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Informations générales

Événement : 83e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

En ce début de 21e siècle, il s’avère important de s’arrêter pour ouvrir un espace dialogique susceptible de nous permettre de tenir conseil (L’Hotellier, 2001) en vue de faire le point sur l’histoire, l’évolution du champ, l’état actuel ainsi que les perspectives d’avenir de la psychosociologie au Québec.

En effet, le champ des relations humaines et de l’intervention psychosociologique a connu son essor au Québec au milieu du siècle dernier et s’est imposé dans le domaine des sciences humaines et sociales en tant que science de l’action. Véritable praxis, ce domaine d’études, d’intervention et de recherche s’inscrit dans un récent courant de recherche foncièrement transdisciplinaire et se situe essentiellement au carrefour du psychique et du social, de l’individuel et du collectif.

Depuis son émergence, la psychosociologie puise son inspiration dans différents domaines de connaissances et n’a cessé de jouir de multiples autres influences issues du monde de la gestion des ressources humaines, de l’intervention sociale de façon générale, de la formation, de l’animation des groupes restreints, de la psychothérapie ou du développement organisationnel.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Histoire de la psychosociologie au Québec

  • Mot de bienvenue et ouverture du colloque
    Jeanne-Marie Rugira (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
  • L'histoire de la psychosociologie et du développement organisationnel au Québec
    Serge LAPOINTE (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Michel Maletto (Éditions Maletto)

    Depuis plus d'un demi-siècle, le Québec a développé un véritable patrimoine de développement organisationnel en termes de connaissances et d'outils d'intervention auprès des personnes, des groupes, des organisations et de la société. Ce patrimoine a été inspiré de manière significative par des courants internationaux, notamment américains et français. À partir de ces influences, le Québec s'est doté d'une approche de développement organisationnel qui lui est propre. Lors de cette présentation, les conférenciers retraceront le développement de ce patrimoine de développement organisationnel en décrivant comment le terreau québécois s'y était préparé (peut-être à son insu) avant 1960, le courant américain (côte est et côte ouest), le courant français, d'autres apports internationaux et la manière dont le Québec a intégré et développé ces courants. De plus, les conférenciers s'attarderont sur ce que toutes ces approches ont en commun : une conception de la personne, une vision sociétale, une approche interdisciplinaire et des valeurs transversales.

  • Le groupe restreint au cœur d'une pratique psychosociologique : un récit réflexif
    Simone Landry (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Comment devient-on psychosociologue ? Par un retour réflexif sur son histoire professionnelle, Simone Landry fait d'abord état des racines personnelles qui l'ont amenée à s'intéresser à la dynamique des groupes restreints et à la problématique du pouvoir, et plus particulièrement du pouvoir des femmes. Sa découverte de la psychologie sociale, l'expérience de la formation par le groupe, de l'animation et de l'intervention auprès des groupes, sa rencontre avec quelques psychosociologues français, ses thèses de maîtrise et de doctorat, ses années d'enseignement, de recherche et d'intervention, l'ont confirmée dans son identité de psychosociologue. En fin de parcours, elle partage avec les participants son questionnement sur l'avenir de la psychosociologie au Québec, qu'elle considère toujours comme une discipline charnière entre la psychologie sociale et la sociologie, tributaire aussi du développement des études en communication, de la sociologie clinique et de la tradition américaine des relations humaines.

  • Période de questions
  • Pause
  • La psychosociologie québécoise : un pont critique entre les savoirs et les pratiques des États-Unis, de l'Europe et de l'Amérique latine
    Isabelle RUELLAND (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jacques Rhéaume (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Depuis ses débuts, la psychosociologie québécoises a su jouer un rôle critique et adopter une approche dialectique tant sur le plan de la production de connaissance que sur le plan de la pratique d'intervention. Dans différents contextes de formation et d'intervention, des psychosociologues misent notamment sur les dimensions centrales du sujet humain et de la personne devant des approches mécanistes de l'organisation du travail, sur les dimensions sociales devant des approches psychologisantes des rapports sociaux, sur les processus de transformation devant des approches régulatrices des systèmes, sur la démocratisation devant des approches autoritaires. Un survol du développement de la psychosociologie au Québec permet de relever le rôle fédérateur de l'ouverture des chercheurs et des intervenants québécois aux savoirs et aux pratiques issus à la fois des États-Unis, de l'Europe et de l'Amérique latine.

  • Enjeux de la psychosociologie au Québec : histoires passées au futur
    Mire-Ô B. Tremblay (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Bref historique depuis les années '60. Évolution de nos sociétés, de la culture et des savoirs. La place et le développement de l'École de Rimouski au milieu des bouleversements actuels de sociétés. Ses apports singuliers et ses défis.

  • Période de questions
  • Dîner

Communications orales

La psychosociologie : vers quel paradigme?

  • La recherche-action : une démarche d'accompagnement du changement dans une perspective psychosociale et systémique
    Pascale BERGERON (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Monyse Briand (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Luis Adolfo Gomez Gonzalez (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Cette communication prend ses assises dans un projet de partenariat amorcé en janvier 2013 entre l'organisme "Aux Trois Mâts", dont la mission est la réinsertion sociale des personnes aux prises avec des troubles de dépendance et toxicomanie, et le département de psychosociologie et de travail social de l'UQAR. Nous présentons les grandes lignes du déroulement d'une recherche-action selon le modèle psychosociale prôné par la psychosociologie à l'UQAR. La recherche, ainsi conçue, tient compte d'une vision d'ensemble des dynamiques régionales autour de la réinsertion sociale des personnes ayant vécu un problème de dépendance. La recherche-action a favorisé la transformation du système à partir d'un processus réflexif sur lui-même, et ce, dans une optique systémique et participative. Notre approche psychosociale invite à un positionnement qui privilégie l'accompagnement du changement des individus et des systèmes humains. Nous présentons notre communication en nous insérant dans l'approche psychosociale dans ses dimensions de formation, de recherche et d'intervention favorisant les interactions humaines dans un processus d'accompagnement du changement. Nous montrons comment la compréhension, la prise en compte et la facilitation des interactions humaines dans les organisations peuvent améliorer la qualité des relations interpersonnelles et contribuer au déploiement du potentiel des personnes dans un système humain en changement.

  • La psychosociologie dans les regroupements interdisciplinaires : paradigme ou discipline?
    Chantal Aurousseau (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La communication proposée vise à partager une synthèse réflexive basée sur la participation dans une équipe de recherche et au sein d'un programme de troisième cycle en santé et société; ces expériences s'inscrivant toutes deux dans une perspective interdisciplinaire. La réflexion vise à préciser les contours de l'approche psychosociologique et à interroger son statut de paradigme ou de discipline. Le projet de recherche, portant sur le renouvellement de la main-d'œuvre dans les milieux communautaires, regroupait des chercheures et partenaires liées à un centre de recherche interdisciplinaire. Ici, la reconnaissance de la valeur scientifique des préoccupations pragmatiques intégrées dans le devis méthodologique autant que dans les modalités de transfert des connaissances soulève des questions sur les interactions, les statuts et les rôles des membres de l'équipe. L'expérience de conception d'un programme doctoral interdisciplinaire et de co-animation d'un séminaire d'intégration soulève la question de la transmission des savoirs en tant qu'éléments caractéristiques de l'approche psychosociologique ou sans affiliation disciplinaire spécifique, et dès lors dévalorisés par rapport aux attentes et aux exigences d'une formation dite avancée. La réflexion soulève des enjeux identitaires et interroge les stratégies de reconnaissance déployées dans le cadre du travail universitaire.

  • Recherche en art et psychosociologie : un même paradigme « vertical » et transdisciplinaire
    Danielle Boutet (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Martine GIGNAC

    Les disciplines scientifiques semblent se partager le réel comme les pays sur une carte géographique; c'est d'ailleurs pourquoi on trouve normal de parler en termes de « domaines ». Comme domaines de ce genre, la psychosociologie et l'art ne donnent pas l'impression d'avoir beaucoup d'affinités. Mais définie comme praxis et comme science de l'action, la psychosociologie – particulièrement l'étude de pratique – s'intéresse à tout de l'humain : son axe vertical est ancré dans la singularité d'un sujet, jusqu'à ses dimensions spirituelles et créatrices.

    Jusqu'à récemment, étudier l'art signifiait étudier les œuvres – et cela relevait de l'histoire de l'art, de la critique, de la philosophie. Mais la recherche-création est venue déplacer l'objet d'étude vers l'être qui vit l'art, l'une des expériences humaines les plus riches et les plus mystérieuses — opérant ce même déplacement paradigmatique que la psychosociologie.

    L'étude de pratique est une étude de l'être – et de tout ce qui est mis en œuvre dans ses interventions intentionnelles et réfléchies. Notre présentation mettra en lumière ce lieu où recherche-création et psychosociologie se rencontrent, pour décrire ces axes « verticaux » de recherche qui défient le parcellement horizontal des disciplines scientifiques pour nous renseigner sur tout de la vie de l'être.

  • Période de questions
  • Pause
  • L'explicitation du vécu au service de l'intervention : la conscience réflexive dans ma pratique de psychothérapie
    Karine Morin (UdeS - Université de Sherbrooke)

    L'acquisition de connaissances est souvent priorisée au détriment de la dimension personnelle (Langdeau, 2004). Pourtant, les savoirs d'expérience sont primordiaux à tout praticien (Galvani, 2008). Grandement inspirée des recherches dans le domaine des pratiques psychosociales, cette thèse se veut une contribution aux initiatives universitaires qui mettent de l'avant les savoirs d'expérience et qui allient l'implication personnelle et professionnelle dans un but de formation et de production de nouvelles connaissances. Par son orientation praxéologique, cette thèse s'inscrit dans une épistémologie constructiviste du savoir professionnel (Pilon, 2004). Plus particulièrement, elle s'intéresse à la conscience réflexive, une aptitude de plus en plus étudiée en psychothérapie (Lamboy, Lecomte & Blanchet, 2009). Plusieurs recherches démontrent qu'un praticien efficace et d'expérience utilise la conscience réflexive. Toutefois, peu d'entre elles se sont attardées à la définir de façon opérationnelle. Dans une posture à la première personne, cette thèse m'a permis de décrire comment, comme psychothérapeute, j'agis avec conscience réflexive. Ma conscience réflexive s'est révélée être un processus à niveaux multiples, une activité que j'ai qualifiée de « pleine conscience » réflexive, ainsi qu'une démarche orientée vers une cohérence personnelle et professionnelle.

  • Faire de la recherche dans une perspective psychosociologique : quand le micro donne accès au macro
    Marie-Emmanuelle Laquerre (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette présentation démontre la pertinence d'employer une perspective psychosociologique en recherche afin de faire disparaître les clivages sujet-objet, individu-société, structure-pratique, que l'on retrouve encore dans un grand nombre de travaux qui étudient la communication au travail. Notre recherche portait sur l'interaction professionnelle en soutien à domicile dans un contexte pluriethnique. L'approche adoptée a permis de saisir le travail prescrit, réel et vécu dans ses multiples facettes : subjectives, intersubjectives, organisationnelles et sociales. La démarche multidisciplinaire proposée déborde des cadres théoriques actuels et intègre de multiples perspectives : communicationnelles, sociales, cliniques, critiques et éthiques. Nos résultats démontrent qu'il est pertinent, pour comprendre un phénomène, d'imbriquer les pratiques et la structure, l'action et l'institution, tout comme il est possible d'établir des relations concrètes entre pratique et contraintes extérieures, entre individu et totalité sociale, entre micro et macro. Nos choix épistémologiques, conceptuels et méthodologiques démontrent que l'analyse de situations de communication (au niveau micro) est un révélateur précieux de certains fonctionnements et dysfonctionnements présents dans l'organisation plus globale des soins et des services (au niveau macro), lesquels ont une influence sur le lien, la relation et la communication entre les intervenants et les clients.

  • Explicitation, conscientisation, biographisation : la création artistique comme pratique d'intervention psychosociale
    Morais Sylvie (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Dire que la création artistique est un mode d'investigation en première personne au sens d'une phénoménologie concrète (Depraz, 2006), c'est dire aussi qu'elle contribue à la transformation du sujet par le fait qu'elle génère des prises de conscience, engage l'émergence de sens et est à l'origine de processus de changements. Explicitation, conscientisation, biographisation propose la dynamique du processus de transformation du sujet par la création artistique. La communication fait l'étude d'une pratique d'intervention psychosociale par la création artistique. Elle introduit quelques fondements épistémologiques, les conditions d'une éthique d'intervention, ainsi que les bases méthodologiques d'une phénoménologie expérientielle qui tend à expliciter une expérience telle qu'elle a été vécue, à mettre en parole la conscientisation de ses structures signifiantes et à biographiser, c'est-à-dire inscrire l'expérience vécue comprise dans le flux temporel d'un parcours de vie.

  • Période de questions
  • Synthèse

Communications orales

Les approches de recherche-intervention

Présidence : Michèle-Isis Brouillet (UQAM - Université du Québec à Montréal)
  • Psychosociologie et petite enfance au Québec : théories et pratiques d'accompagnement du changement de type psychosociologique au service des centres de la petite enfance
    Vincent Cousin (UFP - Université Fernando Pessoa)

    Depuis 2012, le Réseau des services à la petite enfance de l'Est-du-Québec (Respeq) a choisi d'offrir aux CPE et CPE-BC du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine des services d'accompagnement psychosociologique, d'inscriptions humanistes, systémiques et praxéologiques, et centrées sur les interactions humaines. Cette communication propose de présenter quelques récits de multiples interventions réalisées ou en cours de réalisation dans les services éducatifs et de garde dans l'Est-du-Québec, et d'offrir une réflexion sur les perspectives de l'intégration de cette approche dans le milieu de la petite enfance au Québec.

    Que ce soit en termes de gestion, d'organisation de services, de ressources humaines et physiques, de soutien pédagogique, d'intervention éducative auprès des enfants et des familles ou encore d'intégration d'enfants aux besoins particuliers, les centres de la petite enfance du Québec sont confrontés à de grands nombres de transitions, de changements, voire de bouleversements et mettent à l'épreuve chaque population les composant : CA, gestionnaires, personnel éducateur, équipe pédagogique... Quels sont les apports - possibilités, limites et perspectives - de méthodes d'animation et de formation participatives, du travail de pratique réflexive d'inspiration praxéologique, du codéveloppement professionnel et autres méthodes d'intervention enseignées aux programmes en psychosociologie à l'UQAR sur les transitions du monde québécois de la petite enfance ?

  • Vers une meilleure compréhension des activités de Team Building
    Janick Raymond (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Depuis le milieu des années 80, un nombre grandissant d'entreprises se sont montrées soucieuses de la cohésion des équipes qui travaillent en leur sein. Afin de les soutenir dans ces efforts, des firmes spécialisées offrent un vaste éventail de services, notamment en Team Building [TB]. Un tour d'horizon des services disponibles sur le marché canadien a révélé la présence de deux paradigmes distincts reliés au TB : celui de l'activité et celui de l'intervention. Afin de mieux comprendre la portée des services offerts, la recherche réalisée dans le cadre de notre mémoire retrace le discours des différents acteurs impliqués lors du processus de mise en place d'une activité de TB. Des entretiens ont été réalisés auprès de représentants de firmes spécialisées en TB apparentées aux deux paradigmes identifiés. Un de ces entretiens nous a donné accès à une entreprise cliente, où nous avons pu interviewer un gestionnaire responsable ainsi que certains des membres de son équipe qui ont participé à une journée de TB. L'observation de cette journée de TB ainsi qu'un test sociométrique s'ajoute au devis méthodologique. Les résultats révèlent comment l'activité s'insère dans le contexte organisationnel, ainsi que la portée qu'elle a sur les dynamiques relationnelles de l'organisation.

  • L'agent de changement et ses stratégies : un levier dans le transfert d'une approche de gestion, de soins et de services centrée sur la personne
    Emilie Picarou (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Face aux multiples enjeux que rencontrent les établissements du Réseau de la santé et des services sociaux (RSSS), certains souhaitent développer une approche de gestion, de soins et de services davantage centrée sur les besoins des personnes. Pour ce faire, le recours à un acteur responsable afin de coordonner le transfert des nouvelles connaissances requises est identifié par les établissements comme un levier incontournable au développement de l'approche. Certaines des stratégies qu'utilise cet acteur, tel que soutenir et mobiliser les équipes, le décrivent comme un agent de changement interne. Les milieux constatent aussi que la combinaison des caractéristiques et des habiletés de la personne est déterminante pour que l'agent de changement soit un levier à la démarche.

    Cette présentation explore plus en profondeur le rôle, les stratégies et les caractéristiques de l'agent de changement, en s'appuyant sur les résultats préliminaires d'une étude exploratoire multi-cas menée auprès de cinq établissements du RSSS. Finalement, le rôle d'agent de changement interne est abordé comme une solution potentielle pour soutenir les organisations dans les multiples changements qu'elles vivent. Cette recherche est réalisée dans le cadre de la Maîtrise en Intervention et changement organisationnel de la Faculté d'administration de l'Université de Sherbrooke.

  • Période de questions
  • Pause
  • L'évaluation participative et formative : comment honorer, supporter et pérenniser la pratique en développement social au Québec?
    Ludovic Decoret (Conference régional des élus)

    La présente communication a l'ambition de témoigner d'une démarche d'accompagnement psychosociologique menée sous forme d'évaluation formative et participative envisagée dans une perspective de renouvellement des pratiques. Cette intervention se fait dans le cadre des projetsCOSMOSS qui visent une entrée scolaire réussie, le développement de saines habitudes de vie et la persévérance scolaire chez les jeunes du Bas-Saint-Laurent.

    Une telle pratique permet de constater que le fait de recueillir l'expérience vécue par les participants offre une occasion en or de rendre hommage aux efforts déployés par les acteurs sur le terrain. La retransmission des résultats de l'évaluation devient alors un rituel formateur, car en une même rencontre, ces acteurs ont l'occasion de revisiter leur projet, de mieux comprendre leur pratique et d'identifier les éléments les plus porteurs pour les déployer.

    En plus de soutenir les praticiens dans leurs luttes quotidiennes, cette pratique d'accompagnement psychosociologique des organisations met en évidence le sens de leurs pratiques et aide à articuler avec pertinence, la manière dont ils perçoivent leurs actions et leurs véritables effets sur les personnes et les communautés. Une telle démarche les outille par ailleurs pour mieux communiquer avec le public et leurs bailleurs de fonds afin de mieux veiller sur leur pérennité.

  • Enjeux psychosociaux du télétravail : le cas d'une équipe dans une agence de placement
    Lucie Enel (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La présence de plus en plus grande des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans le monde organisationnel a profondément transformé les façons de travailler et de communiquer. Cette nouvelle modalité de travail, caractérisée notamment par une distance du lieu de travail centralisé et une communication médiatisée par les TIC, a toutefois des conséquences psychosociales méconnues. Aussi, la littérature révèle des tensions à l'œuvre entre plusieurs phénomènes propres au télétravail (autonomie et contrôle; flexibilité et intensification du travail). Dans le cadre d'un mémoire de maîtrise, nous avons procédé à l'étude de cas d'une agence de placement de personnel. En plus d'explorer les tensions révélées dans la littérature, la recherche réalisée portait spécifiquement sur les pratiques communicationnelles et la dynamique relationnelle d'une équipe dont les membres pratiquent exclusivement le télétravail. En outre, nous y documentons la prise en compte de l'aspect relationnel de la communication dans les échanges médiatisés. À cet égard, nous explorons les liens entre la communication essentiellement digitale en télétravail et la construction du collectif de travail et de la cohésion sensée le caractériser. La démonstration issue d'un mémoire récemment achevé vise à enrichir la compréhension des enjeux psychosociaux singuliers des collectifs de télétravailleuses et télétravailleurs.

  • MÛQAR, projet de recherche-intervention collaboratif sur les « réalités masculines » : enjeux de l'accompagnement des hommes qui se forment à la relation d'aide
    André BOUDREAU (C-TA-C), Jean-Philippe GAUTHIER (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Mathieu LEBLANC - CASAVANT (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Diane Léger (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Simon Plourde (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Cette intervention veut témoigner d'un projet pilote de recherche-intervention mené en collaboration avec le C-TA-C auprès des étudiants hommes du département de psychosociologie et de travail social à l'UQAR au sein d'une démarche de groupe sur la thématique des réalités masculines. Au cours des dernières decénnies, les valeurs et les rôles masculins ont été pour de multiples raisons grandement ébranlés. Certains auteurs parlent d'une crise de l'identité masculine (Dorais, 1988) alors que d'autres (Kilmartin, 2007) soulèvent de nombreuses problématiques où les hommes s'affichent malheureusement en tête de liste (toxicomanie, décrochage scolaire, violence, homicide, suicide, etc.). Mentionnons que dans les professions de relation d'aide comme dans les programmes de formation qui y préparent, on compte souvent peu d'hommes. Pour toutes ces raisons,certains hommes étudiants dans les professions d'accompagnement peuvent se questionner sur leur place dans leur programme d'études en général et dans les métiers d'accompagnement en particulier. Ils sont aussi questionnés à propos de leur propre identité de genre, tout en cherchant leur non seulement leur « place », mais aussi une manière d'être en adéquation avec qui ils sont dans ce type d'environnement (Roy, 2011). Ainsi, ce projet se veut une occasion, pour eux, de réfléchir en groupe sur leur propre construction de genre, de tisser des liens entre l'intime et le collectif, voire avec la question de la citoyenneté.

  • Période de questions
  • Dîner

Communications orales

Les démarches transdisciplinaires et transculturelles en psychosociologie

  • Oralité, pratiques discursives et réalisation cinématographique : un accompagnement psychosociologique
    Roger Parent (University of Alberta)

    En février 2015, l'Office national du film lance une production cinématographique sur un corridor migratoire de réfugiés africains au Canada. Face à une pénurie de travail au Québec, ces nouveaux arrivants se rendent en Alberta, attirés par l'accès facile à des emplois bien rémunérés, entre autres, au méga-abattoir de Lakeside Packers dans le sud de la province. Provisoirement intitulé De Sherbrooke à Brooks, ce documentaire témoigne de l'errance d'une population aux prises avec des conditions d'emploi brutales et une société d'accueil peu disposée à l'intégrer au marché du travail.

    La transposition de ce vécu sous forme d'un récit fait appel à des pratiques discursives qui permettent d'accéder à des réalités enfouies qui vont au-delà des frontières de langue, de culture et de société. La spécificité de ces histoires de vie juxtapose les pratiques de création cinématographique au non-dit collectif des identités africaines en devenir dans les communautés anglophones et francophones du Canada. Vue à travers la perspective analytique de la sémiotique discursive, cette dialectique entre une narration en devenir et les attentes latentes d'une population méconnue confirme l'importance du statut ontologique du sujet qui, en livrant son récit, se crée et contribue à l'évolution de son milieu par l'entremise de la communication esthétique.

  • Un travail qui fait mal : une recherche-intervention auprès d'immigrés subsahariens détenteurs de diplômes universitaires en Belgique
    Cécile Rugira (Centre d'information et d'éducation populaire Hainaut Centre)

    En Belgique, le parcours d'intégration des immigrés diplômés, s'ils ont la chance d'avoir une reconnaissance juridique (obtention de droit de séjour) commence souvent par la case CPAS des communes dans lesquelles ils résident afin, dans un premier temps, d'assurer leur survie. Sans aucun revenu ni aucun autre droit à la protection sociale, ils acquièrent le droit à une aide sociale appelée aujourd'hui revenu d'intégration. Alors ils commencent à chercher du travail… Les médecins, les assistants médicaux, les infirmiers, etc. se voient accorder des équivalences d'aide-soignant. Ces personnes trouvent du travail sans grande difficulté : les employeurs y voient l'opportunité d'engager des aides-soignants très qualifiés car il y a une pénurie de main-d'œuvre dans le secteur des soins de santé, notamment au niveau des maisons de soins et de repos pour personnes âgées.

    Pour les autres, c'est un parcours du combattant qui commence… Refus d'équivalence de diplômes, refus de reprise des études universitaires dans certains cas… Bien que certains n'en soient même plus capables, n'ayant plus suffisamment de ressources mentales et économiques pour entamer des études universitaires à temps plein. Les hommes résistent souvent à la résignation face à cette disqualification et se retrouvent le plus souvent « hommes au foyer », ce qui complique les relations de couple face à ce renversement des rôles domestiques.

  • Une recherche-formation-intervention sur les parcours migratoires au Maroc et en Belgique : une aventure humaine de rencontres créatrices
    Wivine Hynderick (Echos Communication), Jean Ngo Semzara Kabuta (Université de gant), Jeanne-Marie RUGIRA (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Cette communication a comme projet de témoigner d'une démarche de recherche collaborative portant sur un processus d'accompagnement formateur et créateur auprès des immigrants originaires du Maghreb installés en Belgique et des immigrants originaires de l'Afrique subsaharienne, installés temporairement au Maroc en attente des voies de passage pour leurs prochaines destinations. À l'instar de Catherine Schmutz-Brun (2014), nous avons choisi de passer par une démarche biographique, dialogique et poétique en vue de favoriser un processus émancipatoire de solidarisation et de responsabilisation collective afin de redonner à l'individu son rôle, sa place au cœur de notre commune humanité et une chance de réinventer sa vie tout en s'inscrivant à nouveau dans la sphère collective. En effet, au-delà des défis inhérents à leurs conditions migratoires, aux phénomènes d'exclusion et aux préjugés ambiants dans les diverses communautés d'accueil, ce projet voudrait principalement offrir un espace de construction d'un vivre-ensemble viable pour tous. Nous souhaitons par ailleurs préciser que cette expérience nous démontre que l'histoire de l'autre me renvoie à ma propre histoire et la dignité retrouvée par l'autre m'éveille à ma propre dignité.

  • Période de questions
  • Pause
  • Illustration de recherche psychosociale actuelle : collaboration, coconstruction et retombées partagées dans le cadre de projets d'intervention théâtraux participatifs
    Caterine BOURASSA-DANSEREAU (UQAM - Université du Québec à Montréal), Francois P. Robert (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Dans le cadre de cette communication, nous présentons certaines spécificités de la recherche-intervention psychosociale actuelle à travers un exemple concret : celui de recherches collaboratives avec l'équipe d'intervention théâtrale participative Mise au jeu. En nous basant sur diverses expériences de recherches réalisées en partenariat avec l'organisme, nous mettons en lumière les caractéristiques de ces processus de recherche et des interventions qui en résultent. À ce propos, la nature des relations entre chercheurs et intervenants, les processus de coconstruction des connaissances, ainsi que les méthodologies novatrices employées (intervention théâtrale de groupe, théâtre-forum, cinéma-forum, etc.) apportent un éclairage pertinent sur l'état de la recherche psychosociale d'aujourd'hui. En abordant les notions de recherche participative, nous explorons aussi les enjeux concernant les retombées de la recherche dans les milieux académiques, au sein de l'organisation Mise au jeu, ainsi qu'auprès des différents groupes (sociaux ou institutionnels) auprès desquels intervient l'organisme.

  • Mise au jeu : l'art de faire du public un acteur!
    Mayda MEKERIAN (Équipe d'intervention théâtrale Participative -Mise au jeu), Nancy Roberge (Mise au jeu)

    Venez vivre l'expérience du théâtre-forum! À partir de notre déclencheur À part égale portant sur l'égalité dans les relations hommes-femmes, nous proposonsaux participants de découvrir notre approche théâtrale participative. Ce moyen d'intervention artistique crée une dynamique de réflexion collective et stimule la recherchede solutions à des problématiques sociales.

    Inspirés par le déclencheur, nous proposons de concevoir AVEC les participants des scènes de théâtre-forum illustrant leurs préoccupations actuelles. Cet atelier permettra de voir l'ensemble du processus de ce type d'intervention, soit : RECONNAÎTRE les réalités vécues par les individus sur une problématique donnée en entendant les différents points de vue; RASSEMBLER les personnes autour d'un enjeu et favoriser le dialogue par le jeu; EXPÉRIMENTER des pistes de solutions à partir de mises en situation et finalement, mettre en commun les changements de perceptions vécus par les participants.

    En partageant nos outils de théâtre-forum, nous souhaitons que les participants se les approprient pour pouvoir ensuite les utiliser, et susciter à leur tour dans leurs milieux, des ENGAGEMENTS individuels et collectifs sur des enjeux qui leur tiennent à coeur.

  • Synthèse

Communications orales

La question de la formativité en psychosociologie

  • La conversion du regard au service de la connaissance de soi : un postulat éthique dans la formation des accompagnateurs de changement en psychosociologie à l'UQAR
    Marie Beauchesne (Université Laval), Jean-Philippe GAUTHIER (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Un des postulats pédagogiques qui fonde la formation en psychosociologie à l'UQAR est le développement de la connaissance de soi chez les futurs accompagnateurs de changement. Les étudiants sont en effet invités, dès les débuts de leur baccalauréat, à opérer une conversion du regard, c'est-à-dire, comme nous l'explique Foucault (2001), à détourner leur regard des autres et du monde pour s'intéresser d'abord à leur intériorité. Il est depuis longtemps reconnu que la connaissance de soi est incontournable pour les professionnels qui accompagnent les individus et les systèmes humains complexes (Kondrat, 1999). En effet, la connaissance de soi est indispensable au développement des compétences relationnelles (St-Arnaud, 2003), des compétences culturelles (Pallisera et al., 2003; Parent, 2009), ainsi qu'à l'acquisition d'une pensée critique et réflexive (Harisson, 2009). Dans cette perspective, la connaissance de soi que nos pratiques pédagogiques tentent de favoriser est indissolublement souci des autres, tout comme elle est un chemin de liberté, voire d'émancipation (Hadot, 1995). Cette communication présentera les fondements ainsi que les objectifs de ce postulat pédagogique et des pratiques associées.

  • La place du corps en formation et en intervention psychosociologique : pour une approche somatique de l'accompagnement humain
    Agnès Noël (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Cette communication s'enracine dans une démarche réflexive qui porte sur une expérience de plus d'une trentaine d'années en accompagnement somatique et en pédagogie perceptive. Elle tente de répondre à la question suivante : En quoi et comment un processus de rééducation sensorielle et de développement des compétences attentionnelles et perceptives basé sur une réciprocité et un partenariat conscient du sujet avec son corps vécu peut participer à l'enrichissement des pratiques de formation et d'intervention en psychosociologie?

    Depuis un bon nombre d'années, notre recherche consiste, d'une part, à créer des conditions pour contribuer, à partir du ressenti corporel, à innover et à construire progressivement une pédagogie adaptée aux besoins des praticiens en psychosociologie tant dans leurs vie personnelles - apprentissage de la gestion de soi, de ses émotions et du stress - que dans leurs pratiques professionnelles tout en renouvelant notre pratique de clinicienne et de formatrice. D'autre part elle cherche à élaborer de nouveaux modèles d'accompagnement et de formation susceptibles de soutenir le projet d'accompagnement des praticiens et des formateurs en psychosociologie.

  • Les théories de l'attachement dans la formation et dans des processus d'accompagnement en relations humaines : pour une approche somatique et sensible
    Sophie De La Brosse (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Jean Humpich (UFP - Université Fernando Pessoa)

    La présente communication s'enracine dans un projet pilote de recherche-formation dont l'ambition était d'interroger la place des dynamiques d'attachement et le rapport aux affects en formation et en intervention en relations humaines. En plus des approches biographiques, phénoménologiques et praxéologiques habituellement à l'œuvre dans la formation aux pratiques psychosociales, ce projet avait comme mandat de montrer les apports inédits de l'audace d'impliquer le corps vécu dans une perspective expérientielle, et ce, avec le projet de construire une base de sécurité essentielle à toute pratique relationnelle, tant dans la vie intime et personnelle qu'en intervention de type psychosociologique. En interrogeant le sujet affecté, ressentant, réfléchissant et agissant en formation dans la découverte d'un cadre expérientiel lui donnant accès à une nouvelle matrice épistémologique, méthodologique et praxéologique, celui-ci se voit mobilisé dans un processus de renouvellement d'une vision de la relation à soi, à l'autre et au monde.

  • Période de questions
  • Pause
  • Se former à l'animation des groupes restreints : vers quelles pratiques pédagogiques?
    Ludovic Decoret (CRÉ-BSL), Myra-Chantal Faber (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Marja MURRAY (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Jean-Marc PILON (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Animer une équipe, un groupe, c'est répondre à son propre appel intérieur et se laisser porter par […] une attention vigilante à l'appel et à l'élan des autres. C'est écouter l'appel à choisir pour créer et s'élancer vers l'élan des autres pour que la production prenne le sens d'une oeuvre. C'est laisser se déployer dans une intercompréhension ce qu'il y a à comprendre dans une situation (Bernard Honoré, 1992, p. 149). Animer un groupe, une équipe c'est donc créer des conditions pour arriver à une entente autour de nouvelles possibilités collectives et pour advenir en de nouvelles formes. Cette communication cherche à partager le parcours d'une équipe de formateurs qui explore solidairement une manière cohérente d'agir en formation et qui tente de bien arrimer les dimensions théoriques, pratiques, éthiques et existentielles.

  • Penser, se former et agir en solidarité au 21e siècle : réflexion sur quelques fondements éthiques des théories et pratiques en psychosociologie
    Vincent Cousin (UFP - Université Fernando Pessoa), Diane Léger (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Cette communication se propose de réfléchir sur les fondements éthiques porteurs de sens sur les plans théorique et pratique en formation, en recherche et en intervention dans le champ de la psychosociologie. Après une brève contextualisation de la pertinence sociale de la psychosociologie dans le monde occidental contemporain, pertinence particulièrement fondée sur ce besoin « d'apprendre à vivre ensemble » (Delors, 2001) ou encore sur cette nécessaire restauration ou regénération de la solidarité humaine (Morin, 2011), nous exposerons en quoi et comment certains courants philosophiques contemporains dont l'immanence, la phénoménologie et l'herméneutique, peuvent se conjuguer pour proposer des fondements ainsi que des pratiques susceptibles de former des acteurs préoccupés et compétents pour oeuvrer à l'apprentissage du « penser, se former et agir en solidarité ». Nous examinerons en quoi et comment ces acteurs et leurs pratiques sont porteurs d'une posture éthique inductive caractérisée par la pratique réflexive et dialogique (Legault, 1994) - une posture qui s'inscrit en cohérence avec différents courants théoriques ayant inspiré la psychosociologie qui se développe à l'UQAR depuis une vingtaine d'années. Enfin, nous soulèverons quelques enjeux et défis pédagogiques liés au développement de cette posture éthique dans le contexte de la formation en psychosociologie.

  • Période de questions
  • Dîner

Communications orales

Pratiques innovantes en recherche, en formation et en accompagnement psychosociologique

  • La dimension spirituelle en recherche-formation et l'intervention en psychosociologie : éléments théoriques, épistémologiques et praxéologiques du réenchantement du monde
    Mire-Ô B. Tremblay (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Une dimension essentielle des pratiques pédagogiques à l'École de psychosociologie de Rimouski est la place centrale donnée à la communauté apprenante. Cette dernière parle du développement de liens inter et intra personnels nécessaires au sein de groupe-classe qui ont des exigences singulières. À quelles conditions peuvent-elles entraîner tous les acteurs en présence sur le chemin de leur devenir, une piste essentielle au Réenchantement? Ce processus, incontournable comme dirait K.G. Durkeim, est éminemment dépendant du champ de conscience dans lequel sont installés les enseignants eux-mêmes. Nous pensons, entre autre, que c'est ce champ de conscience qui participe à installer des conditions oeuvrant à réduire les résistances et à dynamiser /accélérer le développement en conscience des étudiants. Ce que nous devenons est ce qui est agissant dans le monde. Comment baliser avec rigueur ce domaine de recherche afin d'établir les paramètres permettant d'avancer dans nos connaissances sur les implications et les exigences pour tous les acteurs concernés ?

  • La question de l'écriture dans la recherche à la première personne en étude des pratiques psychosociales
    Dany Héon (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Clency RENNIE (UFP - Université Fernando Pessoa)

    Pour cette communication, nous souhaitons vous présenter deux méthodes d'écriture appliquées en contexte de recherche à la première personne. Une première se nomme le récit poïétique et la seconde, écriture performative. Ces méthodes s'inscrivent toutes deux dans nos pratiques respectives de psychosociologue, écrivains, chercheurs et formateurs dans les programmes de psychosociologie à l'UQAR.

    Concernant le récit poïétique, ce qui est proposé est de partir de la biographie du chercheur comme matériau pour en faire une œuvre de création. L'histoire de vie devient ainsi malléable et matériau plastique. Le chercheur créateur se sert de cette mise en œuvre comme d'une voie de mise en œuvre de soi. Le récit que le créateur est invité à livrer n'est alors pas celui de son histoire de vie, mais celui de l'aventure étonnante qu'aura été pour lui cette mise en œuvre transformatrice vers plus de vie dans son histoire.

    L'écriture performative, quant à elle, s'enracine dans une visée d'autotransformation à partir de l'expérience même d'écrire. Elle prend sa source dans une rupture de sens dans la vie de l'auteur, appelant à la mise en quête d'un renouvèlement de soi par l'ouverture à des significations alternatives proposées par les autres. Pour se faire, elle s'appuie sur un processus défini comme Poïesis – Aisthesis – Catharsis (Gomez, 2014), et s'articule autour des gestes narratif, interprétatif et compréhensif.

  • Période de questions
  • Pause
  • De la corporéité à l'oralité, un chemin re-créateur : itinéraire heuristique d'une accompagnatrice somatique
    Elise Argouarch (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Cette communication voudrait rendre compte d'une démarche de recherche portant sur la dimension de la parole incarnée. C'est à partir d'une posture impliquée de praticienne-chercheure, résolument inscrite dans le paradigme compréhensif et interprétatif, que j'ai menée à la première personne une recherche de type heuristique et poïétique. Ce travail de recherche-formation-création m'engage dans un processus initiatique à grâce auquel je deviens capable de créer des œuvres, du sens et des connaissances partageables. Je découvre la force émancipatrice et ritualisante d'une singulière articulation entre les arts oratoires et le travail corporel. Les résultats de cette recherche révèlent une voie de re-création identitaire individuelle et collective inscrite socio-historiquement dans une redécouverte des héritages issus des traditions orales.

  • La doublitude : le touchant touché dans l'accompagnement des personnes en très grande vulnérabilité
    Louis Bourdages (Cégep de Rimouski)

    Les questions relatives au ressenti individuel et à l'éthique propre aux métiers d'accompagnement dans des contextes de grandes vulnérabilités sont au coeur des préoccupations à l'origine de l'élan qui porte cette communication. Penser l'éthique des relations humaines questionne en profondeur notre conception de l'humanité, de la communication et des relations humaines en général. Y-a-t-il des personnes qui sont en dehors de notre conception de l'humanité ou des modes de communication que nous excluons d'emblée ? La réflexion sur ma pratique de 15 ans auprès des personnes polyhandicapées m'incite à poser un regard phénoménologique sur mon expérience humaine et professionnelle dans une perspective éthique. Au delà des principes fondamentaux, mon expérience de formateur en accompagnement somatique m'incite à interroger l'urgence de scruter non seulement nos actions, mais aussi nos intentions et nos responsabilités éthiques et relationnelles en terme d'attention à soi et à l'autre. La réflexion éthique doit se nourrir de l'expérience de la singularité, des difficultés et de nos réticences à accepter l'autre, des limites de notre tolérance, de l'expérience que nous faisons de notre propre corps, ainsi que l'apprivoisement de notre propre vulnérabilité.

  • Période de questions
  • Synthèse
  • Mot de clôture