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Informations générales

Événement : 82e congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Enjeux de la recherche

Description :

La créativité dynamise et diversifie les recherches et les pratiques sociales. Elle revêt des enjeux aussi individuels que collectifs. Au plan théorique, elle amène à voir dans quelle mesure la production d’un savoir peut déconstruire les discours dominants dans lesquels les corps et les conduites se forment et se gouvernent. Questionner ainsi les limites du savoir problématise les zones de convergence disciplinaires et permet de créer un contre-discours productif sur la créativité. Au plan éthique, encourager la créativité et aider à dégager des pratiques de subversion corporelle et d’improvisation comporte non seulement des enjeux de décloisonnement disciplinaire et de partage de savoirs expérientiels, mais cet incitatif à défier les catégories normatives et en sortir contribue aussi à changer la dynamique sociétale. Chercher à re-signifier en théorie comme en pratique le pouvoir des normes, à altérer et éviter leur réification ainsi qu’à enjoindre la communauté de recherche à la pratique de la créativité, contribuera à proposer d’autres pratiques de subversion - identitaire, corporelle, morale, etc. -, de re-subjectivation et de personnalisation des styles d’existence. Poser ainsi à nouveaux frais la question de la créativité en recherche et en pratique sera l’occasion de dévoiler d’autres enjeux individuels et collectifs : la redécouverte de l’épistémologie des savoirs situés et l’urgence d’un travail individuel et collectif d’objectivation des biais de théorisation dans la recherche et de généralisation dans la pratique (communautaire, interventionniste, etc.); la convergence de l’éthique et du politique dans les pratiques discursives, les discours dominants et les actes individuels subversifs qui y sont irréductiblement liés; la mobilisation inter-milieux des résultats et expériences de la créativité, dont la diversité expérientielle constitue une réponse individuelle et collective à l’uniformisation et à la fragilisation de la condition humaine. Nous verrons ensemble dans quelle mesure la créativité dans la recherche et la pratique peut doublement aider certaines populations vulnérables.

Dates :
Responsable :

Programme

Communications orales

Accueil et ouverture

  • Mot de bienvenue

Communications orales

Histoire et philosophie de la créativité

  • De l'ordre immanent « Relaxe » comme force auto-créative lors d'une Chute
    Louise Boisclair (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    En état d'alerte, la demi-seconde manquante (Libet), qui nous échappe en simplifiant notre existence, fait l'objet d'une magnification perceptuelle. Grâce à l'ordre immanent « Relaxe », une chute sur la chaussée non seulement ne cause aucune blessure, mais culmine dans une chaîne événementielle de micro-moments. Les forces interfèrent jusqu'à cette tendance créative issue d'une pratique du tai chi l'emporte.

    À partir du récit à la première personne, l'expérience recèle une source féconde d'analyse conceptuelle (Whitehead, 1927, 17), un processus créatif qui s'apparente au « sentir et penser autrement » de Nietzsche (Deleuze, 1962, 113). Le corps vivant, en état d'alerte de conscience modifiée, révèle des capacités singulières d'être affecté et d'affecter (Spinoza), des forces actives et réactives (Nietzsche, Deleuze, Massumi) qui accaparent la perception et orientent l'activité auto-productrice de soi. Cette reconnaissance directe repose, selon Whitehead (1927), sur l'immédiateté présentationnelle (presentational immediacy) et l'efficience causale (causal efficacy) en interpénétration. Comment le corps importe-t-il de la matrice expérientielle (Stern, 2004) des forces virtuelles créatives pour résoudre la situation choc? Après avoir défini l'événement et l'affect, nous analyserons les temps énonciatifs, puis en synthétiserons les références symboliques.

  • Une philosophie critique appliquée au champ pénitentiaire
    Olivier Razac (ÉNAP - École nationale d'administration publique)

    Il s'agirait de rendre compte des conditions et des effets d'une pratique de recherche et
    d'enseignement dans le cadre d'une école de formation professionnelle, en l'occurrence l'École
    nationale d'administration pénitentiaire française.
    Tout d'abord, cette situation implique de connecter une démarche philosophique avec ce qui se
    présente immédiatement comme non­philosophique. De fait, il n'est pas pertinent de faire de
    l'histoire de la philosophie avec des professionnels pénitentiaire. Au contraire, il faut s'approcher
    des pratiques telles qu'elles sont mises en œuvre et pensées par les professionnels eux­mêmes.
    Ensuite, il faut faire de la philosophie, c'est­à­dire proposer une analyse critique des formes de
    « logos » qui structurent la situation. Ainsi, une analyse des rationalités pénales permet de saisir
    que le problème posé par les pratiques pénitentiaires aujourd'hui est d'abord celui de l'éclectisme
    des logiques sur lesquelles elles reposent. De ce fait, d'un côté, tous les acteurs qui mettent en
    œuvre un tel éclectisme se trouvent dans une grande fragilité théorique, éthique et politique. Mais,
    d'un autre côté, cet éclectisme permet une grande solidité du système basée sur un arbitraire
    typiquement postmoderne : la capacité à se légitimer selon des régimes discursifs très hétérogènes
    sans être jamais confronté aux exigences positives d'une rationalité précise.

  • Discussion
  • Pause

Communications orales

Entre économie et résistance: la créativité à l'épreuve des dispositifs

  • Le sujet de la norme ou la guerre permanente. Une économie de la peur à l'époque électronique
    Salim Mokaddem

    Nous voudrions montrer comment les passages des sociétés de la loi aux sociétés des normes s'accompagnent d'une mutation anthropologique et d'une nouvelle distribution du symbolique et de l'énonciatif. En ce sens, nous nous attacherons à montrer la prégnance du modèle militaire jusques dans les pratiques les plus anodines visant à déposséder le corps d'une assignation propre pour le rendre disponible pour les flux et les mouvements les plus inédits de valeurs afin de disjoindre moralité et État, dans le but de produire des « sujets » moraux, économiques, politiques, pulsionnels, qui feront l'économie de l'appareil juridico-administratif et éthique du droit positif et, ceci, afin de redisposer de figures d'autorité passant par une gestion experte et technique « naturelle ». Ces configurations d'autorité se passent de raisons de punir, d'éduquer, de moraliser au nom d'une vérité indissociable de son instruction par des experts investis d'une tâche nouvelle : transformer la culpabilité en maladie, la déviance en demande de soins, la citoyenneté inclusive en pratiques de conformisme à des normes introjectées et produites par le « sujet », et, du coup, élevés au rang de techniques de gouvernement de soi, dans un cadre ininterrompu de surveillance permanente et continue. Nous étudierons alors les nouvelles figures des contraintes de soi et de l'autre par lesquelles, aujourd'hui, le sens se déshistoricise et le monde se désubstantialise, virtuellement et efficacement.

  • Créativité littéraire, parcours numériques et résistance
    Marcello Vitali-Rosati (UdeM - Université de Montréal)

    Nous vivons désormais dans un espace numérique. Nos actions se déploient dans cet espace qui est structuré et agencé par un ensemble complexe de dispositifs - algorithmes, plateformes, bases de données etc. - qui semblent souvent nous imposer des comportements et même des valeurs.
    Les moteurs de recherche déterminent la hiérarchie des contenus, leur visibilité, leurs relations, les réseaux sociaux agencent et caractérisent les rapports entre les individus et les communautés, les plateformes commerciales mettent en place de nouveaux modèles de distribution et de consommation, de grosses entreprises accumulent les traces laissées par les utilisateurs pour en prévoir et en orienter les comportements. Est-il possible de se ré-approprier cet espace, d'en être les acteurs, les protagonistes ? Pour répondre à cette question, il est nécessaire d'analyser notre façon de nous déplacer dans l'environnement numérique, de le parcourir, de l'habiter. Certaines formes de création numérique - en particulier des expériences littéraires - peuvent être interprétées comme des dispositifs normatifs d'agencement de l'espace numérique : des parcours, des dérives, des déambulations qui se présentent comme des modèles de résistance face à l'instauration de pouvoirs centraux qui contrôleraient nos vies numériques.

  • Création et immersion dans les dispositifs fictionnels et virtuels
    Bernard Guelton (Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1))

    À venir

  • Discussion
  • Dîner

Communications orales

Psychologies militantes, créativités cliniques et théoriques: enjeux trans'identitaires

  • Psychologies militantes : invention de catégories et politiques de l'identité
    Thamy AYOUCH, Julie Mazaleigue (Université de Picardie)

    De la sociologie de la déviance aux études genre et queer, on sait les effets politiques et sociaux négatifs que peuvent avoir les catégories inventées par les discours scientifiques, en particulier ceux des sciences de l'homme : renforcement des dominations, stigmatisation, exclusion. Si les catégorisations peuvent générer ces effets, c'est qu'elles mènent à inventer de nouveaux types de personnes, à modifier les modalités de perception d'eux-mêmes des individus et par là leurs possibilités d'action. Il y a donc un contrepoint positif à leurs implication négatives : l'invention de concepts alternatifs par les discours et les pratiques résistants rend possible des politiques de l'identité émancipatrices qui se diffusent dans les savoirs dominants, mais génèrent à leur tour des effets de disqualification au sein des « minorités ». Nous approfondirons ces relations entre catégorisations et émancipations à travers l'analyse de cas concrets tirés de l'histoire des homosexualités au XIXème et XXème siècle dans leurs liens avec les psychologies sexuelles institutionnalisées (sexologie, psychologie, psychanalyse) : l'invention du concept d'uranisme par le militant allemand Ulrichs entre 1860 et 1870, de nouveaux modèles identitaires masculins chez Symonds en Angleterre et Raffalovich en France au tournant du XXème siècle, et de nouveaux styles d'identités dans les milieux et la littérature SM lesbiens et gais à partir des années 1970 en Amérique du Nord.

  • Psychanalyse et hétérotopies transidentitaires : créativités cliniques et théoriques
    Thamy Ayouch

    Qu'elles miment ou bouleversent la binarité de genre, les transidentités articulent des hétérotopies des modèles du féminin et du masculin. L'approche psychanalytique vise, elle aussi, dans son fonctionnement, une dimension hétérotopique : elle articule un paradoxal « savoir de l'inconscient », déconstruisant le savoir et ses catégories positives, et ne manque pas de questionner l'institution du genre. La définition des sexes s'avère problématique déjà chez Freud, et reste, par la suite, reliée à la norme à travers un système d'ouverture et de fermeture propre aux hétérotopies. Ce système se rigidifie toutefois dans certaines théorisations psychanalytiques des transidentités, qui les rapprochent de la psychose ou de la perversion, et les inscrivent dans un déni de la différence des sexes, perpétrant ainsi une préoccupante maltraitance clinique, théorique, et idéologique.

    L'approche psychanalytique peut-elle alors se départir de ces dogmatismes théoriques et recouvrer sa visée hétérotopique ? Comment accueillir, cliniquement, la créativité hétérotopique des transidentités, y faire écho par une créativité du/de la clinicienne, et une créativité de la théorisation, par delà la normativité sociale, culturelle et politique de la binarité des sexes ? Une psychanalyse hétérotopique n'est-elle pas nécessairement genrisée, gendered, foucaldienne, ouverte aux enjeux sociétaux et aux apports féconds des Gender and Queer Studies?

  • Discussion
  • Pause

Communications orales

La diversité d'implantation de la créativité: recherche et ateliers, musicothérapie et enseignement universitaire, employabilité et écosystémie

  • Corps violenté et créativité, corps créatif émergeant après la violence
    Myriam DUBÉ (UQAM - Université du Québec à Montréal), Celia Rojas-Viger (Association Canadienne de santé mentale), Susanne TANGUAY (CEAF)

    Notre communication documente comment le corps-fait-histoire, marqueur de l'itinéraire singulier personnel, reste suspendu lors de violences et peut arrêter, entre autres, sa médiation avec la société, et aussi avec lui-même. Notre analyse porte sur le corps individuel biopsychique, permettant par l'expérience la création du sens de soi; sur le corps social, bâti dans l'interrelation entre nature, culture et société; et sur le corps politique, produit du rapport individu-collectif. Des corps unis par les émotions. L'appel au corps-fait-histoire, quasi inerte par la violence, renferme des enjeux éthiques pour les chercheurs et les intervenants. L'un, lié à la dimension sémantique, cherche un langage qui explique la singularité des histoires et la complexité des blessures avec leurs significations. L'autre interpelle les positions institutionnelles où la gestion temps-espace s'impose pour parler ou garder silence. Le dernier, politique, interroge le sens commun capable d'entendre et d'apporter la parole sécurisante, en considérant l'indétermination de l'individu et son avenir collectif incertain. La société contemporaine avec ses valeurs individualiste, compétitive, performante, consumériste… délaisse la compassion pour la souffrance. Se sortir de la violence signifie donc envisager la capacité créatrice de tous les acteurs sociaux afin de parvenir à la conjurer en la transcendant.

  • Le rôle de la créativité en musicothérapie et dans le contexte de l'enseignement universitaire
    Connie Isenberg-Grzeda (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    À venir.

  • Agir sur les couleurs individuelles. Coconstruire avec ce que nous sommes.
    Valérie Larouche (MAP - Mères avec pouvoir Montréal)

    Accompagner des femmes cheffes de familles monoparentales mobilisées autour d'un projet de vie socioprofessionnel est une préoccupation actuelle incontournable. Par une approche écosystémique axée sur l'empowerment et l'approche participative, notre équipe use de créativité pour que des personnes fragilisées et provenant de milieu peu propice à l'épanouisse à fasse émerger leurs plus belles couleurs.

  • Discussion

Communications orales

La créativité à toute épreuve: pharmaceutique, critique et éthique

  • Politiques de la recherche ethnographique en entreprise
    Luca Paltrinieri (École normale supérieure de Paris)
  • Vulnérabilité des populations et diversité de la créativité: faire de sa vie une oeuvre d'art, pour qui et pourquoi?
    David Risse (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Comment faire de sa vie une œuvre d'art sans faire d'une vie précaire une vie infâme, selon les mots de Foucault? Cette question pose celle de savoir pour qui et pourquoi on le fait et on veut le faire. Elle implique aussi de nous demander dans quelle mesure la créativité peut constituer un sismographe de la diversité sociale, un instrument de mesure et de prise de conscience de l'étendue de la fragilité et de la vulnérabilité humaines. Ce sont là les grandes lignes desquelles nous proposons de partir une réflexion éthique, sociale et politique sur la créativité, pour contribuer à ce qu'elle devienne plus collective. Nous nous arrêterons sur certains enjeux individuels et sociaux qui touchent particulièrement les populations vulnérables et les personnes marginalisées.

  • L'éthique de la recherche sur la nouvelle législation du droit de mourir dans la dignité et les soins palliatifs
    Hélène Montreuil (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Le droit de mourir dans la dignité

    Le droit aux soins palliatifs

    Le caractère sacré de la vie

    Une recherche éthique sans passion est-elle possible sur ce sujet?

  • Discussion
  • Pause
  • Dîner

Panel / Atelier

Ateliers critiques et généalogie: des pratiques aux théories de la créativité

  • Discussion
  • Discussion
  • Synthèse
  • Mot de clôture

Cocktail

Cocktail de lancement:Smedslund K. et Risse D. (dir.), Responsabilités et violences envers les femmes, Sainte-Foy, Presses de l'Université du Québec, 2014.Présentation d'autres publications récentes. 

  • Mot de bienvenue
  • Plénière
  • Discussion
  • Pause