Le Nord est l’objet de changements globaux cumulatifs sans précédent imputables à la hausse de la température de l’air, à l’augmentation des précipitations et à l’accroissement de la pression anthropique entraînant des transformations significatives des géoécosystèmes. Il existe une grande hétérogénéité spatiale, tant dans la vitesse et la magnitude de ces changements environnementaux que dans la réponse des géosystèmes et des organismes vivants. Du fait d’interactions biotiques et abiotiques parfois complexes, notre capacité de compréhension et de prédiction est très restreinte. Cela dépend étroitement de la qualité des données pouvant alimenter nos outils de modélisation, qui utilisent le plus souvent des observations récoltées sur seulement quelques sites. Les études multisites et pluridisciplinaires sont relativement rares, mais permettent généralement de faire des avancées considérables dans notre compréhension des systèmes naturels. Dans ce contexte, un suivi scientifique coordonné à grande échelle permettra entre autres d’inférer, à partir du climat actuel, les conditions environnementales futures à des latitudes plus élevées. Cette approche peut faciliter la mise en place de mesures d’adaptation visant à réduire les répercussions négatives des changements environnementaux. La valorisation, la mise en commun et la standardisation des données environnementales provenant de plusieurs sources ou partenaires sont indispensables pour la réussite d’un tel projet. Nous souhaitons consolider les discussions et les collaborations amorcées dans le cadre de projets intégrateurs de suivis environnementaux au Québec, ainsi que mettre en place une stratégie de partage des données. La 83e édition du Congrès de l’Acfas représente le contexte idéal pour faire rayonner l’expertise québécoise francophone « hors des sentiers battus », dans ce cas dans le domaine des sciences environnementales nordiques.
Le mardi 26 mai 2015