On assiste depuis les années 1980 à une participation croissante des collectivités locales à la recherche de solutions aux grands enjeux sociaux : pauvreté et exclusion sociale, décrochage scolaire, santé, développement économique, intégration des immigrants, vieillissement démographique, etc.
Plusieurs facteurs sous-tendent ce mouvement « de décentralisation et de régionalisation de l’action publique » (Doray, Verdier & Prévost, 2012) qui n’est pas propre au Québec et qui se développe à des rythmes différents selon les secteurs et les régions : mobilisation des collectivités locales pour s’approprier leur développement par l’amélioration des conditions de vie; développement des capacités de recherche autour d’institutions régionales universitaires et collégiales; constat d’échec des politiques sectorielles; développement d’une économie de proximité ancrée localement; avancées de la recherche dans plusieurs domaines autour d’approches multiniveaux reconnaissant l’importance des caractéristiques de l’environnement local, etc.
Pour que les instances et les organismes régionaux et locaux puissent remplir efficacement les mandats de planification et de coordination des actions qui leur sont confiés en vue de répondre aux besoins et attentes du milieu, ils doivent s’appuyer sur des données adéquates et sur des procédés performants de traitement de l’information. On assiste ainsi depuis une trentaine d’années :
– au développement de plusieurs systèmes d’indicateurs à portée régionale et locale largement utilisés dans différents secteurs de l’action publique;
– à une production accrue de données à une échelle géographique fine par le développement de grands programmes d’enquêtes à portée régionale et même locale;
– à l’implantation de la géomatique dans les instances municipales;
– au développement de nouvelles approches et méthodologies exploitant la dimension spatiale des informations.