Les changements curriculaires de la dernière décennie, tels que le ou les socles de compétences, par exemple, ont fait passer l’école et ses acteurs d’une logique d’obligation de moyens (scolariser tous les enfants) à une quasi-obligation de résultats (amener tous les élèves aux compétences du ou des socles). En concomitance, les systèmes éducatifs des pays industrialisés francophones visent une moindre orientation dans l’enseignement spécialisé ainsi qu’une limitation des redoublements.
Présentement, quand des ressources sont attribuées pour l’aide aux élèves en difficulté, elles sont orientées vers les classes régulières, non vers la création de classes spécialisées. Le coenseignement et le dispositif français « plus de maîtres que de classes » sont typiques de cette tendance.
Il s’agit, dans ce symposium, de documenter la question de l’« aide aux élèves », qu’elle prenne la forme de dispositifs financés par l’argent public ou de dispositifs imaginés par les enseignants dans l’intimité des classes ou dans l’interclasse. Se pose la question de leur articulation à la conduite ordinaire de classe ainsi que celle des nécessités (et déterminations) auxquelles ils répondent comme celle des effets produits sur l’apprentissage des élèves, sur l’évolution des pratiques et sur le développement professionnel des enseignants. Ce ne sont là que quelques-unes des questions légitimes posées par cette inflexion réelle ou apparente de l’organisation éducative.