En vertu d’un programme de recherche mis en place il y a une dizaine d’années et effectué en collaboration entre des chercheurs français et québécois dans le cadre du réseau ÉcoBIM, un nombre important de marqueurs de santé ont été validés chez la moule bleue (Mytilus edulis). Le choix de l’espèce repose sur sa large distribution, de l’océan Arctique à l’océan Antarctique. Les travaux ont permis de déterminer une panoplie d’événements cellulaires et moléculaires significatifs des atteintes à la santé de cet organisme et au bon fonctionnement des systèmes endocrinien, immunitaire et reproducteur. Une batterie d’essais biochimiques, cellulaires et génomiques permettent de mesurer ces événements ou biomarqueurs. Des méthodes d’analyse chimique ont aussi été développées pour l’examen des tissus de ces organismes de même que des habitats concernés. Une étude de la sensibilité des marqueurs a aussi été effectuée pendant plusieurs années, tant en France qu’au Québec, avec des expositions in vitro ainsi qu’in vivo à des toxiques de diverses classes chimiques (métaux, HAP, organochlorés, organobromés, nanoparticules, etc.). La validation finale des marqueurs regroupés dans une batterie en trois volets (descriptive, évaluative et mécanistique) a été effectuée grâce à un programme international de recherche (IPOC) financé par le CRSNG au Canada, l’ANR en France de même que par l’Institut polaire français Paul-Émile Victor. Le programme a consisté à éprouver la batterie de marqueurs sur des moules de divers sites de l’Atlantique, de l’Arctique et de l’Antarctique. La sensibilité à des toxiques et l’impact de changements climatiques étaient des paramètres étudiés.
Durant le colloque, les résultats de ces dix années de coopération internationale seront présentés par une série de conférences et d’affiches. Ces travaux, sur une espèce sentinelle largement distribuée en milieu océanique, permettent de se doter d’outils d’évaluation applicable à l’Europe, aux Amériques, à l’Afrique et aux deux pôles.