L’élaboration des politiques scientifiques nationales (ou stratégies de recherche et d’innovation) offre aux sociétés, ou, du moins, à leurs représentants, l’occasion de faire des choix quant aux domaines de recherche et projets scientifiques qui seront soutenus par les institutions et les fonds publics. Des finalités et des idéaux variés tels que le soutien au développement économique, l’accroissement des connaissances fondamentales et la recherche de solutions à des problèmes concrets pourront être soit privilégiés, soit abandonnés, tout comme des disciplines ou des secteurs de la recherche (recherche universitaire, recherche par les organismes gouvernementaux, recherche dans les entreprises, etc.). De la même façon, les politiques scientifiques peuvent conduire un État à encourager ou à délaisser certaines formes d’interactions entre le monde scientifique et le reste de la société, ainsi que certaines valeurs collectives propres au monde scientifique (libre accès aux publications, responsabilité sociale et environnementale des universités, économie du savoir, etc.).
Au moment où les choix du gouvernement fédéral canadien en matière de recherche et d’innovation suscitent des controverses à l’échelle du pays et où le Québec se dote finalement d’une Politique nationale de la recherche et de l’innovation (PNRI), il paraît essentiel de réfléchir aux processus d’élaboration et de réception des politiques scientifiques québécoise et canadienne, de mettre en évidence les choix qui ont été faits, d’anticiper leurs conséquences possibles et d’explorer les possibilités pour l’avenir. En particulier, il nous semble essentiel de comprendre comment impliquer davantage les chercheurs et les autres citoyens dans les réflexions préalables à ces politiques scientifiques et dans leur évaluation.
Les différentes communications et tables rondes proposées par ce colloque, parrainé par l’Association science et bien commun ainsi que la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université, visent à parcourir cette thématique et à déboucher sur des propositions d’action destinées à rendre nos politiques scientifiques plus démocratiques et équitables. Ces propositions seront formulées collectivement dans les deux ateliers de l’après-midi et diffusées ensuite dans le site de l’Association science et bien commun (http://scienceetbiencommun.org).
Finalement, l’Association science et bien commun proposera un portrait de ses réalisations et projets en cours au cours de la synthèse du colloque, ouverte au grand public.