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Informations générales

Événement : 83e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines

Description :

La proposition du colloque « Arts des mondes / mondes des arts : pluralité des objets, discours et pratiques dans la francophonie » part du constat que l’histoire de l’art et la muséologie restent encore bien souvent cloisonnées dans leurs propres frontières, non seulement théoriques, mais aussi linguistiques et territoriales. Pourtant, une observation des pratiques professionnelles semble indiquer à la fois des porosités et des impasses dans ces champs de recherche. Prenant appui, mais sans toutefois se limiter, sur l’approche sociologique d’Howard Becker et la perspective des Global Art Histories (dont une traduction convenable resterait à discuter), le colloque soulignera la nécessité de considérer non plus des mondes de l’art mais des mondes des arts. Il s’agira donc de rendre compte de l’ouverture des disciplines à de nouvelles aires géographiques et linguistiques, et à de nouvelles formes artistiques. Il paraît ainsi de plus en plus clairement que ces constructions théoriques doivent être interrogées, étudiées, analysées.

En insistant sur l’emploi du pluriel, ce colloque se veut un moment privilégié pour exposer la pluralité des approches et des perspectives, qu’elles soient transversales, interdisciplinaires, historiques, contemporaines ou créatives. De plus, le sous-titre « pluralité des objets, pratiques et discours dans la francophonie », se présente comme une proposition de réflexion triangulaire. Par exemple, comment nos objets, nos pratiques et nos discours s’articulent-ils selon l’angle d’analyse envisagé et la position du chercheur ou de l’artiste?

À ce titre, trois thématiques nous paraissent particulièrement révélatrices de la complexité des interactions envisageables : archive(s) et mémoire(s); espace(s) et temps; théorie(s) et pratique(s). Par leur construction binaire, celles-ci participeront à l’analyse proposée à l’occasion du colloque « Arts des mondes / mondes des arts ».

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Accueil et conférence d'ouverture

  • Mot de bienvenue
  • Mondialisation et multiplication des réseaux du monde de l'art contemporain
    Francine Couture (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Depuis vingt cinq ans, la cartographie du monde de l'art contemporain s'est transformée par la multiplication des centres artistiques situés dans diverses villes de la planète. Des réseaux de diffusion se sont multipliés, brouillant ainsi les frontières entre ce qui est convenu d'appeler le main stream de l'art contemporain et sa périphérie. Les études de Raymonde Moulin et d'Alain Quemin ont démontré que, malgré l'existence de ces réseaux favorables à l'élargissement multiculturelle de l'offre artistique, il s'est établi un réseau restreint de professionnels de la diffusion qui détiennent l'autorité de prescrire les traits de l'art contemporain international. Ou encore, que le centre du monde de l'art contemporain international se situe dans les pays occidentaux qui dominent cette scène depuis les débuts de la modernité. Sans remettre en question ces analyses qui révèlent un des aspects de la mondialisation de l'art contemporain, je propose qu'elles pourraient être complétées par une étude des expositions qui ont mis en place une réflexion critique sur les enjeux et les paradoxes de cette mondialisation. Cette analyse permettrait de rendre compte de la multiplication des réseaux configurant la cartographie du monde de l'art contemporain et des relations qu'ils ont établies avec des mondes de l'art locaux (nationaux ou régionaux). Ce qui permettrait de mieux comprendre les diverses facettes de la mondialisation de l'art contemporain ou les échanges culturels qu'elle a suscités.

  • Période de questions
  • Pause

Communications orales

Mythes, discours et silences : les mondes de l'art contemporain au Québec

  • L'art autochtone à l'aune du discours sur l'art dans les revues francophones au Canada : les cas de Sakahàn et de Beat Nation
    Édith-Anne Pageot (Université d’Ottawa)

    À l'issue de l'enquête menée en 1992 au Canada par le Groupe de travail sur les musées et les Premières nations, on recommandait le «partage des pouvoirs d'expositions» entre les autochtones et les allochtones. À cela s'ajoutaient la prise en charge par les autochtones de leur histoire au sein des institutions culturelles, leur participation accrue à l'interprétation de leurs cultures, un meilleur accès aux collections muséales et le rapatriement des objets et des restes humains. Les grandes expositions récentes consacrées à l'art autochtone contemporain, Sakahàn L'art indigène international (Musée des beaux-arts du Canada, 2013) et Beat Nation art, hip-hop et culture autochtone (organisée et mise en circulation par la Vancouver Art Gallery, 2013-2014) s'inscrivent dans le sillage de ces travaux et des orientations qui en découlent. Qu'en est-il de l'art autochtone dans l'histoire de l'art et la critique d'art? Quels sont les défis que pose l'intégration à l'historiographie? Ma communication vise à jeter des pistes de réflexion en se limitant à l'analyse des discours écrits, en français, dans des revues d'actualité en art contemporain et dans des revues scientifiques en histoire de l'art. À partir de l'analyse qualitative et quantitative de la réception critique réservée à Sakahàn et à Beat Nation, il s'agit de dégager des tendances actuelles sur les manières dont est intégré, ou non, l'art autochtone dans l'histoire et la critique d'art écrites d'expression française au Canada.

  • XYZ
    Marie-Josée Parent (DestiNATIONS : Carrefour International des Arts et Cultures des Peuples autochtones)

    Mon expérience comme directrice d'un centre d'artistes m'a permis de côtoyer un grand nombre d'artistes, de commissaires et d'acteurs du milieu de l'art contemporain au Québec. Si j'avais embrassé une carrière dans les arts avec l'espoir de voir le langage artistique agir comme catalyseur de réflexions philosophiques et sociales, mon expérience m'a amenée à réaliser que le milieu de l'art dominant que nous avons construit en occident favorise peu ces possibilités. Pour cette présentation, je dresserai un portrait des mythes de l'art contemporain exercés et perpétués dans le milieu de l'art contemporain que j'ai pu constater à travers mon expérience professionnelle. Je présenterai les différentes « histoires » enseignées aux artistes. Je soulignerai la religiosité qui en émane pour ensuite interroger la notion même de « monde » de l'art – ou des arts – et les préjugés et présupposés qu'un tel concept engendre. Je poursuivrai ma présentation en réfléchissant sur la spéculation associée à l'objet d'art, sur l'impact de l'élévation sociale de l'oeuvre d'art et de sa mythification pour terminer en confrontant les notions de culture, de communication et d'art afin de réfléchir au rôle de la culture comme liant identitaire en dehors d'un contexte socio-économique, surtout dans un contexte québécois où les cultures autochtones cherchent à redéfinir leur appartenance culturelle.

  • Période de questions
  • Dîner

Communications orales

Pratiques et trajectoires transversales : le commissariat en récits

  • Trajectoires croisées entre université et musée, culture visuelle et beaux-arts
    Anne-Marie Bouchard (Musée national des beaux-arts du Québec)

    Dans cette communication en forme de témoignage, il s'agira de poser un regard rétrospectif sur les mondes des arts entre lesquels j'ai eu l'occasion de naviguer, depuis ma formation universitaire en culture visuelle jusqu'à mon travail de commissaire et conservatrice dans un musée consacré aux beaux-arts; de la théorie de l'histoire de l'art à la pratique muséologique. Plus précisément, j'expliciterai les potentiels et contraintes à l'œuvre dans chacun de ces mondes à travers une série d'interrogations. Quels sont les vases communicants de l'histoire de l'art et de la muséologie? Quels sont les aspects de la formation académique en histoire de l'art qui préparent, ou ne préparent pas, à la carrière en musée? Quelles frontières limitent le passage de la recherche universitaire à l'exposition muséale? L'université et le musée consacrent-ils les mêmes objets culturels? Leurs modes de médiation privilégiés peuvent-ils coïncider?

  • Mémoires vives
    Michael Blum (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette présentation s'appliquera à définir les enjeux du travail de l'artiste lorsqu'il tente de relire l'histoire ou de bâtir des mémoires alternatives, notamment dans les contextes controversés de l'Europe actuelle où la gestion de la mémoire fait écho aux troubles de l'identité. Après avoir abordé quelques exemples tirés de sa pratique des quinze dernières années dans lesquels ces enjeux sont mis en œuvre, Blum envisagera le cas de son projet récent Notre histoire || Our History, présenté à l'automne 2014 à la Galerie de l'UQAM.

  • Période de questions
  • Pause

Communications orales

Dynamiques locales, discours mondiaux : le décentrement de l'art contemporain à travers les expositions

  • L'art contemporain de l'Inde et la diaspora indienne : négociation d'une double inclusion dans le réseau de l'art international
    Julie Alary Lavallée (UdeM - Université de Montréal)

    Cette communication s'inscrit dans le contexte d'une augmentation constante du nombre d'expositions collectives d'art contemporain de l'Inde présentées à travers le monde depuis 2005. Si cette réalité témoigne de l'inclusion récente de l'art non occidental dans les discours de l'histoire de l'art en Occident et de l'expansion des réseaux de diffusion artistique à l'échelle planétaire, elle met en évidence une dynamique transnationale complexe et peu étudiée entre l'Inde et sa communauté diasporique. Prenant en compte la reconnaissance récente de l'Inde vis-à-vis sa diaspora, depuis le tournant du 21e siècle plus précisément, nous traiterons de deux cas d'expositions où se côtoient la mère patrie et la communauté indienne établie à l'étranger. Edge of Desire: Recent Art in India (2005), la première manifestation majeure d'art contemporain de l'Inde présentée aux États-Unis, et Indian Highway (2012) présentée à Beijing, permettront de mettre en exergue certains enjeux majeurs - tant artistiques, sociaux, religieux que politiques – qui instaurent un va-et-vient entre dynamique locale et globale. Cet angle d'approche permettra également de traiter de la nécessité d'activer un cadre théorique pluridisciplinaire ainsi que de la place occupée par les études sur l'art de l'Asie du sud dans la francophonie.

  • Art contemporain arabe : pratiques et discours
    Mérièm Moulay (Université Jean Monnet Saint-Étienne)

    Il est difficile d'esquisser une tendance générale et précise de la nature des représentations construites en France des travaux d'artistes originaires du Monde Arabo-Musulman, dans le cadre d'expositions organisées depuis la fin des années 1990. Cependant, et malgré l'oscillation entre un discours qui catégorise et un autre qui tente de dépasser la notion d'identité culturelle, les dernières années se sont vues enrichies par les apports des outils théoriques des études postcoloniales, et une réelle volonté de mise en relation avec les enjeux politiques et socioculturels actuels.
    L'analyse comparative des expositions – notamment – J'ai deux amour et Les magiciens de la terre, constituera le premier moment de réflexion de la communication, et permettra ainsi d'appréhender comment et par quels discours les objets « Art Contemporain extra-occidental » et « Art Contemporain Arabe » ont progressivement été esquissés, construits puis dépassés en France, à partir des années 1990.
    Grâce à ce dépassement, plusieurs questions seront abordées dans un second temps de réflexion: celle des fonctions actuelles de l'art ; d'une écriture décentrée de l'histoire de l'art, au-delà des notions de frontière et de territoire ; sera enfin abordé l'enjeu de la représentation de l'altérité qui transparait à travers la question philosophique pronominale Je/Tu, et celle ontologique de l'Homme en tant qu'être au monde et aux autres, à la différence des autres.

  • Période de questions

Communications orales

Pratiques muséales et polysémie de l'objet : perceptions temporelles en contextes

  • Art contemporain et collections d'art ancien, le musée face au présent : étude du cas des arts « islamiques » au British Museum
    Monia Abdallah (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    En 1991, le British Museum organisait une exposition intitulée Collecting the 20th Century. L'objectif de cette exposition était de présenter les collections d'objets du 20e siècle du musée et d'expliquer la politique d'acquisition de cette institution, une politique d'acquisition qui concernait désormais aussi la catégorie générique « art contemporain ». Ainsi la collection d'« art contemporain du Moyen-Orient » du British Museum était-elle perçue alors comme le prolongement de l'art islamique historique. Comme tel, des œuvres de cette collection d'art contemporain étaient destinées à être exposées dans les salles consacrées aux collections d'objets de l'art islamique historique. Dans le cadre de cette communication, je reviendrai dans un premier temps sur l'histoire des premières présentations d'œuvres contemporaines aux côtés d'œuvres d'art ancien dans les musées. Puis, dans un deuxième temps, je prendrai comme cas d'étude les collections du British Musuem afin de tenter de répondre à cette interrogation : ces pratiques muséales de plus en plus fréquentes d'introduction d'œuvres contemporaines aux côtés d'art ancien traduisent-elles une transformation dans les « mondes des arts » induite par les Global Art Histories?

  • De l'objet « authentique » à l'« objet-idée » : les collections du Musée national du Mali
    Amine Bastos (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le musée est souvent considéré comme une institution dont le rôle fondamental est de préserver et diffuser le patrimoine. Toutefois, le statut du musée au Mali, et ailleurs sur le continent africain, devient plus complexe par son histoire coloniale et les problématiques identitaires dérivées de celle-ci.

    Lors d'une rencontre à Bamako avec Samuel Sidibé, directeur du Musée national du Mali (MnM), ce dernier affirmait qu'à la période coloniale, le principe de base d'entrée au musée était l'« authenticité » des objets. Après l'Indépendance (1960), des journées d'études sur les Musées au Mali (1976) remettent alors en question la notion de patrimoine au sein du musée, et préconisent une plus grande inclusion des divers pans de la culture malienne, notamment par l'acquisition et la présentation d'objets liés à l'artisanat, à la musique et au textile.

    Ainsi, à travers l'étude du cas malien, je m'intéresserai à la signification que revêtent les objets de musées africains dans un contexte post-colonial, ainsi qu'au discours qui les accompagne. Nous remarquerons alors la transition d'un objetauthentiqueà unobjet-idée, servant plutôt à poser un questionnement socio-culturel dans la conscience du public.

    Après un bref historique du MnM, j'examinerai cette transition de signification des objets dans le musée colonial puis dans le musée national post-colonial, pour envisager la façon dont la signification accordée aux objets exposés est intimement liée au contexte historique et politique du pays.

  • Période de questions

Cocktail

5 à 7 au Musée régional de Rimouski avec une présentation de Mme Francine Périnet, directrice du Musée, et de son équipe

Communications orales

L'histoire de l'art entre enseignement universitaire et médiation muséale : pratiques et discours 

  • Entre le musée et l'université, l'histoire de l'art comme pratique éducative : témoignage
    Dominic Hardy (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Dominic Hardy reviendra sur le cheminement professionnel qui l'a mené à l'enseignement et la recherche en histoire de l'art du Québec et du Canada à l'UQAM en passant par une carrière en tant qu'éducateur dans trois musées canadiens de taille très différente. Que ce soit dans un petit musée d'art municipal (Art Gallery of Peterborough), ou dans des grands musées (Musée des beaux-arts du Canada et Musée des beaux-arts de Montréal), la position de l'institution dans des réseaux locaux, nationaux et internationaux rend souvent très complexe sa négociation entre ces différents « mondes » à partir desquels il doit fabriquer une identité plurielle – à l'image, peut-être, des identités plurielles que peuvent lui présenter ses publics, qu'il s'agisse de communautés culturelles ou même de la pluralité présentée par une seul visiteur... C'est donc à partir d'une réflexion sur l'insertion de la communauté dans le musée, et vice-versa, par l'action culturelle et éducative qu'on tentera de tirer des orientations sur les effets culturels récupérés et produits par l'enseignement de l'histoire de l'art dans l'université.

  • Entre localité et mondialisation en Afrique du Sud : décoloniser l'enseignement de l'histoire de l'art
    Claudia Marion Stemberger (Université McGill)

    Est-ce que la chimère de l'expression «art gone global» et la chimère de la dissolution des frontières des états nationaux masquent l'intégration de l'enseignement supérieur à la politique nationale et linguistique? Dans les faits, il n'existe pas de Ministère de l'Enseignement Supérieur Global.

    Ma recherche porte sur le contexte de l'Afrique du Sud. Au regard de la tradition des discours d'outre-mer et du continent d'Afrique, j'interrogerai notamment «la tradition des emprunts sélectifs» (Peter Kallaway 2002) dans l'enseignement supérieur en Afrique du Sud. En appliquant cette tradition à la discipline de l'histoire de l'art, je m'intéresserai aux insinuations locales spécifiques.

    Aux vues de l'institutionnalisation récente du « global turn » en histoire de l'art, ma recherche questionnera ce qu'implique de faire des Global Art Histories. À cet égard, je souhaite souligner le paradoxe d'établir un programme global qui, en réalité, est lié à des institutions nationales de l‘enseignement supérieur. Même si ce paradoxe n'est pas unique à l'Afrique du Sud, qu'en est-il pour le contexte de ce pays qui reconfigure l'intraductibilité éventuelle des discours? Comment situer la pédagogie des Global Art Histories avec un savoir des particularités discursives et la pluralité de ces cadres institutionnels dans les contextes nationaux et linguistiques? Comment décoloniser l'enseignement de l'histoire de l'art de façon critique, à travers le réexamen de la localité et de la mondialisation?

  • Période de questions
  • Pause


Panel / Atelier

Atelier de réflexion