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Informations générales

Événement : 83e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

La santé mentale et le recours au soutien dans les collectivités de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM) s’inscrivent dans un contexte juridique et socioculturel où le rapport à la langue et les relations entre les groupes linguistiques figurent dans la façon dont un individu raconte sa détresse dans le langage de son cœur. C’est dans cet esprit que les conférenciers de ce colloque se sont engagés pour bien articuler les réalités des CLOSM en matière de santé mentale et de soutien. Les chercheurs ont conjugué le rapport à la langue, les relations entre les groupes linguistiques de la région et les questions de la santé mentale. Le colloque repose sur les réalités de l’un des groupes CLOSM les plus vulnérables au Canada, soit les jeunes adultes. Plus de 75 % des problèmes de santé mentale apparaissent entre l’adolescence et le début de l’âge adulte (Santé Canada, 2002). Le colloque permet de préciser les facteurs qui précarisent et qui protègent le bien-être psychologique à un moment fragile dans la vie des membres issus des CLOSM. D’abord, le colloque permet d’examiner la question de la santé mentale sous l’angle des droits et du mieux-être de l'enfance. Suivra une analyse psychosociale de la santé, qui peut rendre compte des disparités en matière de santé mentale et d’accès aux ressources des francophones hors Québec. Enfin, le colloque permet de saisir comment le vécu langagier, la culture et la santé psychologique se conjuguent et permettent ou non d’accéder à des soins de santé psychologique de qualité. Les contributions serviront à documenter les problèmes vécus par les francophones évoluant en contexte minoritaire quant à la gestion et à la prestation des services de santé psychologique. Les résultats offrent un éclairage nouveau sur les moyens de droit et de prévention en matière de santé psychologique qui répondent aux spécificités des groupes vulnérables situés dans différentes régions du Canada.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Le cadre des droits et du mieux-être des enfants et des jeunes

  • Mot de bienvenue
  • Santé mentale et recours aux services de qualité chez les jeunes des CLOSM selon une perspective des droits et du mieux-être de l'enfance
    Ann Beaton (Université de Moncton), Christian Whalen (BDEJ- Bureau du défenseur des enfants et de la jeunesse du Nouveau-Brunswick)

    Le Nouveau-Brunswick a entamé un virage important envers le respect des droits fondamentaux des enfants et des jeunes. Un Bureau du Défenseur des enfants et de la jeunesse a été créé comme organe de contrôle parlementaire pour veiller au respect des droits des enfants et des jeunes (2006); un nouveau cadre des droits et du mieux-être de l'enfance a été créé par le Bureau du Défenseur et le Conseil de la santé du N.-B. pour dresser un bilan annuel de la mise-en-œuvre efficace de ces droits (depuis 2011); un nouvel outil d'évaluation des répercussions sur les droits de l'enfant a été adopté par le Conseil Exécutif de la Province afin d'assurer que tous les projets de loi ou de règlement soient assujettis à un contrôle rigoureux au regard de la Convention internationale relative aux droits de l'enfant (CIDE) (2013). Dans ce contexte il est intéressant de cerner le contexte constitutionnel et juridique qui guide la prestation de services de santé mentale auprès des jeunes issus des CLOSM. L'intersection de nombreux droits garantis par le droit international affecte et devrait informer la livraison actuelle de ces services au Nouveau-Brunswick. Les auteurs discuteront des défis de taille afin de veiller à ce qu'aucun jeune issu des CLOSM, ayant besoin de soins en santé mentale ne passe entre les mailles du filet. L'analyse se terminera sur l'engagement des jeunes, des familles et des membres de la communauté pour favoriser un changement culturel des soins de santé mentale.


Communications orales

Contributions à la recherche

  • Hiérarchisations linguistiques et émergence des fragilités psychosociales : un aperçu chez les jeunes en milieu franco-albertain
    Boniface BAHI (University of Alberta), Paulin Mulatris (University of Alberta)

    Cette contribution analyse les conditions sociolinguistiques structurant des versants psycho-pathogéniques des jeunes franco-albertains. Trois contextes émergent : l'anglo-dominance, la relation ambivalente avec le Québec et la nouveauté du phénomène migratoire. L'analyse des données relatives aux trois contextes, et en référence aux notions de hiérarchie linguistique et de fragilité psychosociale révèle des émotions ambigües de fragilité. Parallèlement à celles-ci, d'autres se manifestent comme de la résistance, à faire preuve de compétence pour subjuguer l'adversité en recourant à une histoire familiale et ethnique. Les émotions négatives semblent balancer entre de la tristesse, un complexe d'infériorité et une estime de soi peu enviable. Ces effets de fragilité sont corrélés au paramètre anglo-dominant et à celui de la relation ambivalente avec le Québec. À l'opposé, la nouveauté migratoire en milieu minoritaire se détermine comme une source d'aide psychosociale au sens de support de renouvellement de réseaux de solidarité, de liens amicaux voire de valeurs sociales et culturelles. Ces sources d'aide généralement informelles, révèlent l'insuffisance des appuis psycho-sanitaires institutionnels. Ainsi, le théâtre des variations linguistiques, disons de niveaux de langage, entre jeunes en milieu franco-albertain, illustre une problématique majeure, celle invitant à une quête d'identification de nouveaux lieux socioculturels et sociolinguistiques de santé mentale.

  • Identité culturelle et appartenance communautaire en tant que facteurs de protection chez les jeunes adultes franco-manitobains
    Danielle DE MOISSAC (Université Saint-Boniface), Annabel Levesque (Université de Saint-Boniface)

    L'objectif de cette étude était d'explorer les facteurs de fragilisation et de protection en lien avec la santé mentale chez les jeunes adultes Franco-Manitobains. Parmi les 15 personnes qui ont été interviewées, la majorité a rapporté un bien-être général avec des périodes de détresse liées aux études postsecondaires. Une analyse globale a fait émerger le processus de minorisation et des éléments de fragilisation qui découlent des relations avec les exogroupes. La continuité culturelle occupait une place importante et représentait à la fois des éléments de protection et fragilisant. D'un côté, l'identité culturelle des participants semble bien ancrée dans leur histoire, leurs racines et leurs traditions, dont ils sont très fiers. Toutefois, leurs perceptions par rapport à l'avenir dénotent une certaine rupture au niveau du sentiment de continuité puisqu'ils décrivent l'avenir de leur communauté comme étant incertain. Le capital social et la cohésion au sein de la communauté Franco-Manitobaine constituaient pour leur part les principaux facteurs de protection. Finalement, en ce qui concerne l'utilisation des services de support, peu ont recours à des services professionnels pour différentes raisons. Or, tous disent se tourner vers les sources de support informel en situation de détresse. La majorité d'entre eux font appel au soutien d'un proche francophone, soit parce qu'ils préfèrent s'exprimer en français ou tout simplement parce que ces derniers sont plus accessibles.

  • Bilinguisme instrumental, capital social et double minorisation : des recours aux services de santé mentale en français pour des jeunes universitaires du nord de l'Ontario
    Janine BELL (Université Laurentienne), Monique Benoit (Université Laurentienne)

    La dépression, les troubles anxieux et les troubles alimentaires sont des problèmes fréquents chez les étudiants des Universités. Dans le cadre d'une recherche qualitative menée auprès de jeunes francophones de Sudbury, nous avons remarqué des situations de détresse psychologique amplifiées par la difficulté de faire face à l'usage de la langue française au sein d'une institution universitaire à vocation bilingue. Est-ce à cause de la situation géographique de Sudbury (région éloignée des grands centres urbains, ruralité, nordicité, paysage minier et présence d'une population francophone dont les enfants sont parmi les premières générations de jeunes scolarisés à avoir accédé à l'Université) ? Est-ce à cause de la situation universitaire où les services d'aide aux étudiants s'offrent surtout en anglais malgré le caractère bilingue de l'institution? Nous pensons que la double minorisation à la fois linguistique et culturelle (voir intellectuelle), le capital social lié à la tradition franco-ontarienne et le métissage très serré avec la population anglomajoritaire produisent un bilinguisme instrumental qui ajoute à l'anxiété associé à leur statut d'universitaires franco-ontariens. En conclusion, les participantes ont donné la priorité à un service d'aide de santé mentale bilingue et à l'accès à un psychologue. Nous verrons comment elles expriment ces choix et l'impact autodéclaré sur leur situation scolaire, leur santé physique et mentale.

  • Dîner
  • Profils langagier et recours aux services de santé mentale : la perspective des Acadiens du sud-est du Nouveau-Brunswick
    Ann Beaton (Université de Moncton), Mélanie LÉGER (Université de Moncton), Diane MORIN (Université de Moncton), Danielle NOLIN (Université de Moncton)

    Le but de la présente étude est de tracer les profils identitaires collectifs qui rendent compte des préférences langagières face à la dispensation des services de santé mentale. Ce projet a été effectué auprès de 15 jeunes adultes du sud-est du Nouveau-Brunswick qui fréquentent un établissement postsecondaire. Les jeunes ont été invités à discuter des perceptions de groupe, la santé mentale et la préférence quant au langage utilisée dans le cadre du service en matière de santé mentale. L'analyse du discours a été menée selon la technique de l'induction émergente (Guillemette, 2006) et a révélé trois profils collectifs identitaires importants qui modulent la préférence linguistique dans la relation professionnelle en matière de santé mentale. Ces profils sont « le dialecte privilégié », «l'ambivalence à l'endroit du dialecte » et « l'indifférence ». Ces trois profils varient selon le rapport au vernaculaire (chiac), les perceptions à l'endroit des groupes langagiers majoritaires, la détresse psychologique et la préférence quant au langage utilisé dans la relation d'aide avec un professionnelle en matière de santé mentale. La discussion portera sur les effets pernicieux d'un statut minoritaire au pluriel sur la santé mentale et le recours au service chez les jeunes adultes d'origine acadienne. Les retombées des résultats sur la formation des professionnels qui offrent un service de soins en santé mentale chez des francophones vivant en contexte minoritaire seront abordées.


Panel / Atelier

Les témoignages des jeunes adultes issus des CLOSM

  • Mot de clôture