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Informations générales

Événement : 83e Congrès de l'Acfas

Type : Domaine

Section : Section 400 - Sciences sociales

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Inégalités, vulnérabilités et propositions théoriques en débat

  • Le concept de résonance dans l’œuvre de Luc Bureau
    René Blais (Université de Moncton)

    Bureau affirme avec conviction : «l’homme est un être de résonance»... Voilà! L’idée est lancée! Tout un programme pour la recherche! Cette intuition scientifique accompagne toute l’oeuvre du géographe. Elle pourrait bien être vu avec le recul des années comme l’une de ses principales contributions à la recherche. Mais qu’est-ce que la résonance chez l’homme ?En quoi renouvelle-t-elle notre façon de concevoir nos rapports à l'environnement? Nous ne sommes pas lié au monde qui nous entoure uniquement par un simple rapport de connaissance. Nous y participons affectivement et collectivement et il ne saurait être qu'un monde d'objets. La métaphore de la résonance permet de parler du lien, de la co-présence Homme-Monde. Depuis au moins Pythagore et son harmonie des sphères, en passant par Lebniz, Kant et Kepler, pour reprendre avec Nietzsche, la question des vibrations ou du sonore (musique) nous suit et continue d'intriguer. Cette sonorité des mondes reste encore pour beaucoup à décrire et à découvrir. Voià ce que nous livre dans un style très littéraire et coloré l'oeuvre de Bureau.

  • Les petites localités rurales de l’Atlantique : une analyse sous l’angle de la fragilité et de la fragilisation territoriale
    Majella Simard (Université de Moncton)

    Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, le monde rural a subi de profondes transformations. Parmi les principales manifestations observées soulignons la dissociation entre le fait rural et agricole, la diminution du poids des ruraux parmi la population totale, un éclatement entre lieu de travail et de séjour, l’effacement du village comme structure socio-économique structurante, etc. Tous ces changements ne se sont pas effectués partout de la même façon ni avec la même intensité. Au nombre de 282, les petites localités rurales ont particulièrement été affectées par ces mutations. Déjà fragilisés en raison de leur petite taille démographique, plusieurs de ces milieux se sont même engagés dans un processus de fragilisation. L’objectif de cette communication consiste, d’une part, à caractériser la fragilité des petites localités rurales de l’Atlantique et, d’autre part, à examiner en quoi elles constituent le segment de l’espace rural le plus susceptible de souffrir de fragilisation. Au plan méthodologique, l’analyse est effectuée en considérant, sur une période de 30 ans, quatre dimensions de la fragilité: la structure de peuplement, la démographie, l’économie et les revenus. Il s’en dégage une dégradation de la situation socio-économique des petites localités de l’Atlantique nécessitant la mise en œuvre d’une politique de développement rural orientée vers le redressement de leur démographie et de leur économie dans une perspective d’atténuation des disparités.

  • Utopilogie : vers une discipline propre à l’utopie?
    Marie-Ange Cossette-Trudel (Collège Jean-de-Brébeuf)

    Cette communication fait suite aux résultats obtenus dans notre thèse de doctorat portant sur l’utopie. À la base, nous souhaitions simplement lui donner une définition transversale qui appariaitles différentes formes qui la qualifient usuellement (récits, expérimentations, esprit de subversion, etc.). Suite à une revue de littérature critique, notre recherche nous a permis d’établir une définition: l’utopie est un projet social inspiré d’une motivation philosophique. Elle est fondamentalement et intrinsèquement bidimensionnelle, soit une dimension créative qui lui donne un élan atemporel et une dimension réactive qui lui permet de s’ancrer dans le réel matériel. De cette définition, nous avons élaboré une grille d’analyse : «l’utopilogie», c’est-à-dire une discipline propre à l’utopie, son logos. Selon notre proposition, l’utopilogie serait «l’étude qui cherche à dégager le projet social correspondant à une motivation philosophique, ou inversement, qui cherche à dégager l'aspect philosophique correspondant à un projet social», bref, la compossibilité entre l'aspect créatif et réactif d'un phénomène social. En tant que discipline, une lecture utopique des phénomènes devient potentiellement riche et infinie: on parlerait d’utopie dès lors que le lien entre un projet social contextuel et une motivation philosophique atemporelle serait articulé; dès que son logos serait affirmé. Car, penser l’utopie, c’est à la fois faire l’exercice d’une réflexivité et celui d’une militance.

  • Le rationalisme et le scientisme en urbanisme : enjeux et pistes de réflexion
    Jean-François Sabourin (UdeM - Université de Montréal)

    Depuis ses débuts, l’urbanisme est fondamentalement lié au paradigme de la Modernité. Ainsi, son épistémologie et ses méthodes pratiques découlent directement du positivisme. En fait, pour les premiers penseurs de l’urbanisme, celui-ci est une science neutre en tout point. Toutefois, dans la deuxième moitié du 20e siècle, cette conception de l’urbanisme a été remise en question. Selon les critiques postmodernes, le refus délibéré de prendre en compte les dimensions politiques du territoire revient nécessairement à ouvrir subrepticement la porte à des aménagements idéologiquement connotés sous un couvert de neutralité. Cette communication vise à définir l’apport de l’approche scientiste et du rationalisme en urbanisme, à exposer ses problèmes; à comprendre ses manifestations contemporaines (tel l’urbanisme collaboratif qui est fondé sur le concept de la rationalité intersubjective de Habermas); et finalement à proposer un programme de recherche en explorant rapidement les approches postpositiviste en urbanisme (principalement issues du mouvement patrimonial et pragmatiste). Pour y parvenir, le cadre théorique bourdieusien de la théorie des champs est mobilisé afin de proposer une ontologie du territoire et du rôle et de la responsabilité de l’urbaniste. Cette communication présente une partie des résultats d’un mémoire de maîtrise cherchant à faire le portrait des différentes approches théoriques en urbanisme et à comprendre leurs fondements épistémologiques.

  • Évaluation de la vulnérabilité aux impacts des changements climatiques sur l’eau en se basant sur les perceptions des populations : cas de la vallée de l’Artibonite (Haïti)
    Nathalie BARRETTE, Pricette Dovonou-Vinagbe (Université Laval)

    Cette étude vise à faire une évaluation de la vulnérabitlité des populations vivant autour du bassin versant de l'Artibonite par rapport à la question de l'eau et ce, dans le contexte des changements climatique. Dans le bassin versant de l'Artibonite, la question de l'eau est cruciale étant donné que la principale activité économique est l'agriculture, essentiellement pluviale.

    La problématique de l'eau se pose de différentes façons selon les zones agroécologiques, même si la faible accessibilité à l'eau potable et à l'assainissement est un problème commun à toute la région. Ainsi dans la zone de monoculture, ce sont les inondations et les perturbations dans l'alternance des saisons qui sont les principales préoccupations des populations, tandis que dans les zones montagneuse et de savane sèche, ce sont plutôt l'érosion hydrique, la gestion des ordures et l'allongement de la saison sèche.

    Pour évaluer la vulnérabilité des ménages nous avons adopté une approche locale en allant merner des entrevues dans diverses sections communales appartenant à ces différentes zones agroécologiques. Pour traiter et analyser ces données (qualitatives), nous avons utilisé le Spacial Online Analytical Programming (SOLAP) qui est une outil qui permet de croiser des données de différentes natures et en même temps de réaliser une analyse cartographique.

    Mots clés : eau, changements climatiques, SOLAP, vulnérabitlité, Artibonite et perceptions.


Communications orales

Régulation du secteur agricole : des produits au territoire

  • Les trois soleils de Saint-Fulgence : horticulture et microclimats
    Majella Gauthier (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Mélanie LAMBERT

    Un nouveau regard sur les ressources a mené les chercheurs à s’intéresser à la découverte de microclimats propices à l’horticulture. Plus particulièrement, ils se sont interrogés sur les caractéristiques physiographiques des terres qui bordent la rivière Saguenay à Saint-Fulgence au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

    L’analyse intégrée et cartographique des conditions particulières sur lesquelles repose actuellement la pratique de l’horticulture à Saint-Fulgence a permis de produire des modèles spatiaux utiles à un nouvel aménagement du territoire. Les paramètres alors considérés sont: l’altitude, la proximité du plan d’eau, l’inclinaison et l’orientation de la pente, le rayonnement solaire, les dépôts de surface et le contrebas des parois rocheuses. La zone analysée représente une superficie de 64 km2 soit plus de 600 000 cellules utiles pour les opérations matricielles.

    Les modèles spatiaux montrent clairement une possibilité d’augmenter la superficie occupée par l’horticulture. Cette superficie pourrait atteindre 800 hectares, soit une superficie neuf fois plus élevée que la superficie occupée en 2013.

    La mise en œuvre de l’extension de ce type d’agriculture entraîne des transformations dans l’utilisation du sol. Cependant, celles-ci représentent certains défis tels que: 1) l’intégration au le plan d’urbanisme, 2) des modifications à une échelle locale très détaillée, 3) l’accommodement avec les droits de propriété, le cadastre et la législation sur le territoire.

  • Le droit comme outil de valorisation du territoire et de différenciation des produits agricoles locaux
    Marie-Eve Buist (Université Laval)

    L’utilisation du droit comme outil de valorisation du territoire et de différenciation des produits agricoles locaux est une approche méconnue au Québec, bien que son efficacité ait été maintes fois démontrée en France notamment. Avec l’augmentation des produits agroalimentaires importés, l’identification des produits québécois au regard de leur origine est une avenue à privilégier et à développer.

    En effet, tout en différenciant les produits agricoles en les associant à des critères de qualité liés à l’origine, les appellations d’origine sont des outils de propriété intellectuelle qui ne contreviennent pas aux normes de l’organisation mondiale du commerce (OMC).

    Or, bien que le Québec se soit doté d’une loi sur les appellations réservées et les termes valorisants (LARTV), les appellations y sont très peu utilisées. Dans un contexte où la mondialisation menace la diversité alimentaire, il devient pertinent d’analyser de quelles manières le régime juridique posé par la LARTV permet de contribuer au développement et à la sécurisation des produits du terroir québécois. La recherche documentaire est la méthodologie retenue, soit celle qui est généralement utilisée en droit.

  • Environnement et signes de qualité (AOP-IGP) : enjeux, engagements et hésitations
    Carole Chazoule (ISARA), Philippe FLEURY, Manon Gallien (ISARA - Ecole d’ingénieurs en Alimentation, agriculture, environnement et développement rural)

    Aujourd’hui la France compte un grand nombre d’AOP (Appellation d’Origine Protégée) et d’IGP (Indication Géographique Protégée) qui garantissent un lien au territoire et attestent d’une qualité spécifique du produit. Depuis le milieu des années 2000 l’environnement enrichit la notion de qualité, ce qui s’est traduit pour les Indications Géographiques (IG) par un rapprochement entre ces deux thématiques lors du Grenelle de l’environnement. La communication proposée se centre sur ce croisement entre environnement et IG, la manière dont il est conduit et les freins à sa mise en œuvre.

    Pour cela nous nous appuyons sur une série d’enquêtes menées à l’échelle du grand quart sud-est de la France, auprès d’une cinquantaine de responsables d’IG en productions viticoles et fruitières, productions fortement marquées par des problématiques environnementales et notamment des enjeux de pollutions diffuses de l’eau.

    Nos résultats montrent que l’intégration de clauses environnementales aux cahiers des charges des IG demeure limitée. Cependant des initiatives parallèles existent et passent par le développement de formes innovantes d’articulation entre des savoir-faire et des modes de coopérations à différentes échelles. Pour les analyser nous utilisons le concept de résilience des systèmes alimentaires territorialisés en envisageant la dégradation des ressources naturelles comme une perturbation et la dimension territoriale comme le moyen d’une reconstruction collective de ces systèmes.

  • Construction et régulation de la qualité agroalimentaire : perceptions et stratégies d’entrepreneurs fromagers québécois situés en région non métropolitaine
    Stéphanie Dubé (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Les produits agroalimentaires de qualité spécifique connaissent un engouement croissant depuis le début des années 1990. Au Québec, alors que des entreprises fabriquant de tels produits tentent de se démarquer sur le marché pour survivre et se développer, le gouvernement les considère comme des outils de développement pour dynamiser les milieux ruraux. La qualité se trouve au cœur de ces enjeux, mais comment est-elle définie et mise en valeur? L’objectif de la recherche est d’apporter un éclairage nouveau à la notion de qualité agroalimentaire au Québec en étudiant la perception, la construction et la régulation de la qualité auprès de huit entrepreneurs fromagers situés dans les régions du Bas-Saint-Laurent et de Chaudière-Appalaches. L’analyse stratégique de Michel Crozier et Enhard Friedberg a permis de documenter les définitions et perceptions de la qualité agroalimentaire, d’analyser le lien entre le territoire et la qualité des produits, de recenser 25 stratégies employées pour faire connaître et reconnaître la qualité et de mieux comprendre les attentes des entrepreneurs face aux institutions publiques. Bien que les résultats soient de nature exploratoire, ils révèlent notamment que le lien entre la qualité et les territoires est principalement symbolique et utilisé dans une perspective de marketing. Ils démontrent également que le discours dominant sur les « terroirs » est différent de celui des entrepreneurs, qui sont plutôt modernes dans leurs pratiques.

  • Le développement des fiducies foncières agricoles au Québec : résultats d’une étude provinciale auprès d’agriculteurs et d’organismes territoriaux
    Nicolas GAUTHIER, Jun Xiao (Cégep de Victoriaville)

    Cette communication vise à diffuser les résultats finaux d’un projet de recherche appliquée réalisée par le CISA en partenariat avec l’organisme Protec-Terre. Elle abordera la question des fiducies foncières agricoles (FFA) en tant que stratégie de protection des terres agricoles dans une optique de préservation de ses vocations particulières, ainsi qu’à titre de démarche innovante et porteuse de solutions face aux défis touchant le secteur agricole, telle l’inaccessibilité foncière pour la relève agricole.

    Malgré les réflexions entamées sur le potentiel de ce type de tenure foncière pour le bien-être des communautés agricoles, les connaissances sur les FFA en contexte spécifiquement québécois demeurent embryonnaires. La présente étude constitue la première recherche appliquée recensant les motivations, les besoins, les contraintes et les spécificités de ce type d’initiative en sol québécois. Les conclusions de recherche traiteront entre autres de perspectives de développement de cet outil juridique et social dégagées de l’analyse d’entretiens semi-dirigés auprès de cinq cas types d’acteurs, dont trois producteurs agricoles et deux organismes territoriaux. Elles révèlent que le potentiel de développement des FFA au Québec est enchâssé à d’autres enjeux, tels les transferts de ferme non-apparentés et le positionnement du nouvel acteur que représentent les organismes territoriaux face à l’utilisation des FFA pour dynamiser l’occupation du territoire.

Communications orales

Nouvelles pratiques et comportements en environnement

  • Les temporalités comme élément déterminant des projets d’aménagement et de développement : concepts et méthode
    Josée Lévesque (Université d’Ottawa)

    Notre recherche présente un nouvel angle d’analyse pour l’action publique en aménagement du territoire et la gouvernance des projets d’aménagement. Elle propose, comme entrée, la dimension temporelle et présente le temps comme enjeu de la conduite et de la gestion des projets d’aménagement et de développement. Elle fait valoir le temps à la fois comme contrainte et comme ressource dans le jeu des rapports de force qui orientent le processus du projet d’aménagement.

    Notre recherche interroge l’impact du temps et des temporalités multiples sur les projets d’aménagement et de développement territoriaux. Plus spécifiquement, elle interroge la manière dont interagissent les différentes temporalités et contraintes temporelles que le projet met en présence, de même que la manière dont cette interaction influence le cours, la nature, la cohérence et la pertinence du projet.

    Nos travaux s’appuient sur le postulat d’un temps « intégralement produit par les sociétés » et au sein desquelles « plusieurs temps coexistent, souvent de façon conflictuelle » (Lussault, 2003 : 900). Le projet est abordé comme un processus dynamique dont le caractère est indéterminé et sujet à l’aléa. Le cadre conceptuel de nos travaux est développé de manière à mettre au jour le processus du projet et le poids de la dimension temporelle des différents éléments qui le structure. Le cadre développé et la méthodologie qui en découle constituent l’une des contributions originales de notre recherche.

  • Les pratiques innovantes de sensibilisation au tri à la source des matières résiduelles
    Catherine Dionne (Cégep de Rivière-du-Loup), Dominic LAPOINTE

    Les résultats de recherche exposés dans cette communication abordent le rôle de l’innovation sociale dans les pratiques de sensibilisation au tri à la source des matières résiduelles. De manière plus spécifique, l’objectif de cette recherche a été d’élaborer une typologie de la vision et de la pratique de l’innovation recensée chez les agents de sensibilisation au Québec. Pour ce faire, quinze agents de sensibilisation au tri des GMR ont été interviewés dans le but de dégager la vision de l'innovation portée par ce groupe d'intervenants. La description des données aborde dix aspects de la pratique de la sensibilisation au tri à la source des matières résiduelles ainsi que la représentation sociale qu’ont les agents de leur rôle. Trois constats sur les rôles et représentations de l’agent de sensibilisation dans la dynamique de sa pratique sont discutés, et un portrait type de la pratique de sensibilisation au tri des matières résiduelles est proposée sous la forme d'une pratique de sensibilisation innovante "idéale" en six critères.

  • Paradoxe de l’énergie éolienne : autonomisation des sociétés rurales et illusion du productivisme, le cas de la MRC de Rivière-du-Loup
    Karina Soucy (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les crises écologiques participent à la complexification des sociétés rurales. Ces dernières entretiennent un rapport particulier à la nature qui ne les dispense pas de l’exigence d’innover et d’explorer les potentialités que renferme leur environnement pour leur assurer des moyens d’existence. Dans la MRC de Rivière-du-Loup au Bas-Saint-Laurent, des initiatives locales s’inscrivant dans le secteur des énergies alternatives permettent de comparer le développement de parcs éoliens à partir de deux modèles économiques différents. L’expérience dépeint le processus par lequel les enjeux écologiques globaux sont médiés à une échelle locale et témoigne de la potentialité du monde rural d’adhérer à la transition écologique.

    Cette communication vise à mettre en lumière la capacité d’autonomisation des sociétés rurales et les nombreux apprentissages des acteurs locaux qui ont mené à une innovation avec le déploiement d’un parc éolien au régime communal. Néanmoins, les cas étudiés nous informent de l’espace dominant occupé par l’esprit productiviste au sein de la filière industrielle du vent, que les initiatives appartiennent à l’économie libérale ou progressiste. Les stratégies d’implantation orchestrées à la pièce réduisent la nature à son utilité et conduisent les promoteurs à se conformer aux besoins de rentabiliser l’environnement afin de permettre l’obtention de revenus d’exploitation.

  • Expo 67 comme moment de l’histoire de la sensibilité écologique au Québec
    Yves Tremblay (Ministère de la Défense nationale)

    L'on sait que Silent Spring de Rachel Carson, paru en 1962, joue un rôle majeur dans l'émergence de l'écologie politique, la dénonciation des méfaits du DDT en particulier. On sait moins que les premeirs tests sur le DDT au Canada remontent à 1943 et que, jusque vers la fin des années 1950, le produit a bonne presse. Mais en 1963, en réaction au livre de Carson, débute aux Communes un débat qui mènera à l'interdiction de 1970. Ce débat reste assez peu suivi au Québec juste vers 1966, moment où éclate une controverse impliquant les pêcheurs à la ligne de la région de Montréal, la Corporation de l'Expo 1967 et la Régie des Eaux du Québec. La cause en était le projet d'Expo 67 de vaporiser les rives du Saint-Laurent au DDT, ce afin de protéger les millions de touristes à venir des piqûres des méchants moustiques québécois. Des tests sont réalisés par des bilogistes de l'Université McGill, et quelques scientifiques francophones sont aussi impliqués dans la collecte de données. La permission de procéder est demandée mais refusée par la Régie des Eaux. Cependant, Expo 67 voudrait passer outre, faisant signifier au Gouvernement du Québec que le projet est de juridiction fédérale. Finalement, la Corporation se ravisera in extremis. L'affaire est significative en ce que pour l'une des premières fois, avis scientifiques et opinion publique coïncident dans l'oppostion à l'emploi d'un produit chimique très répandu. Cette communication utilise des archives peu connues.

  • Prise en compte de la phase d’usage de l’habitation dans les programmes de certification du bâtiment vert
    Sylvain PLOUFFE, Mario Patenaude (UdeM - Université de Montréal)

    L’industrie de la construction est à l’origine de plusieurs impacts environnementaux. En considérant l’ensemble du cycle de vie de l’habitation, la phase d’usage influence grandement le niveau d’impacts. Selon la littérature, la phase d’usage des bâtiments résidentiels représente jusqu’à 92% de la consommation d’énergie, engendre 95% de la consommation d’eau (intérieur et extérieur), correspond à 45% du poids total des matériaux utilisés, et génère 50% des déchets (entretien, réparation et rénovation). Le bâtiment vert et les programmes de certifications utilisés en Amérique du Nord, tels que BOMA-BESt®, LEED®, and Living Building ChallengeTM, visent à minimiser l’empreinte environnementale de l’habitation. Par contre, bien que ces certifications encadrent bien les pratiques reliées au bâtiment et à leurs systèmes, une analyse documentaire montre qu'elles ne prennent pas suffisamment en compte la phase d'usage de l’habitation. L’objectif de cette recherche est de démontrer que la prise en compte de la phase d'usage ne correspond pas aux impacts qui y sont associés.

  • Le jardin communautaire comme pôle de gouvernance environnementale en milieu périurbain havanais
    Nathalie Gravel (Université Laval), Riadh MESTIRI (Université Laval)

    S’inspirant de l’agriculture écologiquement intensive, les jardins communautaires de La Havane, en plus de contribuer à la sécurité alimentaire, permettent de maintenir les fonctions écologiques du paysage et de rendre des services environnementaux (pollinisation, biodiversité, qualité des sols, protection de l’eau de surface et souterraine) fort appréciables. Or, la fonction environnementale à l’échelle de la communauté est souvent ignorée dans les analyses des retombées des manifestations de l’agriculture urbaine. Comment ces espaces de production maraîchère peuvent-ils devenir des assises d’une gouvernance environnementale pour une communauté? Le cas présenté en milieu périurbain havanais est celui de la coopérative agricole d’Alamar, fondée en 1997. À partir d’une perspective d’analyse géographique et de la théorie de la gouvernance, sa contribution à la conservation des ressources naturelles à l’échelle du bassin versant sera présentée. À l’aide d’entrevues réalisées sur place avec des travailleurs et des membres de la direction de la coopérative, cette étude mettra en relief l’influence du jardin communautaire comme pôle de conservation des ressources naturelles en milieu périurbain et comme instance conseil au sein de l'équipe de gestion du bassin versant. Il sera mis de l'avant que les services écosystémiques rendus dépassent les limites territoriales du jardin et bénéficient à l'ensemble du bassin versant.


Communications orales

S'approprier la ville et les territoires : formes historiques et contemporaines (partie 1)

  • Reconstruire le paysage rural de l’Anatolie médiévale
    Nicolas Trepanier (MSU-Université du Mississippi)

    Le travail des historiens médiévistes s’attache, pour l'essentiel, à des objets qui ont disparu depuis l’époque étudiée: structures sociales, discours, réseaux commerciaux, institutions étatiques, etc. Rare exception, le paysage rural contient nombre d’éléments demeurés relativement inchangés à travers les siècles ce qui crée, au moins en théorie, la possibilité pour un observateur moderne de partager l’expérience subjective qu’avaient de leur environnement les habitants du moyen-âge.

    Le projet présenté ici cherche à créer les conditions d’une telle recréation de l’expérience du lieu dans l’Anatolie médiévale. Fondé sur le concept central de « paysage », défini comme une portion de territoire telle qu’elle est perçue, il pose deux questions fondamentales : (1) Quelles composantes du territoire rural Anatolien demeurent aujourd’hui similaires à ce qu’elles étaient au quatorzième siècle ? et (2) En quoi la perception subjective du lieu chez les habitants de l’époque est-elle différente de la nôtre ?

    Données archéologiques, textes narratifs, documents d’archives et visites sur le terrain permettent, dans une certaine mesure, de répondre à ces questions. Il est ainsi possible d’identifier un certain nombre de caractéristiques dans la perception subjective du paysage en Anatolie centrale, par exemple l’attention accordée à la dimension verticale, le caractère social associé aux routes et l’importance des zones ombragées que créent certains objets.

  • Les impacts du tourisme sur la qualité urbaine : les cas du Vieux-Montréal et de San Telmo
    Priscilla ANANIAN, Paul Racette Dorion (UQAM - Université du Québec à Montréal), Georges A. Tanguay

    Le tourisme urbain est un phénomène en plein essor depuis les années 90 et une bonne partie de cette croissance s’est dirigée vers les quartiers historiques. En dépit des importantes retombées, notamment financières, ce développement amène notamment un certain nombre de problèmes de cohabitation. Les deux cas d’étude présentés, le Vieux-Montréal et San Telmo à Buenos Aires, nous permettront de comprendre les effets de l’industrie touristique sur la qualité urbaine. Pour évaluer cet impact, cinq opérateurs seront utilisés: forme urbaine, fonction, usage, ambiance et temporalité (Da Cunha et Kaiser, 2009). La méthodologie employée est à la fois qualitative et quantitative. Par le biais de questionnaires, on étudie la typologie des touristes dans les deux quartiers d’étude, de même que l’usage qu’ils en font. Puis, l’analyse quantitative des données relatives à l’offre commerciale nous permet de comprendre l’apport de l’industrie touristique sur la qualité de la desserte de même que l’animation du quartier, dans le temps et dans l’espace.

    Nous démontrons que le type de tourisme, mesuré par le niveau de capital culturel, influence le rapport à la ville des visiteurs et par conséquent leur impact. Plus le capital culturel des visiteurs est élevé, meilleurs sont les effets sur la qualité de la ville. La recherche s’inscrit dans une perspective d’amélioration des rapports de cohabitation dans les quartiers centraux touristiques.

  • Vers une esthétique du boire dans la Beauce
    Paulo Rogers Da Silva Ferreira (Université Laval)

    Description de la problématique de recherche

    Ce projet de recherche porte sur la consommation d’alcool en Beauce (Chaudière-Appalaches), Québec, Canada. Ciblant notamment les déplacements des buveurs dans les bars de la région, j’analyserai les impacts de cette dynamique particulière pour les systèmes de valeurs locaux ainsi que son influence esthétique.

    Méthodologie

    La collecte des données repose, comme le prescrit la méthode ethnographique, sur des techniques éprouvées : observations en situation (Jaccoud et Mayer, 1997), entretiens qualitatifs (Poupart, 1997) et récits de vie topiques (Pires, 1989). L’approche analytique retenue est celle de la théorisation ancrée (Strauss et Corbin, 1990) qui sied bien à une approche interprétative.

    Résultats

    Le travail sur le terrain est terminé (09/2013-06/2014). Je suis actuellement en rédaction de thèse. Alors j’expose quelques résultats préliminaires :

    1) Les déplacements des buveurs dans les bars de la Beauce produisent une esthétique du boire bien particulière;

    2) La notion de « boire ensemble » est comprise chez les Beaucerons comme une stratégie affective pour planifier la consommation de l’alcool dans la région et

    3) Ces déplacements sont profondément liés au dynamisme affectif et économique de la Beauce.


Communications orales

S'approprier la ville et les territoires : formes historiques et contemporaines (partie 2)

  • Eshku tshikanakuan kanamehtaik : langue et savoirs en territoire ilnu, enquête intergénérationnelle sur la territorialité des Pekuakamiulnuatsh, Innus du Lac-Saint-Jean
    Şükran Tipi (Université Laval)

    La méconnaissance d’une relation multidimensionnelle des Innus de Mashteuiatsh à leur territoire ancestral, dans un contexte de plus en plus actuel de réappropriation et d’affirmation identitaire chez les Premières Nations du Québec, constitue le point de départ de cette proposition. Subventionné par le CRSH (2013-2016), le projet de recherche doctorale, actuellement à l’étape de collecte de données, explore la territorialité dans une perspective intergénérationnelle et collaborative pour actualiser le portrait d’un rapport au territoire chez les Pekuakamiulnuatsh qui semble à la fois moderne et ancestral, et qui se trouve souvent réduit à tort à des données quantifiables d’occupation ou d’utilisation du territoire. Il s'agit alors de poser un regard anthropologique sur l’expression d’un savoir-être et d’un système de valeurs qui se négocient constamment entre les dynamiques locales (sociales, culturelles, linguistiques, politiques) et les ontologies figurées ou immatérielles. De retour du terrain au moment du congrès, la communication proposée sera orientée vers la présentation des constats préliminaires sur les manières de mise en discours du rapport au territoire et sur les pratiques langagières qui les accompagnent, et comportera également une réflexion sur la méthodologie de recherche collaborative mise en place avec des représentants de la Première Nation de Mashteuiatsh et basée sur les Principes PCAP des Premières Nationsmd.

  • Évaluation de l’environnement de marche à Montréal-Nord : actions clés pour un milieu favorable aux aînés
    Paula NEGRON-POBLETE, Marie St-Hilaire (UdeM - Université de Montréal)

    Dans les territoires forgés par la voiture, les aînés non motorisés font face à une mobilité quotidienne difficile. Sans accès à un véhicule, ils dépendent de la marche et du transport en commun, allongeant et complexifiant leurs déplacements. La présente étude s’intéresse aux conditions de marche d’un groupe d’aînés de l’arrondissement Montréal-Nord, à Montréal. Nous avons réalisé des entretiens semi-dirigés auprès de 8 aînés de l’arrondissement. Les résultats montrent que la forme urbaine et la répartition des services et commerces sont très peu favorables à la marche. Les destinations commerciales sont loin des lieux de résidence, rendant le transport en commun essentiel. Les marches santé sont rares et les déplacements utilitaires trop longs. Malgré cela, les aînés font de nombreux déplacements au quotidien. Un audit urbain a été appliqué le long des rues parcourues à pied par les participants. Ces rues disposent rarement de mobilier permettant un temps d’arrêt, malgré les longues distances. Le temps accordé aux piétons ne permet pas une traversée sécuritaire des larges boulevards. Les artères commerciales fréquentées sont inhospitalières aux piétons : circulation lourde, peu de végétation, omniprésence du stationnement. En caractérisant les rues fréquentées par les aînés, cette étude permet d’identifier les lieux devant faire l’objet d’actions prioritaires pour rendre Montréal-Nord un milieu ami des aînés.

  • La révision de la cartographie électorale : problèmes de délimitation et de dénomination des circonscriptions
    Yaïves Ferland (Université Laval)

    La révision périodique des cartes électorales exige des redécoupages et des fusions de parties du territoire politique. Les circonscriptions (ou «comtés») et districts (ou «quartiers») électoraux préexistants se voient amputés, augmentés, recomposés, ou disparaissent afin que chacun compte un nombre équivalent d’électeurs (la loi prescrit un écart maximum) en assemblant des unités de recensement. Lors de leur délimitation cartographique, on prétend tenir compte de limites socio-économiques significatives autant que des «entités» géographiques: rivière, falaise, route, voie ferrée, aire industrielle inhabitée (donc sans électeurs), limite cadastrale ou municipale. Le problème: cet exercice éreintant, confronté à la grogne politique et aux référents identitaires, donne des résultats consternants, car l’étendue spatiale des toponymes reconnus n’y est plus essentielle ni respectée, vus comme de simples étiquettes qu’on déplace sur un espace différent ou créé, ou noms déjà connus qu’on maintient en les énumérant (jusqu’à six termes dans un même nom!) dans des limites disproportionnées. L’analyse cartographique comparative et critique des aberrations posées par ces tendances aux trois niveaux politiques au Québec mène à proposer quelques règles de délimitation et dénomination électorales visant la simplicité pour une représentation identitaire, afin d'éviter ces noms commémoratifs avec prénoms ou de vagues génériques anodins remplaçant de jolis noms authentiques, souvent typiques.

  • Géolittératie au primaire : un seuil critique à savoir dépasser grâce aux jeux sérieux éducatifs mobiles sur le terrain
    Yaïves Ferland (Université Laval), Margot KASZAP

    Certaines technologies passives (GPS, Google Map) remplacent et déclassent les habiletés cognitives traditionnelles pour se repérer sur le terrain, déterminer un trajet propre et constituer une connaissance géospatiale. Cela amplifie une lacune en lecture et dans l’usage de la carte géographique (tous formats et échelles) que le programme scolaire d’Univers social au primaire ne comble pas. Notre pratique d’enseignement et des recherches exploratoires font le constat que vers 11-12 ans, les élèves atteindraient un seuil critique dans leur littératie géographique, soit leur compétence à comprendre des structures géospatiales et de leurs représentations cartographiques. Si insuffisantes à ce point, leurs motivation et habiletés faiblement acquises déclineraient pour ne se redévelopper que difficilement à l’âge adulte. Notre étude considère l’impact d’appareils interactifs mobiles (iTablettes) sur les habiletés géospatiales lorsqu’employés pour des jeux sérieux éducatifs actifs sur le terrain, utilisant la carte et la saisie autonome de données géoréférencées (ce n’est donc pas du «géocaching»). Notre méthodologie combine divers scénarios thématiques d’apprentissage dans un quartier avec des trajectoires variables structurées par degrés croissants de complexité géospatiale. Au-delà des phases théoriques d’appréhension de l’espace, l’objectif est de définir de façon opératoire ce fossé développemental afin de pouvoir dépasser les faiblesses fonctionnelles de l’élève en géographie.

  • Mobilité, solidarité et styles de vie familiale en région : analyse des déplacements interurbains de parents d’enfant de 0 à 5 ans qui résident à Rimouski
    Hubert Armstrong, Andrée-Anne Boucher, Dominique Morin (Université Laval)

    La concentration des familles avec enfant en banlieue et leurs longs déplacements entre la résidence et le travail, en passant souvent par la garderie, l’école et des commerces, sans compter les activités de loisir, suggèrent un contraste entre leur vie très prise en voiture et une vie de famille plus tranquille dans les agglomérations urbaines des régions non métropolitaines. Les parents de 49 familles rencontrés à Rimouski en 2011-12 dans une enquête sur la vie avec des enfants d’âge préscolaire partagent cette représentation qui conforte leur choix de ville. Néanmoins, lorsque nous dénombrons en entrevue leurs déplacements hors de leur MRC et de la MRC voisine de la Mitis au cours d’une année, et que nous excluons les déplacements exigés ou motivés par le travail, la plupart en rapporte plus d’une dizaine, et certains de l’ordre de 30 à 40. Plus de 60% de ces déplacements sont en tout ou en partie motivés par l’intention de rendre visite à la parenté, la plupart du temps avec tous les membres de la famille. Dans un échantillon comptant 12 familles de natifs de Rimouski, 12 de migrants natifs de l’Est du Québec et plus d’une vingtaine de parents qui ont grandi en région métropolitaine, ces quantités de déplacements varient, de même que les destinations, selon la dispersion de la parenté et la place qu’elle occupe dans leur vie. Les déplacements interurbains seront analysés comme révélateurs des solidarités familiales et d’une variété de styles de vies de famille en région.

  • We Shall Overcome : ségrégation raciale et spatiale à Newark (New Jersey), 1940-1967
    Jonathan Vallée-Payette (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Notre problématique repose sur deux axes. D'une part, les pratiques discriminatoires étaient corolaires d’une culture raciste. D'autre part, les luttes menées par les coalitions militantes visaient l’appropriation de la ville par ses habitants dans un processus se voulant émancipateur. Au même moment, la démolition des taudis et leur remplacement par de vastes complexes immobiliers sont perçus comme l’antidote aux problèmes des villes industrielles. À Newark, ces situations ont créé des tensions géopolitiques renforcées par des pratiques de discrimination raciale, l’insalubrité des logements et la marginalisation politique des afro-américains. L’alliance entre les militants afro-américains pour les droits civiques et les militants étudiants radicaux va ébranler un appareil politique reposant sur la cooptation des minorités.

    Nos recherches portent sur la ghettoïsation de la population afro-américaine de 1940 à 1967 à Newark (New Jersey). Il s’agit d’une période marquée par l’adoption d'importantes lois en matière d'habitation, la construction de complexes d’habitations publiques et culmine avec les émeutes de juillet 1967.Nous démontrons comment les transformations démographiques, la désindustrialisation,uneculture raciste et un appareil politique local autoritaire ont abouti à ce phénomène. Nous portons une attention particulière à la politisation croissante de la population afro-américaine sur des bases autonomes et indépendantes des structures de pouvoir existantes.

Communications orales

S'approprier la ville et les territoires : formes historiques et contemporaines (partie 3)

  • Les groupes d’influence et la gouvernance locale dans les quartiers populaires de Douala et Yaoundé (Cameroun)
    Christian Alain Djoko Kamgain, Pierre Boris N'nde Takukam (Université Laval)

    L’organisation du pouvoir dans les quartiers urbains reste discutées tant par les comités de quartier que par d’autres acteurs tels que : les gangs de rue, les groupes populaires de sécurité ou encore les groupes d’influence. La littérature actuelle présente les dynamiques populaires comme une forme de pouvoir alternatif à l’État. Notre objectif est de présenter d’autres formes de groupes populaires : les groupes d’influence, distincts des gangs et dont les actions ne sont qu’une reproduction du pouvoir étatique. Loin de se poser comme une réponse populaire aux insuffisances de l’État, ils se présentent comme des gardiens de l’identité de quartier. L’idée est d’offrir à la discussion, un paysage comparatif des dynamiques populaires dans les villes, en vue de mettre ethnographiquement l’emphase sur l’organisation des groupes d’influence et leur participation à la gouvernance locale. L’intérêt d’une telle recherche est premièrement, de remettre en question l’idée péjorative, d’opposition ou même de développement alternatif qui a toujours jalonné les discours sur les groupes populaires. Ensuite, il est véritablement important, de faire traverser la discussion d’une éthique de l’autonomie (opposition) dans la gouvernance des quartiers à une éthique de la reproduction (imitation) des politiques étatiques. Enfin, la gouvernance locale ne saurait s’établir sans ces formes improvisées d’intermédiation que sont les groupes populaires en général et les groupes d’influence en particulier.

  • Effets de la régionalisation sur la territorialité des habitants de l’archipel des Açores
    Véronique Santos (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Regroupant neuf îles d'origine volcanique et situé dans l'Atlantique nord, l'archipel des Açores s'avère une région autonome du Portugal et une région ultrapériphérique de l'Union européenne. En bénéficiant de programmes de développement et de fonds de cohésion européens, les Açores participent non seulement à la construction d'un projet de cohésion européenne mais également à l'extension de l'Union européenne à travers des instruments et mécanismes de soutien spéciaux aux régions ultrapériphériques dont les actions ne sont pas sans conséquence sur l'aménagement du territoire et les modes d'appropriation du territoire. Les collectivités insulaires et éloignées constituent alors un terrain particulièrement intéressant pour les questions portant sur les dynamiques géo-identitaires des îles, à savoir les interactions complexes entre les échelles d'appartenances et les modalités d'affirmation identitaire sur l'île.

    En se penchant sur le cas des Açores, notre communication cherche principalement à éclairer les manières dont les collectivités insulaires et éloignées s'insèrent dans le projet de construction européenne. Ainsi, cette réflexion ouvre sur de nouvelles perspectives quant à la production de nouveaux espaces régionaux, la gouvernance multi-niveau mais également sur les processus de territorialisation à l'échelle des milieux de vie.

  • La problématique de réutilisation des friches urbaines dans les espaces péricentraux d’Annaba (Algérie) : exemple du quartier Port-Saïd
    Yazid Boureneb (UBMA - Université BADJI MOKHTAR de Annaba), Sassia SPIGA

    Les friches urbaines sont une composante de l’espace péricentral d’Annaba, une ville portuaire et industrielle du nord de l’Est algérien. Elles résultent d’un processus commun aux villes méditerranéennes, celui de la migration de certaines industries vers la périphérie et le déclin de certaines autres. Mais alors que ces friches ont fait, font l’objet d’une réutilisation qui renforce l’espace central, souvent par des projets phares comme à Barcelone, à Marseille…, à Annaba, elles constituent les supports fonciers, d’un nouveau cadre bâti affranchi de toute régulation urbanistique, compromettant les chances d’instaurer de nouvelles pratiques de l’urbanisme qui pourraient apporter une valeur ajouté au centre ville, améliorer l’image de la ville.

    Nous proposons d’examiner cette problématique de réutilisation des friches urbaines, qui émerge à Annaba, à travers un quartier d’enjeu, Port Saïd, où logiques et stratégies d’acteurs commencent à prendre du relief. Notre objectif par l’étude de ce quartier est de sensibiliser autour d’une opération pilote pour la valorisation des quartiers situés dans le prolongement du centre-ville, qui sont à différents stades de friches urbaines, et nourrissent les espoirs d’un désengorgement et d’une requalification de l’espace central.

    L’analyse repose sur des données urbanistiques et d’enquêtes auprès des institutionnels, professionnels de la ville et des investisseurs de l’immobilier.

  • Peut-on maîtriser l’urbanisation dans les aires protégées? Cas du parc national d’El-Kala (Algérie)
    Yazid Boureneb (UBMA - Université BADJI MOKHTAR de Annaba), Ahlem YOUBI

    La colonisation a eu un franc impact sur la dégradation de la nature en général et sur la diversité faunistique en particulier. Après l’indépendance, l’absence de législation et de structures de gestion des ressources naturelles, n’ont fait qu’aggraver la situation.

    Le parc national d’El Kala (PNEK) qui « constitue un des très rares "milieux humides" du Maghreb», par unemosaïque de milieux divers et variés sur un territoire relativement peu étendu, cependant ce parcest victime d’une urbanisation démesurée qui a engendré des dégradations de différentes natures et intensités ayant des répercussions néfastes sur le paysage de la région.

    Le Parc National d’El-Kala est le plus densément peuplé des aires protégées d’Algérie. Ainsi la consommation de ses ressources naturelles présente des conséquences néfastes doubles sur notre environnement et économie.

    Nous proposons de Présenter l’impact de l’urbanisation sur la consommation des ressources naturelles du parc et particulièrement de la ville d’El Kala qui est entièrement incluse dans le périmètre de ce dernier, aussi de montrer que les instruments d’urbanisme ne respectent pas l’aspect spécifique du PNEK et l’extension urbaine se fait au détriment du patrimoine naturel.

    Notre méthodologie est basée sur une enquête sur terrain avec les différents acteurs et la superposition entre les instruments d’urbanisme et le zoning du PNEK.

  • L’espace urbain est un univers de récits : fragments narratifs du paysage olfactif montréalais
    Natalie Bouchard (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La ville se décline en une succession de moments. L'expérience qu'on peut y avoir dépend de l'environnement, de la suite des événements qui s'y déroulent et du souvenir d'expériences passées (Lynch, 1960). La réalité est ainsi modelée par le terrain mouvant de notre mémoire qui encode nos expériences, nos rencontres et autres complexes associations vécues en différents lieux (Halbwachs, 1925). L'environnement n'est pas un espace physique précis et stable. Sa géométrie est statique mais il est sans cesse inondé par différentes ambiances qui elles sont dynamiques. Baigné dans ce complexe assemblage nous faisons sens à chaque instant de la gamme des signaux sensibles que nous percevons.

    Traçant une topographie mobile et intangible le flux des odeurs exerce une emprise significative sur notre perception. Nous parcourons l'espace en traversant des lieux passés et futurs que notre intellect dessine au présent en réaction à différents stimuli olfactifs. Ces paysages temporels constituent le répertoire du théâtre de notre mémoire olfactive. Pour évaluer le pouvoir des odeurs à modeler la structure spatio-temporelle de l'espace, nous avons réalisé une étude sur le territoire montréalais. Notre méthode d'enquête nous a permis au final d'exposer la relation intime qui se construit entre l'individu et l'espace, de même que les différents niveaux de réalités vécus pour un même lieu. Nous aimerions partager les résultats de notre recherche avec la communauté scientifique.

  • L’arrivée des drones dans notre société
    Frédéric Jean (UdeM - Université de Montréal)

    Nous vivons à l’aube d’une ère nouvelle pour le transport aérien. Les aéronefs sans pilotes, mieux connus sous les désignations drone et UAV (unmanned aerial vehicule), prennent d’assaut notre ciel. Cédant devant l’insoutenable pression du marché constitué de fournisseurs et de consommateurs de services de toutes sortes, Transport Canada procède ces jours-ci à un changement sans précédent de sa règlementation contrôlant l’usage de ce genre d’appareil. À partir du 27 novembre 2014, date de mise en fonction des changements, notre perception des premiers 300 pieds au-dessus du sol ne sera plus la même. La présentation que je propose comporte deux facettes explorées dans une perspective anthropologique. D’abord, le drone : quelle est la signification de cet objet matériel dans notre patrimoine culturel? Notre imaginaire collectif se le représente comment? Puis, notre espace aérien, spécialement les 300 premiers pieds au-dessus du sol, qui deviendront le domaine privilégié de ces appareils : comment est-il perçu maintenant et comment cette perception changera-t-elle avec l’omniprésence de ces UAVs? Analyses de structures, inspection de fuites énergétiques des bâtiments, cartographie, surveillance, analyse visuelle des champs et des récoltes, épandage agricole, livraisons (en premier lieu, de fournitures de premiers répondants lors d’accidents). Voilà quelques exemples des centaines d’applications de ces appareils qui se grefferont petit à petit à notre quotidien.


Communications par affiches

Session d'affiches

  • Vivre en ville : favoriser une vie active dans les espaces publics
    Tatjana LEBLANC, Ingrid Laflamme Gordon (UdeM - Université de Montréal)

    Les parcs et les espaces verts sont des lieux communs dont l’identité est renforcée par les activités auxquelles ses résidents prennent part. Montréal, comme de nombreuses villes nordiques, vit au rythme des saisons. S’approprier les parcs et espaces verts toute l’année est un défi auquel les habitants de la ville de Montréal doivent faire face, notamment avec les températures qui fluctuent. On observe en effet une baisse d’activité et de fréquentation de ces lieux durant la période hivernale. En réponse à cette situation, l’objectif de la recherche est de comprendre les enjeux liés à l’usage de ces lieux et, plus fondamentalement, à l’usage du mobilier urbain en vue d’envisager des solutions favorisant les activités hivernales dans les parcs et espaces verts, tout en encourageant la vie sociale dans ces lieux. Une étude contextuelle, incluant des entretiens avec des citoyens de Rosemont, un arrondissement de la ville de Montréal, a été réalisée afin d’identifier les besoins des usagers et des opportunités de design. Les résultats de cette étude ont guidé le design d’équipement qui tient compte des défis observés à travers les saisons, notamment durant l’hiver, et qui fait la promotion d’une vie active à l’image de ses usagers.Mots-clés: mobilier urbain, parcs et espaces verts, vie active, opportunités de design, design d’équipement.

  • Les chantiers de construction : leur impact sur le tissu urbain
    Clarence Gauthier-Bertrand (UdeM - Université de Montréal), Tatjana LEBLANC

    Les chantiers de construction, qui font partie intégrante du paysage montréalais, créent une rupture dans le tissu urbain et amènent leur lot de problèmes au voisinage. Une perturbation de la circulation routière et piétonne, l’apparition d’une signalétique temporaire, une nuisance sonore et une perte de revenus pour les commerces à proximité sont autant de désagréments occasionnés par les activités de chantier. Ce sont principalement des critères techniques, économiques et normatifs qui sont pris en compte dans l’aménagement du chantier (installation des équipements de sécurité et de signalétique), alors que les dimensions humaine et esthétique sont des aspects souvent négligés. En considérant cette problématique, cette recherche vise à identifier les besoins et envisager des pistes de design pour le mobilier de chantier. Le but est d’améliorer son acceptabilité sociale, la communication et son intégration dans le paysage urbain. Pour répondre à cet objectif, des observations sur le terrain ainsi que des entretiens semi-dirigés ont été réalisés avec des responsables du milieu de la construction, des employés manipulant le matériel de chantier et des citoyens côtoyant ces chantiers. Les résultats escomptés de la recherche permettront d’identifier différentes pistes de conception, qui pourront prendre la forme d’un produit, système ou service, qui accorde une intégration sensible aux aspects fonctionnel et esthétique, tout en assurant des espaces plus humanisés.

  • Améliorer l’expérience de la mobilité piétonne à Montréal à partir d’un système d’orientation et d’information
    Nadine Cyuzuzo (UdeM - Université de Montréal), Leblanc TATJANA

    Les villes, dont les environnements sont de plus en plus denses et éclectiques, sont amenées à repenser leur plan de mobilité. À cet effet, les plans d’urbanisme mettent de l’avant des stratégies qui favorisent l’interaction humaine et encouragent les déplacements actifs, tels que la marche et le vélo. En considérant ce contexte, la présente recherche examine les enjeux liés à l’expérience de déplacement des usagers en vue de proposer un système d’orientation et d’information pouvant améliorer la mobilité piétonne dans la Ville de Montréal. Pour répondre à cet objectif, des observations sur le terrain, des analyses de parcours, des discussions avec des usagers potentiels, et le prototypage d’expérience d’usage ont été réalisés dans le but d’envisager des pistes de design alternatives qui reflètent la mixité des besoins des citadins et qui favorisent l’accessibilité universelle. Les résultats issus de cette étude ont permis de proposer des concepts qui prennent la forme d’un produit ou système de communication et d’orientation qui accorde une attention particulière à l’intégration contextuelle et au traitement de l’information pour permettre aux citadins de parcourir leur ville à pieds de façon plus agréable et dynamique.

    Mots clés: mobilité piétonne, système d’orientation et d’information, expérience d’usage, parcours, pistes de design

  • Valoriser le verre récupéré au moyen du design orienté par la recherche
    Tatjana LEBLANC, Elizabeth Moreau (UdeM - Université de Montréal)

    Les intentions à l’origine d’un projet de design sont formulées dans un cahier des charges et permettent d’orienter, en partie, le processus de création. Toutefois, les critères de design énoncés dans un cahier des charges sont souvent contraignants et laissent peu de marge de manœuvre au designer pour explorer de nouvelles alternatives. Dans le cadre d’un projet visant à revaloriser le verre récupéré au Québec, une approche de design orienté par la recherche a permis d’identifier de nouveaux débouchés. Ce type d’approche amène le designer à intervenir plus tôt dans le processus, afin de s’éloigner des critères et méthodes traditionnels. Au lieu de suivre les objectifs établis dans le cahier des charges, le designer doit réfléchir à d’autres façons d’aborder un problème en vue d’y apporter des solutions plus innovantes. La présente étude examine, (à travers un projet de valorisation du verre), comment une approche du design orientée par la recherche (research-driven design) contribue à mieux cerner les besoins réels entourant un problème et à stimuler l’innovation. En termes de résultats, la recherche a permis de mieux saisir les enjeux des centres de tri et les besoins de l’industrie permettant ainsi d’identifier une technologie émergente et de nouvelles opportunités pour le matériau. En conclusion, cette étude met en lumière comment la recherche a orienté le parcours du projet ainsi que la formulation des objectifs de design.