Informations générales
Événement : 83e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :Ce colloque multidisciplinaire a pour sujet les approches de recherche orientées action. Comme le soulignent van Aken et Romme (2009), la majorité des recherches qui sont menées dans les sciences de la gestion s’inscrivent dans des modèles de production de connaissances dont les résultats sont trop souvent d’une portée limitée pour les praticiens ou les acteurs de terrain, c’est-à-dire très loin des problèmes qu’ils ont à résoudre. En d’autres termes, leur pertinence est douteuse (Davenport & Markus, 1999).
Sous le vocable d’« approches de recherche orientées action », des chercheurs ont développé des approches de recherche qui visent à répondre à ces critiques. Parmi ces approches de recherche orientées action, on retrouve la science du design (March & Smith, 1995), le design-action (Sein et al., 2011), la recherche-action (Lewin, 1951), la recherche intervention (David, 2000) ou la recherche-action participative (Chevalier&t Buckles, 2008). Même si elles sont différentes sur certains points (par exemple, en considérant leurs assises épistémologiques et méthodologiques), ces approches de recherche ont néanmoins toutes en commun leur volonté de mettre au cœur de leurs préoccupations la création de connaissances actionnables ou d’artefacts qui pourront être mobilisés pour résoudre des problèmes de terrain en proposant un rééquilibre entre la pertinence et la rigueur en recherche. La pertinence renvoie à la nécessité que la recherche produise des connaissances ou des artefacts qui soient utiles pour solutionner les problèmes de terrain; la rigueur, à la nécessité qu’elle réponde à des standards de qualité en suivant des protocoles jugés valides et fiables.
Dates :- Laurent Renard (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
- Valérie Lehmann (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
Programme
Science du design et recherche-action : comparaison des méthodologies de recherche
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Mot de bienvenue
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Le duo identification-résolution de problèmes et le trio pertinence-design-rigueur en science du design : une perspective systémiqueMartin Cloutier (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
Les besoins en recherche pour des travaux de plus en plus orientés sur l'identification de problématiques d'ordre pratique, d'une part, et le financement de la recherche et de l'innovation orienté vers le marché, d'autre part, ont exercé une pression sans cesse grandissante pour la production de résultats de recherche pouvant améliorer la pratique dans de nombreux champs de connaissances (ex.: médecine, management, ingénierie...). Parallèlement, les chercheurs dans de nombreux domaines ont exploré les limites pratiques des logiques inductives et déductives fréquemment mises en œuvre dans les cadres méthodologiques de recherche en management. Bien qu'au départ, l'approche science du design ait émergé de la pratique de la recherche appliquée en SI/TI, c'est dans un souci de pertinence accrue de la recherche en management que la dernière décennie s'est appropriée en management des organisations et en management stratégique la « science du design ». L'objectif de cette communication consiste à faire état de certains débats émergents et récents dans la mise en place de la science du design, ses tenants et aboutissants, comme démarche de recherche en management permettant de problématiser des enjeux de recherche à finalité pratique. En particulier, le rôle de la rétroaction dans les processus itératifs de recherche du trio pertinence (de la problématique) – design – rigueur (d'évaluation) sera mis en évidence.
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Le cadre méthodologique de l'étude de la créativité entrepreneuriale : enjeux et limites d'une recherche-actionLaurence Frank (UTBM - Université de technologie de Belfort-Montbéliard)
Cette communication examine les difficultés méthodologiques liées au déploiement d'une recherche-action en sciences de gestion. Le sujet de l'entrepreneuriat en Polynésie Française constitue, selon nous, un terrain d'étude propice à cette réflexion méthodologique dans la mesure où les recherches que nous avons menées en 2014 ont mis en évidence que l'étude empirique de certains sujets managériaux et économiques repose en partie sur des observations in situ faites par les chercheurs eux-mêmes et des éléments de nature intangible qui peuvent être contesté en raison de leur subjectivité. Ces observations qui sont pourtant essentielles à la compréhension globale du phénomène étudié demeurent souvent difficiles à convertir en données mesurables et transposables. Dans cette communication, nous nous interrogeons sur la validation de résultats de recherche issus de données secondaires et d'observations qui peuvent sembler anecdotique en l'absence d'information factuelle. Nous examinons les contraintes méthodologiques que nous avons rencontrées pour traiter le sujet de la créativité entrepreneuriale en tant qu'instrument de redressement du secteur touristique.
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Période de questions
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Pause
Science du design et recherche-action : exemples d'application (partie 1)
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Le Living Lab, science du design ou design de science (Living Lab as Science Design)Patrick DUBÉ (codirecteur de recherche SAT Montréal), Marina FRANGIONI (UdeS - Université de Sherbrooke), Valérie Lehmann (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
Cette communication a pour but d'examiner en quoi et comment, le dispositif de Living Lab (LL) peut être considéré comme science du design ou design pour la science. Le LL est une entité éphémère dont le but est de générer des projets d'innovation (Sanders et Stappers, 2010). La démarche suivie dans un LL, qui peut être représentée par un ensemble de boucles interconnectées (Sthalbrot et Holst, 2012) est itérative et systémique (Dubé et all., 2014). Il nous est apparu donc particulièrement intéressant d'examiner de façon empirique comment les différents temps du LL et en particulier une simple boucle d'itération, qui comprend les quatre activités de cocréation, exploration, expérimentation et évaluation, correspondait aux principes de la science du design. L'échantillon retenu comprend dix LL en activité sur le territoire québécois que nous avons explorés dans le cadre d'une étude sur la création de connaissances dans les LL. Quatre LL ont été étudiés en profondeur via prises de notes, observations, rapports, échanges avec les parties prenantes et six ont été étudiés via rapports et documentation. Les résultats nous ont amenés à comprendre qu'un LL représente de façon significative un phénomène vivant de science design. Néanmoins, certaines conditions s'appliqueraient au niveau des précautions d'emploi, du type de projet d'innovation concerné et des parties prenantes contributrices au coeur du dispositif (Axelrod and all., 2006).
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Ingénierie et science du design : le cas de la formation à distance FORSEThierry Ardouin (Université de Rouen)
Cette communication s'inscrit dans une perspective théorique en prenant appui sur un dispositif de formation à distance (Forse) existant depuis 14 ans. Le dispositif, véritable artefact d'une ingénierie de formation, questionne la complexité dans le champ de la formation des adultes. Dans ce champ, la science du design, dans l'esprit du designo de Léonard de Vinci et de l'ingenium cette science nouvelle révélée par Jean Baptiste Vico, prend tout son sens en développant une posture de problématisation. Mettre en œuvre des formations, c'est inscrire son action dans un environnement complexe, parce que multiple et incertain, en prenant en compte, autant que de besoin, les différentes dimensions de l'individu, les niveaux acteurs et les institutions. Dans cette logique, le dispositif FORSE (www.sciencedu.org) illustre cette posture d'ingénierie et interroge la place de la recherche-action. La question de la recherche action est posée et présente à tous les niveaux du dispositif : au niveau scientifique par les recherches sur le dispositif en tant que tel, au niveau académique par la structuration des formations, les contenus et les modalités d'apprentissage, au niveau pédagogique par les activités mise en œuvre par les étudiants, et au niveau socioprofessionnel par les réalisations produites par les étudiants dans leur contexte.
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Période de questions
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Dîner
Science du design et recherche-action : exemples d'application (partie 2)
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La place de la conception dans le domaine de l'entrepreneuriatMartin Cloutier (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM), Christophe SCHMITT (UL - Université de Lorraine)
L'entrepreneuriat, en tant que projet complexe, est à un tournant intéressant de courte histoire. En effet, ces dernières années voient émerger une recherche focalisée sur la cognition entrepreneuriale. Ainsi, après s'être intéressée à la question de ce « que fait l'entrepreneur » (approche par les faits), notamment autour des travaux historiques provenant de l'économie, puis à la question s'interrogeant « qui est l'entrepreneur ? » (approche par les traits), la recherche en entrepreneuriat s'intéresse-t-elle aujourd'hui à la question « comment pense l'entrepreneur ? » et, plus particulièrement, à la dimension conception, voire du design, de l'entrepreneuriat. Cette évolution traduit une volonté de la communauté concernée à passer de questions portant sur le « Quoi ? » à celles portant sur le « Comment ? ». En effet, il ne s'agit plus de savoir ce que nous connaissons au niveau de la recherche en entrepreneuriat mais plutôt de savoir comment nous connaissons l'entrepreneur et ses pratiques pour reprendre la pensée de von Foerster (2000). Dans cette communication, nous nous interrogerons sur l'intérêt de la notion de conception pour la recherche en entrepreneuriat et sur la compréhension des mécanismes cognitifs développés par l'entrepreneur dans le cadre de ses pratiques.
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Dans les coulisses de Citadium : retour d'expérience sur la réalisation d'un film orienté rechercheRola Hussant-Zebian (IRG- UPEM- IAE Gustave Eiffel), Catherine Maman (Institut de Recherche en Gestion UPEM - Université Paris-Est Marne)
Cette communication présente le design méthodologique d'une recherche ayant mobilisé de manière centrale le magasin Citadium, à Paris, comme terrain. Le sujet de cette recherche portait sur l'analyse de la métaphore dramaturgique (intrigue, décor, Drama/action) à laquelle Citadium fait appel pour mettre ses clients en action, provoquant alors le vécu d'une expérience mémorable. Le design méthodologique de cette recherche illustre particulièrement bien certains éléments du paradigme sur la recherche intervention développés par A. David (2000), en faisant émerger des questionnements méthodologiques, et déontologiques dans le but, « de générer des connaissances scientifiques ». Le regard réflexif porté sur la méthodologie de notre étude sur Citadium prendra, dans notre communication, deux directions. La première est en lien avec « les façons de penser et d'agir (normes et valeurs exprimées dans l'action » des dirigeants et plus généralement des acteurs de Citadium qui ont fait émerger des éléments de connaissances transposables, pouvant apporter une assistance à des problèmes réels (David, 2000), au sein d'autres entreprises. La seconde direction porte sur le recours à l'audiovisuel. En effet, les trois techniciens de l'audiovisuel, qui ont participé à la réalisation et au montage de la vidéo, font partie du personnel de l'université de rattachement des chercheurs. Notre communication cherche à questionner cette «particularité » de la recherche et à en mesurer les implications.
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Conception de parcours client cross-canal dans le commerce : justification de la création d'un artefact modulaireFlorence Jacob (Université de Paris Dauphine (Paris 9))
La distribution en cross-canal fait face à de nouveaux comportements du client (Collin-Lachaud & Vanheems 2011): (a) il choisit un canal parmi d'autres à chaque étape du parcours d'achat, (b) il fragmente son parcours en s'arrêtant puis en le reprenant quelque temps plus tard sur un autre canal et (c) il est moins routinier en changeant de canal selon la situation ou selon la disponibilité de ses ressources technologiques, temporelles ou cognitives. Notre objet de recherche sera la conception de parcours client cross-canal au sein des enseignes de distribution françaises par le service marketing. Nous nous interrogerons sur la conception académique d'un artefact de représentation du parcours client cross-canal facilitant son optimisation par le marketeur. Notre communication se situe à la fin de la première boucle de conception qui a été composée d'une étude de la littérature et de vingt entretiens semi-directifs de responsables cross-canal au sein du commerce de détail en BtoC et BtoB ainsi que des consultants sur la conception de parcours client cross-canaux. Nous avons complété le dispositif par une étude analytique de quarante schématisations de parcours cross-canaux déjà conçues par des praticiens ou des consultants.Nous montrerons, suite à ce premier terrain, la nécessité d'un renouveau des outils mis à la disposition des praticiens, l'obsolescence des outils actuels et l'intérêt de recourir aux sciences de la conception.
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Période de questions
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Pause
Réflexion collective autour des points communs et des différences entre la science du design et la recherche-action
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Synthèse
Science du design et recherche-action : exemples d'application (partie 3)
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Analyse d'affaires : outil d'aide à la réflexion collaborative pour les ateliers de transformation organisationnelle par processusCéline DELAFOND (UQAM - Université du Québec à Montréal), Gilles St-Amant (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
Cette communication présente la construction d'un outil d'aide à la réflexion collaborative pour les ateliers de transformation organisationnelle. Dans un département informatique d'un organisme public, lors d'ateliers de reconception de processus, nous avons constaté que les parties prenantes ne possédaient pas d'outil pour structurer une réflexion quant aux transformations technico-organisationnelles par processus. Les reconceptions effectuées dans le cadre de ces ateliers de travail ne sont pas exhaustives et prennent beaucoup de temps. Les analystes interrogés lors d'une étude exploratoire ont tous affirmé l'intérêt d'un outil pour faciliter les ateliers de reconception de processus. Nous présentons, dans cette communication la démarche de recherche qui vise à développer, en collaboration avec différents groupes d'analyste, un outil d'aide à la réflexion collaborative pour augmenter l'efficacité et l'efficience des ateliers de reconception de processus. La construction de l'artefact a été réalisé en collaboration avec différents groupes d'analyste. L'artefact permettrait de passer d'une réflexion non structurée à une réflexion semi-structurée et aiderait ainsi au diagnostic et à la reconception technico-organisationnelle (étapes qui peuvent se faire simultanément) du ou des processus ; il permettrait de prendre en compte les différentes dimensions de la transformation technicoi-organisationnelle par processus, de leurs impacts et valeurs économiques.
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Proposition d'une méthode d'analyse des besoins informationnels dans le contexte d'un projet BI : une approche basée sur la science du designLuc CASSIVI (UQAM - Université du Québec à Montréal), Elie ELIA (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jean-Sébastien Guay-Leroux (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Au cours des dernières années, les technologies et applications d'intelligence d'affaires (business intelligence ou BI) ont connu une transformation à trois niveaux : l'infrastructure des données, les outils d'accès et les techniques d'analyse. Malgré l'intérêt croissant du sujet autant dans le monde académique que parmi les organisations, la majorité des organisations ont de la difficulté à assurer une adéquation entre leurs besoins analytiques et les différentes couches en BI afin d'exploiter pleinement leurs données. De nombreuses méthodologies d'analyse et de conception existent, mais celles-ci ne se focalisent pas sur le besoin d'adéquation entre les différentes couches citées ci-haut.Cette communication présente un projet de recherche qui répond à cette problématique dans le contexte d'une organisation du secteur de l'énergie. Suivant une approche de la science du design, le projet a été réalisé en collaboration entre l'organisation et une équipe de recherche universitaire. Afin de résoudre cette problématique, un artefact a été proposé, développé et évalué. L'artefact prend la forme d'une méthode qui permet d'assurer une adéquation entre les couches BI lors de la phase d'analyse des besoins informationnels. Cette méthode contient différentes composantes, soit la séquence d'activités à poursuivre et des outils et livrables pour supporter ces activités
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Période de questions
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Pause
Science du design et recherche-action : critiques des méthodologies de recherche
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Mise en œuvre d'une recherche de type science du design : retour sur l'expérimentation Knowledge Management PlatformAmandine Pascal (UAM-Université Aix-Marseille)
Cette communication a pour objectif de mettre en évidence, analyser et discuter notre vision et nos apports aux approches en design science dans deux domaines : l'organisation et les systèmes d'information. Notre intérêt pour ce type d'approche a émergé dans le cadre d'un projet collectif, le projet Knowledge Management Platform qui était de construire une solution innovante de « Knowledge Management » partagée entre les différents acteurs de TV, composante d'un portail web destiné à une communauté d'entreprises, d'institutionnels et d'organismes de recherche pour instrumenter de la manière la plus efficace possible, un processus d'échange et de combinaison de leurs connaissances et compétences. Pour construire cette cartographie des compétences, nous avons élaboré une nouvelle méthodologie de design science qui pourra, dans un premier temps, être présentée. L'artefact créé étant un artefact informatique, nous avons mené en parallèle une réflexion qui déborde le seul domaine de l'organisation. Celle-ci nous a ainsi conduit à porter un regard spécifique sur les travaux en design science dans le domaine des SI. Ces éléments de réflexion pourront faire l'objet de la seconde partie de la communication.
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Contradictions et limites des approches réflexives dans le cadre de projets de recherche-actionMagda Fusaro (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
Les approches réflexives dans les projets de recherche-action ont pris de plus en plus d'importance au cours de la dernière décennie (Alvesson, Hardy et Harley, 2008) soulevant des contradictions et présentant des limites que nous exposerons à travers deux projets de recherche-action menés à Montréal dans le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC). L'intervention, puis la participation des sujets dans le cadre de ces projets conduit à questionner le statut des approches réflexives comme méthodologie permettant de réfléchir dans l'action, tout en conférant un rôle « polymorphe » au chercheur – acteur – consultant. Dans le premier cas de figure, le projet « Vieillir avec les TIC » mettra en évidence les limites – intrinsèques – des approches réflexives. Dans le second cas de figure, le « Projet C pour Customer Relationship Management » a favorisé une approche de « recherche-action – proche de la recherche intervention », qui s'est révélée problématique aux regards des attentes qu'elle a soulevées. Se pose donc la question de comprendre de quelles manières la co-construction des projets de recherche-action déclenche des re-conceptualisations qui génèrent des actions différentes de celles qui avaient été prévues initialement (Chaubet, 2010) ? Ce qui en soi constitue la « pierre angulaire » de l'appropriation du projet devient dès lors l'une des limites de la réalisation des recherches.
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Période de questions
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Dîner
Science du design et recherche-action : exemples d'application (partie 4)
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L'innovation sociale comme projet : processus et action designSharam Alijani (NEOMA Business School)
Cette communication a pour objet d'étudier la dynamique du processus d'innovation sociale à la lumière des théories de «design» (March and Smith, 1995; Schon, 1993 ; Simon, 1981) et «d'acteur-réseau» (Latour, 1979, Callon, 1986 ; and Akrich et al. (2002). Pris comme objet d'étude scientifique, l'innovation sociale constitue un processus socialement pensé et construit dont l'évolution et l'impact dépendent de l'association et des interactions des acteurs (Latour et Woulgar 1979, 1994; Chevalier et Buckles, 2008).L'approche sociologique des théories ‘acteur-réseau' et ‘recherche-action' permet de mieux appréhender les processus de décision et les actions qui conditionnent la trajectoire et l'impact de l'innovation sociale. En mobilisant les ressources humaines et sociales et en les plaçant dans le champ recherche-action (Lewin, 1951), l'innovation sociale trouve son origine dans les idées, les initiatives et les logiques coopératives et participatives des acteurs qui cherchent à construire et mettre en œuvre des projets socialement innovants et économiquement soutenables tant à l'échelle micro, méso et macro. La nature polysémique et les contours incertains de l'innovation sociale proviennent de la multiplicité des idées et la complexité des interactions qui modifient les flux d'autorité entre acteurs et créent les systèmes sociaux et organisationnels novateurs (Westly and Antadze, 2010 ; Mumford, 2012).
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Faire émerger les tensions fondamentales au sein d'un écosystème d'affaires : le cas des systèmes de transport intelligents coopératifsJoëlle Ensminger (UVSQ - Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines)
L'écosystème d'affaires est un réseau constitué de différentes entités reliées à des parties prenantes et partenaires dans des filières d'activités complémentaires. C'est un système adaptatif complexe qui, à l'exemple des pôles de compétitivité créés en France sous l'impulsion de la puissance publique, concentre en un même lieu l'implantation de ressources et de compétences nécessaires à l'innovation. L'objectif de la recherche est de déterminer en quoi et comment elle permet d'observer et de co-construire les orientations stratégiques du modèle d'affaires d'un écosystème d'affaires. Le cas étudié est celui d'un projet de recherche au sein d'un pôle de compétitivité dans le domaine des systèmes de transport intelligents coopératifs. Les chercheurs en gestion impliqués dans le projet, partenaires du consortium, doivent produire des connaissances valides à partir des interactions entre les organisations actrices de l'écosystème d'affaires. L'approche méthodologique est établie avec pour but de faire émerger des «tensions fondamentales » nécessaires à la construction du modèle d'affaires. Pour cela, nous avons analysé les comportements des acteurs (parties prenantes de l'écosystème) dans trois types d'environnements: «contrôlé» via des interviews d'experts, «naturalistique» lors des réunions des acteurs, et « semi-contrôlé » avec l'organisation d'évènements.
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Période de questions
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Pause
Science du design et recherche-action : autres approches de recherche et pistes de réflexion
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La recherche-action coopérative à visée ingénierique au service du design organisationnelChristopher Melin (École supérieure pour le développement économique et social)
Cette communication a pour objectif de présenter le protocole de recherche mobilisé dans le cadre d'un travail doctoral ayant pour finalité la construction du design organisationnel de l'usine mondiale (Buckley et Ghauri, 2004), forme spécifique d'entreprise-réseau. Cette méthodologie de recherche s'apparente à une recherche-action coopérative (Reason et Heron, 1986 ; Reason, 1994 ; Greenwood et Levin, 1998 ; Allard-Poesi et Perret, 2004) dans le sens où nous avons co-construit avec les acteurs du terrain une modélisation du problème pratique à l'origine du projet de connaissance partagé et, à une recherche de type ingénierique par le fait que nous avons adopté une posture de chercheur-ingénieur par la recherche de schèmes de raisonnement opérants pour concevoir l'action à propos du phénomène donné (Chanal et al., 1997 ; Martinet, 1997 ; Claveau et Tannery, 2002). Ce travail de recherche-action coopérative à visée ingénierique a été conduit au travers de l'étude du cas du groupe Volvo, firme multinationale de référence dans l'industrie des poids lourds qui fait partie des leaders mondiaux, avec un chiffre d'affaires en 2013 de 29,3 milliards d'euros et 95 533 employés dans le monde.
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Science du design, méthodes et techniques de recherche : pour une approche plurielleLaurent Renard (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
Dans cette communication, en nous basant entre autres sur les travaux de March et Smith (1995), Hevner et al. (2004) et Peffers et al. (2007), nous proposons une démarche de recherche en science du design, organisée autour des étapes suivantes 1) de formulation du problème, 2) de proposition de design, 3) de conception et développement,4) de démonstration et ,5) d'évaluation pour réaliser un ou plusieurs artefacts pertinent(s). Pour chacune de ces étapes, nous proposons un ensemble de méthodes et de techniques de recherche qui pourraient être mobilisées tant au niveau du design de la recherche, de la collecte d'informations que de leur traitement afin d'en assurer la rigueur scientifique. Nous avançons l'idée que ces différentes méthodes et techniques de recherche peuvent reposer sur des perspectives ontologiques et épistémologiques qui ne sont pas équivalentes mais qui mais visent une même finalité. Ceci pourrait être considéré comme une caractéristique singulière de le recherche en science du design.
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Période de questions
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Mot de clôture