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Informations générales

Événement : 82e congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Enjeux de la recherche

Description :

Depuis la fin des années 1980, la marginalité et les exclusions sociales se sont aggravées et diversifiées. Les situations d’itinérance en sont un symptôme patent. Ce phénomène jadis caractéristique des grandes villes centrales est désormais visible dans les municipalités régionales et de moyenne envergure. Autrefois, l’itinérant était un homme adulte, blanc, alcoolique ou toxicomane. Aujourd’hui, ce sont aussi des femmes, des LGBT, des jeunes, des familles, des personnes âgées, des immigrants ou des autochtones. L’évolution sociale et politique de même que les problèmes individuels s’entrelacent pour créer de nouvelles conditions de décrochage. La reconfiguration de la famille, l’éclatement des communautés, les exigences inédites du marché de l’emploi, les nouvelles politiques de gestion des espaces urbains et la rationalisation des services publics haussent les difficultés de franchissement des étapes de vie, des deuils ou les difficultés de vivre avec des différences identitaires, des dépendances, des troubles cognitifs ou de démence, des problèmes mentaux ou des déficiences intellectuelles. Ces éléments interagissent et complexifient le phénomène de l’insertion-marginalité, qui peut prendre diverses formes. Ce sont de nouvelles déviances que prennent en charge, parfois simultanément ou tour à tour, plusieurs secteurs d’intervention tels que la santé, la psychiatrie, les services sociaux ou la sécurité publique. Ces manifestations inédites appellent une nouvelle appréhension.

Ces questions sont au cœur des préoccupations des chercheurs et organismes membres et partenaires du Centre de recherche de Montréal sur les discriminations, les inégalités sociales et les pratiques alternatives de citoyenneté (CREMIS) et de son équipe Pratiques de participation citoyenne dans la recherche et l’action sur les inégalités sociales (PRAXCIT). Ce colloque réunit plusieurs d’entre eux ainsi que d’autres universitaires et militants sociaux qui partagent ces questions. Ils apporteront leur contribution à la diffusion et à la mise en discussion des connaissances sur le recadrage de la recherche et de l’intervention sociale que leurs recherches ont mis en lumière. Ils présenteront des communications alimentées par leurs travaux récents menés auprès ou avec des populations marginalisées. Ils dévoileront leurs résultats et présenteront les différents dispositifs participatifs adoptés afin d’élucider la complexité des représentations sociales à la source des normes, activités et décisions des acteurs engagés dans la construction de ces nouvelles marges sociales.

Date :
Responsables :
  • Jean Gagné (TÉLUQ - Université du Québec)
  • Mario Poirier (TÉLUQ - Université du Québec)

Programme

Communications orales

Accueil


Communications orales

La personne marginale comme sujet de recherche, comme personne et comme citoyenne

Présidence : Geneviève Mcclure (Équipe PRAXCIT - CREMIS)
  • Mot de bienvenue
    Jean Gagné (TÉLUQ - Université du Québec)
  • Chercher ensemble : l'incidence du croisement des savoirs sur les résultats
    Jean-François René (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette communication se penchera sur la participation des personnes pauvres, exclues et marginalisées à des processus de recherche. Prenant appui sur une évaluation participative réalisée avec le mouvement ATD Quart-Monde, elle s'intéressera plus spécifiquement à la transformation du rôle tant des personnes vivant la pauvreté ou l'exclusion, que des chercheurs universitaires. Dans une recherche qualitative classique, le sujet est sollicité pour un court laps de temps afin de partager son savoir, contribuant ainsi à la compréhension du problème ou phénomène étudié. Tant au moment de la collecte de données, que de l'analyse, c'est le chercheur qui balise le travail scientifique. Mais qu'arrive-t-il lorsque les différents moments de la recherche sont le fait d'une équipe mixte, constituée de chercheurs universitaires et de personnes vivant la situation étudiée ? Par exemple, lors de la collecte de données, qu'est-ce qu'un travail en dyade, chercheur/participant, engendre comme effet sur une entrevue de groupe ? De même, quel est l'impact de la présence de participants, au moment de l'analyse du matériau, sur la compréhension des expériences et des perceptions émises dans les entrevues. Dès lors, l'on peut s'interroger sur ce que ce rapport a comme impact sur les résultats de la recherche. A priori, chercher ensemble peut être vu comme un apport au plan de la connaissance. Il nous apparait important de réfléchir à cet apport, sans en négliger les limites éventuelles.

  • Entre la marge et le centre : le fou en trois figures du « sujet »
    Michèle Clément (CSSS - Centre de santé et des services sociaux de la Vieille-Capitale)

    Dans cette communication je me propose de dégager trois grandes figures du « sujet » dans le champ de la santé mentale soit: 1) le « sujet » en tant qu'individu autoréflexif et auto-fondé cherchant en lui-même le sens de son expérience; 2) le « sujet » tel que le font advenir les politiques publiques : la personne utilisatrice de services et, enfin; 3) le « sujet » politique, celui qui s'engage dans un projet de transformation du monde commun. Plus spécifiquement, il s'agira de montrer comment ces trois figures du sujet, non exclusives les unes aux autres, travaillent la marge et le centre en s'appuyant sur des modalités différentes de participation (entraide, participation publique, action politique).

  • Épreuves de la marginalité : développement du pouvoir d'agir en situation de migration clandestine
    Mike Gadras (Université Paris-Nord (Paris 13)), Jerôme Mbiatong (Université Paris-Est Marne-la-Vallée)

    On peut remarquer que la recherche sur la marginalité et l'exclusion depuis une trentaine d'années s'est peu souvent fondée sur le sens que les sujets donnent à leur vécu. Les publics sont décrits comme des « êtres sans ». Cela exprime une difficulté à se voir comme « l ‘autre d'un autre » (Tevanian, 2008), et le caractère irréductible du corps comme modalité radicale d'action en proie à la pitié et l'obligation d'assistance.

    Le cas des migrants clandestins du collectif Sorins[1], « sans-papiers » auprès duquel s'élabore cette recherche est très éloquent à ce sujet. En dépit des apports des recherches en sciences humaines et sociales, il reste difficile de saisir la manière dont le sujet comprend, interprète et vit les épreuves (Martuccelli, 2006). Notre approche vise à comprendre le sujet anthropologique à partir de son vécu subjectif. Cette communication construite à partir d'une méthodologie de recherche participative permet d'examiner le processus permanent alimenté par l'activité humaine, l'expérience qui en émane (Dewey, 2003) et d'explorer comment le pouvoir d'agir émerge de ces situations.

    Faisons l'hypothèse que la marginalité peut être source de développement du pouvoir d'agir des personnes. Et, que de nouvelles formes de manifestations de l'existence s'y inventent. Notre recherche vise à produire une connaissance de l'individu dans les processus qui ont conduits à son exclusion ainsi qu'à la manière dont émerge le « sujet politique » dans ces contextes.

    [1]Montreuil, France

  • Pause

Communications orales

Nouvelles marginalités ou nouveaux regards sur celles-ci?

Présidence : Geneviève Mcclure (Équipe PRAXCIT - CREMIS)
  • Quand devenir parent est synonyme d'exclusion de soi : récits de jeunes en difficulté
    Caroline Baret (UQAM - Université du Québec à Montréal), Sophie GILBERT (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    À Montréal, des milliers de jeunes en difficulté que l'on nomme parfois « jeunes de la rue » vivent dans une situation de très grande précarité (toxicomanie, violence et désinscription sociale). On estime que le tiers d'entre eux ont des enfants (Roy et al., 2005). Au-delà de la transition normale à la parentalité qui engage le jeune parent dans un remaniement identitaire, familial et social, ces jeunes font face à des enjeux spécifiques reliés à leur situation actuelle et à une histoire familiale antérieure tourmentée.

    Notre recherche interroge la manière dont le système familial de ces jeunes parents s'est réaménagé au moment de la grossesse et lors des premières années de vie de l'enfant. En particulier, les modalités de la permutation des places généalogiques et de la parentalisation sont étudiées pour chaque jeune considéré individuellement, dans son rapport à l'enfant et à l'autre parent, puis dans son lien à la génération précédente et aux institutions sociales (incluant la DPJ).

    Par une analyse qualitative descriptive et conceptualisante (Paillé et Mucchielli, 2012) d'entretiens semi-directifs menés auprès de 12 jeunes parents (2 entretiens par participant), nos résultats dévoilent un désir de protection de leur enfant répondant à des craintes issues de leurs propres histoires. Ainsi, nous exposerons le paradoxe entre la responsabilisation parentale explicite et l'abandon de ses fonctions par un processus d'auto-exclusion, en laissant la place au discours des jeunes rencontrés.

  • L'intersection de l'itinérance et du vieillissement : questions de recherche et enjeux de politique publique
    Rachel BARKEN (McMaster University), Amanda Grenier (McMaster University), Lavoie JEAN-PIERRE (Université McGill), Georges OHANA (Od Brewery Mission , Montréal), David ROTHWELL (Université McGill), Tamara SUSSMAN (Université McGill)

    Tant la recherche que les politiques publiques ont négligé l'enjeu de l'itinérance à un âge avancé. Les études sur la prévalence de l'itinérance sont peu nombreuses et parfois anciennes, notamment en ce qui concerne le Québec. À la suite d'une recension d'écrits et de rencontres avec des acteurs du domaine de l'itinérance, nous présenterons dans cette communication nos principales observations de même que certains enjeux qui nécessitent une attention particulière, tant des chercheurs que des planificateurs. Le dénombrement des personnes âgées itinérantes et leurs trajectoires constituent un premier enjeu. On peut observer que certaines personnes âgées sont itinérantes depuis fort longtemps – des personnes itinérantes qui ont vieilli – alors que d'autres, surtout des femmes, deviennent itinérantes à un âge avancé. Les personnes itinérantes âgées présenteraient un profil de santé comparable aux personnes ayant 20 ans de plus qu'elles. On ne connaît que très peu leurs besoins de santé, l'interaction entre ces problèmes et la capacité du système de santé de répondre à ces besoins. La tranche des 50-59 ans nous est apparue en situation particulièrement précaire.

  • Visions contrastées de l'intégration sociale : stratégies gouvernementales et initiatives du terrain
    Marie-Laurence Poirel (UdeM - Université de Montréal), Benjamin WEISS (UdeM - Université de Montréal)

    L'importance de contrer l'exclusion sociale et de soutenir l'intégration des personnes vivant avec des problèmes de santé mentale semble faire consensus dans la société québécoise contemporaine. On constate par ailleurs dans les milieux de pratique en santé mentale, chez les personnes concernées comme chez les intervenants et les gestionnaires, une large pluralité dans les représentations et les conceptions de l'intégration sans que cette pluralité soit toujours bien identifiée et reconnue. Cette situation pourrait contribuer à compliquer les démarches concrètes d'intégration des personnes. Une recherche en cours poursuivie au Québec dans le cadre du programme des Actions concertées sur la pauvreté et l'exclusion sociale s'intéresse à la construction de la notion d'intégration sociale et part, entre autres, de ce type de questionnement. La communication proposée porte sur un volet de cette recherche qui vise à documenter un projet pilote régional de soutien à l'intégration mis en place à partir d'une conception large et plurielle de l'intégration. Le propos de cette communication est double. Il s'agit de faire ressortir les objectifs et les facteurs facilitants de ce projet pilote pour soutenir les démarches d'intégration individuelles, d'une part, et, d'autre part, d'établir des liens avec les programmes gouvernementaux de soutien à l'intégration actuels au Québec.

  • Avoir une vie normale : le souci de normalité à travers le récit de vie de participants au projet Chez soi, itinérance et santé mentale
    Pierre-Luc Lupien (Cégep de la Gaspésie et des Iles)

    Perçus trop souvent sous l'angle de leur étrangeté ou de leur pathologie, les récits de vie des participants du projet Chez soi nous permettent de saisir l'importance de l'enjeu de la normalité. Il est, pour eux, fortement associé aux problèmes de santé mentale . La perte des éléments considérés comme critères de vie normale est souvent synonyme de basculement dans la détresse et, à l'inverse, les retrouver de rétablissement. Cet enjeu de la « vie normale » traverse la logique même de la production des récits de vie. Cet exercice fut un moyen de renouer avec le « monde commun ». En tant qu'espace de dialogue, l'entretien semble avoir permis à certains participants de retrouver un sentiment de normalité et non plus uniquement d'être « itinérant » ou « malades mental ». Le récit aurait eu des propriétés quasi-thérapeutiques, étant pour certains l'occasion de « se normaliser » aux yeux d'autrui. Il semble être une façon pour les participants de combattre le stigma associé à la santé mentale et à l'itinérance. Plus qu'une manière de contrer le stigma, le discours des personnes apparaît aussi une forme de savoir, le savoir d'expérience, un savoir complémentaire aux autres formes de savoir (clinique et théorique). Il impose de prendre en compte la personne dans sa totalité, et non, comme un être segmenté en fonction des disciplines d'étude et des champs d'intervention. Il joue le rôle d'un garde-fou contre la réduction des personnes à leur « maladie » ou à leur « situation sociale».

  • Dîner

Communications orales

Recherche par et pour l'intervention

Présidence : Geneviève Mcclure (Équipe PRAXCIT - CREMIS)
  • Personnes âgées en situation d'itinérance : un programme de recherche en développement
    Jean Gagné (TÉLUQ - Université du Québec), Mario POIRIER (TÉLUQ - Université du Québec)

    Notre programme vise à mieux comprendre le phénomène de l'augmentation du contingent des personnes âgées en situation d'itinérance. Dans cette communication nous en présenterons d'abord la problématique, telle qu'alimentée par la littérature. Ensuite nous rendrons compte succinctement des données préliminaires tirés de notre enquête exploratoire auprès d'intervenants professionnels montréalais. En seconde partie nous présenterons notre stratégie d'approfondissement de cette recherche qui se décline en deux pans. L'un consistera en un protocole de recherche qualitative qui visera à trianguler les représentations sociale de la situation à l'étude selon les personnes touchées, des intervenants qui leurs sont dédiés et de la société comme institution. L'autre sera la mise sur pied d'un comité de suivi multipartite chargée de réagir aux données et analyses de l'équipe de recherche à plusieurs moments du processus. Le second pan La discussion portera sur le croisement de ces sources de connaissances, vues comme fournisseurs de données et ensuite reconnues comme coproductrices de la réalité sociale que nous voulons saisir.

  • Vieillir dans la rue, mieux comprendre l'itinérance et la très grande précarité des personnes de 55 ans et plus (PAS de la rue. Vieillir dans la rue, 2013)
    Robert Beaudry (Le PAS de la rue)

    Le PAS de la rue est une ressource qui vient en aide aux personnes de 55 ans et plus en situation d'itinérance, ou de grande précarité. En 2011, le PAS de la rue a entamé une recherche qualitative, avec l'appui du programme SIRA du Gouvernement du Québec, afin d'accroître la connaissance sur ce phénomène croissant de l'itinérance chez les personnes âgées.

    Les écrits de Sen et de Nussbaum en matière de « capabilités » ayant balisé les travaux de recherche, la parole de dizaines de personnes âgées sans-abris ou précaires, aura permis de dégager une série d'amalgames « corrosifs » alimentant la spirale de la précarité et de l'itinérance chez cette population. Parallèlement, une série de facteurs positifs sont mis en lumière, permettant de briser le cercle vicieux de la précarité et de l'itinérance.

    Enfin, la recherche lance des pistes d'intervention structurelles et pratiques en vue de prévenir le phénomène, et d'aider les personnes qui en vivent les difficultés. Offerte par un membre de l'équipe de la ressource, la présentation permettra de faire un tour d'horizon des résultats de cette recherche-action, de relier ces constats aux réalités vécues dans la pratique par les intervenants, de présenter les pistes de solution, tout en invitant les participants à échanger sur l'enjeu que constitue l'itinérance et la précarisation des personnes de 55 ans et plus.

  • Déficience intellectuelle et itinérance
    Sylvain Picard (CSSS Jeanne-Mance)

    Au Québec,le nombre de personnes présentant une déficience intellectuelle qui se retrouvent en situation d'itinérance est en hausse (Protecteur du citoyen, 2008). Nous présenterons une étude de Mercier et Picard (2011) sur les différentes interventions effectuées par le psychoéducateur de l'Équipe Itinérance au CSSS Jeanne-Mance auprès de 68 personnes âgées de 23 à 72 ans ayant des limitations intellectuelles vivant ou ayant vécu dans le milieu de l'itinérance. Une fois dans le milieu de l'itinérance, ces personnes peuvent être plus vulnérables à l'exploitation et aux abus en raison de leurs limites aux plans du jugement et de l'autonomie. Ainsi, elles risquent d'aggraver leurs problèmes initiaux et d'en développer de nouveaux tels que santé mentale, toxicomanie, prostitution, ou problème judiciaire. Suite à l'établissement d'une relation de confiance, un suivi psycho-éducatif jette les bases pour appliquer différentes approches et techniques d'intervention (rétablissement, autodétermination, réduction des méfaits) à l'intérieur d'un projet de vie. Résultats : Les personnes qui s'investissent dans un suivi psycho-éducatif et médical régulier, qui s'entourent d'un réseau social sain et qui participent à des activités structurées tendent à diminuer les facteurs de risque associés à leurs problématiques.

    En conclusion, cet exposé illustrera une étude de cas d'une femme de 40 ans présentant une déficience intellectuelle et de multiples problématiques ayant survécu à l'itinérance.

  • Femmes en situation d'itinérance, un phénomène caché mais en croissance à Montréal
    Marjolaine Despars (RAPSIM - Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal)

    Selon les données du service d'hébergement d'urgence compilé par la ville pour le comité de liaison en itinérance de la Montréal, il se trouve de plus en plus de femmes qui vivent en situation d'itinérance dans la métropole. Ces données issues de la fréquentation des refuges sont confirmées par les données compilées dans les rapports d'activités des ressources membres du Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal. Le RAPSIM regroupe une centaine d'organismes dont des centres de jour, des lieux d'hébergement, des logements, des services de sécurité alimentaire, d'accompagnement et de défense de droits etc. Une quinzaine de ceux-ci est dédié uniquement aux femmes en situation d'itinérance. Notre communication décrira le vécu cette population «cachée» mais néanmoins de plus en plus importante. Nous appuyant sur les observations des intervenantes de terrain et en prenant acte des politiques et des pratiques développées par les ressources publiques et communautaires nous proposerons une discussion sur la prévention et la réduction du phénomène.

  • Un processus de socialisation démocratique pour une éthique de la citoyenneté, du dialogue et de la compassion
    Isabelle HUDON (Université Laval), Mireille Tremblay (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Dans le cadre de deux recherches-action portant sur l'éducation à la citoyenneté démocratique (ECD), nous avons conçu une pratique de recherche émancipatoire axée sur l'appropriation et la promotion des droits des personnes, l'engagement citoyen et la socialisation politique. Nous présenterons les fondements, les objectifs et les enjeux de l'ECD, visant l'appropriation des droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, soit les droits civils, les droits sociaux, économiques et culturels, et finalement les droits politiques. Nous présenterons également le processus dialogique d'ECD et les différentes phases d'appropriation des droits, d'évaluation de la situation des personnes et d'élaboration des stratégies d'action pour l'exercice des droits. C'est par le biais de ce dialogue et la mise en commun des récits individuels que s'élaborent des significations partagées et que se développent des sentiments d'affiliation et d'appartenance qui soutiendront l'action individuelle ou collective. Il s'agit donc bien d'un processus de socialisation politique, qui prend en compte les «émotions démocratiques». Nos pratiques s'inscrivent dans le courant de la recherche émancipatoire axée sur un nouveau mode de production des savoirs et qui requiert la transformation des rapports entre les différents acteurs engagés dans une recherche qui sont en situation ou à risque de marginalisation, issus du milieu de l'intervention ou qui font de leurs recherches, un métier.

  • Pause

Panel / Atelier

Questions de citoyenneté

Présidence : Geneviève Mcclure (Équipe PRAXCIT - CREMIS)
Participant·e·s : Sylvia Bissonnette (Groupe de recherche et de formation sur la pauvreté au Québec), Marcel Blais (Mouvement des Personnes d'Abord de Drummondville), Gabrielle Major