Informations générales
Événement : 83e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :Le Québec fait face à des défis budgétaires et sociaux majeurs (dette publique importante, pyramide démographique « inversée », explosion des coûts sociaux et de santé, renouvellement de la main-d’œuvre et risque de perte d’expertise qui en découle). Le gouvernement du Québec, comme d’autres administrations publiques dans le monde, veut économiser. Il cherche à transformer ses façons de faire et à dégager une marge de manœuvre. C’est dans ce contexte qu’une nouvelle possibilité semble se présenter : passer à l’utilisation des logiciels libres (open source) et ainsi récolter des avantages directs (coûts moindres) et indirects (adhésion aux standards ouverts, etc.).
Le 21 septembre 2013, Le Soleil titrait : « Logiciel libre : Québec aurait pu économiser 265 millions $ ». En fait, on avançait que si on remplaçait tous les logiciels propriétaires par leur équivalent « libre », on aurait économisé 265 millions de dollars en licences. À cela, on ajoutait que « l’usage des logiciels libres permettrait de briser le cercle de dépendance vis-à-vis des technologies propriétaires, […] de dynamiser le secteur informatique au Québec et de recréer une expertise interne au gouvernement dans ce domaine. » Tous ces avantages sont alléchants, mais certains soutiennent que le logiciel libre est souvent moins mature, performant, fiable, etc. D’autres affirment que les économies sur les coûts des licences sont annulées par ceux de la main-d’œuvre. D'autres encore apportent des arguments positifs (disponibilité du code source, possibilité d’adapter le logiciel) ou négatifs (lourdeur des applications, pertes de productivité des usagers, etc.).
L’objectif de ce colloque est de réunir des personnes concernées et intéressées par le processus d’intégration des logiciels libres dans les systèmes d’information et les processus gouvernementaux afin de partager leurs connaissances et leurs résultats de recherches, et de discuter des principaux champs de recherche à développer dans ce secteur aux niveaux micro, méso ou macro. En effet, il nous semble capital d’avoir une vision élargie de cette intégration du logiciel libre. C’est aussi pour cette raison que les propositions relatives à l’adoption du logiciel libre dans l’entreprise privée (qui pourraient inspirer le domaine public) seront considérées.
Date :- André Jacques (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
- Didier Urli (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Programme
Le logiciel libre : un état de l'art
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Mot de bienvenueAndré Jacques (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Didier Urli (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
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Logiciels libres : réduction des coûts et souveraineté numériqueStéphane Couture (York University)
Cette communication abordera une note de recherche que j'ai réalisée en 2013 avec l'Institut de
recherche et d'informations socio-économiques (IRIS). Intitulée « Logiciels libres : réduction des coûts
et souveraineté numérique », La note avait pour objectif de présenter le concept des logiciels libres et
leur modèle de développement, pour ensuite proposer une première évaluation des bénéfices de leur
adoption pour le gouvernement du Québec. La recherche s'appuyait principalement sur les écrits
scientifiques et les comptes rendus d'expériences existantes, ainsi que certaines analyses réalisées au
Québec concernant le passage de certaines administrations publiques vers les logiciels libres. Deux
arguments principaux étaient soulevés : les économies potentielles que pourrait réaliser le
gouvernement du Québec en optant pour les logiciels libres, du moins dans certains secteurs, ainsi que
l'affirmation de sa « souveraineté numérique », notamment en réduisant sa dépendance envers des
grandes entreprises étrangères.
La communication présentera les grandes lignes de cette note de recherche, fera un retour sur la
démarche qui lui était sous-jacente et discutera de ses limites. -
Le CELL et la démarche d'adoption des logiciels libres
Le 18 mars 2013, le ministre responsable de l'Administration gouvernementale et président du Conseil du trésor, M. Stéphane Bédard, a annoncé huit mesures qui permettraient au gouvernement du Québec de développer son expertise du logiciel libre et d'accroître son utilisation au sein des ministères et organismes (MO).
Le CELL a pour mandat de développer une expertise de pointe en matière d'utilisation du logiciel libre afin d'accompagner les organismes publics dans le développement de solutions basées sur des logiciels libres. Le gouvernement du Québec, à l'instar d'autres administrations publiques, réfléchit sur la façon de faire un meilleur usage des logiciels libres.
À ce jour, plusieurs actions et initiatives ont été mises en place. Nous vous proposons de faire le point sur ces actions.
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Les logiciels libres dans l'administration publique en FranceThomas Escande (Linagora Canada)
Quel meilleur exemple de transition vers les logiciels libres que celui de la France, dont le nom apparait régulièrement en tête des classements des pays favorisant l'utilisation du
logiciel libre? En effet, les années 2000 ont vu émerger une véritable volonté politique (la circulaire Ayrault en étant l'exemple le plus probant) visant à favoriser l'utilisation du logiciel
libre dans les administrations publiques, et ce dans le but de favoriser la diminution des coûts de fonctionnement, l'utilisation de formats ouverts, la protection des données, le gain de
valeurs ajoutées permettant de répondre aux besoins spécifiques, l'indépendance vis à vis des grands fournisseurs,... Mais quels ont été les conséquences de cette politique? Nous tenterons de répondre à cette question en deux grandes parties:
• L'histoire de la réussite de l'adoption du logiciel libre par les administrations françaises. Les raisons de cette transition ainsi que les grandes difficultés rencontrées seront aussi abordée en s'appuyant sur les retours des accompagnements effectués par Linagora.
• L'exemple du ministère de l'Économie et des Finances. Ce ministère utilise actuellement plus de 350 logiciels libres. On s'intéressera notamment aux logiciels de messagerie et de partage documentaire au travers des retours d'expérience de Linagora qui a installé, intégré et supporte encore actuellement ces logiciels pour ce Ministère. -
Dîner
Rentabilité économique et sociale du logiciel libre
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Développement d'un modèle d'analyse de l'impact socioéconomique des logiciels libresStéphane Couture (York University)
Cette communication présente certains résultats de la première phase d'une recherche sur l'impact socio économique des logiciels libres au Québec.
Une première phase visait à élaborer un cadre d'analyse des politiques favorables aux logiciels libres. Nous voulions identifier les différents facteurs, indicateurs et politiques, puis recenser des approches d'analyse quantitative. Nous avons rencontré des personnes œuvrant dans le milieu du logiciel libre pour ancrer l'analyse dans le contexte québécois, identifier des facteurs et des variables à considérer pour analyser l'impact des logiciels libres et développer des scénarios de politiques gouvernementales pouvant servir à une analyse ultérieure. Ces entretiens ont fait ressortir différents bénéfices perçus des logiciels libres, tels que la réduction des coûts sur le moyen et le long terme, le développement d'une expertise locale, le rayonnement international et l'autonomie technologique. Les entretiens ont permis d'identifier des scénarios de politiques gouvernementales qui pourraient être mises en place ou faire l'objet d'une analyse ex ante de leur impact possible.
La seconde étape consistait en une recension des écrits scientifiques abordant les modèles d'analyse quantitative de l'impact socio-économique des politiques, notamment celles concernant les logiciels libres. L'étude se concluait par différentes recommandations.
La présentation fera un bref tour d'horizon de cette étude en faisant ressortir ses principales conclusions.
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La méthode du CTP appliquée au cas de la FADQ : un premier bilan
Le Québec fait face à des défis budgétaires et sociaux importants. C'est dans ce contexte qu'une nouvelle opportunité semble se présenter : passer à l'utilisation des logiciels libres (open source) et ainsi récolter des avantages directs (coûts moindres) et indirects (adhésion aux standards ouverts, etc.). Mais qu'en est-il réellement ? C'est pour cette raison que que le CSPQ a demandé à un groupe de professeurs de l'Université du Québec à Rimouski de réaliser une étude comparative impartiale de solutions en logiciel libre ou propriétaire au sein d'un organisme public. Pour ce faire, dans un premier temps, l'équipe a porté, une attention particulière aux coûts associés à l'utilisation de logiciels libres par rapport aux autres solutions propriétaires établies. La méthode du « coût total de propriété »[1] ou CTP a été retenue et a été appliqué à la FADQ (Financière Agricole du Québec) pour le choix du « back office ». Après avoir rappelé la méthode et les principaux résultats obtenus, nous donnerons les conditions d'utilisation de cette méthode CTP ainsi que ses limites et les solutions potentielles pour aider le décideur publique à prendre de meilleures décisions.
[1]Les expressions coût total de possession(en anglais : total cost of ownership ou TCO),coût global de possession oucoût du cycle de vie sont également utilisées pour désigner le coût total de propriété.
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Le rôle potentiel des organisations publiques dans le bien commun logicielYves Moisan (Travailleur Autonome)
On ne compte plus les migrations vers le logiciel libre de par le monde. Dans certains cas, le client a outrepassé son rôle en participant directement au projet. Une nouvelle tendance économique, le "coopérativisme ouvert", pourrait bénéficier d'un rôle plus actif des organisations publiques au développement logiciel. Télescopage entre bien commun et modèle de gestion coopératif, le coopérativisme ouvert vise à maximiser "l'accumulation coopérative" de bien commun profitable à tous, par opposition au "capitalisme netarchique" où la monétisation de la valeur n'échoit qu'à une minorité d'individus.
Après une revue de quelques grandes migrations vers le logiciel libre et des bienfaits de celles-ci sur l'économie locale, nous discuterons des bases de la participation des organisations publiques au bien commun logiciel, soit l'adoption par le gouvernement de formats de données ouverts et la mise en place d'une politique sur le logiciel libre. Nous terminerons en illustrant l'importance d'investir les communautés de logiciel libre et en insistant sur le fait que le principal avantage de passer au libre ne réside pas dans les coûts, mais bien dans l'indépendance technologique qui en résulte. En cette époque d'austérité caractérisée par la précarité de l'emploi, n'est-il pas grandement temps de considérer les organisations publiques comme des acteurs d'un partenariat public-social visant l'accumulation coopérative et collaborative de bien commun logiciel ?
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Pause
Avenir du logiciel libre
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Adopter le logiciel libre, c'est aussi une gestion du changementJean-François Rousseau (CS2L)
Depuis l'avènement de la loi 133, les organisations publiques ont commencé à considérer sérieusement le logiciel libre. Bien que la strate politique, les utilisateurs finaux et le grand public souhaitent une adoption rapide, ce n'est pas ce que nous constatons dans les organisations. Les processus d'acquisitions et pratiques TI déjà en place représentent un frein à l'adoption du logiciel libre. Nous exposons plusieurs pratiques problématiques ainsi que les erreurs récurrentes des organisations avec qui nous travaillons.
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ProjeQtOR-Québec, logiciel libre de gestion de portefeuille de projetDidier Urli (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Depuis la loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des entreprises du gouvernement, les organisations gouvernementales sont à la recherche d'une solution intégrée de gestion de portefeuilles de projets. L'utilisation de progiciels propriétaires a abouti à des solutions coûteuses et mal adaptées à leurs besoins spécifiques.
Le projet ProjeQtOR-Québec est l'adaptation pour le gouvernement du Québec du logiciel libre « ProjeQtOR ». Ce projet a été initié par le Centre d'expertise en logiciel libre (CELL) du Centre de services partagés du gouvernement du Québec (CSPQ).
Cette présentation est axée sur le dossier « ProjeQtOr-Québec ». Elle introduit les défis rencontrés, le choix du logiciel, la stratégie d'adaptation et les opportunités de mutualisations et d'économies susceptibles d'être réalisées.
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Le géocatalogue de l'UQAR : une infrastructure d'entreposage, de gestion et de diffusion de données géospatialesKati BROWN (UQAR - Université du Québec à Rimouski), James CAVEEN (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Denis DESCHÊNES (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Antoine Morissette (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Au cours des dernières années, le développement des technologies géospatiales a connu un essor important. La démocratisation des outils tels que les SIG, les GPS et les portails cartographiques a entraîné une utilisation et une production accrue de données géospatiales. La démocratisation de ces données pose des problèmes d'entreposage, de gestion et de diffusion. Les universités n'échappent pas à ce boom géospatial, des outils et des données géospatiales sont intégrés à des cours et des projets de recherche de disciplines excentrées à la géomatique. Une consultation issue d'une collaboration entre le DBCG et le STI a mené à une évaluation des besoins actuels et futurs d'entreposage et de gestion des données géospatiales. Cette consultation auprès des intervenants de première ligne a mené à l'implantation d'une infrastructure supportée par les logiciels libres dont GeoNetwork, PostgreSQL et PostGIS utilisant les données OSM. Cette infrastructure, nommée Géocatalogue de l'UQAR, permet de répondre aux besoins de la communauté universitaire pour l'enseignement et la recherche et de couvrir également les besoins des communautés de l'Est du Québec. Elle permet également de se conformer aux restrictions liées au droit d'auteur et elle est ouverte à une vaste gamme de format de données géospatiales. Enfin, cet outil novateur améliore la rentabilité des données géospatiales et permet de supporter le développement actuel et futur des technologies géospatiales.