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Informations générales

Événement : 82e congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Enjeux de la recherche

Description :

Ce 7e colloque organisé en partenariat avec l’Institut du Nouveau Monde (INM) propose d’approfondir la compréhension des tensions entre la participation et la démocratie en explorant trois thèmes de la pensée de Jacques T. Godbout : 1) les effets pervers de la participation en démocratie; 2) les relations entres les professionnels et les usagers; et 3) l’articulation entre la participation et l’innovation sociale. Ce colloque sera l’occasion de réfléchir à la pertinence de cette analyse pour le Québec en présence de l’auteur.

Il y a un peu plus de 30 ans, Jacques T. Godbout, présentait dans son livre La participation contre la démocratie un regard critique et lucide sur les tensions entre la démocratie représentative et les dispositifs de participation mis en place par les gouvernements pour légitimer leurs actions en instrumentalisant la parole des citoyens.

La démocratie des usagers poursuit cette réflexion et problématise les effets pervers de la participation des citoyens dans le contexte des sociétés libérales contemporaines. Il démontre que la relation expert-usager se substitue au lien politique dans les différents programmes et organismes de l’État. En faisant la promotion de la participation au sein de la relation professionnels-usagers, l’État affaiblit, voire évacue, la possibilité du jeu démocratique.

La participation n’a pas que des effets pervers. Jacques T. Godbout s’est également penché sur l’articulation entre la participation et l’innovation sociale. La participation permet-elle de développer une société innovante et comment?

Il s’agira, au cours de ce colloque, de réfléchir aux thèmes proposés par Godbout, de les confronter à des cas d’actualité et d’en comprendre la portée 30 ans plus tard...

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Ouverture


Communications orales

Atelier 1A : Arrangements et dérangements localisés

  • La coconstruction d'une politique publique comme moyen d'innovation en matière d'encadrement des événements touristiques du Vieux-Québec : une analyse à partir des travaux de Godbout
    Isabelle Marquis (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)

    Le Vieux-Québec se trouve à un point d'inflexion, à savoir que les choix qui seront faits maintiendront ou mettront en péril l'équilibre résidants-commerces-tourisme-événements. En réponse à cette situation, la notion d'innovation émerge et le meilleur moyen d'innover pour encadrer les événements touristiques est l'élaboration d'une politique publique. À partir des travaux de Godbout (1982) sur l'innovation et la participation, nous allons analyser une partie des résultats obtenus au groupe de travail sur l'acceptabilité sociale et au sondage mené auprès des citoyens et citoyennes du Vieux-Québec, collecte de données effectuées dans le cadre de notre thèse portant sur la coconstruction d'une politique publique comme levier à l'acceptabilité sociale des événements touristiques du Vieux-Québec. Plus précisément, nous reprendrons les trois conditions énoncées par l'auteur (Godbout, 1982) et les utiliser dans l'analyse des résultats obtenus. Nous dégagerons et expliquerons tout d'abord les conditions qui sont remplies et celles qui ne le sont pas, pour ensuite donner des pistes de solutions.

  • Maires et grands projets d'infrastructures : la légitimité représentative questionnée
    Myriam ARBOUR (UQAM - Université du Québec à Montréal), Stéphanie Yates (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les grands projets d'infrastructure sont souvent source de tension entre les citoyens, qu'on accuse souvent d'être atteints du syndrome « pas dans ma cours », et les élus locaux, pour qui les retombées économiques d'un projet priment parfois sur d'autres considérations, de nature sociale ou environnementale, par exemple. C...) els épisodes questionnent la légitimité représentative des élus, particulièrement lorsqu'ils semblent agir de connivence avec les promoteurs de projets. Les citoyens s'opposant aux projets voient eux aussi leur représentativité questionnée; il n'est d'ailleurs pas rare qu'en réaction à cette prise de parole citoyenne, de nouveaux groupes voient le jour afin d'apporter leur appui au projet, et ce au nom de la « majorité silencieuse ». Au final, la décision d'aller de l'avant ou non avec un projet dépend surtout de la légitimité accordée par les instances décisionnelles aux différents acteurs en présence. Or, plusieurs cas récents montrent qu'à cet égard, la légitimité représentative des élus ne fait pas le poids devant l'expression de la voix citoyenne. Nous étudions ces dynamiques à partir de deux projets d'infrastructure qui ont fait l'objet de controverse dans les municipalités québécoises où ils ont été présentés, soit un projet de parc éolien à St-Valentin, en Montérégie, et un projet d'agrandissement d'un site d'enfouissement sanitaire à Saint-Thomas, dans la région de Lanaudière.

  • Moins de liberté pour plus de démocratie : cadrer les dynamiques de participation dans les événements de cocréation
    Philippe GAUTHIER (UdeM - Université de Montréal), Sébastien Proulx (UdeM - Université de Montréal)

    Une des promesses de la participation citoyenne est d'assurer à tous, de l'expert au citoyen ordinaire, voix au chapitre dans la définition des équipements, institutions et principes qui constituent notre monde commun. Depuis quelques années, cette ambition démocratique nourrit de plus en plus d'activités visant à mobiliser la participation citoyenne dans des ateliers de co-création. Ces activités, forums ouverts, living labs, science shops, etc., adoptent des structures méthodologiques souples et peu formalisées, empruntant à l'approche design, de manière à réduire les entraves qui interfèrent avec l'intégration des usagers finaux dans les dispositifs de consultation traditionnels. Or, un examen critique préalable des dynamiques et des résultats de tels ateliers tend à montrer que le lien entre la liberté de parole que favorise l'exercice créatif, et la réalisation des ambitions démocratiques est moins univoque que l'on pourrait le croire.

    (...)

    Cette communication tentera de mettre en lumière comment une absence de contraintes pose un risque pour la participation démocratique et comment, au contraire, la mise en place d'un certain type de cadrage des discussions peut être à même de limiter les charges qui pèsent sur la participation des citoyens ordinaires dans des activités de co-création.

  • Pause
  • Discussion

Communications orales

Atelier 2A : Technologies, techniques et participation

  • « À haute voix », quand les citoyens rencontrent les citoyens : un exercice de consultation métropolitaine « hors les murs »

    Cette communication vise à présenter une démarche originale et innovante de consultation citoyenne, « A Haute Voix », organisée en 2010 par le Conseil de Développement Durable (C2D), l'assemblée citoyenne de la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB), dont l'objectif était de redonner la parole aux publics considérés comme « sans voix » ou « profanes ». S'inscrivant dans la démarche prospective « Bordeaux métropole 3.0 » lancée par la CUB, « A Haute Voix » est le résultat d'un groupe de travail composé d'une dizaine de membres du C2D qui, accompagnés par un ethnographe, se sont rendus sur le terrain pour collecter les paroles de ceux que l'on entend peu (précaires, enfants, personnes âgées et handicapées) et qui pourtant composent la diversité sociale et citoyenne de l'agglomération bordelaise. Conscients des limites de la démocratie représentative et des effets pervers des dispositifs de participation citoyenne, les membres de ce groupe de travail ont ainsi souhaité se départir de leur costume de « citoyen-expert » afin de solliciter les savoirs d'usages et relayer la parole. A la croisée entre enquête journalistique et ethnographie du proche, ce reportage présente, au travers de 16 interviews, une collection de paroles urbaines et citoyennes, faites de vécu quotidien et d'envies futures, sorte de patchwork sonore où plusieurs voix se font entendre, s'écoutent et se répondent.

  • La participation pour la démocratie : Internet, la désintermédiation et les techniques du politique
    Stéphane Vial (UNIMES - Université de Nîmes)

    L'analyse des relations entre la participation et la démocratie est aujourd'hui indissociable d'une réflexion sur les nouvelles formes du politique induites par le numérique. Tout comme chez Mauss il faut des « techniques du corps » pour que le corps se déploie dans l'espace social, il faut des « techniques du politique » pour que le fait politique ait lieu. Cette communication vise à montrer que la technicité foncière du politique, reléguée à l'arrière-plan des accessoires architecturaux pendant des siècles, est en train de revenir aujourd'hui au premier plan, sous l'effet de « La démocratie Internet ». La nature et les formes de la participation citoyenne en sont profondément bouleversées car Internet élargit l'espace démocratique en instaurant de nouvelles procédures de communication, contributives et collaboratives, fondées sur l'horizontalité et la désintermédiation. C'est l'occasion pour la philosophie de commencer à redéfinir les concepts de démocratie et de volonté générale.

  • Le pouvoir des usagers à l'ère numérique
    Serge Proulx (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L'objectif de cette communication consiste à réfléchir à ce qu'est devenu le pouvoir des usagers dans une société qui s'est profondément transformée depuis 1983, date de parution de l'ouvrage La participation contre la démocratie. Notre argumentation se développera en trois temps: a) d'abord, nous caractériserons les transformations de la société occidentale actuelle (organisation du travail et de la distribution des biens et services reconfigurée du fait de la pénétration massive des technologies de l'information et de la communication); b) nous décrirons ensuite les transformations de la figure de l'usager en reprenant un axe d'analyse privilégié par Godbout – à savoir: l'articulation de la sphère de la production à celle de la consommation – l'usager de l'ère numérique, soumis à une injonction à participer, devenant à la fois producteur et consommateur de contenus et services médiatiques; c) nous tenterons enfin de montrer que le pouvoir des usagers est aujourd'hui fragilisé du fait de la montée en puissance des Géants de l'Internet qui contraignent la puissance d'agir des usagers citoyens, tout en laissant ouvertes certaines possibilités de détournement et de subversion.

  • Pause
  • Discussion

Communications orales

Atelier 3A : Éclairages critiques sur le phénomène de la participation

  • Les comités de concertation en développement durable : cueillir les fruits de la délibération
    Valérie Demers (Collège Rosemont)

    Dans cette communication, nous proposons de souligner l'approche participative adoptée par les usagers du Collège de Rosemont dans la mise en place des Comités de concertation en développement durable (CCDD). En philosophie politique contemporaine, la démocratie signifie « gouvernement par la discussion ». Abordée en termes de raisonnement public : « L'idée force de la démocratie est l'idée de la délibération elle-même. Quand les citoyens délibèrent, ils échangent des points de vue et discutent les arguments qui les soutiennent au sujet de questions politiques publiques » (John Rawls). Au Collège de Rosemont, c'est une approche impliquant l'idée de raisonnement public et de délibération qui a justifié le choix de mobiliser les acteurs autour d'enjeux importants en matière d'environnement et de développement durable plus largement dans des CCDD. Véritables incubateurs d'idées faisant de leurs membres des agents de changement, les CCDD sont animés et gérés par le Bureau du développement durable. Ainsi, les membres sont amenés à conseiller et à faire les suivis de certains dossiers en transport, en gestion de matières résiduelles, en aménagement de la cour intérieure, en agriculture soutenue par la communauté, etc., dans le but de regrouper les usagers et de les intégrer dans la prise de décision. Le comité est aussi un espace pour proposer de nouveaux projets. Plusieurs CCDD peuvent exister un même temps, chacun abordant une thématique différente.

  • La participation contre la démocratie : l'exemple des comités d'initiative et de consultation d'arrondissement à Marseille, en France
    Sylvie PATSIAS (Conseil général des Bouches-du-Rhône), Caroline Patsias (Université Laval)

    Notre réflexion s'inscrit dans la thématique consacrée à la ‘Participation contre la démocratie : réflexion critique et théorique ou étude de cas'. Elle se fonde sur l'analyse de l'échec de l'implantation des conseils de quartier à Marseille, lesquels visaient un élargissement de la participation citoyenne au profit du maintien des CICAS (comité d'initiatives et de consultation d'Arrondissement). L'objectif est d'expliquer les raisons de cet échec en pointant combien les CICAS, loin de transformer les rapports de pouvoir, font plutôt le jeu du clientélisme caractéristique de la gouvernance phocéenne. Notre propos s'appuie sur plusieurs enquêtes menées au début des années 2000 jusqu'en 2013 dans deux CICAS du 8e secteur à Marseille. Nous avons recouru à l'observation participante ainsi qu'à des entrevues des acteurs. Si un seul cas rend impossible toute généralisation, nos résultats seront mis en perspective avec certaines des conclusions entourant la mise en place des budgets participatifs au Brésil et le maintien ou le re-dessin des réseaux de clientèle qui en a suivi (Montambeault, 2011) afin de discuter de certaines hypothèses dans le champ.

  • Experts et usagers dans les instances décisionnelles multijoueurs publiques
    Eugénie Dostie-Goulet (UdeS - Université de Sherbrooke), Isabelle Lacroix (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Selon Godbout (2001), un des risques liés à l'accroissement des procédures de participation directe est qu'en réduisant le nombre de personnes impliquées dans la décision (si l'on compare avec la démocratie représentative), on crée un fossé entre les « compétents » et les « autres », donnant aux premiers une marge de manœuvre décisionnelle toujours plus grande. Cette dichotomie experts-usagers est au cœur de notre recherche conduite auprès de 15 organisations participantes représentant huit instances décisionnelles multijoueurs comportant la présence de citoyens. Si nos résultats préliminaires semblaient donner raison à Godbout vu le rôle prépondérant de la direction générale dans chacune des organisations observées, nous souhaitons maintenant pouvoir confirmer ce constat, et élargir l'analyse à la comparaison de la place de ces experts par rapport à celle des usagés.

  • Pause
  • Discussion

Communications orales

Atelier 1B : Politique et participation

  • Une perspective intégrée de l'analyse de la participation publique : le cas de la ville de Bamako au Mali
    Daouda Coulibaly (INRS - Institut national de la recherche scientifique)

    Au Mali, la participation de la population à la gestion des affaires publiques, notamment au niveau local est l'aboutissement d'un ensemble de politiques de décentralisation. Dès son indépendance en 1960, la toute première loi municipale adoptée en 1966 instituait des mesures d'information et de consultation des populations. Ces mesures sont consolidées en 1995 et en 2012 par l'adoption de deux lois (loi 95-34 et loi 2012-007) qui imposent aux municipalités d'informer et de consulter les populations sur les affaires publiques locales. Cependant, en dépit de cette codification juridique de mesures d'information et de consultation des populations, le bilan de la participation semble toujours décevant (Ministère de l'Administration territoriale et des collectivités locales 2011). Un tel constat invite à interroger la façon dont s'exerce la participation des citoyens dans le pays et les raisons de sa faiblesse à la lumière des travaux sur les mécanismes de participation. Les principales recherches sur ces derniers mettent généralement la focale sur le processus afin d'en tirer des effets (Mazeaud 2009 et 2012). Or pour bien saisir les effets des mécanismes de participation publique, le contexte dans lequel ceux-ci prennent place serait tout aussi important (Bherer 2011, Bryson et al. 2012). Dans cette perspective, nous proposons un cadre d'analyse intégré, fondé sur l'analyse du processus et du contexte.

  • La participation sous tension d'organisations de femmes et de jeunes dans l'élaboration du second plan stratégique de lutte contre la pauvreté au Nicaragua
    Vilmont Thériault (GESTE, recherches évaluatives)

    Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale font de la participation de la société civile un impératif dans la préparation des cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté (CSLP). Ils recherchent ainsi une inversion des priorités des gouvernements en faveur des populations vulnérables. Le président du Nicaragua s'acquitte de cette obligation par le recours à une instance nationale de participation, le Conseil national de planification économique et sociale (CONPES) lors de la préparation du second CSLP. Le contexte international et national étant favorable, d'importantes organisations de la société civile vont en devenir membres, dont le Réseau des femmes contre la violence et le Conseil de la jeunesse du Nicaragua. La recherche à la base de cette communication repose sur l'approche du processus politique, une théorie issue de la sociologie politique pour étudier les rapports entre les mouvements sociaux et des autorités, dont les autorités étatiques. Son cadre conceptuel permet d'analyser les opportunités politiques de ces 2 organisations identitaires de la société civile. Ces 2 dernières n'influenceront pas les résultats du second CSLP, elles bénéficient de peu d'opportunités politiques et doivent tenir compte de contraintes majeures. De plus, le CONPES sera ciblé dans une confrontation de grande envergure entre l'Exécutif et l'Assemblée nationale. Il constitue un organisme hautement symbolique permettant au président de pratiquer la démocratie directe.

  • La participation de facto à la politique publique locale
    Margaux Ruellan (UdeM - Université de Montréal)

    Cette présentation aura comme ambition de repenser la « participation politique locale » comme un fait pratique inévitable, afin de défendre une inclusion participative des habitants dans les prises de décisions locales. Elle critique, d'une part, la vision utilitariste de la participation comme légitimation du pouvoir représentatif (Godbout, 1983) ; et se dissocie, d'autre part, d'une définition trop formelle et institutionnelle de la participation politique (Bevort, 2002). Elle se propose de la concevoir comme un fait à la fois formel et informel, volontaire et involontaire, par lequel un citoyen prend part à la constitution de la spatialité comme objet public.

    La cohabitation pluraliste et publique en ville a pour conséquence la mise en place d'une relation participative indirecte à la politique urbaine. En effet, les conditions de vie en ville créent des enjeux politiques et normatifs spécifiques à la spatialité – co-présence avec la pluralité (Young, 1990), expressivité publique (Goffman, 1973 ; Joseph, 1991, 1998), et porosité des frontières des domaines public et privé (Sennett, 1979 ; Lussault, 2007). Ces enjeux faisant partie du quotidien des habitants, chacun participerait, certes à des degrés différents, à la constitution de la ville comme objet politique. Écarter les habitants des processus décisionnels exposerait donc les politiques publiques à des difficultés épistémiques et pratiques (Dewey, 1984 ; Estlund, 2008).

  • Pause
  • Discussion

Communications orales

Atelier 2B : Participation et vulnérabilités

  • Créer des ponts entre les nouvelles formes de participation des jeunes et les lieux de pouvoirs : le cas de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB)
    Noémie Brière-Marquez (CRÉ - Conférence régionale des élus de Montréal), Dominic Vézina (CSMB - Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys)

    Bien qu'ils soient attachés au principe de la démocratie et déterminés à améliorer le monde, les jeunes d'aujourd'hui sont nombreux à éviter la politique traditionnelle. Comme en témoigne le déclin de la participation électorale chez les 18-34 ans d'année en année, ils ne sont pas pour autant désengagés en tant que citoyens, préférant souvent s'investir dans les sphères publiques et sociales de la société plutôt qu'en politique. Néanmoins, l'importance de susciter chez eux un intérêt pour la démocratie et la participation citoyenne fait consensus. En ce sens, le FJÎM a lancé en 2002 l'initiative Prends ta place, laquelle vise à favoriser une présence accrue de la jeunesse dans les lieux décisionnels. Dans le cadre de ce colloque, le FJÎM souhaite présenter les fruits de son partenariat fructueux avec la CSMB, constituant à ses yeux un parfait exemple de processus de participation des usagers au sein d'une organisation publique. En effet, cette initiative en plein essor et unique au Québec permet aux élèves d'acquérir une tribune privilégiée au sein de leur commission scolaire, en leur accordant une influence concrète sur la planification stratégique de la CSMB de même que les moyens de réaliser des projets communs à l'échelle de la commission scolaire. Seront donc abordés dans le cadre de cette présentation, les aspects pratiques du processus en question, les défis à entrevoir ainsi que les clés du succès de cette initiative.

  • Engagement d'aînés en perte d'autonomie et de proches aidants dans la mise en place de services de soutien à domicile : vers une participation citoyenne accrue?
    Annie CARRIER (UdeS - Université de Sherbrooke), Mélanie Levasseur (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Introduction: Le soutien à domicile (SAD) des aînés en perte d'autonomie, un choix sociétal, sollicite une participation appropriée des aînés eux-mêmes et de leur proche. Objectif: Explorer la participation des aînés en perte d'autonomie et de leur proche dans la mise en place de services de SAD. Méthode: Une étude de cas multiples qualitative a été réalisée auprès de onze triades impliquant chacune un aîné, un proche et un intervenant. Résultats: Les résultats indiquent que les aînés et leur proche sont peu impliqués dans l'évaluation de leurs besoins et dans la mise en place de services de soutien à domicile. Les évaluations réalisées par les intervenants du SAD couvrent partiellement les dimensions de la participation et ne permettent pas de cerner en profondeur les besoins parfois complexes des aînés. Puisqu'ils sont peu informés sur les interventions offertes au SAD et par la communauté, ainsi que les lignes directrices et les organisations qui les régissent, les aînés et leur proche ont un pouvoir limité. Par ailleurs, les aînés et leur proche connaissent peu les moyens qu'ils peuvent utiliser pour influencer l'attribution des services et leur droit d'accès aux services. Conclusion: Pour améliorer et maintenir la participation citoyenne des aînés en perte d'autonomie, il faut les impliquer davantage dans l'évaluation de leurs besoins, les accompagner dans l'utilisation des ressources, et les informer sur l'attribution des services et leurs droits.

  • Les paradoxes et tensions au sein des processus de participation citoyenne dans les comités des usagers et les associations de défense des droits : le point de vue des citoyens
    Isabelle Hudon (Université Laval), Mireille TREMBLAY (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le projet de recherche « La participation citoyenne, l'engagement civique et l'efficacité politique de personnes membres de comités d'usagers ou d'associations » vise à connaître la vision, l'expérience et l'expertise des personnes, ainsi que la perception qu'elles ont de leur participation citoyenne, de leur engagement civique et de leur efficacité politique. Il porte sur le processus de socialisation politique par lequel des personnes ayant une déficience intellectuelle, une déficience physique ou un problème de santé mentale acquièrent et développent des compétences civiques, au sein d'associations de promotion et de défense de droits ou au sein de comités d'usagers. Dans le cadre d'ateliers-dialogues, les personnes ont identifié les enjeux importants auxquels elles font face dans les processus de participation citoyenne. Plusieurs concernent les paradoxes vécus dans le cadre de leur participation au sein des organisations publiques. La question des tensions entre démocratie et participation est revenue souvent dans les échanges. Il s'agit donc pour nous d'une occasion d'approfondir ces enjeux en regard de la pensée de Jacques T. Godbout.

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Communications orales

Atelier 3B : Éclairages latéraux sur le phénomène de la participation

  • L'entrepreneuriat social des jeunes : nouvelle forme de rapport au politique?
    Mélanie CLAUDE (Université d’Ottawa), Stéphanie Gaudet (Université d’Ottawa)

    Dans son ouvrage, La participation contre la démocratie, Jacques T. Godbout explique comment les consultations publiques tendent à atténuer voire à faire disparaître le rapport politique entre les citoyens et l'État. En effet, ces processus peuvent avoir pour conséquences de transformer le citoyen en usager : de désenchanter sa participation. Devant la démocratie représentative et la démocratie participative, il y a souvent peu d'espace pour l'activité et la parole des citoyens. Dans cette communication, nous présenterons comment des jeunes ont construit un nouvel espace de changement social, un espace entre les sphères marchande et sociale. Nous proposons d'analyser l'entrepreneuriat social comme une des nouvelles formes d'engagement investi par des jeunes rencontrés lors de notre recherche sur les parcours de participation. Nous proposons deux pistes d'analyse pour comprendre le phénomène. D'abord, « être entrepreneur de sa vie » et démarrer un projet fait partie du répertoire social des jeunes. Il est également lié au discours néolibéral. La deuxième est que la montée de projets économiques ayant pour dimension centrale le social laisse croire en une manifestation de la décentralisation du politique comme espace de participation des citoyens. L'implication par la sphère marchande pourrait être perçue comme une forme d'évitement du rapport au politique, mais nos résultats laissent croire que le projet individuel est une forme d'innovation qui prend un sens politique.

  • Une typologie des logiques de la participation pour expliquer l'engagement des acteurs
    Olivier Riffon (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    La participation est un concept polysémique qui se prête bien à des tentatives de tri et de classement. Il en résulte une multitude de propositions de typologies. Dans le cadre d'une recherche portant sur la mise en œuvre participative du développement durable dans les collectivités québécoises, nous avons développé une typologie des logiques de participation qui réfère aux positionnements possibles d'un acteur par rapport à sa propre participation. Ces logiques indiquent comment un acteur peut réagir dans les processus participatifs : préséance de certains comportements, capacité de distanciation, degré de soumission à un impératif civique.

    Nous avons décrit quatorze logiques de la participation, qui se distinguent par les finalités et motivations (pragmatiques ou idéologiques), par les fonctions et effets attendus de la participation, ainsi que par le rapport que les participants entretiennent face à la science et au politique. Cette typologie permet d'analyser le discours des acteurs, afin d'interpréter leurs pratiques et leurs attitudes en matière de participation, et ultimement d'expliquer leur degré d'engagement dans les processus participatifs.

  • Le design social pour l'innovation sociale : penser les formes de la participation
    Philippe GAUTHIER (UdeM - Université de Montréal), Yaprak Hamarat (UdeM - Université de Montréal)

    Au Québec, le ton de l'action politique sur l'innovation est principalement donné par La stratégie québécoise de la recherche et de l'innovation publiée pour 2009-2013. La stratégie de 2014-2017 est annoncée pour avril prochain. Quant à l'innovation sociale, présente dans ce projet politique sans être explicité en détail, elle est développée et définit en grande partie par les travaux du groupe de recherche interuniversitaire CRISES et RQIS qui ont mis en place un réseau d'acteur dans le paysage québécois. Le design social – son approche, ses outils et ses intentions – implique la participation sous diverses formes. L'innovation sociale par le design dépasse les modes de participation souvent privilégiés qui sont la conception collective et la parole donnée aux acteurs dans le processus de mise en place de nouveaux projets. Cette communication a pour thème le design social. Son objectif est de situer la pratique du design social dans ceux de l'innovation sociale, définir et décrire ses outils et ses approches. Elle démontre comment et pourquoi, la participation mobilisée par le design social contribue à une innovation sociale authentique qui au-delà de l'innovation favorise un changement social.

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  • Discussion

Communications orales

Clôture


Cocktail

Cocktail de réseautage