35 - Le rôle des professionnels en développement durable dans les établissements d'enseignement postsecondaire : évolution et aspirations

Patrice Cordeau, reconnu comme le doyen québécois des professionnels universitaires en développement durable, a fait ses débuts à l'Université de Sherbrooke lors de la création du secteur Santé, sécurité et environnement au début des années 90. Depuis son premier mandat d'améliorer la gestion des déchets dangereux générés par les laboratoires, son rôle a évolué au fil des ans vers celui de coordonnateur au développement durable. Son parcours des 20 dernières années, ponctué d'archives et d'anecdotes, soulève les défis rencontrés, les contraintes organisationnelles vécues et les bons coups réalisés dans le cadre de la mise en oeuvre d'une démarche globale de développement durable à l'Université de Sherbrooke, en établissant un parallèle de la naissance vers l'âge adulte.

Nouvellement nommée à la direction du développement durable du HEC Montréal, Johanne Turbide jettera un regard neuf sur les enjeux actuels des pratiques en développement durable de l'établissement dont une série d'interrogations sur les rôles et responsabilités de l'équipe de développement durable. Le travail acharné des défricheurs du développement durable a-t-il franchi l'étape de l'adhésion des membres de la communauté ? Comment s'est amorcée la phase de mise en œuvre ? Quels sont les enjeux de la concertation ? À l'aube de changements importants dans les cursus universitaires, pouvons-nous prendre une place plus stratégique dans la formation des étudiants et dans la vie de la communauté ? Accompagnée de Karine Navilys, coordonnatrice à la direction du développement durable, Johanne Turbide posera un regard critique sur la réelle place du développement durable à HEC.

L'Université de Montréal a créé le poste de coordonnateur au développement durable en 2010, dans le but d'aider la vice-rectrice aux affaires étudiantes et au développement durable à rédiger une politique de développement durable pour l'UdeM et à la mettre en œuvre. Les premiers travaux de Stéphane Béranger consistaient ainsi à recenser ce qui se faisait sur le campus et à répondre aux demandes de la communauté pour la réalisation d'importants projets. Régulièrement perçu avec ambiguïté comme celui d'un environnementaliste, son rôle est devenu de plus en plus politique. Récemment, la coordination au développement durable a été rattachée au vice-rectorat aux finances et infrastructures. Quel impact ce changement a-t-il eu par rapport à la collaboration avec les différents services de l'UdeM ? Comment la résistance vécue auprès de certains services s'explique-t-elle ? Stéphane Béranger expose comment il continue de mobiliser la communauté universitaire malgré les difficultés rencontrées, dans un contexte organisationnel affecté par des mesures d'austérité budgétaire.

*Résumé provisoire

Jean-Marie Chevalier trace un bref historique du poste de conseiller en développement durable à Polytechnique Montréal et met en évidence les principaux défis rencontrés au quotidien par cet agent de changement, dont la capacité d'influence en matière de formation et de recherche, la perception du rôle de conseiller comme exécutant de la démarche de durabilité, etc. Comment la création du Bureau du développement durable en 2013 a-t-elle influencé le rôle du conseiller en développement durable ? Quel écart existe-il entre ce rôle et la vision qu'en avait Jean-Marie Chevalier à son arrivée en janvier 2015 comme troisième conseiller en développement durable successif à Polytechnique ?

Les propos préalablement tenus par les conférenciers font l'objet d'une synthèse visuelle visant à illustrer les routines individuelles et organisationnelles dont la présence influence la mise en oeuvre d'un développement durable institutionnel. Les boucles d'apprentissage présentes, simples mais aussi de second degré, sont mises en évidence. Les participants auront l'occasion de questionner et de valider cette représentation visuelle, qui servira de base à l'atelier expérientiel de l'après-midi.

Basée sur un projet ayant été réalisé au sein de l'UQAR, l'étude de cas démontre comment l'utilisation de la recherche-action participative par et pour une communauté, combinée à une approche d'intervention dans les processus organisationnels (process consulting), peut faciliter la création d'un environnement organisationnel propice à un développement durable.