobactéries dans la colonne d'eau à très court terme, au cours d'une période de 24 heures.

  • Rôle du mode de cuisson, des coaliments et des phytoéléments sur la bioaccessibilité du mercure dans les poissons
    Marc Amyot (UdeM - Université de Montréal), Catherine GIRARD (UdeM - Université de Montréal), Jesse SHAPIRO (UdeM - Université de Montréal)

    Le mercure inorganique se retrouve dans nos lacs du sud du Québec, peut s'y transformer en méthylmercure (MeHg), une neurotoxine, et être bioamplifié le long des réseaux trophiques. Sa concentration est suffisamment élevée au sein des poissons prédateurs pour causer des avis de consommation à la population. On considère habituellement que la grande majorité du MeHg est absorbé durant la digestion humaine. Nous avons conduit des expériences par simulation in vitro afin de mieux comprendre si la bioaccessibilité gastro-intestinale du MeHg peut être modifiée par le mode de cuisson ou la co-ingestion d'aliments. Nous avons établi que le poisson cru était beaucoup plus bioaccessible que le poisson frit ou bouilli. Nous posons l'hypothèse que la température modifie la conformation des protéines auxquelles peut s'associer le MeHg et modifie sa solubilité. De plus, la co-ingestion de café ou de thé provoque également une baisse importante de bioaccessibilité. La bioaccessibilité est minimale lorsqu'on cuit le poisson et qu'on le digère en présence de café. Nous avons identifié des phytoéléments contenus dans différents aliments et qui diminuent significativement la bioaccessibilité. Ces recherches indiquent donc la bioaccessibilité du MeHg est grandement modifiée par le mode de cuisson et la co-ingestion d'aliments. Des validations in vivo seront nécessaires afin d'établir si les baisses de bioaccessibilité observées in vitro mènent à une baisse d'accumulation du MeHg chez l'humain.


Communications par affiches

Session d'affiches

  • Évaluer la structure d'habitat du zooplancton dans les lacs peu profonds : une approche par l'écologie du paysage
    Andrea BERTOLO (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Patricia Bolduc (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Bernadette Pinel-Alloul (UdeM - Université de Montréal), Raphaël Proulx (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    L'hétérogénéité de l'habitat est un facteur déterminant de la structure des communautés zooplanctoniques. Cependant, l'échelle à laquelle cette hétérogénéité a le plus d'influence sur les communautés zooplanctoniques est mal connue. L'objectif principal de cette étude est de déterminer à quelle échelle la structure de l'habitat a le plus d'influence sur la diversité taxonomique et fonctionnelle (DF) des communautés zooplanctoniques. L'échantillonnage du zooplancton et de la végétation aquatique submergée (VAS) a eu lieu dans 25 stations au Lac Saint-Pierre, où des changements importants dans le couvert de VAS ont été observés, altérant ainsi l'hétérogénéité de l'habitat. L'hétérogénéité locale de l'habitat a été mesurée avec des photographies subaquatiques alors que l'hétérogénéité de l'habitat à plus grande échelle sera calculée à l'aide de photos aériennes. Des indices de complexité ont été appliquées à différentes échelles autour des stations. Les traits fonctionnels du zooplancton ont été utilisés pour estimer la DF des communautés zooplanctoniques. Nos résultats préliminaires suggèrent que la structure de la VAS mesurée par photos subaquatiques explique 7,5% de la variation dans la composition des communautés zooplanctoniques et 3,4% de la DF du zooplancton à une échelle locale. Les images aériennes permettront de mettre en lumière l'importance de l'hétérogénéité spatiale à l'échelle du paysage dans la structuration des communautés zooplanctoniques des lacs peu profonds.

  • Contribution de la plaine inondable à la productivité d'un lac fluvial du fleuve Saint-Laurent
    Gilbert CABANA (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Antonia CATTANEO (UdeM - Université de Montréal), Luc Farly (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Christiane HUDON (EC - Environnement Canada)

    Le modèle conceptuel du « Flood Pulse Concept » stipule que la majorité de la productivité d'une rivière est dérivée de sa plaine inondable. Cependant, plusieurs études ont démontré une grande variabilité de la contribution trophique de la plaine inondable (CTPI) à la productivité de la faune ichtyenne d'une rivière. Afin de quantifier cet apport, nous avons modélisé la productivité en zooplancton et invertébrés benthiques de la plaine inondable du lac St-Pierre. Par la suite, nous avons examiné les variations spatiales et temporelles de la CTPI à la communauté de poissons à l'aide de l'approche isotopique. Les résultats montrent que les habitats naturels sont plus productifs que les habitats agricoles. De plus, la durée et l'amplitude de la crue affectent positivement la productivité de la plaine inondable. Les ratios isotopiques des invertébrés capturés dans la plaine inondable (≈ -34‰) diffèrent grandement de ceux observés chez les individus capturés dans le lac Saint-Pierre (≈ -21‰), permettant ainsi l'utilisation de l'approche isotopique. L'importance de la CTPI diminue en fonction de la distance à la rive à laquelle le spécimen a été capturé ainsi qu'en fonction de sa date de capture. Pour la perchaude (P. flavescens), la CTPI est plus importante chez les individus de petite taille comparativement à ceux de grande taille. Nos résultats démontrent donc que la CTPI est saisonnière, mais constitue un apport crucial en début de période de croissance pour un grand nombre d'espèces.

  • L'urbanisation de Laval : un vecteur d'appauvrissement des cours d'eau
    Marie-Christine BELLEMARE (Conseil régional de l'environnement de Laval), Beatrix Beisner (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jan Franssen (UdeM - Université de Montréal), Laurent Fraser (UQAM - Université du Québec à Montréal), Guy GARAND (Conseil régional de l'environnement de Laval), Alexandre L. Bourassa (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le développement de la ville de Laval dans les dernières décennies a profondément changé le paysage de l'île Jésus. Cet étalement urbain affecte les écosystèmes aquatiques comme les ruisseaux présents près des zones urbaines qui sont parmi les plus vulnérables. Afin de déterminer l'effet de cette urbanisation rapide, sept cours d'eau sur le territoire de Laval ont été caractérisés en 2014 et 2015. À tous les 500 m à partir de l'embouchure, l'hydrologie des ruisseaux, l'état des bandes riveraines, de l'eau, des habitats aquatiques ainsi que celui des communautés de poissons et de macroinvertébrés benthiques (MIB) ont été évalués. Ces paramètres ont été mis en relation avec l'utilisation des terres dans un corridor de 400 m autour de chaque ruisseau. Suivant un gradient d'urbanisation, des communautés composées d'espèces de plus en plus tolérantes et de faibles diversités sont retrouvées aux sites étudiés. Seules quelques dizaines d'individus d'espèces de MIB sensibles et trois espèces de poissons intolérantes à la pollution ont été retrouvés sur tout le territoire. Les résultats obtenus suggèrent que les ruisseaux de Laval, bien que respectant les normes environnementales pour de tels habitats, sont des environnements fortement touchés, méritant une attention particulière lors du développement urbain en cours de la ville de Laval.

  • Rôle de la contamination chimique dans le déclin des populations de perchaudes (Perca flavescens) du lac Saint-Pierre
    Marc AMYOT (UdeM - Université de Montréal), Mélissa Khadra (UdeM - Université de Montréal), Dolores Planas (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Suite au déclin important des populations de perchaudes depuis la fin des années 1990, en raison de leur important intérêt commercial et sportif, un moratoire de cinq ans sur toute forme de pêche a été imposé en 2012 au lac Saint-Pierre (LSP). Or, malgré l'implantation de ce moratoire, l'incapacité de rétablissement des populations semble persister. La présente étude vise à évaluer l'hypothèse que cette incapacité de rétablissement soit en partie attribuable à l'impact de la contamination chimique sur la reproduction. Ce projet de doctorat comporte quatre axes qui permettront ultimement d'évaluer les menaces chimiques qui pèsent sur la santé des herbiers et des perchaudes du LSP. Dans un premier temps, nous effectuerons un aperçu global de la contamination dans l'eau, les sédiments et les tissus de perchaudes au LSP. Le second objectif porte sur le transfert maternel et le suivi ontologique du méthylmercure, hautemement bioamplifiable, ainsi que des retardateurs de flamme halogénés, perturbateurs endocriniens, chez la perchaude. Des expériences en microcosmes permettront ensuite d'étudier l'impact du glyphosate, un herbicide à large spectre, sur les biofilms périphytiques, source d'alimentation des macroinvertébrés benthiques dont se nourrissent les jeunes perchaudes. Enfin, nous évaluerons le transfert des néonicotinoïdes, nouvelle famille d'insecticides soupçonnée d'être responsable du déclin des colonies d'abeilles, des terres agricoles inondées vers les réseaux trophiques du LSP.

  • Les indicateurs écophysiologiques de stress : un outil novateur pour qualifier l'habitat du poisson
    Daniel BOISCLAIR (UdeM - Université de Montréal), Cédric Lejeune (UdeM - Université de Montréal)

    L'explication de la distribution des individus en milieu naturel en tenant compte du succès adaptatif est un défi majeur en écologie. L'abondance d'individus à un endroit ne permet pas, à elle seule, d'identifier les conditions qui sont bénéfiques pour une espèce. En effet, certains sites peuvent avoir une grande abondance d'individus sans avoir des conditions environnementales favorables simplement dû au fait qu'ils sont proches de sites de qualité. L'utilisation d'indicateurs écophysiologiques de stress (IES) a été proposée pour mieux expliquer les mécanismes de distribution des individus, dont les poissons en rivière. Il a été démontré chez les poissons que l'élévation du cortisol dans le plasma et du glucose et du lactate dans le sang, suite à un évènement stresseur, peut varier entre les individus et constituerait un IES. Les objectifs du projet sont de tester deux hypothèses: Les IES devraient varier; 1) entre des espèces différentes fréquentant un même environnement et; 2) entre des endroits caractérisés par des conditions environnementales distinctes. Des populations de poissons de rivière seront échantillonnées au Québec et leur réponse au stress de la capture sera évaluée ainsi que les conditions environnementales. Cette recherche développera les connaissances fondamentales du stress chez les animaux en nature et permettra, entre autres, le développement de nouvelle méthode visant l'évaluation de la qualité d'habitat.

  • Effets des néonicotinoïdes et du rayonnement ultraviolet sur la survie des larves de perchaude
    A. BERTOLO (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), M. BOILY (UQAM - Université du Québec à Montréal), P. BRODEUR (Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs), L. DESCHAMPS (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), M. HOUDE (EC - Environnement Canada), C. LANDRY (UQAM - Université du Québec à Montréal), Angela Paquet-Walsh (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Les néonicotinoïdes (NEOCs) sont des insecticides incorporés dans l'enrobage des semences pour lutter contre les insectes ravageurs en agriculture. Par le lessivage des terres agricoles, les NEOCs se retrouvent dans les cours d'eau à des concentrations dépassant le critère établi pour le maintien de la vie aquatique (0,0083µg/l). Ainsi, l'agriculture intensive du maïs ou du soya qui se fait au sud du lac St-Pierre (LSP) pourrait avoir des conséquences majeures pour la perchaude (Perca flavescens), une espèce dont la population est en situation précaire dans le LSP. Les objectifs de cette étude sont de i) vérifier les effets des NEOCs sur la survie et le développement des jeunes stades de perchaudes et ii) déterminer s'ils interagissent avec les rayons UV. Les UV sont potentiellement très dommageables en eau peu profonde, comme c'est le cas dans le LSP, ce qui pourrait accentuer leurs effets ou modifier leur action sur les jeunes perchaudes. Nos premiers résultats permettent de croire que les rayons UV agiraient en synergie avec les néonicotinoïdes en accentuant la mortalité des larves. Les prochaines expériences permettront de déterminer si les produits photodégradés des NEOCs sont d'une toxicité égale ou supérieure au contaminant lui-même.


Assemblée générale

Dîner (non fourni)


Communications orales

Fleuve Saint-Laurent

  • Dans l'œil du public : surveillance de la qualité des rives de l'île de Montréal grâce à la science citoyenne
    Antonia CATTANEO (UdeM - Université de Montréal), Christiane HUDON (EC - Environnement Canada), David Lévesque (UdeM - Université de Montréal)

    Une étude de science citoyenne, effectuée par l'Université de Montréal dans le cadre du programme Freshwater de Earthwatch, a permis la formation d'environ100 employés de la Banque HSBC. Durant les étés de 2013-2015, 170 points de données ont été recueillis à 28 parcs publics riverains autour de l'île de Montréal. Malgré la simplicité de l'approche, les résultats donnent un portrait de la qualité de l'eau du fleuve Saint-Laurent, une estimation de la quantité et la qualité de la végétation aquatique et des déchets accumulés sur la rive ainsi que de nouvelles mentions dans la répartition de la cyanobactérie nuisible Lyngbya wollei. En combinant les données d'eau et de végétation avec le dénombrement des coliformes fécaux recueillis par la ville de Montréal, nous fournirons une évaluation de l'état des berges. Dans l'ensemble, la moitié des sites avait une bonne qualité d'eau et peu de végétation accumulée sur le rivage. Lyngbya wollei était plus répandu que prévu, ayant été trouvée à 57% des sites. La quantité et le type de déchets observés sur les plages ont permis d'évaluer l'utilisation de chaque parc pour différentes activités récréatives (tabagisme, les pique-niques et la pêche). L'exposition au vent et les événements météorologiques expliquent une fraction significative de la variabilité entre les sites et les dates. Cette information sur l'état et l'utilisation des parcs sera utile pour les municipalités dans la planification et la gestion de leur vocation.

  • Effondrement de la perchaude au lac Saint-Pierre : témoin de la dégradation de l'écosystème
    Philippe Brodeur (MFFP- ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs), Pierre MAGNAN (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    La perchaude du lac Saint-Pierre a connu un déclin majeur à partir du milieu des années 1990. La situation est devenue si critique que le gouvernement du Québec a décrété, en 2012, un moratoire de 5 ans sur les pêches commerciale et sportive. En 2013, l'abondance de la perchaude était 68% plus faible qu'en 2002. La croissance des jeunes stades est faible depuis 2002 et a atteint en 2011, la valeur minimale observée depuis le début des années 1980. Le recrutement de l'espèce, déficient depuis au moins 2007, limite actuellement le rétablissement de l'espèce. La perchaude a souffert de la détérioration de ses habitats depuis les années 1950. L'analyse de l'utilisation du sol à partir de photographies aériennes, couplée à la modélisation des meilleurs habitats de reproduction dans la zone littorale, indique que 5 000 ha d'habitats printaniers ont été perdus par les activités anthropiques. La disparition d'herbiers aquatiques, la prolifération de cyanobactéries benthiques dans les zones de croissance des jeunes perchaudes, l'implantation d'espèces exotiques ainsi que la diminution de la connectivité entre le lac et la zone littorale ont contribué à l'échec du recrutement et au déclin de la perchaude. Les constats de détérioration de l'écosystème du lac Saint-Pierre indiquent que la situation ne s'améliorera que lorsque les espèces pourront se reproduire et se développer dans un milieu sain, ce qui nécessitera la restauration de leurs habitats.

  • Des macrophytes et des hommes : effets anthropiques sur les herbiers submergés du lac Saint-Pierre et conséquences pour les communautés aquatiques
    Andrea Bertolo (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Patricia Bolduc (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Philippe Brodeur (Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs), Matteo GIACOMAZZO (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Christiane HUDON (EC - Environnement Canada), Pierre MAGNAN (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Philippe MASSICOTTE (Aarhus University), Bernadette Pinel-Alloul (UdeM - Université de Montréal)

    Il a été démontré que l'augmentation de l'abondance de la végétation aquatique submergée (VAS) dans les lacs oligotrophes du sud du Québec était liée à un enrichissement généralisé en nutriments. Cependant, la relation entre VAS et eutrophisation semble plus idiosyncratique dans les écosystèmes avec un état trophique plus élevé, tels les lacs fluviaux du fleuve Saint-Laurent. Dans le lac Saint-Pierre, par exemple, on observe des phénomènes locaux de déclin de la VAS dans le panache des tributaires agricoles plus importants, mais ces effets sont très variables dans le temps, probablement en relation avec les variations hydrologiques. Notre hypothèse de travail est que la réduction en VAS engendre une diminution de la complexité de l'habitat des organismes aquatiques. Étant donné le potentiel de la VAS de structurer les habitats peu profonds, qui représentent une grande portion du lac Saint-Pierre, il est important de comprendre comment ces phénomènes de réduction de la complexité de l'habitat dans certains secteurs du lac ont des effets marqués sur d'autres composantes du réseaux trophique. Notre objectif ici est de dresser un portrait des connaissances sur l'évolution de herbiers submergés du lac Saint-Pierre et sur l'avancement des connaissances acquises par notre groupe de recherche sur la relation entre VAS, zooplancton et communautés ichtyennes dans le lac Saint-Pierre.

  • Fonction écologique de la plaine d'inondation du lac Saint-Pierre : un garde-manger printanier du fleuve Saint-Laurent en péril?
    Antonia CATTANEO (UdeM - Université de Montréal), Gilbert Cabana (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Luc FARLY (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Christiane HUDON (EC - Environnement Canada)

    La zone de récurrence de 0-2 ans de la plaine inondable (PI) du Lac Saint-Pierre (LSP) représente un des plus importants milieux humides du Sud du Québec. Selon les années, entre avril et juin, le lac peut doubler sa superficie pendant des périodes allant de quelques jours à plusieurs mois. Cette zone constitue un habitat bien connu pour la fraie et l'alevinage de plusieurs espèces de poissons, dont la perchaude et le brochet. Par contre, le rôle de la PI en tant qu'écosystème exportateur de production secondaire (invertébrés) vers le lac lors de la décrue est très mal connu. Une analyse de données existantes (1985), ainsi qu'une étude sur le terrain (2014-15), indiquent que la biomasse d'invertébrés (ha-1) produite durant l'inondation excède celle présente dans le LSP au printemps par un facteur de 100-200X. La productivité des terres labourées en invertébrés est grandement inférieure à celle observée dans les milieux forestiers ou les champs d'herbacées inondés. Durant cette période, les populations zooplanctoniques suivaient des courbes de croissance exponentielle, indiquant peu de contrôle par la prédation. La durée de l'inondation est donc une variable clé influençant la biomasse exportable vers le LSP lors de la décrue. Couplée à une approche isotopique, notre étude illustre comment l'anthropisation de la PI ainsi que la durée de la crue influencent la production de poissons du LSP, particulièrement les espèces se nourrissant dans la zone littorale.

  • La contamination du Saint-Laurent par les retardateurs de flamme : a-t-on les connaissances et les outils pour prédire leur toxicité chez les espèces aquatiques?
    Jonathan Verreault (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les organismes aquatiques sont constamment exposés à une pléthore de contaminants organiques halogénés d'origine industrielle dont certains peuvent être persistants, bioaccumulables et toxiques. C'est le cas de plusieurs retardateurs de flamme (composés ignifuges) dont les polybromodiphényléthers (PBDE) récemment bannis au Canada. Les restrictions internationales sur l'utilisation des PBDE font en sorte que plusieurs nouveaux composés ont fait leur apparition sur le marché pour les mêmes applications commerciales et domestiques. De nouveaux retardateurs de flamme pour lesquels aucune réglementation n'existe ont été récemment identifiés chez des poissons prédateurs du Fleuve Saint-Laurent et des oiseaux aquatiques y nichant à proximité de la région de Montréal. Il existe cependant un manque criant de connaissances sur le devenir et la toxicité des PBDE et des nouveaux retardateurs de flamme au sein des espèces aquatiques. Est-ce que ces nouveaux polluants nécessiteraient un suivi environnemental plus serré? Devrait-on s'inquiéter de l'impact des retardateurs de flamme sur la santé des espèces aquatiques? S'inspirant d'études sur le goéland à bec cerclé et le grand brochet du Fleuve Saint-Laurent de la région de Montréal, cette communication présentera l'état des connaissances sur les retardateurs de flamme dans cet écosystème aquatique fortement impacté par l'urbanisation.

  • Pause

Communications orales

Études à grande échelle de temps ou d'espace

  • Riverine export of Nitrogen and Phosphorus is influenced by climate patterns and net anthropogenic inputs
    Elena M. BENNETT (Université McGill), Jean-Olivier Goyette (UdeM - Université de Montréal), Robert W. HOWARTH (Cornell University), Roxane Maranger (UdeM - Université de Montréal)

    Les flux d'Azote (N) et le Phosphore (P) sur les continents ont augmenté dû aux activités humaines. Ceci a entraîné une détérioration des écosystèmes terrestres et aquatiques menant à d'immenses implications sociales. Ici, nous quantifions les différentes sources anthropiques de N et P dans 76 sous-bassins versants du fleuve Saint-Laurent au cours du 20e siècle en utilisant l'approche de balance de masse NANI/NAPI (Net Anthropogenic N/P Input). En calculant les charges fluviales annuelles de N et P à l'exutoire de 23 bassins versants, nous quantifions la fraction des apports terrestres de N et P étant exportée aux rivières adjacentes. Finalement, nous présentons l'impact des patrons de précipitation sur le ratio N:P de ces exports fluviaux. Nos résultats montrent que les apports nets anthropiques de N et P dans le bassin du Saint-Laurent ont augmenté par un facteur 4.5 et 3.8, respectivement et que les sources dominantes varient spatialement. Nos modèles d'apports aux bassins versants sont d'excellents prédicteurs de l'export fluvial (R2=87% et 71% pour N et P respectivement). Nous montrons aussi que des années sèches avec des précipitations intenses favoriseraient l'export fluvial de P relativement à N modifiant ainsi le ratio N:P dans les milieux aquatiques.

  • Plantes envahissantes en milieu riverain : nouveaux défis en perspective
    Claude Lavoie (Université Laval)

    On constate ces dernières années, dans le nord-est de l'Amérique du Nord, la prolifération de plusieurs plantes envahissantes en bordure des rivières. Dans certains cas, il s'agit de nouveaux envahisseurs (berce du Caucase, impatiente de l'Himalaya, pétasite du Japon), dans d'autres, il s'agit de plantes établies depuis longtemps mais qui semblent tirer profit du réchauffement du climat pour étendre leur aire de répartition ou pour accroître, localement, la densité de leurs populations (renouée du Japon). On connaît toutefois très peu de choses sur l'envergure des invasions, sur leurs conséquences sur la biodiversité et, surtout, sur l'impact des envahisseurs sur les fonctions écohydrologiques des bandes riveraines ainsi envahies, comme sur la filtration des polluants ou l'atténuation de l'érosion. Les méthodes de lutte en milieu riverain ne sont guère développées; le contexte réglementaire complique beaucoup les interventions possibles. On fera le point sur l'état de la situation au Québec quant aux plantes envahissantes des milieux riverains et sur les défis qui attendent les chercheurs et les gestionnaires de l'environnement, au cours des prochaines années, quant aux problèmes à résoudre, tout en prenant bien garde de départager les mythes, souvent véhiculés par les médias, des réalités associées aux plantes concernées.

  • Les bouées autonomes : beau temps, mauvais temps, ce n'est qu'une question de temps
    Paul Del Giorgio (UQAM - Université du Québec à Montréal), Yves PRAIRIE (UQAM - Université du Québec à Montréal), Alice Parkes (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les bouées autonomes veillent sur les lacs, peu importe le temps, afin de fournir des données de haute résolution et à long terme de la colonne d'eau. Ces données nous permettent d'étudier comment les lacs changent dans le temps, soit de façon diurne, saisonnière ou autour d'un événement stochastique. De plus, le suivi interannuel des lacs nous permet d'examiner les changements à long terme liés au climat. Finalement, les bouées stimulent les collaborations, surtout avec les membres du GLEON (Global Lake Ecological Observatory Network), un réseau mondial qui étudie les lacs à partir, entre autres, de données provenant de bouées. Les bouées du GRIL, installées sur le Lac Croche (Laurentides) et le Lac Simoncouche (Saguenay), possèdent des sondes qui mesurent toutes les 10 minutes des caractéristiques biologiques, chimiques et physiques du lac. Les données ainsi récoltées ont été utilisées afin d'étudier l'effet des orages sur la dynamique du CO2 dans les lacs, et d'autres études sont en cours explorant le métabolisme de l'écosystème et l'effet de la turbulence sur les flux de CO2. Les bouées autonomes sont donc des nouveaux outils qui nous permettent d'aborder des questions que nous ne pouvons pas explorer en prélevant des échantillons en personne.

  • Activités de suivi et évaluation de la santé des lacs au MDDELCC : état de situation
    Nathalie BOURBONNAIS (MDDELCC - Ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques), Louis Roy (Ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques)

    Au début des années 2000, le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques a repris des activités de suivi des lacs après plus d'une vingtaine d'années d'arrêt. Le Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL) est orienté principalement sur l'évaluation de leur état trophique. Avec plus de 700 lacs participants, il représente un bon échantillon des lacs habités du Québec méridional. L'évaluation de la santé des lacs, même en regard de leur eutrophisation, dépasse cependant la documentation des caractéristiques de base. Cette évaluation repose sur des méthodes et des approches, telles que la comparaison à des états de référence, à des critères ou à des objectifs de qualité, qui ont leurs propres contraintes et exigences. Celles-ci imposent des limites à leur utilisation dans une perspective de science appliquée qui sont parfois importantes. Elles entraînent des écarts entre ce qu'il serait souhaitable de faire et la faisabilité. Un survol de la situation des activités de suivi et de diagnostic de l'état des lacs au MDDELCC sera présenté.


Cocktail

Cocktail du Groupe de recherche interuniversitaire en limnologie et en environnement aquatique (GRIL)