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Mentalisation et psychotraumatologie : réflexions empirique et théorique
Catherine Juéry (UQO - Université du Québec en Outaouais),
Sébastien Larochelle (UQO - Université du Québec en Outaouais), Jean-Philippe Daoust
(Université d’Ottawa), Malik AIT AOUDIA
Problématique. La mentalisation est le processus par lequel nous interprétons le sens des actes des autres et de soi en termes d’états mentaux et d’intentionnalité. Chaque personne a dans son esprit une représentation de l’esprit de l’autre et de lui-même; ce qui offre des possibilités d’intervention correctrice au niveau psychothérapeutique. Largement utilisé dans le domaine des troubles de la personnalité, le concept de mentalisation n’a pas encore été appliqué au contexte de la psychotraumatologie. L’objectif de cette étude est de chercher à établir des profils de mentalisation propre aux individus ayant un TSPT. Méthodologie. Cent individus aux prises avec TSPT ont été recrutés dans une clinique externe de psychiatrie. Une entrevue clinique et des questionnaires ont été utilisés pour dresser un portrait complet de leur fonctionnement. Résultats. Quatre regroupements de mentalisation ont été obtenus et sont associés à une symptomatologie traumatique particulière: défaillante (n = 15) très faible capacité d’empathie + très forte alexithymie = symptomatologie traumatique très élevée, précaire (n = 50) faible empathie + forte alexithymie = symptomatologie élevée, mitigée (n = 21) bonne empathie + alexithymie moyenne = symptomatologie moyenne et salutaire (n = 14) bonne empathie + très faible alexithymie = symptomatologie faible. Conclusion. L’étude de la mentalisation fait progresser les connaissances sur les avenues thérapeutiques à considérer en psychotraumatologie (figure).
Résumé
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Liens de régression entre mentalisation, psychotraumatologie et niveau de fonctionnement
Catherine Juéry (UQO - Université du Québec en Outaouais),
Sébastien Larochelle (UQO - Université du Québec en Outaouais), Jean-Philippe Daoust
(Université d’Ottawa), Malik AIT AOUDIA
Problématique La mentalisation permet de rendre compte du sens de nos actes et de ceux des autres en termes d’états mentaux et d’intentionnalité. Il est postulé que la mentalisation joue un rôle significatif dans la compréhension de la psychotraumatologie et vient indirectement influencer le niveau de fonctionnement des individus aux prises avec les séquelles d’un traumatisme psychique. Dans le cadre d’une perspective novatrice, ces liens sont ici étudiés de façon empirique. Méthodologie Cent individus aux prises avec un trouble de stress post-traumatique (TSPT) ont complété une série d’outils psychométriques dans le but de décrire leur état de santé mentale (Post-Traumatic Stress Disorder Checklist Scale, Toronto Alexithymia Scale, Interpersonal Reactivity Index, Michigan Alcohol Screening Test, Drug Abuse Sreening Test et Axe 5 du DSM-IV). Résultats Une série de liens de régression simple permet d’en arriver à envisager que (a) les difficultés à identifier les sentiments, la pensée orientée vers l’extérieur et la consommation d’alcool en viennent à prédire (b) l’intensité de la symptomatologie traumatique qui, quant à elle, permet de prédire (c) le niveau global de fonctionnement des individus aux prises avec un TSPT. Pour plus de détails, voir la Figure 1 en annexe. Conclusion La mentalisation semble être un élément clé à considérer dans la l’étude et la compréhension de la psychotraumatologie et le niveau de rétablissement post-traumatique.
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Modèle de prédiction des conséquences comportementales en contexte de centre tertiaire de traumatologie
Jessica Julien (UdeM - Université de Montréal), S GREFFOU , J LEBLANC , M FEYZ , J LAMOUREUX , Elaine DE GUISE
Objectif:L'objectif de ce projet est de prédire les conséquences comportementales à court-terme des patients qui ont subi un traumatisme cranio-cérébral (TCC) à partir de variables démographiques, médicales et liées à l’accident.Méthode:Toutes les variables de prédiction des patients TCC ont été collectées à l’admission au Centre Universitaire de Santé McGill. Une brève évaluation neuropsychologique a été réalisée auprès de 348 patients TCC trois semaines suivant l’admission. Résultat:Les résultats montrent que la durée de l'amnésie post-traumatique (APT) est le facteur de risque qui permettrait de mieux prédire les déficits comportementaux. Plus la durée de l’APT serait longue et plus les patients présenteraient de déficits comportementaux modérés à sévères. De surcroît, la sévérité du TCC (GCS score), le niveau éducation ainsi que la présence d'une hémorragie parenchymmal/intraparenchymal permettraient de prédire les conséquences comportemental trois semaines post admission.Conclusion:Ce modèle de prédiction permettrait d'aider les cliniciens et les administrateurs à reconnaître rapidement les déficits post traumatiques à court-terme, d'orienter et d'intervenir afin de prévenir le déficit.
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Efficacité de la thérapie par révision et répétition de l’imagerie mentale offerte en séance de groupe pour les cauchemars traumatiques : étude pilote en contexte franco-canadien
Jean-Philippe Daoust
(Université d’Ottawa), Malik AIT AOUDIA
,
Catherine Juéry (UQO - Université du Québec en Outaouais), Steffie GRAIL
,
Sébastien Larochelle (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Problématique Les cauchemars traumatiques sont difficiles à traiter et il s’agit d’une des plaintes les plus fréquentes chez les individus aux prises aux des trouble de stress post-traumatique (TSPT). Les lignes directrices dans le domaine indiquent que le Prazosin et l’Imagery Rehearsal Therapy (IRT) sont les traitements de choix au niveau pharmacologique et psychothérapeutique. Jusqu’à récemment, l’IRT n’était pas disponible en français et sa mise en application demeurait limitée. L’IRT a été traduit (Révision et Répétition de l’Imagerie Mentale – R2IM) et mis en application dans un contexte francophone. Méthodologie Évaluation R2IM pré et post-traitement d’un programme thérapeutique R2IM, pour la réduction des cauchemars et de la symptomatologie post-traumatique, auprès de 22 patients (17 hommes et 5 femmes) avec une moyenne d’âge de 44,5 ans (ET = 13,3), souffrant de troubles psychotraumatiques. Résultats Les résultats des questionnaires d’auto-évaluation (NDQ et PCL-S) montrent une réduction significative de la détresse liée aux cauchemars et de l'intensité de la sévérité de la symptomatologie post-traumatique, à partir de la quatrième séance de thérapie R2IM (voir Figure 1). Conclusion Les résultats préliminaires de cette étude pilote - une des premières études francophones consacrées à la thérapie R2IM - convergent avec ceux rapportés dans la littérature, et confirment les apports cliniques et thérapeutiques qu'offre la R2IM, dans les contextes psychotraumatiques.
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Traduction française internationale et validation du Nightmare Distress Questionnaire (NDQ; Belicki, 1992)
Jean-Philippe Daoust
(Université d’Ottawa), Malik AIT AOUDIA
, Steffie GRAIL
,
Catherine Juéry (UQO - Université du Québec en Outaouais),
Sébastien Larochelle (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Problématique. Le Nightmare Distress Questionnaire (NDQ) est utilisé pour évaluer la détresse associée aux cauchemars. Il a été validé auprès de quatre échantillons estudiantins universitaires pour un total de 540 participants. Les premières études ont fait état de coefficients de consistance interne adéquats qui varient entre .83 et .88. Le NDQ se décomposerait en 3 facteurs (n = 162) : préoccupation/peur, interférence et prémonition. Böckermann et al. (2014) ont confirmé une structure factorielle en trois facteurs (détresse générale, impact sur le sommeil et impact sur la perception de la réalité diurne ; n = 213) pour la version allemande du NDQ. L’objectif de cette étude est de traduire et de valider la version française autorisée du NDQ.Méthodologie.130 individus aux prises avec des psychotraumas ont complété le NDQ, le PCL-s, le MAST, le DAST, le PSI-14 et des mesures évaluant la quantité d’événements traumatiques vécus et la perception d’efficacité personnelle à composer avec les cauchemars.Résultats. La consistance interne de la version française est bonne (alpha de Cronbach de .93). Les résultats d’une analyse factorielle en composante principale confirment la structure en trois facteurs(Tableau 1). Une série de corrélations permet aussi de confirmer une certaine validité convergente et discriminante (Tableau 2).Conclusion.La version francophone du NDQ semble valide. Le caractère international de la traduction est certes un atout pour la francophonie mondiale.
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L’association négative entre les fuseaux de sommeil et l’amélioration d’une tâche visuomotrice évaluée selon des paramètres de fuseaux spécifiques
Cloé Blanchette-Carrière (Centre d'études avancées en médecine du sommeil), Tyna PAQUETTE
,
Louis-Philippe Marquis (UdeM - Université de Montréal), Gaëlle DUMEL
, Christian O' Reilly
(University of South Carolina), Tore Nielsen
(UdeM - Université de Montréal)
Les fuseaux de sommeil sont des bouffées d’activité cérébrale entre 8 et 12 Hz potentiellement impliquées dans la consolidation de la mémoire visuo-motrice (Tamaki et al., 2008). Dans une étude (Dumel et al. 2015), une amélioration à la tâche visuo-motrice Mirror Tracing Task (MTT) corrélait avec le sommeil de stade N2 chez des petits rêveurs (r=.519, p=.048; N=15).
Nos travaux ont évalué si cette amélioration à la MMT était associée aux fuseaux, considérant leur prépondérance en stade N2. Toutefois, nos résultats ont montré que l’amplitude des fuseaux corrélait négativement avec l’amélioration à la MTT (r=-.650, p=.009). Sachant que des processus d’inhibition spécifiques à des fuseaux de faible amplitude ont été observés du côté controlatérale d’une stimulation (Cox et al., 2014), notre hypothèse est que les corrélations négatives observées avec l’amplitude des fuseaux devraient être localisées dans l’hémisphère gauche des sujets droitiers.
Or, chez les participants droitiers (N=13) l’amélioration à la MTT corrèle négativement avec l’amplitude des fuseaux localisés à la fois dans l’hémisphère droit (r=-.678, p=.011) et gauche (r=-.554, p=.05), ce qui va à l'encontre de l'hypothèse. Nos résultats semblent donc mettre en doute la théorie de l’inhibition. Puisque les corrélations négatives sont observées dans les régions centrale et occipitale mais pas dans les régions frontales, il est possible que l’amélioration à la MTT dépende davantage de ces dernières (r=.2845, p=.346).
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Effet du soutien social sur l’évaluation du stress ressenti par les parents face aux problèmes de comportement de leur enfant autiste
Chantal Paquin (UQAM - Université du Québec à Montréal), Chelsea DA ESTRELA , Jean-Philippe GOUIN , Erin T. BARKER
Les enfants autistes présentent souvent des problèmes de comportement qui sont une source importante de stress pour leurs parents. Selon Cohen et Wilks (1985), le support social peut servir de tampon entre un évènement stressant et l’évaluation subjective du stress ressenti face à cet évènement. Notre étude cherche à évaluer si le support social perçu par le parent modère le lien entre les comportements de l’enfant (évènement stressant) et l’évaluation du stress ressenti. Des parents (n=49) vivant avec leur enfant autiste (2 à 21 ans) ont été recrutés dans la région de Montréal. Les parents avaient à remplir un questionnaire général comprenant des questions d’ordre socio-démographique et personnel incluant le support social perçu (Multidimensional Scale of Perceived Social Support). De plus, ils rapportaient quotidiennement les problèmes de comportement de leur enfant autiste (Scales of Independent Behavior-Revised) et la sévérité du stress ressenti lors des interactions avec cet enfant durant les dernières 24 heures (échelle de Likert) et ce pendant 6 jours. Une analyse multiniveau indique que le lien entre les problèmes de comportement de l’enfant et le stress ressenti est moindre lorsque le parent se sent davantage supporté par sa famille (p < 0.001) alors que le support d’une personne significative (p=0,45) ou des amis (p=0,93) n’avait pas d’effet significatif. Ces résultats soulignent le rôle du support familial sur le bien-être des parents d’enfant autiste.
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Efficacité de la thérapie cognitivo-comportementale pour le trouble d’anxiété généralisée sévère : revue systématique
Catherine Hébert (UQAM - Université du Québec à Montréal), Ghassan EL-BAALBAKI , Véronique PALARDY , Christophe FORTIN
Contexte : Le taux de rémission du trouble d’anxiété généralisée (TAG) à la suite d’une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) n’est que de 50%. Un des facteurs qui expliquerait l’efficacité réduite de la thérapie est une sévérité élevée du TAG. Cependant, peu d’études l’ont considéré dans l’évaluation de l’efficacité thérapeutique. Objectif : Vérifier l’efficacité de la TCC auprès des adultes présentant un TAG sévère. Méthode : Les bases de données PubMed, PsycInfo, CINAHL, Cochrane, Embase, ISI, ProQuest et Scopus ont été consultées afin de trouver les essais randomisés et contrôlés de la TCC pour le TAG adulte. Les articles sélectionnés devaient mesurer le lien entre la sévérité en prétraitement et l’efficacité de la TCC. Le protocole PRISMA pour les revues systématiques des écrits a été suivi. Résultats : Des 5 136 articles recensés, 5 ont été retenus. L’analyse de leurs résultats respectifs a démontré pour la majorité des associations significatives négatives entre la sévérité du TAG et l’efficacité de la thérapie. Aucun article n’a évalué l’efficacité de la TCC pour un groupe avec un TAG sévère uniquement. Conclusion : L’objectif a été partiellement répondu. Un lien existe entre la sévérité du TAG et l’efficacité de la TCC, mais des études évaluant spécifiquement le TAG sévère sont nécessaires afin de vérifier l’efficacité de la TCC pour cette population.
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Vos deux narines vous servent-elles de manière égale?
Daphnée Poupon (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Johannes FRASNELLI , Thomas HUMMEL
Malgré une symétrie parfois apparente, nombreux sont les systèmes physiologiques asymétriques ; c’est le cas du système olfactif, dans lequel une asymétrie fonctionnelle d’importance variable peut être observée. Cette asymétrie n’est cependant pas toujours détectée car les tests olfactifs sont généralement réalisés de manière bilatérale, et l’interaction qui existe entre les deux narines entraîne des résultats reflétant seulement les capacités de la meilleure de ces narines. Or, les déficits olfactifs peuvent être asymétriques, comme par exemple dans la maladie d’Alzheimer.
Des valeurs normatives ont été définies pour les tests standardisés des Sniffin’ Sticks réalisés bilatéralement, et nous voulions établir ces mêmes valeurs pour des tests unilatéraux. Les performances olfactives de 278 participants en bonne santé ainsi que de 180 patients souffrant d’hyposmie ont été évaluées pour chaque narine, en utilisant ces Sniffin’ Sticks pour des tests de seuil, de discrimination, et d’identification. Les effets d’âge et de sexe ont été étudiés, et à partir des données des 278 participants en bonne santé, les valeurs normatives décrivant la répartition des scores à ces différents tests ont été établies. Des valeurs seuils, en-dessous desquelles la plupart des patients hyposmiques se trouvent, ont également été définies. L’ensemble de ces valeurs pourrait être utile lors d’examens unilatéraux de l’olfaction, utilisés par exemple lors de diagnostics précoces de la maladie d’Alzheimer.
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Perturbations du rythme circadien de la température dans la phase aiguë d’un traumatisme craniocérébral modéré ou sévère
Nadia Gosselin (UdeM - Université de Montréal), Sabrina Tabet (UdeM - Université de Montréal), Catherine DUCLOS , Marie DUMONT , Jean PAQUET , Hélène BLAIS , DK MENON , Françis BERNARD
Introduction: Les troubles du sommeil survenant dans la phase aiguë d’un traumatisme craniocérébral (TCC) modéré-sévère sont caractérisés par une absence du rythme veille-sommeil de 24 h. Ces troubles pourraient être causés par un dérèglement de l’horloge circadienne. L’objectif était de comparer le rythme circadien de la température des patients en phase aiguë d’un TCC modéré-sévère à celui de patients avec blessures orthopédiques graves (BOG) sans TCC hospitalisés dans un même environnement.
Méthodes: Vingt patients avec TCC (27,7±12,6 ans; 15 hommes) et 20 patients avec BOG (31,9±14,4 ans; 15 hommes) ont été recrutés aux soins intensifs. La température cutanée distale a été mesurée au poignet par le iButton (DS1921G, Thermochron) aux 5 min pendant 8,6±3,2 jours. Une analyse du cosinor a été effectuée afin d’obtenir l’amplitude du rythme pour chaque journée de 24 h. Les deux groupes ont été comparés par des tests-t de Student.
Résultats: Pour les 341 jours de mesure de la température, les analyses du cosinor ont montré que l’amplitude était plus faible chez les patients TCC (0,94±0,66 °C) que chez les patients BOG (1,28±0,56 °C) (t(339)= -5.2,p <0.001).
Conclusions: L’amplitude du rythme de la température est plus faible chez les patients TCC, ce qui suggère un rythme circadien moins robuste. Ainsi, les perturbations du sommeil suivant un TCC pourraient être d’origine circadienne et ne sont pas uniquement attribuables à l’environnement hospitalier.
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Déterminer l’impact fonctionnel du noyau latéral-postérieur (LP) chez la souris en utilisant l’optogénétique
Umit Keysan (UdeM - Université de Montréal), Sébastien THOMAS , Christian CASANOVA
Chez les mammifères, la majorité de l’information visuelle atteint le cortex visuel primaire (V1) par l’intermédiaire du corps genouillé latéral. De plus, il existe un réseau complexe de connections bidirectionnelles entre les aires visuelles et un noyau thalamique appelé complexe latéral postérieur-pulvinar (LP-Pul), qui jouerait un rôle primordial dans des phénomènes tels que l’attention visuelle et la détection de menaces ou de prédateurs. Récemment, l’identification d’aires visuelles de haut niveau chez la souris a moussé l’intérêt de ce modèle animal pour la recherche en vision. Toutefois, la fonction de son noyau LP reste méconnue. Pour en connaître davantage sur la fonction de cette région, nous avons utilisé des souris transgéniques (n=8) exprimant la Channelrhodopsin-2 sous promoteur Thy-1. L’insertion d’une fibre optique dans le noyau LP couplée à une source lumineuse (470 nm) a permis la stimulation optogénétique de cette structure. L’enregistrement extracellulaire de l’activité des neurones de V1 a été effectué à l’aide d’électrodes de tungstène. Les stimuli visuels utilisés consistaient en des mires sinusoïdales. Lorsque la photostimulation du noyau LP s’effectuait de concert avec la présentation de stimuli visuels, nous avons obtenu une diminution des réponses neuronales de V1 de l’ordre de 30% en moyenne. Nos données suggèrent que les projections du noyau LP jouent un rôle important sur l’activité basale des neurones de l’aire V1 chez la souris.
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L’utilisation de la réalité virtuelle dans le traitement des symptômes positifs réfractaires de la schizophrénie : une innovation prometteuse
Maya Lambert Vandelac (UdeM - Université de Montréal), Alexandre DUMAIS
(Institut Philippe-Pinel de Montréal), Stéphane POTVIN
, Patrice RENAUD
, Jessica LACOMBE-BARRIOS
, Mélanie LAURELLI
, Geneviève M. MARTIN
Développée par l’industrie du jeu, la réalité virtuelle (RV) a été adaptée au traitement de certains troubles psychiatriques (Viaud-Delmon, 2007). Dans le cas des troubles anxieux et de la toxicomanie, le traitement par la RV se montre plus efficace que la thérapie cognitive-comportementale usuelle (Malbos, Boyer & Lançon, 2013). Eu égard à la schizophrénie, le traitement par la RV est associé à une amélioration de certaines fonctions cognitives (mémoire et attention) et de l’estime de soi (Peter & Estingoy, 2014). Une thérapie pour les hallucinations auditives réfractaires a produit des résultats prometteurs. Le patient est exposé à un avatar personnifiant ses voix persécutrices et est amené à interagir et à s’affirmer auprès de lui (Leff, Williams, Huckvale, Arbuthnot & Leff, 2014). Une récente méta-analyse montre que la thérapie par avatar est aussi efficace que la TCC dans la réduction des hallucinations auditives réfractaires (Van der Gaag, Valmaggia & Smit, 2014). Une équipe de l’Institut Philippe-Pinel a adapté cette thérapie à un environnement de RV et vérifie notamment son efficacité dans le développement de meilleures habiletés d’autorégulation émotionnelle. Les particularités de cet essai thérapeutique sont discutées. Si cette forme de thérapie se montre efficace, elle pourra être exportée dans divers milieux de la santé et contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes aux prises avec ce type de symptômes positifs.
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Synesthésies déclenchées par les relations sexuelles
Guillaume-Alexandre Beaufils (UQAM - Université du Québec à Montréal), François Richer (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Dans des cas rares, les relations sexuelles déclenchent des sensations comme des couleurs. Ces synesthésies s’observent plus chez les femmes et sont déclenchées par des états émotionnels comme la trance associée aux relations sexuelles. On a examiné les profils de deux sœurs âgées de 24 et 27 ans. Leurs synesthésies sexuelles ont débuté dès leurs premiers rapports et apparaissaient lors du plateau d’excitation associé à une altération de l’état de conscience. Les synesthésies étaient constituées de couleurs avec ou sans formes, étaient uniques à chaque acte sexuel et augmentaient la perte de contact avec l’environnement extérieur. Elles étaient accompagnées d’une hypersensibilité tactile. Elles étaient liées à la proximité émotionnelle avec le partenaire ainsi qu’au type de contact physique. Les synesthésies permettaient un rappel des détails spatio-temporels de ces épisodes. Une des deux personnes rapportait aussi une grande sensibilité à l’exaltation du coureur et à l’exaltation musicale, des états qui pourraient avoir des similarités avec les états de trance sexuelle. Les synesthésies ont fortement diminué en fréquence avec les années. Elles ont disparues chez une des deux personnes et ont été reproduites lors de la prise de MDMA, un agoniste de la sérotonine pouvant induire des synesthésies. Ces cas soulignent l’aspect fluctuant de certaines synesthésies et suggèrent des liens entre l’activation de connexions synesthésiques latentes et le système sérotoninergique.
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L’influence de l’activité linguistique en lien avec le développement moteur de l’enfant et de l’adolescent âgés de 5 à 18 ans
Remi Descheneaux
(UQAM - Université du Québec à Montréal),
David Labrecque (UQAM - Université du Québec à Montréal), Victor FRAK
La région intra pariétale antérieure (AIP) permettant d’intégrer des informations provenant d’afférences sensorielles variées, telles que l’écoute de verbes d’action, contribuerait à un réseau favorisant l’interaction main-objet. La région pariétale contenant l’AIP atteindrait sa maturité vers l’âge de 10 ans. Cette recherche consiste à comparer la variation de force de préhension d’un groupe d’enfants à celle d’un groupe d’adolescents lors de l’écoute active de verbes d’action et de noms. La recherche s’interroge sur le rapport fonctionnel différent entre les aires du langage et l’AIP en fonction de l’âge. La méthodologie consiste à faire écouter des listes de mots d’action (ex.: prendre) et de non-action (ex. : avion) aux participants qui tiennent des capteurs qui enregistrent la variation de force de préhension. La modulation de la force de préhension lorsque le mot d’action et de non-action apparaît a été comparée et ce, entre les enfants et les adolescents. L’analyse des données permet d’observer une différence d’activité motrice lors de l’écoute d’un verbe d’action comparativement à l’écoute d’un nom. Toutefois, l’apport considérable de cette étude consiste au fait que les adolescents, comparativement aux enfants, ont une modulation de la force significativement plus grande lorsque le mot d’action est entendu. Ces résultats indiquent que la maturation de l’AIP modifie les liens avec les aires du langage en fonction de l’âge des participants.
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Exploration des liens entre le langage et l’activité motrice chez les adolescents : validation d’un appareil portatif utilisé dans un protocole d’analyse de l’activité motrice suite à des stimuli linguistiques
David Labrecque (UQAM - Université du Québec à Montréal), Remi Descheneaux
(UQAM - Université du Québec à Montréal), Victor FRAK
Problématique: L’étude du lien entre l’activité motrice et le langage suscite de plus en plus d’intérêt. Suite aux études de Frak et al. (2010) et Aravena et al. (2012, 2014), un appareil portatif pour analyser les modulations de force (MF) fut conçu par le laboratoire Cerveau, Motricité et Langage (CML). Cet appareil nous a permis d’effectuer des recherches développementales dans les écoles primaires et secondaires du Québec.Méthodologie: Les MF de 15 adolescents, suite à l’écoute de stimulations linguistiques (verbes d’action manuels (ex: prendre) et noms de non-action (ex: table)) furent analysées. Les adolescents ayant la maturité de l’aire intrapariétale nécessaire à la simulation motrice, ces participants ont été comparés aux adultes de l’étude de Frak et al. (2010). Les MF sont analysées à l’aide de capteurs de force étant capables d’enregistrer une variation en millinewton à chaque milliseconde. Les capteurs sont uniaxiaux (force de préhension) suite aux conclusions de Frak et al. 2010. Le traitement des données est inspiré des résultats des travaux d’Aravena et al. (2014) et Nazir et al. 2015(en révision).Résultats: Tout comme les résultats de Frak et al. (2010), les adolescents ont démontré un niveau de force significativement plus élevé suite à l’écoute du verbe (p<,05 de 400 à 700ms). Le système portatif est donc un outil valide pour ce type de recherche et son apport est considérable pour favoriser l’expérimentation dans divers milieux.
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Réfugiées africaines et santé mentale : une revue littéraire des besoins en santé mentale de réfugiées africaines, de la migration à la postmigration
Aklile Fikre Workneh (Université d’Ottawa), Sanni YAYA
Objectifs: 1.Identifier et comparer les besoins en santé mentale (SM) des réfugiées africaines durant et après la migration; 2.Identifier les différences de statut de SM des réfugiées par rapport aux femmes dans les pays de réinstallation; 3. Créer un ensemble de documents de référence. Méthodes: Une revue de la littérature est exécutée à travers une recherche détaillée des diverses bases de données telles que MedLine, PsycINFO, et Embase. Les articles sont sélectionnés rigoureusement selon des critères prédéfinis. Les informations obtenues seront récapitulées sous forme narrative selon les directives de PRISMA et de Cochrane. Résultats Préliminaires: La violence (sexuelle et physique) dans les camps a un impact sur la SM avec des instances plus élevées de stress post-traumatique, d’anxiété et de dépression chez les femmes. La qualité et condition de vie affectent négativement la SM. Dans les pays de réinstallation, les réfugiées semblent avoir une SM inférieure aux non réfugiées et faire recours à plus de drogues psychotropes par rapport à la population générale ; quant à la consultation professionnelle, des enjeux de culture et de stigmatisation sont mis en avant. Des évènements traumatiques (durant la migration) sont liés à un taux plus élevé de dépression postpartum chez les réfugiées dans les pays de réinstallations. Implications : les résultats contribueraient à combler les manques quant à la SM d’une population ayant vécu tant d'épreuves.
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